Prospection 1-18 Critony 480

Prospection 1-18 Critony 480

28 décembre 2021 carrières diverses 0

Prospection 1-18 Critony      480

La période hivernale étant propice aux prospections en ce que la végétation est beaucoup moins fournie, et en ce que la neige, lorsqu’elle est là, dénonce la présence des ouvertures souterraines par ses zones «sombres » dans son tapis blanc, nous nous lançons dans la prospection d’une aire géographique carrée de 10 km de côté et dans laquelle apparaissent plus de 50 cavité souterraines, selon une carte IGN au 1/25000 ème.
Pour des raisons maintes fois évoquées, aucune localisation ne sera donnée dans cet article.
Pour des raisons juridiques, il est rappelé ici que depuis l’élargissement de la notion de « domicile » à tout lieu où un(e) propriétaire peut se dire « chez lui » ou « chez elle », entrer dans un lieu clos autrement que pas les accès normaux ouverts est assimilable à une violation de domicile.
Que ce délit (punissable de 1 an de prison et 15 000 euros d’amende quand même…) reste cependant mineur s’il n’en résulte aucun préjudice…ni dégradation, ni salissure ou pollution, ni vol, ni atteinte à la vie privée. Délai de prescription de 6 ans…

L’opération nécessitera plusieurs jours, entre déplacements automobiles, repérage, échanges verbaux locaux, recherche de terrain.
La première phase traitée dans cet article, concerne 18 cavités, ce qui, en une journée, est déjà un beau score, au palmarès du binôme Critony.
Départ 8h, retour 18h30, pas de pluie (sauf 15 minutes de crachin) très peu de vent, 9 à 10°C…en hiver, c’est plutôt agréable !

Cavité 1)
Après demande d’accès et 30 minutes d’arpentage sur un glacis de carrière à ciel ouvert ou s’amoncelaient des centaines de blocs de calcaire en attente d’être sciés, la carrière souterraine censée  être devenue une champignonnière n’existe plus. C’est un bon début … Grrr !

 

 

 

Cavité 2)
Avec la bénédiction du gardien et de son chat, au sortir de sa caravane, nous trouvons très vite le long couloir classique entre deux falaises, joliment couvertes de lierres pendants, percées de chambres latérales peu profondes, et qui mène à l’entrée.
La champignonnière ayant périclité, une forte grille tôlée, bloquée par une banquette de roche pesant au moins 600 kg, et de gros barreaux soudés, ferment efficacement le passage…même avec l’autorisation, on ne pourrait pas entrer sans découper au chalumeau ou à la disqueuse, ce qui n’est pas au programme.

 

 

 

Cavité 3)
Malgré de sérieux efforts, une entrée « limite » dans la propriété des carriers, elle restera introuvable mais du fait d’un mauvais repérage car, de retour à domicile, il apparaîtra une erreur de visée de 350 m et un passage aléatoire à moins de 200 m. Cette cavité devra donc être recherchée en préliminaire de phase deux. Ce sera l’échec de cette journée !

 

Cavité 4)
C’est celle qui se trouve la plus éloignée des accès automobiles. 1400 m à pied.
Cette fois, c’est la carte IGN un peu trop ancienne qui ne mentionne pas qu’il y a deux chemins formant une fourche.
Nous prenons le bon chemin et parvenons à un front de taille en courbe, mais aucune ouverture en cavage. Nous avons l’impression d’avoir parcouru bien moins de 1400 m donc repartons sur un second chemin, plus bas, pensant qu’il sera le bon. Après 2200 m nous rebroussons chemin .
Nous ne sommes pas certains que l’ex-carrière  trouvée soit vraiment celle indiquée sur la carte, mais après quelques petites tentatives, nous abandonnons la recherche car nous n’en sommes qu’à la 4 ème cavité de la journée en deux heures ! 🙂 !
Il est possible que la vraie cavité soit un peu plus loin, ce qui sera à contrôler en phase 2.

A ce stade de la prospection, nous en sommes à une carrière « disparue », une à l’entrée condamnée, la 3ème non trouvée pour cause d’imprécision, la 4ème peut-être trouvée et si oui, plus pénétrable du tout… c’est donc un début un peu décevant !
Mais on garde le moral !

