La pêche à l’aimant néodyme 061

La pêche à l’aimant néodyme 061

11 février 2018 Détection Pêche à l'aimant Randonnée 1

La Pêche à l’aimant avec ….SJV !

La pêche à l’aimant, qu’est-ce donc ? Bien que cela puisse paraître une évidence, des commentaires bizarres sur internet ou dans les chaumières nous poussent à tenter une définition de cette pratique. La pêche à l’aimant consiste à utiliser un aimant à base d’une « terre rare », le néodyme, alliée à du fer, et nickelé, beaucoup plus puissant qu’un aimant classique pour un même volume et une même masse, afin de sortir des corps métalliques des mares, lacs, puits, étangs, marécages ou tout cours d’eau , voire de la mer ou des marais d’eau. Mais cet alliage est assez fragile, à ne pas trop choquer.

Cette activité ne date pas d’hier sous sa forme technico-professionnelle, car bien des ouvriers ont utilisé des aimants encordés pour récupérer des outils tombés dans l’eau, notamment des puits, et bien des plongeurs aussi pour remonter des fonds des objets « lourds » opération presque impossible autrement pour eux.


Mais la pêche à l’aimant relève ici du loisir, d’abord et avant tout, consistant à placer un aimant là où on espère rencontrer des objets métalliques ferreux, en tout ou partie, susceptibles de présenter un intérêt ( technique, historique, culturel..). Même si, exceptionnellement, une découverte peut être financièrement intéressante, même si on peut toujours espérer trouver des bijoux dans une cassette en fer, l’idée de s’enrichir matériellement en pêchant à l’aimant doit rester à l’état nébuleux !

Bien entendu, comme toute activité ou presque, celle-ci est encadrée, même si on ne trouve pas explicitement les termes de « pêche à l’aimant » dans des textes légaux. Il est d’ailleurs probable que cela change assez rapidement si le nombre de magnéto-pêcheurs continue d’augmenter et si des incidents ou accidents surviennent !
Que peut-on dire à ce jour ?

 


La pêche à l’aimant n’est pas assimilée à une pêche d’animaux ou de produits animaux ou végétaux mais à une prospection, il n’existe donc aucun permis, aucune licence.
Cette pratique est, dans les faits, seulement tolérée car une sorte de vide juridique l’entoure.
Mais certaines lois relatives au respect de la propriété privée et à la protection du Patrimoine Historique vont être concernées par la pratique au même titre que le détectorisme.
Pour les lieux privés, il est évident qu’une autorisation préalable du propriétaire est requise, et on peut s’inspirer des conventions utilisées pour la détection.
Pour les lieux publics, se déclarer en mairie semble correct et prudent.
Le plus grand respect des autres usagers des eaux s’impose alors…pêcheurs, baigneurs, canoteurs…

La loi principale est toujours la même jusqu’en 2018 :
Article L542-1 du Code du Patrimoine (reprenant la loi 89-900)
«Nul ne peut utiliser du matériel permettant la détection d’objets métalliques, à l’effet de recherches de monuments et d’objets pouvant intéresser la préhistoire, l’histoire, l’art ou l’archéologie, sans avoir, au préalable, obtenu une autorisation administrative délivrée en fonction de la qualification du demandeur ainsi que de la nature et des modalités de la recherche.»
En qualité de prospecteur, on ne peut pratiquer ce loisir sur un site archéologique, où qu’il se trouve, sans autorisation préfectorale, impossible à obtenir si on n’est pas professionnellement qualifié. Si, par hasard, on « invente » un site semblant avoir un caractère archéologique, on a l’obligation de contacter les services compétents. De même en cas de découverte d’objets suspects ou manifestement dangereux (notamment militaires). Ne jamais manipuler ou transporter de tels objets.
Mieux vaut avoir l’air ridicule et/ou bredouille que mort ou estropié..

Alors…après ces préliminaires, on pourrait passer aux choses concrètes…notamment parler du matériel…
Bien sûr, l’aimant est au centre de l’affaire, mais pas de précipitation…
On pourrait être surpris par la diversité des offres, des modèles, des prix…car le marché grandissant rapidement, bien des fournisseurs ont flairé la bonne affaire, et leur marge bénéficiaire est d’autant plus énorme que la qualité est moindre. On dira donc, comme toujours, que le très bas prix pour un modèle normalement cher doit inciter à la méfiance, de même qu’un aimant sans marque de fournisseur crédible. Dans ces cas trompeurs, soit la force d’adhérence affichée est mensongère, soit la matière de l’aimant est fragile et va se briser dès les premiers chocs au lancer…

Les produits peuvent avoir des formes, masses et dimensions variées et leur mode d’ancrage varie aussi. La force d’adhérence est le critère majeur, de 40 kilos à plus de 1000 kilos !
Mais il faut être pragmatique…la masse de l’engin grimpe avec sa force !
Par ailleurs, il faut être sûr de pouvoir ressortir l’aimant avec sa « proie » avec ses petites forces…ou de le décoller si l’objet est trop lourd ou ancré dans le support. Donc ce critère est la limite supérieure à ne pas dépasser. Sachant qu’entre la capacité optimisée de l’aimant en conditions idéales et celle réellement observée en conditions de terrain, on constate une différence notoire, la force nominale de 80 à 120 kg paraît raisonnable. L’aimant pèsera alors entre 300 et 600 grammes.


