TGRLIFRA 4 A 787

TGRLIFRA 4 A 787

11 mars 2025 Randonnée 0

TGRLIFRA 4 A           787

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

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– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.

 

 

 

 

Il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement durant des heures, ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.
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– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.

 

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– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas

– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.

 

 

– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.

Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon
un séquençage chiffré, chaque séquence.
Ici la quatrième : 4 ) étant composée d’étapes lettrées… (Ici la première : A )

 


Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur.

 

 

 

Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.
Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.

 

Etape  4A :  Du Tréport  à Dieppe   (PKM  général 224 à 250 )   (10 ème étape générale) 

 

Le Tréport a fait le choix d’un maximum de places de parking gratuit dès que l’on n’est pas dans les rues proches de la mer.
C’est donc bien pratique et économique, et c’est carrément à côté de l’Hôtel de ville que l’on peut se garer !

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Une courte visite nocturne aura l’avantage d’offrir des monuments illuminés, et des projections lumineuses « laser » usant astucieusement des falaises très claires en guise d’écrans géants…dont un vol de goélands bleus et blancs assez réussi et un voilier « dériveur ».
Départ vers huit heures, pour un parcours résolument littoral, tout au long des falaises.

 

L’étape prévue avoisinant les 30 kilomètres, et prévoyant une bonne marge pour l’auto-stop de retour, il convenait de jouer avec la marée, sciemment choisie de morte-eau et basse vers midi, laissant une grande latitude et offrant une sécurité maximale.

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Ceci car à coefficient 60, et mer calme, les vagues n’atteignent pas le pied des falaises à marée haute, sauf en de très rares points.
On se trouve alors encore assez haut, dans les galets libres ou dans le niveau des grosses pierres de craie plus ou moins calées, ce qui implique une progression relativement sportive et peu rapide.
Il est remarquable que cette côte n’est polluée que par très peu d’objets flottants ou non. Seuls de très rares points de concentration font apparaître des déchets.
Très régulièrement, les falaises sont creusées de grottes, le plus souvent à leur base, mais pas toujours.
Ces grottes sont généralement encombrées de talus de galets surmontés de divers débris végétaux ou anthropiques.
Parfois très hautes, et/ou assez larges, mais jamais profondes, et très logiquement développées à la faveur des diaclases majeures. Dimensions métriques à décamétriques au maximum.
Peuvent inspirer des abris, mais peuvent aussi se transformer en tombes en cas d’éboulement des parties surplombantes…

Très beau temps déjà, et les manches de chandail et bas de pantalon sont rapidement retroussés !
Au PK 04,00 on atteint Mesnil Val Plage
Au PK 05,40 c’est Criel-Plage…

 

Lorsque l’on ne marche pas sur des plages, ce qui est fréquent, on arpente soit des « tables » de craie soit des lits de silex très contournés.
Il y a fréquemment des épis de béton ou en palplanches d’acier très dégradés, en général dotés d’une échelle fixe de part et d’autre, et/ou d’escaliers de béton. Ces obstacles, outre le désagrément visuel qu’ils créent, peuvent aussi constituer des barrières à la progression dès que la marée commence à les atteindre.
Les moyens de franchissement souvent réduits à une unique installation, sont logiquement au plus haut ou presque, ce qui amène à s’exposer aux chutes de pierres des falaises.
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La craie se présente soit sous forme de strates ondulées, mamelonnées, régulières, soit en sorte de « platières » érodées à la façon des lapiez de montagne, et/ou avec une surface extrêmement corrodée, taillée, sculptée, d’aspect déchiqueté, sur laquelle on ne peut glisser mais facilement trébucher, avec une aire de réception peu engageante !

Mais y marcher se révèle très agréable, moyennant une attention permanente.
En certains endroits, on peut déambuler parmi de nombreux blocs de craie alvéolés encore posés sur un « pied » en cours de réduction. Lorsque ce dernier devient trop faible, le bloc supérieur repose alors sur la strate inférieure et se trouve à son tour « grignoté » par la mer.
De plus, divers mollusques creusent vaillamment leurs logettes et transforment les roches en éponges minérales !

C’est alors un tronçon de 8500 m qui s’annonce, qui mène à la centrale électrique de Penly, sans aucune échappatoire car l’ancienne descente « rustique » de Parfondval n’est plus raisonnablement praticable.

 

On peut croiser de temps à autres, des tétraèdres géants en béton, souvent érodés, voire fracassés. Ceux qui supportent des algues vertes à l’une de leurs pointes peuvent tromper de loin, en donnant une impression de personnages à la chevelure sombre.
A l’abord de villages, quelques habitations paraissent bien menacées par l’érosion marine, plus très loin du bord supérieur des falaises…
C’est aussi le cas de fortifications militaires allemandes, pour plusieurs déjà tombées depuis longtemps, et en attente de cet événement pour celles qui restent encore perchées.

Selon informations et cartes disponibles, cette centrale est contournable officiellement par un cheminement pédestre dédié.
On arrive au PK 14,00 à altitude « zéro » approximative,  effectivement sur une belle « mise-à-l’eau » en béton, protégée par des rangées d’énormes blocs préfabriqués, qui mène à un escalier normalisé, avec rampe centrale, doté d’un portillon en grillage rigide. (alt. 12m) . S’ensuit un long corridor aux sinistres aspects de chemin de ronde de camp de concenration, pas moins de 6 rouleaux de barbelés Concertina superposés, dont un doublé d’un rouleau de fil lisse électrifié sur isolateurs internes, du côté « site nucléaire »(à droite) . Gros grillage et barbelés du côté chantier en cours (à gauche).