Cavité 5)
Elle va marquer la différence…
D’une part nous la trouvons très facilement, avec véhicule à 50 m de l’entrée.
Ensuite, elle est complétée par la présence d’un blockhaus, ce qui rehausse son intérêt car il laisse présumer une occupation allemande.
L’entrée la plus béante, sous des falaises de plus de 10 mètres n’est pas barricadée, mais stoppe après une dizaine de mètres sous un effondrement majeur, probablement provoqué, soit pas foudroiement, soit après bombardement.
A ce stade on pourrait penser que toute visite ultérieure serait compromise, mais une entrée dissimulée, taillée à même une tôle épaisse, donne en fait un accès facile.
Divers objets, allant de vieilles armoires de vestiaires à des carcasses de voiture en passant par des roues de charrette ou des paniers à champignons apparaissent alors.
Plus particulier sera un agencement de « chambres » indiquant une activité très organisée et pour de nombreuses personnes. Des indications en allemand sont repérées…exemple :
« Notstrom in betrieb » (Alimentation de secours en fonctionnement)
Cette carrière, rapidement parcourue, sera évaluée très grande…à explorer ultérieurement.
Après quatre « sans suite » vraiment intéressante, voilà de quoi nous encourager pour la suite…même si nous étions loin d’être découragés ! 🙂 !

Cavité 6)
Facilement repérée, et rapidement trouvée, quelque peu masquée, sentier encombré de ronces, et de prime abord semblant barricadée.
De fait, des obstacles à la pénétration ont été installés, mais il apparaît très vite que cette carrière a servi de débarras pour du matériel agricole désuet, et surtout qu’elle n’est plus utilisée depuis très longtemps.
Des ouvertures de fortune ayant été pratiquées par des pionniers précédents, une rapide visite de principe est réalisée, et révèle là aussi une exploitation de grandes dimensions et très étendue.
Divers matériels agricoles et autres véhicules extrêmement dégradés, dont le développement de la rouille montre qu’ils sont là depuis très longtemps… .
On y trouvera aussi la première chauve-souris depuis le début de nos pérégrinations.
Une carrière qui demandera aussi plusieurs heures pour son exploration fine.

Cavité 7)
Non loin de la précédente, et présentant les mêmes caractéristiques, des contenus comparables, et probablement très grande aussi, elle sera donc la troisième fort intéressante de la demi-journée sur 7 recherchées.
C’est l’occasion pour nous, en constatant une pancarte prévenant des risques d’éboulement, de nous rappeler que si ces dangers existent, objectivement, ils sont finalement très, très limités statistiquement !
Un rapport ministériel (Développement durable) révèle 150 accidents en…20 ans, soit 7,5 par an et ce ne sont que des accidents du travail !
Les accidents « civils » sont extrêmement rares, statistiques introuvables sauf en Belgique qui font ressortir 4 accidents par an dans les cavités anthropiques…rapportés au nombre de pratiquants et pratiquantes et au nombre de jours de pratique, on arrive à un risque très inférieur à celui de connaître un accident de la route !
Les rarissimes données isolées trouvables par l’Internet, pour la France, ne font état que d’accidents mortels dans des carrières à ciel ouvert et pour des pratiques extrêmes ou pour des enfants et autres publics non équipés, non expérimentés… bref, les risques encourus, sans être nuls, sont INFIMES !

Cavité 8)
Belle découverte que celle-ci, présentant de multiples caves ouvertes, sans aucune restriction d’accès. Jolis paysages. Grandes falaises claires, beaux arbres, lierres et scolopendres décoratifs.
Les premières chambres visitées livreront des Chauves-souris (Myotis Sp.), des papillons (scoliopteryx libatrix) et (Hypena rostralis), des araignées (Meta menardii)…
La suite montrera une très grande exploitation menée sur deux niveaux, et des phénomènes de karstification… l’exploration future sera sans doute longue et instructive .

 

Cavité9)
Nous la trouverons facilement, vue du haut seulement car privatisée à 100%, habitée, gardée par des chiens. Il est peu probable que l’on puisse être autorisé(s) à visiter ultérieurement.
Grandes et belles falaises calcaires.
Cavité probablement très étendue.

 

 

Cavité 10)
Très grand front de taille étiré sur une centaine de mètres, et des caves peu profondes devenues un entrepôt et un bric-à-brac  considérable, probablement lié à l’activité passée d’un entrepreneur du bâtiment. Tout y est délaissé depuis très longtemps là aussi…
Un tableau géant mettant les carriers à l’honneur est fixé en extérieur.

