La grotte de la Béva 025

La grotte de la Béva 025

9 février 2018 Grottes Spéléologie 0

Grotte de LA BEVA

La grotte de la Béva allie un grand puits à une rivière souterraine. Malheureusement, la rareté des concrétions et une certaine monotonie du paysage minéral sont assez décevantes. Incursion qui mérite d’en adjoindre une autre ou de la marier à une autre activité.

X 795,950
Trois-Fontaines Y 116,425
Bois de la Béva Z 215 m.
Marne

Commentaire technique
Commentaire topographique

1] Accès et localisation de la grotte 
Prendre la D.3 entre Baudonvillers et Robert-Espagne jusqu’au pont de la Belle-Epine, que la route franchit en décrivant une baïonnette. Stopper le véhicule sur le parking de chasse, côté Ouest. Il est tentant d’emprunter la route forestière qui part à droite, plein Ouest, afin d’économiser plus d’un Km. à pied en néoprène…mais il y a risque de se faire enfermer dans la forêt ( barrières ONF ), et d’être verbalisé ( interdit à tout véhicule ).
Prendre à pied, donc, de préférence quand il fait frais, sur environ 1300 mètres, jusqu’à croiser une autre route forestière majeure partant sur la gauche, que l’on délaisse pour emprunter la laie forestière herbeuse qui démarre aussitôt après sur la droite, en descente. La suivre sur 300 m. environ, jusqu’à croiser une autre route forestière, que l’on traverse, en remontant, pour continuer encore une cinquantaine de mètres, jusqu’à une bonne doline, encerclée de grillage anti-gibier, et marquée d’une pancarte de bois.

2 ] Description de la grotte
Partant d’une paire d’arbres, on gagne le fond de la doline, barré d’une ancienne poutre moussue en bois, en cours de pourrissement, où s’ouvre un orifice modeste ( 70 x 35, environ), bordé de margelles. En théorie, un rail et/ou une barre de fer viennent doubler la poutre devenue peu fiable , ou un amarrage permet de descendre les premiers mètres d’un puits double de 35m , jusqu’à un premier palier, près duquel on trouve deux paires de broches « maison », face à face, pour la suite de la descente. Le double amarrage à main gauche, face au puits, reste le plus propice, moyennant une déviation grâce aux autres, évitant un frottement tangentiel au démarrage.
Aux deux tiers, un ensellement départage encore le puits double, formant un palier instable, et on termine légèrement contre paroi.
Il est fréquent de rencontrer des Amphibiens au pied du puits, boueux et feuillu, et on veillera à ne pas trop piétiner. Si plusieurs à passer, le premier peut écarter les bestioles pour les préserver du pire.
La suite est un petit ressaut de trois mètres à désescalader sans difficulté. Il peut y couler un ruisselet. Ce dernier se perd dans les éboulis vers une diaclase de quelques mètres de long, bosselée, dans laquelle on se coule sans grand mal, pour rejoindre une cheminée. Au pied de celle-ci, un boyau relativement aisé à franchir, malgré un coude à angle droit, donne sur une galerie surbaissée, six mètres plus loin. Il y coule un ruisseau franchement plus conséquent, de un à deux mètres de largeur, et quarante à soixante cm de hauteur en moyenne, tapissé de graviers, dans lequel la progression entre quatre-pattes et presque ramper met les genoux à mal si on n’y prend garde. Après 80 m. le plafond s’abaisse un peu, formant un voûte basse susceptible de siphonner en cas de crue, et suivie d’une petite salle où on se repose volontiers un instant. Peu après, on gagne un collecteur bien plus grand, large de 4 à 5 mètres pour 1 à 1,5 mètre de haut, dans lequel la progression, plus ou moins courbé ou à genoux, met sérieusement le dos à contribution. En compensation, le lit est presque constamment occupé par 10 à 50 cm d’eau, qui permet la flottaison des sacs.


