Première traversée spéléologique pour Emicola 547

Première traversée spéléologique pour Emicola 547

10 juin 2022 Spéléologie 0

Première traversée spéléologique pour Emicola    547

Cet article relate la quatrième aventure d’un séjour qui en comptait cinq…il est rédigé selon un mode d’écriture mêlant deux narrations.

Après notre festin dinatoire à l’Auberge de la Chevrière de Nantey (Jura) nous passons une nouvelle nuit dans un magnifique lavoir « 10 chambres », au bord du village de Florentia et ses 35 habitants…rue des Ravaux (D179).
Les ravaux étaient de longues perches de bois branchues utilisée par les rabatteurs des chasses aux flambeaux
Nous avons été réveillés en sursaut par le passage matinal du fermier dans son tracteur…un dimanche, censé être le « jour du Seigneur » !

Grotte de La Balme d’Epy

Lavoir servant au passage de sèche-linge improvisé, ce qui nous assurait une très grande discrétion, comme on l’imagine…
Après avoir pris des dispositions diverses en prévision de nos équipements de spélologie, nous avons pris la voiture jusqu’à la grotte, plus précisément jusqu’au carré d’herbe réservé aux voitures de spéléologues.
En effet, dans ce village d’une soixantaine d’habitants existe une grotte de pélerinage, très modeste mais de dimensions respectables : 4 m x 10 m prolongés d’une galerie pu confortable de 150 mètres environ, où des objets du début de notre ère ont pu être découverts.
Il ne faut donc pas confondre la Grotte (bleu Ouest) avec le  Gouffre (rouge au nord) et encore moins avec le Puits (rouge au sud) !

 
 
 
Nous investissons donc ce bout de pré vert romantique comme dirait Jacques, avec un petit patinage de Clio car il a encore plu cette nuit.
Nous effectuons nos préparatifs attentivement, car pour cette traversée, c’est comme si on faisait deux cavités… donc deux sacs de cordes et accessoires divers.
D’abord il fallait trouver l’entrée du premier puits (dit « Bip-Bip ») que Nico va devoir équiper, et ça n’a pas été trop long, mais sans carte il faut quand même avoir de la mémoire ou beaucoup de chance!
C’est une simple grille-trappe à même le sol verrouillée par deux vis . S’agissant de Nico,  et de son premier équipement autonome,  sous l’œil attentif de Cricri, il convenait de ne pas commettre d’erreur dans une cavité dont il n’a aucune topographie précise et où on vérifiera qu’elle n’est pas brochée. Donc des « Spits » à trouver ou bien des amarrages naturels, bien que peu nombreux.
Il faut se méfier du début de ce puits artificiellement creusé sur 2 ou 3 mètres car on est dans une couche de roche très fragmentée, avec toujours quelques bouts qui ne demandent qu’à tomber !
Il y a eu un accident grave voici 20 ans, et quelques autres incidents, il suffirait d’un second malheur médiatisé pour que les accès deviennent interdits ! (En plus du problème de l’accidenté(e))
Un petit mot de Nico :
À la recherche des Spits à droite, à gauche, en haut, devant, derrière, je suis descendu jusqu’à un premier palier. On essaiera le puits « B »par une voie à gauche mais les spits étaient cassés, du coup il a tout fallu refaire et me voilà suspendu les bras en l’air pour équiper une tête de puits.
En arrivant en bas il nous fallait aller jusqu’au ruisseau afin de repérer la future sortie. Nous y avons rencontré un crapaud que nous avons attrapé pour le remettre à la   surface.
 
Nous sommes remontés avec lui et sommes allés à la recherche de la seconde entrée.
L’équipement a donc été réalisé entièrement sur Spits et quelques amarrages naturels, en gérant à l’économie (8  ou 9 plaquettes)
L’idéalisation réclamerait plutôt 14 amarrages. Cordes 20 + 20 + 30
De plus il paraît sage de refermer la grille une fois entrés, ce qui implique de le prévoir pour ne pas abîmer la corde d’accès extérieure.
Cette cavité est très salissante pour les cordes, argile sableuse…Il nous reste maintenant à revenir à la voiture pour nous emparer de l’autre sac de cordes…mais au vu de l’heure, on décide de déjeuner au passage.
Ce petit confort nous vaudra de nous faire saucer par les seuls quarts d’heure de pluie de la journée !!!
Nous repartons vers le Gouffre, le vrai, en traversant la grande pâture proche.
 Nanou et Cricri avaient essayé de baliser avec les moyens du bord en faisant un chemin d’arbres au sol (tout en finesse😄), bien heureusement certains autres ont fait depuis de jolis petits nœuds bleus dans les arbres….plus visibles de loin !

L’équipement d’Émilie commence par un puits avec une branche morte peu fiable (qu’elle finira pas contre-assurer sur un autre arbre en arrière) d’un magnifique chêne, sur lequel elle installera des sangles. A sa surprise, au sol, quelques mètres plus bas, une dizaine de salamandres jaune et noir et quelques petits tritons nous ont accueilli.
 
Pour son installation elle partira sur Via cordata grâce à des formations stalagmitiques au dessus d’une vire facile, ensuite passera dans un « tunnel » puis équipera une tête de puits. Arrivée sur un palier confortable, elle installera une seconde tête de puits, un fractionnement facile 4 mètres plus bas et  enfin nous arriverons tout en bas, en se faufilant entre de gros blocs.
Voilà le petit ruisseau que nous devons suivre tout au long de la spéléo du jour !
 
Ce petit ruisseau est pas profond mais quelques gours ou vasques se sont tout de même formés et nous jouons à celui qui mouillera sa chaussette le moins tôt possible…
Les partie concrétionnées ne durent pas longtemps, on enchaîne les passages en serpentant et en suivant le canyon fait par la rivière, c’est vraiment pas large !
 
 
 
    Par moments il nous faut même escalader et descendre en opposition contre la paroi    d’en face, ou passer à quatre pattes au ras de l’eau. On parcourra environ 800 mètres comme ça…sans trop de mal hormis un passage serré en verticalité, sur 2 ou 3 mètres,  pas très commode !
Arrivé à notre superbe point de repère nous entamons la remontée. 
J’en profite pour apprendre à déséquiper. Le sac devient de plus en plus lourd, ça pèse !!
La spéléologie touche bientôt à sa fin, il ne reste plus à Mimie qu’à déséquiper sa partie.
Il a donc fallu repartir pour le Gouffre !
 
 
    Elle fait ça comme une cheffe, en deux temps, trois mouvements pendant que Cricri joue à prendre des photos !
Et nous revoilà à la voiture.
Grand rangement soigné car beaucoup de choses mouillées ou très sales…
 
On reprend alors la route direction les cascades du Hérisson qui seront le lieu de la balade pour la dernière journée…nous y arriverons à la tombée de la nuit.

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