 

 

Cavité 11)
Facile à trouver en bordure de chemin, proche de la cavité 9)
Simple couloir d’attaque, prolongé par une petite chambre frontale et deux latérales à peine terminées, très petite carrière donc, dont la partie « souterraine » n’est que de quelques mètres.
Mais ensemble végétal/minéral assez joli.

Cavité 12)
Se trouve au cœur d’une propriété privée, invisible de la rue, invisitable.

Cavité 13)
En pleine ville, face à l’église dont elle n’est distante que d’une 50 aine de mètres. Mais en propriété privée habitée. Une courte incursion et des photos nous seront autorisées.
Il n’est pas impossible qu’une autorisation puisse être obtenue ultérieurement.

 

 

 

Cavité 14)
Carrière de petites dimensions, au bord du chemin carrossable.
Deux cavages donnant sur des galeries de quelques dizaines de mètres.
Deux Chauves-souris.
Cavité ayant servi de débarras, deux entrées encombrées de déchets inertes et objets divers.
Peu d’intérêt à l’avenir. 

On est là devant un exemple typique de cavité exposée au risque de servir de décharge publique car, avant que des tertres et rocs aient été mis en place pour compliquer l’accès, tous les facteurs étaient réunis :
– desserte par voie facilement carrossable
– discrétion car aucun voisinage
– éloignement urbain, pas de témoin.
– proximité immédiate de la voie d’accès
– Voie unique, en creux et bordée d’arbres, prévention facile d’éventuelle intervention de gendarmes ou garde champêtre.
Donc opérations de déchargement aisées, rapides, dans l’impunité…le résultat est là : des tonnes d’ordures !

Cavité 15, 16 et 17)
Facilement atteintes par un large chemin pentu, dissimulées par une abondante végétation. Le chemin officiel est barré + pancartes d’interdiction. Autres accès possibles, sans barrière et sans pancarte…
Sont contigües et communicantes.
Trois entrées ménagées dans des murs de fermeture d’accès…restant largement pénétrables cependant, malgré des tertres terreux.
Contiennent divers matériels de carriers, dont de très anciens véhicules de chantier (camions, camionnettes…) fort dégradés mais gardant encore une allure, des lames de scies circulaires à pierre, et autres objets. Référence à Marius BOESNACH transporteur aux Fonds-de-Vaux-Creil sur pancarte en tôle émaillée.
Nous y trouverons un beau cadeau en la présence d’un superbe renard qui se laissera photographier, juché sur un rebord de taille, momentanément paralysé par l’aveuglement créé par nos lampes.
Très bel animal !
Cette carrière comporte de plus un vaste espace verdoyant et boisé développé dans un cirque rocheux du plus bel effet.
Il résulte de la mise en exploitation à ciel ouvert d’une grande partie d’une ex-carrière souterraine.
Au lieu de braver les interdictions nous citons un lien internet pour une publication richement iconographiée :

http://balladephotos.canalblog.com/archives/2018/07/10/36551628.html  (lien non actif à copier et coller en barre de recherche)

Cavité 18)
Aisément accessible, voiture à 30 mètres…mais clairement fermée par un solide portail métallique.
Visiblement délaissée depuis très longtemps elle aussi, bondée de matériels agricoles hors d’usage, tracteurs, pelleteuse, batteuse, trieuse…
Assez curieusement ouverte en saignée à ceux issues dans les parois de laquelle sont creusées des chambres inégales allant de quelques mètres à plusieurs dizaines.
Toutes sont très chargés d’un entassement d’objets de toutes sortes, à vocation agricole, parfois très volumineux.
Ce capharnaüm aurait presque plus d’intérêt que la carrière elle-même, de par sa diversité 🙂 !
On est à la limite de l’UrbEx !!!
Mais pas de visite autorisée à espérer, qui serait de toute façon de peu d’intérêt subterranologique ou biologique ou historique.

Au final de cette journée s’achevant à la proche tombée de la nuit, on comptera :

  • 3 cavités non trouvées
  • 3 cavités trouvées non visitables
  • 4 cavités trouvées, visitables mais sans intérêt particulier
  • 8 cavités visitables intéressantes

Ce qui est un bilan plutôt glorieux en région parisienne !
Car 8 visitables, dont la moitié sont très grandes, représentent déjà plusieurs journée de subterranologie en perspective !

Enfin, un très beau cadeau naturel lors de cette belle journée : Goupil !

 

La phase 2 sera-t-elle aussi féconde ???

 

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