TGRLIFRA 6 B 799

TGRLIFRA  6 B     799

 

 

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

 

 

– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.

Bien entendu, il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement durant des heures, ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.

– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.

 

 

– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas

 

 

– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.
– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.

 

Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence.
(Ici la cinquième: 5 ) étant composée d’étapes lettrées… (Ici la troisième : C )
Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur.

Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.

Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.

Etape    6 B  : De Cabourg à Luc-sur-Mer  ( PKM  415  à   PKM   437  général)

Après une nuitée plus ou moins roborative, car il y a eu un peu de vent, lequel ne s’est pas privé d’agiter les drisses de voiliers avec ces petits claquements répétitifs bien connus de tous les ports de plaisance…
Mais c’est quand même la grande forme, pour cette journée qui s’annonce très ensoleillée donc « chaude », et avec plus de 30 kilomètres à couvrir dont certains seront assurément un peu monotones.
Une première longueur de 9 kilomètres, dont presque la moitié peut être parcourue sur des « promenades » ou complètement ces dernières évitées, dès lors que l’on n’est pas à fortes marées hautes, nous mènera aux abords de l’Orne.
La plage présente de véritables tapis de coquilles de moules ou de coques, principalement, mais aussi des coquilles Saint-Jacques, des buccins et ces curieuses collerettes brisées, pontes de Natice (mais ses coquilles, en revanche, sont fort rares.)

Outre quelques grandes maisons un peu en retrait et de plus en plus espacées en avançant vers l’Orne, on trouvera une plage naturiste juxtaposée à la Réserve naturelle. C’est la seule plage autorisée du Calvados et seulement d’avril à octobre inclus,  limitée à une bande de 300 m x 50 m, et cernée de 4 poteaux blancs. A l’intérieur de cet espace, la nudité est obligatoire pour toute personne qui stationne, le passage n’y est interdit pour personne, vêtu ou non…
C’est dire que cette pratique est fortement encadrée !!!   PK 08,50
Nous passons, donc, évitant toute attitude inappropriée, pour longer l’Orne puis la Réserve ornithologique, jusqu’à la Pointe de la Roque, site exceptionnel entre mer, rivière ou lac, étangs et marais, pour une promenade de 5 km environ, soit au PK 13,30.
Là, juste après une barrière, s’aligne ce que beaucoup de randonneurs n’apprécient guère : 3300 m parfaitement rectilignes, plats, gravillonneux et en plein soleil (selon l’heure et le jour d’exposition), longeant la rivière canalisée.
C’est au PK 17,60 que nous atteignons le pont de Ranville. L’Orne ici complètement domestiquée, d’une largeur approximative de 75 mètres, charrie une eau opaque entre vert et marron, qui nous paraît très sale !
On repart pour un pique-nique 500 mètres plus loin, il est déjà 13 heures.
La suite est malheureusement un peu similaire, avec près de 5 km le long du canal de Caen !
Au niveau de la grande écluse, on est au PK 23,10.
Au long de ce long trajet, quelques animaux sauvages ou non nous auront un peu égayés…Chevaux, cygnes muets, foulque macroule, canards (sarcelles ?), mais nous sommes bien contents d’en avoir fini avec ce contournement de 10 km !
Il nous faudra encore 1400 m pour atteindre cette chère plage Riva Bella d’Ouistreham.
On n’en est qu’à 24,50 km, la journée n’est pas terminée !
A partir de là, c’est à nouveau plus de 5 km de « promenade » urbanisée qui longe la côte, au choix du promeneur entre béton et sable. Au PK 28,90, on est au droit de Lion-sur-Mer et commence ici un estran mixte entre rochers et gravillons ou sable.
Les masses rocheuses, brêches ou roques, dessinent des îlots ensablés.
Les quatre derniers kilomètres seront un peu durs pour les pieds qui ont des ampoules…heureusement pas chez tout le monde ! Au casino de Luc-sur-Mer, l’effort de marche va s’arrêter…PK 33,50 environ. On n’a ni traîné, ni couru…un peu plus de 4 km/h en moyen. Le second point d’attente, après un peu de marche, fut

Il est 17h30 quand l’opération auto-stop va démarrer avec l’hypothèse optimiste de 2 heures en tout… difficile d’établir un pronostic fiable !

Une première prise en charge, après à peine  km à pied, laissait augurer d’une bonne affaire, d’autant que la dame (seule) aura fait un demi-tour plus loin exprès pour revenir me chercher !
Hélas, elle ne fit que 7 km, mais en se déroutant pour un dépôt à l’entrée de Ouistreham, sur la bonne D 514, ce qui fut un beau cadeau ! Au premier rond-point, malgré le passage de dizaines de voitures, l’attente fut un peu longue…et poussa à aller un rond-point plus loin, où la chance sourit à nouveau, avec une nouvelle fois une dame seule ayant elle aussi fait demi-tour plus loin pour revenir prendre en charge… Jour de chance.
Mais, une fois de plus, ce ne fut que pour 6 km…mais 6 km décisifs car passant le fameux Pegazus Bridge et plaçant en un bon endroit. Un bon quart d’heure plus tard, prise en charge par une famille pour 6 nouveaux kilomètres…
Un peu de patience et ce sera un canadien qui avancera encore le déplacement de … 4 km !
Et enfin, beaucoup de patience pour le segment final, avec prise en charge sur 4 km, et dépôt en plein Cabourg…il n’y eut plus qu’un petit kilomètre et ce fut le parking !
Cinq gentils et gentilles automobilistes pour 30 km…dont 3 à pied ! Bigre, il est déjà 19h50!
Ce ne sera que vers 21 heures (trafic, feux rouges, stops, ralentisseurs, limites à 30 ou 50 km/h un peu partout, 70 le reste du temps…piétons foufous, cyclistes difficilement dépassables…et une petite erreur de route en prime !
Mais tout le monde est content de se retrouver, un peu assoiffé ou affamé, et aussitôt, on part chercher un coin de bivouac, forcément dans les terres car le littoral est complètement bâti et privatisé.
Ce sera sur le territoire de la commune voisine (Langrunes) au lieu-dit La Tourelle, en lisière d’un superbe champ de blé…
Espace de verdure tranquille, aucun bruit parasite…pique-nique avant la nuit, et bivouac sans plus tarder.
Il faudra un certain temps pour soigner les pieds malades, grosses ampoules !
Environ 35 km ont été foulés pour cette étape, une petite fatigue s’est installée !!!