La carrière de la Rue Jaune 062

La carrière de la Rue Jaune 062

11 février 2018 carrières diverses Spéléologie 0

La Carrière de la Rue Jaune ( Puiselet )

Cette carrière de la Rue Jaune est strictement interdite d’accès car assujettie à un Arrêté de Protection de Biotope depuis l’année 2000. Cet article et les photos relatent une synthèse de visites effectuées bien avant et sont donc des éléments d’archives permettant aux visiteurs du site SJV d’avoir un aperçu sans enfreindre la loi. Beaucoup de photos sont d’ailleurs accessibles sur d’autres sites, dont certaines artistiques, ce que les nôtres ne revendiquent pas.

 

l’INPN considère que l’étendue atteint 16 hectares, ce qui est rare pour une carrière de sable, notamment souterraine car la plupart sont à ciel ouvert.
Il semble que son exploitation n’ait duré que 20 ans et ait été interrompue par la seconde guerre mondiale, non reprise ensuite par les descendants du propriétaire (M. Ménard).
Ce sable siliceux, particulièrement pur et fin, a été utilisé pour la fabrication de verre et de cristal. Selon les « anciens » du village, plus de trente ouvriers auraient été employés à son extraction dans la période la plus faste.
Nous ne détaillerons pas la localisation de sorte à n’inciter personne à la visiter.

L’accès est plus ou moins périlleux selon la météorologie, nécessitant de franchir des pentes ravineuses raides et glissantes. Il donne sur un vaste espace de manœuvres en cuvette, dans les flancs duquel s’ouvrent des galeries. L’une d’elles, la plus évidente, engage alors à l’exploration.
La première surprise sera celle de ciels de carrière en grès, très tourmentés, dès l’entrée. Plus loin, plusieurs murets de soutènement, soigneusement maçonnés, encadrent des galeries principales. La suite se révèle rapidement labyrinthique…et les points de repère en place sont peu efficaces car on a vite l’impression que tout se ressemble !

Bien sûr il est possible de baliser son chemin à l’aide d’éléments amovibles que l’on retirera ensuite…sachant qu’il est toujours possible que des individus, en suivant, pourraient perturber ou éliminer tout cela et donc réduire à néant cette belle précaution !
On est donc à déambuler dans des galeries de dimensions très variables, le plus souvent d’une hauteur comprise entre 2 et 5 mètres, parfois beaucoup plus basses, parfois bien plus hautes, approchant 7, 8 voire 9 mètres. Certaines salles ont plus de 10 mètres de largeur, et si on peut parler de piliers « tournés », ce sont seulement des masses de sable meuble…masses très épaisses certes, de sable bien tassé, compact, mais friable à la main !

Dans ces parties hautes, l’exploitation a été développée sur deux niveaux voire trois pnctuellement, entre des tables de grès, mais ce peut être aussi le résultat de l’effondrement de poches de sable sous leur poids accentué par des masses d’eaux accumulées.
Il est donc clair que ce site est dangereux, les ciels ou surplombs pouvant s’effondrer à tout moment. S’il s’agit de plaques de grès, c’est l’écrasement direct, s’il s’agit de sable meuble, c’est l’enfouissement et l’étouffement probable…ça calme !
On trouve encore quelques tronçons de rails Decauville, une benne de berline, des entassements d’anciens étais de chêne, et quelques-uns encore en place, dont des traverses de chemin de fer recyclées, mais qui ne soutiennent plus rien !
Cette carrière étant humainement visitée voire habitée de façon plus ou moins fréquente et éphémère, divers témoignages anthropiques peuvent y être observés, a priori regrettablement.
On peut citer, en vrac…

– Des tas de godets de bougies chauffe-plats en aluminium
– Des canettes de boissons, métalliques ou en verre dont une collection dans une alcôve transformée en taverne.
– Une « installation artistique » à base de corde à linge décorée de sous-vêtements divers
– Un bivouac avec des télé- éteignoirs de bougies à base de ficelle coulissante et roche pendue…
– Plusieurs sculptures de niveaux artistique et technique très variables…
– Et même une chapelle improvisée avec autel, fleurs artificielles et crucifix !

Sur un plan géologique, outre le banc majeur de sable blanc, et les tables de grès intermédiaires, on peut relever diverses figures d’érosion, des stratifications alternant des feuillets blanc et ocre diversement teintés, des diaclases importantes au ciel de carrière, des éboulements, des effondrements, des cavernements, et quelques endroits concrétionnés par des dépôts calcaires apportés par les suintements de l’eau passée par les souches supérieures. Stalactites naissantes, pétrification ou encroûtement de ce qui se trouve en-dessous, mini-gours…

D’assez nombreuses chauves-souris ont été observées, notamment en saison froide, dont des Murins et des Rhinolophes. C’est ce qui a justifié la prise d’arrêté de protection de biotope, mais il est probable qu’il a surtout été pris pour déterminer une interdiction d’accès, chauves-souris ou non.

La visite complète de cette carrière peut prendre beaucoup de temps…environ 5000 à 6000 m de galeries cumulées, dont certaines ne sont pas aisément arpentables, dont plusieurs sont des impasses impliquant de doubler leur distance, avec de nombreux diverticules où il faut grimper, et bien qu’on ne soit jamais à plus de 400 m de l’entrée s’y égarer et tourner un peu en rond n’est pas exclu !
C’est une raison supplémentaire de ne pas braver l’interdiction…

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