Sangles de spéléologie, canyonisme et via ferrata 116

Sangles de spéléologie, canyonisme et via ferrata 116

28 mars 2018 Non classé 0

Sangles  hors-commerce, utilisables pour sports cordistes et assimilés.

Les sangles sont fréquemment utilisées en spéléologie, épisodiquement en canyonisme dans les canyons non équipés (ou partiellement ou mal…), parfois en via ferrata.
Ces produits naguère à prix raisonnable, et souvent vendus au mètre que l’on nouait ensuite, sont peu à peu « normalisés », et de plus en plus commercialisés en anneaux cousus à des prix élevés. Même celle au mètre a curieusement vu son prix de base s’envoler !
Pour certains modes de pratique, la finesse et la légèreté de ces accessoires, parfois essentiels donc indispensables, sont des qualités incontournables, notamment s’il en faut beaucoup, si réduire le volume à transporter est important, et/ou si la course est longue et très dénivelante.
Dans ces situations, les sangles les plus modernes s’imposent, si le portefeuille peut suivre !
Dans d’autres situations, bien plus fréquentes, gagner quelques dm3 et quelques hectogrammes reste très secondaire, d’autant que, statistiquement, on constate que ce sont surtout les amarrages initiaux des abords ou des premières verticales ou fortes pentes qui appellent l’usage de ces précieuses auxiliaires…donc finalement pas transportées très longtemps !
C’est pourquoi, considérant tous ces aspects, le club SJV a bien vite compris qu’une alternative était possible sans affecter en quoi que ce soit la sécurité.

Il n’était pas question d’envisager l’usage de sangles commercialisées en magasin de bricolage, dont même les plus résistantes sont très en deçà du minimum requis, et sans aucune garantie de qualité irréprochable dans la fabrication.
Les sangles à usage industriel sont, elles, très règlementées, et pourraient convenir, mais leur conception et les matériaux utilisés les rendent très grosses, épaisses, larges, lourdes, et donc difficilement substituables hormis les cas où l’équipement va se trouver très proche des véhicules donc sans avoir à les porter, ni même à les ranger dans le sac au départ.

En revanche les sangles de ceinture de sécurité des automobiles en France offrent de bonnes perspectives et un bon compromis…
En effet, les exigences techniques satisfont largement celles dont nous avons besoin.
Fabriquées avec du polyamide haute ténacité, et un tissage très fin et très serré, revêtues d’une enduction anti-érosion qui leur donne cet aspect lisse et vernissé, elles sont, pour la plupart, testées à 30 000 N, bien au-delà de la plupart des cordes !

Voyons le cahier des charges officiel :

a) Largeur.

La largeur de la sangle d’une ceinture de sécurité ne doit pas être de moins
de 46 mm, sauf pour les parties qui n’entrent pas en contact avec un adulte . 

Nous les utilisons donc soit telles quelles sont, soit repliées en deux longitudinalement et grossièrement cousues…elles font alors 21 à 25 mm de largeur ( le pli réduisant un peu cette largeur ) selon leur cote initiale…tout à fait correct ! Dans ce cas de la couture, elles tendent à s’assimiler à des sangles tubulaires.

b) Résistance à la rupture.

La sangle d’une ceinture de sécurité ne doit pas avoir moins que la résistance à la rupture suivante lorsque mise à l’essai selon les
procédures préconisées  : ceintures de sécurité de type  I :   26 689 N  ( ce sont celles des voitures banales, mais pas les ventrales simples)
Tout à fait correct  !

c) Allongement dynamique …

La sangle d’une ceinture de sécurité ne doit pas s’allonger à plus des indications suivantes lorsqu’elle est soumise aux forces
prévues à la procédure de test : ceinture de sécurité de type 1 : 20 %  à 11 120 N.
Mieux que les sangles usuelles de l’activité…car plus dynamiques du fait de leur tissage pluri-diagonal !

d) Résistance à l’abrasion.

Lorsqu’elle est soumise à l’essai de résistance à l’abrasion tel que préconisé , la sangle d’une ceinture de sécurité doit avoir
une résistance à la rupture d’au moins 75 p. 100 de la résistance à la rupture prescrite. Notons que le pliage cousu fait que la moitié seulement de la sangle est soumise à abrasion…et que même la partie frottante usée complètement, il reste encore 13 000 N…soit plus que bien des sangles vendues en magasin de sport.
Notons aussi que la texture de ces sangles les rend fines et souples bien moins rapidement érodées que des sangles dures à texture grossière.

e) Résistance à la lumière.

Après avoir été exposée à la lumière d’un arc au carbone et mise à l’essai selon la procédure prévue , la sangle d’une ceinture de
sécurité doit avoir une résistance à la rupture d’au moins 60 p. 100 de sa résistance.
Nous sommes assez peu concernés encore qu’il arrive que les sangles posées en extérieur, notamment sur des arbres ou broches d’accès puissent connaître le soleil de façon durable ! Mais c’est une protection de plus…traitement anti-UV …comme les cordes d’escalade !

f) Résistance aux micro-organismes.

Après avoir été exposée à des micro-organismes et mise à l’essai selon les procédures prévues , la sangle d’une ceinture de
sécurité doit avoir une résistance à la rupture d’au moins 85 p. 100 de sa résistance initiale.
De quoi nous plaindrions-nous ?

Nous tournant vers les commerçants spécialisés, nous constatons que la sangle 45 mm à 22 000 N coûte…..4 euros le mètre en moyenne !
Dans une voiture réformée, on en récupère allègrement 12 mètres en moyenne…près de 50 euros…
Reste à savoir si cette ceinture de récupération a conservé ses qualités…d’où observation fine. Sachant que les sangles de 26 mm très couramment utilisées en spéléologie sont titrées à….15 000 N au maximum !
Cependant une attention très particulière doit être portée sur toute atteinte de nature chimique, toujours possible dans les milieux de la mécanique automobile ( gazole en particulier…) peinture, liquide de frein…Toute ceinture maculée doit être rejetée, tout au moins le tronçon douteux.
Avec nos ceintures de 27 000 N nominaux, on a de la marge ! D’autant que, comme tout un chacun, on les double aux amarrages, et que bien souvent la corde fait l’amarrage secondaire…Tout va bien, donc !
En tant que sangles de déviation ou d’alignement de main courante, aucun problème à les utiliser seules.

Il ne reste qu’à les couper à longueur voulue, souder les coupes par fusion, et les nouer traditionnellement en laissant 10 cm de brin mort au nœud plat classique bien serré.
Pour des anneaux, on noue et laisse 6  ou 7 cm que l’on scotche solidement.
On en trouve même en couleur ( vert, rouge, bleu) ce qui permet de faire un codage de longueur !
En usage depuis bientôt 20 ans au club, ces sangles sont mises au rebut après 5 ans d’utilisation bien que leur durée de vie soit quasi-illimitée dans les conditions normales d’utilisation de leur affectation d’origine.
Une belle économie et un recyclage intelligent, facile à trouver chez les garagistes, qui ne savent qu’en faire pour beaucoup d’entre eux, à la rigueur contre quelques euros.

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