La perte de puissance découle du positionnement de l’aimant sur l’objet, qui est rarement parfait, mais aussi des revêtements et salissures de surface, des couches de rouille, de reliefs (rivets, boulons, nervures…), ou des aspects composites de la fabrication.
Les plus costauds et expérimentés pourront passer au modèle supérieur, tirant entre 220 et 250 kg nominaux et pesant entre 700 et 800 grammes…mais là nous conseillons de pratiquer au moins à deux car si un tel aimant se pose bien à plat sur un corps trop lourd ou un corps fixé au sol, il ne restera plus qu’à couper la corde ou revenir à plusieurs.
D’ailleurs, attention à l’incident avec un tel aimant dans un sac si vous vous frottez à un camion ou une clôture en fer…ou encore si vos doigts se trouvent un jour entre l’aimant et du fer…

Maintenant, parlons de l’anneau de levage…
L’idéal est d’avoir deux aimants. L’un à 120 kg avec un anneau classique, idéal pour la pêche « du dessus » ou presque (puits, ponts, quais, falaises, ou d’une embarcation…), l’autre à 80 kg avec anneau latéral l’aimant étant alors dit « double face », préférable pour les pêches latérales (de la berge, à la traîne…) ou encore un aimant classique avec un dispositif anti basculement.
L’aimant double face a en effet l’inconvénient de « glisser » sur l’objet si sa résistance au déplacement est forte.
De plus, lorsque l’on remonte un objet un peu lourd ou encombrant, associer un second aimant augmente la capacité de traction, permet à 2 ou 3 intervenants de s’en mêler, et surtout, permet d’orienter ou de faire basculer l’objet s’il est plein d’eau par exemple.
Remonter une petite lessiveuse à l’aplomb peut valoir 50 ou 60 kg à tirer…alors qu’elle ne pesait que quelques kilos dans l’eau, mais si on la fait basculer, elle sort vide et donc ne pèse plus que ses quelques kilos d’origine à un peu de vase près !

Dans tout ça on parle de hisser, tirer, hâler, il faut donc une corde.
Bien évidemment, elle doit être légère, imputrescible, et solide, de préférence bien visible.
Solide, suppose une résistance statique au moins deux fois supérieure à la force de l’aimant car le vieillissement de la matière et le fait de faire des nœuds réduisent de 50% la résistance nominale.
De préférence de couleur voyante, et pas trop fine car ça « coupe » les mains, même gantées, si on doit tirer fort. Le nylon ou le polypropylène sont adaptés.
les cordelettes tressées ( bien plus chères) sont beaucoup plus durables et efficaces que les cordes seulement toronnées. Du 8 mm pour 300 kg statique (ou davantage) paraît un bon compromis.
La longueur est évidement une question de circonstances…si le puits fait 30 m la corde doit en faire au moins 32 ! Le plus généralement, 30 à 40 mètres suffisent…ça fera environ 2 kg une fois mouillée.

Manipuler l’aimant, surtout en saison froide, ou quand il est maculé, manipuler la corde des dizaines voire centaine de fois, et possiblement tirer fort dessus, manipuler des objets souvent rugueux, piquants, coupants… tout ça mérite d’être ganté.
Et il faut des gants solides, résistant à l’abrasion et à la perforation…
Un bon sac à dos sera très utile de même que des sacs en plastique de tailles différentes.
Il est bien de prévoir de l’eau à boire car cette pêche est plutôt sportive en plus de la marche qu’elle suppose, ainsi qu’un petit en-cas, des pansement et un antiseptique vaporisable en cas de blessure, car les eaux prospectées sont souvent sales et riches en micro-organismes.
Laver la plaie avec l’eau potable, faire saigner si possible, traiter à l’antiseptique et protéger la plaie.
Il est indispensable d’être correctement vacciné DT-Polio.
Des bottes et un pantalon en « ciré » sont souvent bien utiles pour ne pas rentrer complètement trempé…
Il peut aussi être judicieux de se doter d’un éclairage frontal, pas seulement pour la nuit ou la tombée de la nuit, mais pour les sites sombres et/ou souterrains.


D’aucuns préconisent un petit grappin à adapter à la seconde corde d’aimant, au cas où l’objet ne soit pas assez accroché par l’aimant ou les deux aimants…c’est à réfléchir.
Avec tout ce petit attirail, on en est à environ 7 ou 8 kg dans le sac…soit pas loin de 9 ou 10 kg en tout avec le petit k-Way classique…Sur plusieurs heures, c’est déjà pas mal !

