TGRLIFRA 5 B 793

TGRLIFRA 5 B 793

14 avril 2025 Randonnée 0

TGRLIFRA  5 B     793

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

 

 

– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.

 

 

 

Bien entendu, il peut arriver que des structures artificielles bloquent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement , ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.
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– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.

– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas

– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.
– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.

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Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence.

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(Ici la cinquième : 5 ) étant composée d’étapes lettrées… (Ici la seconde : B )
Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.
Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.
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Etape    5 B  : De Yport à Le Havre   ( PKM  325  à   PKM  362  général)

La journée s’annonçant « chargée », lever à 5h30, préparatifs rapides, l’essentiel ayant été regroupé la veille, d’autant qu’il y a 1500 m à marcher avant de rejoindre la grève.

 

 

L’avantage est de bénéficier de l’aube colorée sur la mer ! Première demi-heure de marche à la lampe dès que l’on accède aux platiers, car ici, pas ou peu de sable, mais des tonnes de galets qui roulent bruyamment sous les semelles !

 

 

Platiers particulièrement découpés ici, présentant une dentelle de crêtes déchiquetées à ne pas fréquenter sans de solides chaussures, ni en ayant la tête en l’air…les chevilles risqueraient fort d’en pâtir !

 

 

Rencontre exceptionnelles avec deux pêcheurs matinaux, qui seront les seules personnes à voir sur l’estran durant les 9 km à y marcher. Ils se déclareront sceptiques quant à atteindre Etretat en 2 heures…

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Compte tenu des marées, il sera impossible d’aller jusqu’au Havre au bas des falaises car plusieurs points de passage sont impraticables autrement qu’à marée basse ou presque, et encore faut-il des coefficients élevés.

 

 

Il est donc prévu de passer sur sentiers classiques à compter d’Etretat-Sud, ce qui sera le premier cas de sortie d’estran non imposé par des centrales EDF ou des Ports pétroliers…ou par les aménagements de certaines villes.

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Pour autant, atteindre Etretat-Nord n’est pas gagné d’avance, il ne faudra pas « traîner »… 9 km sur des terrains accidentés, glissants, instables ne se déroulant pas comme sur un chemin de halage de canal…

 

 

Au PK 01,80, on passe la petite anse de Vaucottes, pour contourner la Roche aux Anglais, et son vaste creusement en amphithéâtre.
Une première exsurgence montre son nez moussu à la Fosse aux Sourds, avec une « pisseuse » aussi jolie que peu abondante.

 

 

On aperçoit déjà bien l’Aiguille de Belval, cependant que se présente la Valeuse d’Etigues au PK 03,90, bien équipée, et qu’il faut considérer comme une « retraite » possible en cas de marée montante qui obligerait à reculer.

 

 

On peut observer le cran très marqué de la Valleuse du Curé dans laquelle il y avait encore un escalier impressionnant de 280 marches en l’an 2000…hélas ruiné.
Au niveau de l’Aiguille, on trouve une seconde exsurgence, plus fournie, dite « Fontaine aux Mousses », le terme « mousses » s’appliquant bien à celles qui y poussent abondamment plutôt qu’aux jeunes apprentis navigateurs !

 

On est au PK 05,80, et ce qui retient encore plus l’attention est bien cette étonnante aiguille, vestige d’une ancienne arche, et qui résiste depuis des siècles aux attaques érosives et corrosives de la mer.
L’aiguille de Belval, appelée aussi la Demoiselle de Bénouville du fait de son élégante silhouette et d’une « taille de guêpe » près de sa base, domine les flots d’une quarantaine de mètres…une « demoiselle » au pied âgé de 90 millions d’années quand même !

 

 

Et jamais dégagée de la mer même aux basses mers d’équinoxe.
On continue pour rejoindre le Rocher Vaudieu, lui aussi base d’une ancienne porte archée, au PK 07,40.

 

Il ne reste que 1400 m pour toucher la Porte d’Amont, on est dans la 3ème heure de flux, soit une montée d’environ 40 à 50 cm par quart d’heure…
C’est justement à cet instant qu’apparaît un malheureux jeune goéland pris au piège d’un poisson-leurre de pêche à la ligne, un vilain modèle  à deux hameçons triples…l’un planté dans une narine tubulaire de son bec, l’autre deux fois ancré dans la palmure d’une patte, ce qui empêchait à la fois l’envol et la course au sol ou une natation.

