TGRLIFRA 2A 775

TGRLIFRA 2A 775

30 décembre 2024 Non classé 0

TGRLIFRA 2A       775

 

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de plusieurs milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.

 

Bien entendu, il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement durant des heures, ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.

 

 

– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.
– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas
– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.
– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.

Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence (Ici la seconde : 2) étant composée d’étapes lettrées…(Ici la première : A )

 

 

Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur. Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.
Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.

 

 

Etape 2 A : Du Cap Gris-Nez à la Crevasse d’Equihen PKM 75 à PKM 101 (26 km)

Le départ automobile est effectif à 15 h 10 arrivée au Cap Gris-Nez à 18h45 en passant par l’autoroute A16 offerte par Gilles…
Une reconnaissance des lieux immédiats amène à décider d’un stationnement en haut de parking non règlementé, sous un réverbère efficace !

 

 

On savoure un repas rapidement englouti dans le restaurant « La cabine », tiédi par trois heures de chauffage, trois étoiles puisque occupé par trois stars…après avoir installé le véhicule en couchette trois places théoriques, plutôt deux places réelles !
C’est donc vers 20h30 que commença la première nuitée, dehors dans la brume naissante pour l’un, dedans le fourgon pour les deux autres.

 

Vers minuit eut lieu la première ronde de gendarmes qui s’enquirent du qui, du quoi, du comment et du quand, puis repartirent sans inquiéter qui que ce soit.
Une seconde ronde vers 2 heures ne fut que de routine sans même nous interroger.
Lever vers 7heures 30, départ effectif vers 8h30 sur l’estran, avec petit sac de journée, le jour se lève tout juste, on est à l’Est de la France !
La TGRLIFRA ayant pour ligne de conduite de suivre la côte au plus près de la vague autant que possible, et le GR120 étant inutilisable pour cause d’arrêté préfectoral (de plus) nous attaquons l’estran sur les enrochements, naturels ou non, ce qui va constituer une belle entrée en matière, un peu sportive, juste ce qu’il fallait pour s’échauffer ! (Pk 00). Ce tronçon « montagnard » va s’étendre sur 3500 m et réclamer presque deux heures…il nous permettra d’observer plusieurs types de roches notamment les marnes grises qui déterminent le nom de ce cap, les grès calcitiques en boules, les lumachelles claires et des sables lités, des dalles riches en fossiles…tout ce petit monde géologique du Jurassique, âgé, en gros, de 140 millions d’années !

Se promener dans ces chaos rocheux amène à choisir entre les blocs mouillés, avec algues, fort glissants et qui « gèlent » les mains (ou les gants) et les blocs secs près du pied des falaises, qui forcent les gestes de franchissement et exposent à un risque (très faible mais pas nul…) d’éboulement, dont les grosses concrétions gréseuses de quelques quintaux chacune…
Afin de ne pas trop alourdir le commentaire géologique, les intéressé(e)s peuvent consulter un très bon article.

Du site Persée :

https://www.persee.fr/doc/htn_0018-439x_2003_num_1_1_2831 (lien non actif)

 

Au Pk 03,5 on est sortis du Cran aux Oeufs (les oeufs étant les boules gréseuses) et c’est alors un parcours alternant sables et rochers contournables qui nous fait croiser trois « crans » arrosés de petits cours d’eau pas toujours aisés à franchir sans tremper les chaussures, ce qui, l’hiver, est préférable d’éviter.

 

 

On reste sur l’estran pour dépasser le village d’Audresselles en longeant ses remparts grâce à un petit trottoir ( certainement submersible à marée haute même à faible coefficient.) Ceci nous amène au sud du village au débouché du ruisseau de la Manchue.
On est alors au Pk 07,00
Pour varier le point de vue, changer un peu de terrain, l’horizon étant un peu « bouché », nous empruntons le GR 120 pour quelques temps, ce qui nous donne à visiter un blockhaus encore en place et bien horizontal, et peu pollué de déchets, avec sa grande visière de mitrailleuse.

Il pourrait faire un bon abri encas de nécessité. On aboutit alors à Ambleteuse, village que nous longeons en restant sur le haut de digue cette fois, jusqu’à atteindre le Fort Vauban de la côte d’Opale (« Vieux fort ») de la fin du XVIIe siècle, formant une petite presqu’île fortifiée d’à peine 2000 m² ! Pk 09,00…

 

 

On s’aventure alors dans le marais salé de la Slack, pour effectuer un parcours méandriforme dont une partie en lisière des phragmites, à la limite marécageuse, et en contournant d’anciens parcs d’élevage ostréicole de 1500 m² datant de la moitié du XXe siècle.
Cette petite promenade nous aura demandé 2 km et pas mal de temps pour parvenir à rejoindre une petite route (Rue de l’Ecluse)…mais elle aura permis à Gigi de récupérer un magnifique petit avion en polystyrène vert, quasiment intact …dont il ne voudra plus jamais se séparer ! (Modèle de 48 cm, vendu de 5 à 20 euros selon le marchand !!!).
De quoi nous faire remarquer durablement…
Nous traversons enfin la Slack et contournons les dunes interdites du même nom par une grande voie pavée pour retrouver la plage et rallier la Pointe aux Oies (Pk  14,00…notons que du Fort en direct vers cette pointe il n’y a que 2200 m !)