Maintenant que nous avons vu tout cela, il va s’agir de passer à l’action…
Alors, quelques idées à partager :
La méthode la plus courante mais hélas la plus pénible dès qu’on a affaire à des fonds encombrés ( algues, herbiers, branches immergées ou non, déchets, vase molle épaisse…) consiste à balancer l’aimant d’une berge ou d’un ponton et à le ramener à soi…le risque de coincement ou de ramener un tas de trucs sans intérêt est assez élevé, avec, en prime, une grosse fatigue inutile et du temps de pêche perdu à débarrasser la corde de tout ce qu’elle a accumulé.


L’autre inconvénient est que lancé de loin et plus ou moins haut, l’aimant peut cogner fort sur des fonds rocheux et s’abîmer…ça revient cher et ça gâche la journée !
L’avantage reste que l’aimant va se promener sur une zone aussi étendue que l’est la corde dans l’eau
Pour cette méthode, les aimants à anneau latéral ou ceux anti-basculement sont recommandés.
Notons que pour limiter les risques de casse sur les fonds, on peu doter l’aimant d’un corps de freinage à la coulée. Pour un aimant de 700 g, par exemple, une petite bouteille d’un ½ litre ligaturée sur le début de corde, va considérablement ralentir la descente vers le fond sans l’empêcher. Le choc de contact en sera très atténué.
Une autre précaution peut être de faire comme les pêcheurs de poissons, en ayant un « bas de ligne » moins résistant que le reste de la corde et très coloré. Par exemple, le premier mètre en polypropylène basique orange vif 8mm à 300 kg nominaux et le reste en polypropylène HR de 8 mm à 500 kg et plus.

 


Si ça doit casser un jour, on ne perd que le bas, éventuellement repêchable ultérieurement car bien repérable avec le bout de corde orange qui flotte

Une méthode bien plus fine, mais plus rarement possible est de pêcher du haut (pont, passerelle, tremplin, falaise, surplomb, embarcations diverses…car cette fois, la rentabilité est bien plus élevée et les ennuis bien plus rares. Mais, en contrepartie, la zone balayée est restreinte et il faut se déplacer fréquemment. Les manipulations de corde sont beaucoup moins fatigantes.
On est bien moins trempé en fin d’activité !
Pour cette méthode, les aimants à anneau classique sont préférables

Une troisième méthode consiste à pêcher à la traîne, avec un aimant double face, ou un anti-basculement, grâce à une embarcation progressant très lentement, ce qui permet de filer dans le sens du courant (ou à contresens) quand il y en a et limite considérablement les inconvénients de la traîne à partir de la berge.

Les gisements d’objets perdus ou jetés par désintérêt ou par négligence ne sont pas forcément au plus loin ni au plus profond, et rarement dans le fil de l’eau vive courante qui tend à tout emporter pour l’abandonner plus loin dans les zones plus douces, notamment dans les zones à contre courant…
Les objets dont on veut de débarrasser parce que gênants, qu’on a voulu cacher, sont plus souvent au plus profond de plans d’eau calmes et à l’écart, généralement vaseux, ou au creux de plans d’eau profonds qui ne permettent pas de voir le fond…etc.
Beaucoup de choses sont balancées des ponts, et c’est souvent un peu en aval de ces derniers qu’on trouvera le plus de choses d’autant plus loin qu’on est dans la veine d’eau courante, et, au contraire, en aval tout près des piles car il s’y développe un contre courant.
Les douves de châteaux ou de forts, les puits à eau, sont des lieux propices aux découvertes mais hélas fréquemment visés par les prospecteurs…pas facile d’être le premier ! Ce sont aussi les endroits où on a le plus de chance (ou de risque) de ramener des armes et des munitions, et la plus grande prudence s’impose alors…
Comme pour le détectorisme, la pêche à l’aimant comporte une bonne part de déceptions entre de jolies et/ou surprenantes découvertes, et cela doit être accepté comme tel, avec patience et persévérance !
Quelques sorties finissent par aiguiser l’instinct…et permettent de mieux « flairer » le bon coin !
Et la collection, pas terrible au début, aura tendance à s’enrichir avec, pour chaque objet, une petite histoire vécue présentement par me prospecteur s’ajoutant à l’histoire ancienne (seulement plausible ou attestée) dont pourra témoigner l’objet.

Pour une centaine d’euros, de bonnes et belles journées en perspective…surtout si elles sont partagées à 2 ou 3, notamment en famille !

Une réponse

  1. mikael dit :

    Bonjour super article, la pêche à l’aimant est un loisirs passionnant. Il contribue à dépolluer les eaux ce qui de nos jours est très important, je tiens moi même un blog dédié à cette activité pour ceux qui souhaites plus de détails vous pouvez visiter mon site https://www.neodyme-shop.com

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