Montguichet : Le Puits de l’Echelle 613

Montguichet : Le Puits de l’Echelle 613

4 janvier 2023 carrières diverses Carrières Gagny 0

Montguichet :  Le Puits de l’Echelle     613

Ce puits des Carrières de l’Est gabinien est le sixième de notre petit inventaire.
La zone de Montguichet compte encore 8 puits ouverts aux deux extrémités
Il est probable qu’ils soient détruits à court terme, soit pour des raisons sécuritaires, soit par effondrement., ou encore par malveillance voire par simple amusement.
Nous avons donc souhaité en établir une mémoire descriptive, modeste témoignage pour ces structures creusées et maçonnées à main d’homme, qui ont aéré, irrigué et/ou desservi les carrières de seconde masse, tant pour les carriers que pour les champignonnistes.
Avant qu’ils disparaissent peu à peu, ces petits descriptifs pourront aussi servir à des visiteuses et visiteurs cordistes qui aimeraient les descendre, les remonter, les observer de l’intérieur.
Mais…attention : tous sont DANGEREUX, certains TRES DANGEREUX, tous étant générateurs de chutes de pierres et/ou d’éléments métalliques ou encore d’éboulements.
Tous sont en milieu péri-urbain très proche, fréquenté par de nombreuses personnes, dont beaucoup d’adolescent(e)s, et une certaine prudence s’impose, le risque de malveillance sur le matériel, de vol, ou de projection d’objets divers dans un puits visité, n’est pas nul.

Tous débouchent dans des carrières abandonnées depuis des décennies, sans aucun entretien ni aucune surveillance, plus ou moins dégradées et déstabilisées, c’est à dire elles aussi dangereuses !
Diverses précautions s’imposent donc, même si la probabilité de survenance d’un incident ou accident reste très faible.
Enfin, les huit présentations (dont la présente est la sixième) de ces puits ne sont pas une incitation ou invitation à aller dans ces puits ni à s’en approcher de trop près. Elles sont indicatives, informatives, et SJV ne saurait être tenu pour responsable en cas d’accident qui surviendrait dans ces cavités verticales détériorées.
Toute tentative de visite physique est et reste sous la seule responsabilité des cordistes qui s’y lanceront, réputé(e)s suffisamment compétent(e)s (voire expert(e)s) et en bonne condition physique pour s’y engager.

Aux fins d’honorer le passé et les promoteurs historiques de ces carrières, un bref retour en arrière…
Il existe des éléments attestant de l’exploitation primitive dès l’époque Gallo-romaine c’est à dire dès le premier siècle après Jésus-Christ…
Jusqu’au XVIII ème siècle, cette activité de carrier est restée limitée, et n’était qu’à ciel ouvert.
Dès le début du XIX ème, les choses ont changé, et se sont fortement amplifiées avec l’ouverture de la gare de Gagny
Puis lorsque la Ville de Paris a décrété la fin des carrières à ciel ouvert sur son territoire, la banlieue Est a pris la relève et ce fut l’essor des exploitations un peu partout.
Monguichet passa alors par une suite de propriétaires :
1794/1808 Jacques Saint-pierre (d’où l’appellation « carrières Saint-Pierre »)
A cette époque existaient déjà deux grand fours à plâtre et un petit canal qui allait jusqu’à Gournay (La Marne)
1808/1829 Baron D. Roger qui fit construire un château.
1829/1882 Baron E. Roger (fils du précédent)
1882/1895 Général Humman avec création d’une ligne ferrée vers la plâtrière
1895/ 1921  Société des Plâtrières du Bassin Parisien (SPBP)
1921/1939….1950 Poliet et Chausson avec activité perturbée et irrégulière de 39 à 46.
Les carrières de première masse sont donc livrées à elles-mêmes depuis 70 ans…elles deviennent très dangereuses, la quasi-totalité des soutènements en bois et plusieurs de ceux en fer ont disparu ou sont « pourris »

Parallèlement et au-delà de 1950, il y a eu des Champignonnistes, notamment la famille Zinetti
Production dés 1880 et fort développement jusqu’en 1960/70 puis un lent déclin et fermeture définitive en 1992
Les carrières de seconde masse ne sont donc plus entretenues depuis 30 ans, ni techniquement surveillées, d’où leur dégradation et leur dangerosité.

