TGRLIFRA 2 B 776

TGRLIFRA 2 B 776

30 décembre 2024 Randonnée 0

 

TGRLIFRA 2 B     776

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.

 

Bien entendu, il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement durant des heures, ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.

 

 

Le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.
– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas

 

– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.
– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.
Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence (Ici la seconde : 2), étant composée d’étapes lettrées…(Ici la seconde : B )

 

Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur. Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.
Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.

 

 

 

Itinéraire 2B : De la Crevasse d’Equihen au Cran de Mayville de Stella-plage   (PKM 101  à  133)

PK 00,00 Réveil sur la terrasse après une nuit plus froide qui connut le zéro degré quelques heures… Comme la veille, nous eûmes droit à une joggeuse en short, dès l’aube. Avec le jour, nous pûmes constater que nous étions installés en un point forcément très passager du Sentier des douaniers, à moins de cent mètres d’une grande aire aménagée pour les camping-cars ! Et juste à côté de points de vue dotés de bancs publics… en plus d’une belle descente en escaliers de béton.

 

 

De fait, les passants se multiplièrent quelque peu durant notre rangement de bivouac !
Démarrage en restant sur le GR120 donnant sur la Rue du Beurre fondu (!) puis Rue de l’Abbé Coppin (!) et rue du peintre Leclerc dans le coin de laquelle on déniche une sente déclarée « A vos risques et périls », et qui, par ce temps sec se révéla sans difficulté, dénivelant 50 mètres sur des marches somme toute très correctes.

On est au Béquet PK 01,00

 

Apparaît alors une longue grève de petits galets bien ronds, multicolores, très esthétiques, et l’on comprend alors le sens d’un arrêté municipal en interdisant tout prélèvement même minime. ( à 15 euros le kilo chez certains marchands, on pourrait craindre le pire !
Des plaques de lumachelles très marquées font suite, puis une immense plage semée de rochers très sombres pour s’achever sur une étendue sableuse presqu’infinie.

 

Il s’agit en effet d’un espace de plus de 12 km, presque rectiligne, et comptant plus d’un kilomètre de largeur aux grandes marées basses ( équivalant 2500 terrains de foot-ball !) sur lequel on peut marcher très à l’aise en visant les zones sableuses les plus fermes, ce qui s’apprend très vite !
Plusieurs éléments viennent cependant agrémenter cette promenade de deux heures, si on ne se laisse pas aller à la méditation toute simple…

– Des coquillages en très grand nombre, coques, moules, couteaux…et diverses algues échouées.
– Des oiseaux de mer nombreux, dont goëlands, cormorans et bécasseaux, ces derniers par centaines courant sans cesse à toute vitesse avec leurs petites pattes, dans une étonnante chorégraphie très bien synchronisée. (Calidris alba, bécasseau sanderling dit Guerlette blanche )
– Des passant(e)s seuls, en couple, en groupes, souvent avec un chien puisque autorisé en basse saison.
– Un détectoriste sous autorisation préfectorale… SJV ayant compté plusieurs détectoristes en règle, nous rappelons ici ce qui concerne l’autorisation préfectorale :

La demande d’autorisation doit être adressée à la préfecture du département où se situe la zone de recherche envisagée

      • La demande doit inclure le motif de la recherche, les spécificités de l’équipement utilisé, la zone géographique précise, ainsi que la durée pour laquelle l’autorisation est sollicitée.
        • Il peut être nécessaire de fournir des justificatifs prouvant la compétence en matière de détection de métaux, notamment une attestation de connaissances des lois patrimoniales locales.
          • Le délai de traitement de la demande peut varier. Il est conseillé de soumettre la demande plusieurs semaines, voire mois, avant la date prévue pour l’activité de détection.
            • Une fois approuvée, l’autorisation est généralement délivrée sous forme écrite. Il est impératif de la porter sur soi durant l’activité de détection et de la présenter en cas de contrôle.

