Ma première via cordata… 397

Ma première via cordata… 397

10 avril 2021 Via ferrata 0

Ma première via cordata… 397

J’avais déjà parcouru une via ferrata facile et fait de l’accrobranche en parc public…j’ai voulu voir ce que peut être une via cordata…Eh bien, ce n’est pas forcément plus simple ni plus facile ! 
Il faut dire que c’était une via cotée AD et conçue pour des gens d’une taille supérieure à 1,5 m, ce qui pouvait laisser penser qu’elle n’était pas à la portée de tout le monde, malgré qu’il n’y ait que 250 mètres de ligne de vie et à peine 60 mètres de dénivelée dans les deux sens !
En définitive, j’ai constaté des « mieux » et des « moins bien », mais globalement autant de plaisir !
Je livre un petit déroulé de ma progression, que je ferai suivre d’un comparatif pratique…

 

  1. LE DEROULE…….

La marche d’approche est d’à peine 200 m et se développe dans une petite forêt de feuillus très fleurie de jacinthes des bois à cette époque.
Sa particularité est de commencer par de la descente entrecoupée de remontées.
On plonge directement par une verticale à échelons suivi d’une traversée amenant à un mât de perroquets.
S’ensuit une poutre étroite menant à un agrès vertical bizarre ressemblant vaguement à un totem inuit débouchant sur un palier de repos.
On remonte deux échelles rigides courtes coup sur coup, pour une traversée sur vire en bois suivie d’une échelle déversante de 5 m avec un second palier de repos…pour les bras !

 

Pas bien loin un nouvel agrès vertical à figure de pigeonnier à étages nous fait redescendre un peu jusqu’à une large poutre très facile à passer, mais la suite va l’être beaucoup moins !
On arrive en effet sur une verticale  échelons décalés en diagonale donnant sur une échelle de corde à gros barreaux pas très commode pour placer les pieds…heureusement suivie d’une grosse poutre pentue à échelons, assez facile.
Encore une petite verticale et on prend pied sur un petit pont de singes à trois brins, plutôt confortable dont on sort par une échelle rigide descendante aboutissant à un troisième palier de repos.
Petite traversée et remontée sur une suite de deux échelles plaquées avant de prendre pied sur une poutrelle en angle. 

 

On retrouve une nouvelle échelle de redescente déclive avec un quatrième palier de repos.
Une verticale à échelons très espacés ouvre l’accès à un petit pont népalais à rampe rigide puis à une échelle-pont.
Face à une roche très fortement sculptée par l’eau, une échelle très étroite fait descendre 4 m jusqu’à une vire rocheuse qui permet de rejoindre la dernière verticale…une grande échelle de 8 m, très éloignée de la paroi déversante et donnant des sensations « aériennes » soutenues.
On est alors au grand palier de repos qui marque la moitié du parcours.

La seconde moitié se réalise par l’itinéraire inverse, ce qui est une rareté dans le domaine des vie ferrate et vie cordate.
Celle-ci comporte de nombreux paliers et plusieurs agrès qui facilitent les croisements ou dépassements, ce qui explique cette originalité du double-sens de parcours possible.
Il faut compter une petite heure en tout, sans « courir ».
J’ai trouvé trouvé l’expérience intéressante, assez « physique », avec des points de vue particuliers, une ambiance paisible dans un environnement très silencieux, jamais embêté par des insectes et sans risque de chutes de pierres.
Je ne me suis jamais senti en danger.

L’exposition n’est jamais au soleil, pas de risque d’avoir trop chaud !
On n’est pas à l’abri d’une pluviosité cependant…
Au final, très content de ce parcours, peut-être un peu trop bref, manquant d’horizontalité et de panorama, mais il y aura peut-être  des extensions en ce sens…
Mais ces considérations sont propres et spécifiques de cette via cordata, tandis qu’un comparatif d’ordre général peut être mené sur des points communs à toutes, de par leur conception cordée plutôt que câblée.

2) COMPARATIF

  • L’impression d’être en sécurité, au premier abord, est bien plus grande avec la ferrata…même si on sait que la corde sans noeud peut tenir 2,5 tonnes (environ 1,5 nouée….) , car on sait aussi que le câble de même diamètre supporte plutôt le double, et celui des via, de 16 mm classiquement, en tient…15 ! 
  • Une force-choc éventuelle serait bien moins violente avec la cordata, car le câble est très durement statique. De plus, les nœuds de la corde, presque tout « Batelier » ou « Tête d’alouette » sont des nœuds plus ou moins glissants, non serrés à bloc (volontairement) qui induisent une absorption énergétique.
  • le blocage des longes à la faveur des boucles basses du câble dans les départs verticaux inférieurs, fréquemment observé, ne l’est pas avec la corde qui peut suivre le mouvement de la longe.
  • si le câble offre une très grande garantie quant à son intégrité, la corde et beaucoup plu sujette à la perdre, soit par un usage intensif, soit par dégradation involontaire ou non…ce qui suppose des vérifications très régulières.
  • Quelle que soit l’utilisation, la durée de vie de la corde est bien moins grande que celle du câble, ce qui suppose sa surveillance et son remplacement régulier…
  • La corde est photodégradable, pas le câble. Même si le phénomène est lent et n’est que de surface, il réduit la résistance.
  • Le câble, sauf s’il est inoxydable, s’oxyde ! Pas la corde. Mais là aussi, phénomène très lent avant d’affecter la profondeur du câble, dont la structure multi-toronnée peut être le siège.
  • Le mousquetonnage est plus facile avec le câble du fait de sa très grande rigidité, en particulier dans les tronçons « à boucle pendante », c’est à dire sub-verticaux
  • Il est plus fréquent de se longer court à divers passages pour pouvoir disposer de ses deux mains pour passer les longes sur la corde, ce qui rend la progression plus lente mais par ailleurs implique des repos réguliers plutôt bénéfiques si on n’est pas là pour « faire la course »…c’est une autre philosophie.
  • L’utilisation des longes extensibles « élastiques » sur la corde peut être pénalisante du fait du point précédent, ou bien suppose d’avoir une longette de repos, de plus en plus souvent proposée dans les modèles actuels.
  • La corde étant moins résistante aux chocs durs, la conception d’une cordata  limite les hauteurs de chute à 2m  au lieu de  3m pour la plupart des ferrate, ce qui implique un peu plus de manipulations .
  • Dans certains passages, la corde peut gêner en s’accrochant dans un pied  ce qui ne peut évidemment pas arriver avec le câble. Cela suppose un peu plus d’attention à ces endroits-là, relativement rares cependant.
  • Par temps très froid, comme très chaud, la corde est moins « agressive » que le câble, problème du câble cependant  contournable grâce au port de gants efficaces .
  • Dans les verticales, en cas de problème particulier, un bloqueur (50 euros en moyenne) (avec ou sans pédale) peut être utilisé sur la corde…pas sur un câble. (bien qu’il existe de rares modèles pour cela : Skylotec Rider-3 qui est de plus autobloquant sur câble en cas de chute.     (240 euros en moyenne, quand même…) .Objectivement, le câble présente donc un net avantage global, mais pour des pratiquantes et pratiquants quelque peu expérimenté(e)s la via cordata paraît aussi intéressante que la via ferrata, moyennant une capacité d’adaptation des gestuelles et l’acceptation d’un niveau de risque un peu plus élevé lié au matériel fixe en lui-même.
    Evaluer les risques…c’est récurrent  dans nos activités ! ………

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