Ce sympathique passage dure environ 300 m et amène à l’altitude 24 m au bas de 150 m d’escalier en lacets, très bien réalisé, sécuritaire…237 marches ! Il débouche à l’altitude 65 m sur une petite route sinueuse qui conduit au sommet de falaise (environ 105 m) en 500 mètres environ.
C’est là que l’on sourit, en se trouvant nez à nez avec un portail cadenassé… PK 15,00
Très facilement contournable, et sans effraction,  mais un véhicule y étant stationné, il vaut mieux demander le passage !
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Un vigile un peu trop zélé sort d’une maisonnette et ne voudra jamais croire que l’on peut venir et entrer à pied PAR LA « PLAGE »…car depuis sa prise de fonctions il n’a jamais vu personne passer par là, les sentiers étant en sommet de falaise.

 

Très têtu le garçon, mais finit par en référer à sa hiérarchie qui demande à venir voir, à son tour…

Une petite demi-heure se sera écoulée avant de le voir arriver…et avec force démonstration et explications, ce responsable finit par comprendre que c’est bel et bien possible moyennant deux heures de marche sportive en partant du Tréport.
Persuadé qu’il y a des panneaux avertissant que le passage est neutralisé jusqu’en décembre 2025 pour cause de travaux, panneaux pas vus, même en passant par la digue…
Après échanges courtois mais longs, la grille s’ouvre, et on peut rejoindre le village à 600 m seulement de là !
Il aurait suffit de traverser le pré avant le portail, sur 350 m,  pour éviter tout cela…que de temps inutilement perdu…presqu’une heure au final !
Elle se paiera « cher » dans l’après-midi…

 

 

Consolation avec un pique-nique attablé et au soleil après avoir constaté que, de ce côté là, il y a effectivement un panneau d’information de fermeture momentanée.

 

 

En quelques lieux de l’estran, on peut se croire à la montagne, du fait des roches ravinées d’une part mais plus encore grâce à des exurgences d’eau douce qui se manifestent au ras des talus de galets et de rocs puis forment de véritables petits torrents chahutant parmi les blocs de craie et de silex.

Il se trouve aussi de gros blocs de grès rosé, mamelonnés, méandriformes, offrant des thèmes imaginaires à volonté !
Les silex, isolés ou en nappes, revêtent des aspects extrêmement variés, en formes, en dimensions comme en couleurs, polis ou anguleux, il est tentant d’en faire une petite collection…mais c’est lourd !

Le pénible contournement ( 5 km) de cette centrale, sur route et rues, aura éliminé 2500 m de rivage visitable, mais donnera une rencontre visuelle avec une brebis allaitant ses deux agneaux en même temps !
On est alors au PK 20,00 à Berneval-le-Grand.
C’est une belle promenade de 7500 m qui se dessine alors pour gagner Neuville-lès-Dieppe. PK 27,50.
Il fallut ajouter 3500 m sur la tranquille Route des Courbettes pour atteindre un rond-point sur la D925, qui présentait l’avantage d’être flanqué d’une petite zone goudronnée facilitant l’arrêt, justement sur la route de retour vers Le Tréport ! PK 31,00.

 

 

Gros avantage car il ne fallut pas attendre longtemps pour voir s’y arrêter un S.U.V. rutilant conduit par une dame seule plus très jeune et d’aspect très digne…qui poussa la cordialité et la courtoisie à me déposer au pied du Jumpy, hôtel de ville !
Alors que ce n’était pas vraiment sa destination prévue. Et que, dit-elle, elle ne prend jamais d’auto-stoppeur, d’ordinaire… « Avec tout ce qui se passe de nos jours, vous comprenez… ». Elle s’en est bien tirée pour un premier essai !

 

Côté « aventure », la petite heure « perdue » à l’usine électrique s’est révélée une nouvelle fois gênante en ce que le flot était déjà parvenu aux bas de plate-formes… Le résultat fut alors que, non enclin à passer 2 ou 3 heures d’attente, le passage forcé fut aussi une baignade gratuite… suivie d’un essorage en règle, bonhomme tout nu !
Il y eut une seconde dose plus loin pour les mêmes raisons et en plus fort puisque l’eau ayant encore monté…
Et une troisième dose encore plus marquée à cause d’un épi…qui provoquait une profondeur supérieure.
Par la  suite, une marche très énergique finit par essorer tout ça…change nécessaire au retour !
L’expérience de quelques décennies aidant, le sac à dos avait été doublé d’un sac poubelle neuf (donc étanche) à l’intérieur, ce qui, non seulement garde les affaires au sec (si on ne les a pas négligemment laissées en dehors!) mais transforme le sac à dos en flotteur très appréciable en cas d’immersion volontaire ou non. Et pour pas cher !
Ce sac poubelle, en cas de nécessité, peut d’ailleurs se transformer en « K-Way » de fortune, en cas de grosse pluie imprévue et/ou d’immobilisation durable par temps froid…il suffit de faire une ouverture pour la tête , ou trois si les bras sont utiles.

Bleu : parcours littoral

Rouge : partie inaccessible

Rose : contournement d’usine

Jaune : jonction pédestre

Noir  : retour en auto-stop.

 

Distance de marche  : 32 km

Longueur de côte : 26 km

 

Délai : 8 h / 16h

 

….Dieppe…de nuit !

 

 

 

 

 

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