 

 

De cette pointe, on garde le littoral près de la vague jusqu’à la Pointe de la Crèche, en passant devant Wimereux dont le petit fleuve de 20 km de cours débite quand même environ 1m3 à la seconde.
Les sages le franchiront grâce à une jolie passerelle, l’intrépide tentera le franchissement en sauts de gazelle ce qui lui vaudra deux chaussures pleines d’eau…

A ce moment-là, il y a un peu de soleil, ce qui minimisera les conséquences immédiates ! (Mais pas celles qui viendront plus tard…)

Un agréable pique-nique au beau milieu de l’immense plage sera alors opportunément improvisé !
La Crèche est matérialisée par des vestiges importants de fortifications, mise à l’eau, tourelle d’observation…( Pk 18,00 )
On y découvrira divers objets laissés par la mer dont une grande bouée de sauvetage dure..Les escaliers plus ou moins bien conservés permettent d’atteindre le haut de falaise et de poursuivre sur le GR 120 qui évolue en voie verte partagée.

 

Il mène à Boulogne sur mer en 2,5 km pour ce qui est de l’attraction Nausicaa.
Deux kilomètres en milieu urbain permettent alors d’atteindre le Viaduc Jean-Jacques Rousseau, près duquel se trouve la station de l’autocar 427 qui va nous ramener au Cap Gris-nez en soirée. On en profite pour se gaver d’une grosse part de pudding délicieux à 1 euro… (Pk 22,50)
A peine une heure d’attente et le voici…il nous déposera vers 18heures près du Cap, à moins d’un kilomètre du Jumpy, avec un joli coucher de soleil coiffant la falaise et son phare.

 

Nous repartons alors vers Boulogne, puis Le Portel, pour garer le véhicule sur un parking public gratuit près d’un petit supermarché où tel et tel ne manqueront pas d’effectuer des achats complémentaires de leurs provisions !
Vers 19 heures 30, il s’agit de repartir pour un petit bout de marche, mais il faut bien reconditionner les sacs pour deux jours, et dîner en profitant de la tiédeur acquise dans le restaurant « La Cabine » auquel nous sommes fidèles !

 

 

Après une vague hésitation et un interrogatoire du gérant du café du coin, nous empruntons la rue remontante de la Liberté, puis celle d’Outreau, celle du Maréchal Joffre, celle de Poincarré, le Boulevard Pasteur, et enfin le Quai Dugay-Trouin pour trouver une passerelle et des escaliers ramenant à la plage ! Près de trois kilomètres… de rues presque désertes. (avec trois questionnements de guidage auprès de cafetier et passants !) (Pk 26,50)
On entame alors la marche nocturne, qui se déroulera entièrement sur le sentier des douaniers, sur près de 4 km, passant près du Fort d’Albrecht et son petit phare, plusieurs blockhaus assez sinistres dans la nuit, et on franchit deux passerelles sur des ruisseaux chantants.

 

A la troisième passerelle sur le Ruisseau de La Planquette, un grand terrassement peu pentu et très bien sécurisé nous inspire un bivouac évitant l’humidité d’un emplacement herbu…La Planquette…ça tombe plutôt bien, mais seulement de nom car c’est au contraire un endroit très visible de partout ! On fait le pari que personne ne dérangera avant l’aube. Pk (30,50)
Une installation soignée s’impose car il fait nettement plus froid, avec un petit vent filou qui s’insinue dans les ouvertures des vêtements.
Vers 21 heures 30, on est censés s’endormir, Gigi comprend alors que le bruit du ruisseau en cascatelles va l’importuner…les bouchons d’oreille ne suffiront pas !

 

Chacun devra renforcer son isolation en cours de nuitée, d’une façon ou d’une autre…
Mais, vers 2 heures, une petite visite gendarmesque viendra agrémenter le site, et c’est Pragma qui leur fera la causette !
Très tranquillement, pas de contrôle d’identité…on pense que nous avons été déjà ciblés et caractérisés par les rondes de la veille. Pari perdu donc !
C’est sur ce détail nocturne que s’achèvera l’étape 2A…

 

 

Plusieurs de ses compatriotes venus à Boulogne-sur-Mer ont voulu rendre  hommage au Général san Marin. Une statue de près de 9 mètres mètres est réalisée  par le sculpteur Henri Allouard et révélée au public en octobre 1901.
Une sorte de  pèlerinage est encore actuellement perpétué par les Argentins pour rendre hommage à leur héros national.

 

Le cap Gris-nez :

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