 

LE PUITS DE L’ECHELLE  coordonnées approximatives :   48.8800  X   2.5586   X  70 m

Accès : de l’extrémité de la Rue Jean Bouin, parcourir 240 m sur la Rue du Chemin Vert et s’engager à gauche dans un chemin bien marqué qui descend lentement puis rapidement dans un virage à gauche, et repart à droite…c’est dans ce virage, après avoir parcouru 100 m depuis la Rue du Chemin Vert. Suivre ce chemin sur 100 m environ, qui monte légèrement puis plus raide et sinueux et chercher à gagner le point le plus haut des falaises surplombantes en 30 ou 40 mètres encore.
Cet accès est régulièrement obstrué par des bardages vissés (ce qui, évidemment, se dévisse facilement…) plus ou moins durables et, si nécessaire, il est facile de contourner (rue du 18 juin  puis rue des Sablons puis à gauche dans la rue du Vieux Chemin de Meaux)  par une ouverture laissée volontairement, et sise face à l’extrémité Nord du Collège Théodore Monod

 

Description de l’extérieur :
Très peu visible, au sommet et en bordure de la butte, une grosse dalle épaisse en béton est à demi chavirée, couverte de végétation, mousses et ronces.
Elle coiffe un puits circulaire, bordé d’arbres dont un en surplomb du vide.
A l’opposé du vide, le décalage de cette dalle a créé une sorte de soupirail lenticulaire étroit, qui pourrait servir d’entrée en chatière très inconfortable.
Du côté du vide, un espace bien plus grand permet de se faufiler à l’intérieur après être descendu par un arbre tordu.
Le haut du puits est formé de moellons de gypse très dégradés. Lèvre ébouleuse, purge nécessaire.

Equipement proposé.
Une main courante partant des arbres en retrait au sommet, permettant d’aller jusqu’à l’entrée large, puis s’amarrer sur l’arbre surplombant le vide (solide).
Mais, préventivement, avant de partir sur cette main courante, installer une longue sangle pu petite corde (prévoir 5 mètres environ) avec mousqueton préparé, amarrée sur l’arbre le plus proche et la positionner dans le « soupirail » pré-cité.
Dès l’entrée dans le haut du puits, s’emparer de cette déviation qui pendouille pour y sécuriser la corde et se centrer.

Corde 25 m, 4 sangles, dont une pour déviation assez longue, 4 ou 5 mousquetons.

Description de l’intérieur.
Beau puits bien maçonné, circulaire et régulier, de 1,2 m de diamètre. 13 mètres de profondeur
Bâti en demi-parpaings ou moellons de gypse sur 4 mètres puis creusé en pleine roche
Débouche dans une salle ébouleuse, sa base ayant été dégradée.
Le décollement est actuellement au niveau de la strate marneuse des Fers-de-lances , ce qui amène la visite au centre d’une large ceinture de marne grise ponctuée de bouquets de cristaux massifs.
Cette salle est très instable, et en jouxte une plus petite où un décollement juste sous cette couche de fer de lance permet de visualiser un plafond hérissé de cristaux mâclés. Cette salle adventive donne accès direct à l’extérieur.
Il subsiste aussi une grosse poutre encore en place sur ses embases biaisées et boisées, et quelques « aiguilles » dessus.
On rencontre des escargots turcs…et quelques araignées !

Il comporte une échelle rigide en fer très rouillé, encore scellée en trois points du plus haut à mi-hauteur, et qui désormais pendouille dans la salle.
Un des montants a été sectionné par l’oxydation, et on note que les barreaux les plus atteints sont ceux qui se trouv(ai)ent à hauteur de la marne grise sans doute du fait de son imprégnation humide permanente.
Des barreaux très déformés attestent de la chute d’une pierre massive issue du haut.

Notons aussi que, de l’arbre servant d’amarrage de tête de puits, on peur tirer une corde pour descendre une pente très raide d’une dizaine de mètres, créant ainsi un mini-circuit et une micro-traversée !!!
Ce puits et annexes sont les plus éloignés des chemins les plus fréquentés, donc plus discrets.

 

 

 

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