Nous discuterons un bon moment avec lui, plutôt versé dans la recherche des bijoux et monnaies actuelles, perdus dans le sable, ici très fréquenté !
– Des fortifications militaires allemandes de 1940-44, en très bon état pour plusieurs positionnées en arrière-côte, souvent basculées ou fortement détruites pour celles en avant-côte, et la plupart porteuses de dessins, graffs, graffitis, gravures, bombages divers…

 

Leur majorité révèlent souvent le travail de bons peintres graffeurs techniciens, voire des oeuvres d’artistes talentueux généralement inconnus ou méconnus. Pour autant, ce sont des interventions illégales, considérées comme dégradations de biens, et même comme pollutions environnementales.

Si l’on peut y voir une forme d’irrespect de l’histoire, voire de sacrilège, on peut aussi y lire la marche évolutive sociétale, une volonté de dépasser d’horribles souvenirs en en faisant des supports picturaux tournés vers un avenir coloré… C’est selon les sensibilités !

 

– Et justement, dans cette considération, viennent aussi de régulières manifestations matérielles des tentatives de traversées des « migrants », avec des lots de chaussures, sacs et vêtements abandonnés et divers objets, dont on ne sait pas exactement pourquoi ils sont là (abandon volontaire, pertes accidentelles courantes, vestiges de naufrages…?). Ces rencontres ramènent régulièrement les réflexions plus ou moins antagonistes sur ce sujet.

 

 

Etant passés devant Hardelot-plage (Pk 05,80, avec trouvaille d’un joli ballon de foot-ball rouge) puis Sainte-Cécile, nous sommes en vue des trois longues digues parallèles de la Canche ( 180 m, 450m, 850 m) La dernière, flanquée de balises rouges (bâbord en entrant) marque le Pk 18,00 à son extrémité sud-orientale.
On peut alors suivre le talutage de la Canche chenalisée et avoir la chance de voir des groupes de phoques vautrés sur les bancs de sable émergés la marée étant descendante depuis quelque temps.
Il fallut ensuite tenter la chance de passer dans le marais et ses mares aménagées pour la chasse, en franchissant les petites circulations aux rives vaseuses des Mollières, ce qui ne fut pas si facile sans se mouiller les pieds ou s’envaser les chevilles…pour rallier le GR 120 en limite de zone protégée.

A la croisée de chemins, on put discuter un moment avec un trio de gendarmes…car, sans le savoir, nous étions sur la « route des migrants » !
On est alors au Pk 19,70.

1500 m plus loin, on atteint Etaples, et 1000 m sur digue urbanisée Napoléon 1er nous amènent au pont permettant de traverser la Canche à pied.

Il s’agit du « Pont Rose » Pk 23,00. Juste après lui, on s’engage sur une partie peu glorieuse du GR 120, longeant un chenal de station d’épuration et un aérodrome, partie déserte et rectiligne sur 3 km qui jonctionne avec les rues du Touquet.
Longeant ces dernières sur une sente, un sentier hippique, un sentier pédestre puis l’Avenue Jean Ruet, on débouche à la capitainerie de la Pointe du Touquet…on est au Pk 24,80.
Là, bien que l’aspect de la plage soit très étendu, on pose en fait le pied dans une vasière plus ou moins fiable que Gigi franchira d’un élan courageux…mais que d’autres contourneront laborieusement en s’échinant dans les enrochements entrecoupés de sables glauques…pour finalement se retrouver sur la vraie plage !

Le crépuscule n’est pas loin, et on s’arrêtera 6 km plus loin après deux tentatives de repérage de bivouac dunaire car il y a un petit vent rafraîchissant qu’il vaudra mieux éviter pour la nuit. Il est 18h30… on s’installe en soignant l’horizontalité de la couche, au centre d’un ensellement sableux. (Pk 31,00)
L’équipe prendra son temps à bien niveler, isoler, bien de vêtir, bien se nourrir et s’abreuver… vers 20 h00, on s’allonge sous une couverture nuageuse épaisse reflétant les puissants éclairages orangés de Stella-Plage, on aurait presque pu lire un journal !

L’endormissement ne tarda guère, et on aurait pu connaître une nuitée presque durable si nos gendarmes protecteurs n’étaient pas venus discuter avec Gigi ! A deux heures du matin… mais là encore, échange courtois.
Ce sera à nouveau cette ronde policière nocturne qui conclura l’étape 2B… d’environ 12 heures.

 

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