 

Ayant pu l’approcher et le maintenir immobile, il fallut près de 10 minutes pour parvenir à le débarrasser de cet instrument de torture et de handicap…et avoir le plaisir d’assister à son envol de libération.
Dix minutes… 30 centimètres d’eau en plus…il faut avancer sans tarder !
A présent, la mer est en effet déjà aux premiers barreaux de l’ancienne échelle métallique qui permet d’accéder au balcon sous le « Chaudron » et de superviser l’arche de la Porte d’Amont sous laquelle un puissant courant dissuade de toute envie de passer même pour un excellent nageur. PK 09,10

 

Fort heureusement le Tunnel du Chaudron, d’une vingtaine de mètres, est toujours fonctionnel, avec une échelle encore praticable à son extrémité « sud », ce qui permet de reprendre pied au sommet des talus de galets.

 

Mais cet accès n’est pas permanent lors des hautes mers de vive-eau. De plus, cela peut amener à circuler à peu de distance du pied des falaises…
On atteint ensuite facilement le casino d’Etretat au PK 09,80.
A compter de ce point, l’itinéraire va suivre approximativement le Sentier des Douaniers, en hauteur.

 

Ce sera le cas jusqu’au Phare d’Antifer, surmontant la Porte Aval et son Aiguille, la Manneporte, La Courtine et la Pointe Fourquet…mais aussi en dévalant et remontant les Valleuses d’Antifer et du Fourquet.

Bon Pique-nique à cet endroit, bien qu’un peu venté !!! Il semblerait qu’il y eut jadis une vaste forêt en ces lieux, du nom d’Antifer, d’où l’appellation actuelle du Cap. PK 14,90. Plusieurs points de vue ont permis d’avoir droit à de beaux paysages…du haut !

Il y eut ensuite une séquence plus improvisée qui permit de visiter quelques blockhaus dont un transformé en grande étable, puis d’atteindre le lieu historique de Bruneval, d’où on peut aussi bien voir le port pétrolier du Havre PK 17,20. Gigantesque installation en mer…
La remontée est assez raide, puis se perd un peu dans la campagne car on n’est plus sur un GR mais plutôt sur son ancien tracé, jugé trop près du bord des falaises. De ce fait, quelques clôtures en barbelés  à éviter !

 

 

Un peu d’improvisation finit par mener à la grande antenne et au belvédère d’Antifer en traversant la Vallée des carrières…sans doute en étant passé par des propriétés agricoles privées. PK 19,90

 

A ce point il existe une belle descente à la mer, mais on est à pleine marée haute ! Donc rivage impraticable à pied…
La suite, sans être vraiment désagréable, consiste à marcher sur des chemins agricoles rectilignes entre des prés, ou sur une « vélo-route » en passant par de petits villages où quelques jolies maisons  et des jardins artistement fleuris agrémentent la marche.

Seul le village de Saint-Jouin-Bruneval offrira une attraction avec une ancienne bâtisse à l’allure de manoir, menaçant ruine, et en cours de reprise pour en faire des logements, le Château du Clos des Fées.
Avec la bonne idée de garnir la longue palissade métallique de grandes photos prises à l’intérieur et témoignant de l’état de délabrement ( Et aussi pour dissuader l’Urbex et les « squats » !)

 

 

Ce bâtiment de 1910 appartint à une congrégation de religieuses en tant que pensionnat privé. Revendu à un particulier qui ne l’entretint pas, il passa à l’état de propriété à l’abandon, puis propriété publique qui attend depuis 5 ans d’évoluer en un ensemble de logements. Construction assez baroque, un peu disparate et en voie d’être ruinée…si on ne se remue pas localement !
Revenant au fil pratique de la marche, elle prit fin aux abords du Havre, car traverser cette ville jusqu’à retrouver la mer n’était pas bien intéressant, ni partie prévue au projet. On est quand même au PK 32,60…

 

L’auto-stop commença près d’un rond-point avec un conducteur bricoleur dont la voiture était en voie de perdre son pot d’échappement après plusieurs séances de soudure…mais qui tiendra pour une quinzaine de kilomètres en ma compagnie.

Puis, après un peu d’attente du fait de peu de circulation, second conducteur très détendu, en promenade sans but précis et qui opta donc pour ma destination finale à entrer dans son GPS…Yport en direct !

 

 

Il confiera plus tard qu’il serait certainement allé à Etretat, mais que, finalement, Yport ce serait mieux !
Encore un grand coup de chance, et surtout,  la démonstration renouvelée qu’un esprit de solidarité et d’entraide n’est pas encore mort dans ce pays de France, notamment en province.
C’est vers 17 heures 30 que le déplacement automobile vers La Havre fut réalisé, avec place de stationnement suffisamment retirée pour échapper aux bruits urbains divers…à 2,5 km de la plage !

On apprend d’ailleurs sur place que, dans cette grande ville, si le stationnement est très largement payant presque partout, il devient gratuit les dimanches et jours fériés…ce qui est bien pratique pour les randonneurs…du dimanche !
Petite promenade nocturne de repérage, pour un coucher vers 20h30…PK 37,60. Belle étape !
Celle du lendemain ne sera pas plus courte…

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