L’amont de ce collecteur, sur la gauche, assez bas de plafond, mène à une fourche une centaine de mètres plus loin, laissant observer des plages de galets noirs. Chacune des branches est remontable sur 200 à 250 mètres, plutôt inconfortablement et mouillant.
L’aval constitue la visite majeure. Durant près de 600 mètres, il faut évoluer plus ou moins plié en deux, jusqu’à une trémie majeure sur la rive droite, suivie d’un passage rocailleux. Peu après, la galerie ne s’élargit guère mais prend de la hauteur, ce qui s’apprécie vraiment.
Les dimensions se maintiennent entre 3 et 8 mètres de large et 2 à 6 voire 10 mètres de haut, sur 800 mètres environ. Un tronçon nettement plus décoré agrémente le voyage quelque peu monotone. Il s’agit surtout de fistuleuses courtes et brunes mais nombreuses, de sapins d’argile, de micro-cheminées sur les talus et quelque stalagtites et draperies trapues.
Les deux cents mètres qui suivent voient le plafond se rabaisser sensiblement à 1,5 m / 2 m, un débouché d’affluent étroit en rive gauche, pour conduire à un siphon dans la nappe discoïde duquel on plonge assez brusquement si on n’y prend garde…la fixation du fil d’Ariane, au plafond, étant le seul avertissement, 1 ou 2 mètres plus tôt.
Ce siphon a été récemment franchi, pour jonctionner avec le Rupt du Puits, sur une distance d’environ 300 mètres dont une partie exondée. Absolument infranchissable par les non-plongeurs.
Le retour se fait par les voies inverses.
Parvenu au bas du grand puits, il peut être envisagé de remonter quelques animaux tombés là, à condition de ne pas leur causer encore plus de tort par cette action. Citons, notamment, de ne pas trop les malmener voire écraser dans des sacs ou poches de poitrine, ne pas les sortir l’hiver car ils ne pourraient pas se prémunir du gel comme ils le font en fin d’automne, ne pas les oublier une fois sortis de la grotte, pour les retrouver à demi-morts, ou les relâcher plus tard dans des milieux qui leur seraient hostiles, ne pas les relâcher sans une bonne mare d’eau à proximité, en particulier les tritons, très attachés au milieu aquatique. Les grenouilles rousses et les salamandres ne réclament qu’un milieu frais et humide, sauf pour leur reproduction, et leur mobilité leur permet généralement de se débrouiller si l’eau n’est pas trop loin.

3] Equipement de la grotte
Pour l’ensemble de la cavité, à partir du ruisseau, un pantalon et des chaussettes en néoprène sont fortement recommandés, même si les résistants au froid pourraient s’en passer. Penser à l’accident bête, toujours possible, dans cette cavité où les plages ne sont pas omniprésentes…
L’équipement de la doline et du puits est en fait le seul utile. Si les arbres et rail et poutre sont en place, une corde de 50 mètres est suffisante, avec une déviation à l’entrée. Prévoir 2 mètres de plus si on fractionne, et encore 8 de plus si les accessoires on disparu et qu’il faut aller chercher d’autres arbres en surplomb pour créer un Y. On peut aussi bûcheronner et quérir un solide bout de tronc mort solide pour remplacer le rail absent.
Des broches artisanales permettent d’économiser les plaquettes. Une déviation de 80 cm environ améliore les choses. Un lot de 4 ou 5 mousquetons est suffisant.

4 ] Annexes
Rappel : en principe, l’accès à la forêt est interdit à tout véhicule.
En période de chasse, rester prudent et bien visible ( combinaisons jaunes et casques rouges ont ici un net avantage ! ) car on chasse ici le gros gibier à la chevrotine et à balle.
Au pont de la Belle Epine, face à la route forestière menant à la Beva, une autre route en mauvais état mène à un ancien relais électrique désaffecté ( 300 m. environ) qui peut procurer un bon abri pour une dizaine de lits de camp. Trop sale pour coucher au sol, et tranchées dans le béton. Murs tapissés d’illustrations obscènes…qui peuvent poser problème selon les membres du groupe. Dans l’hypothèse d’une utilisation de cet abri par un public « sensible », mieux vaut prévoir un bon balai raide pour le sol, un rouleur et de la peinture sombre pour les collages, et ¼ d’heure d’attente avant l’investissement des lieux par le dit public.
Grotte intéressante pour l’entraînement à la résistance à la fatigue, pour familiariser à une technique d’équipement ( créer une voie aux Spits, ou aux pitons ou aux broches ), pour se dérouiller sur une journée…mais pas passionnante, il faut en convenir.

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