Virée souterraine diversifiée 275

Virée souterraine diversifiée 275

25 février 2020 carrières diverses Grottes Spéléologie 1

Virée souterraine diversifiée      274      Février 2020

Après un départ bien à l’heure de la joyeuse équipe de quatre, la route vers la Meuse défile lentement, non sans quelques commentaires sur la nouvelle limitation à 80 km/h qui permet aux semi-remorques de dépasser les voitures (probablement est-ce ça, la sécurité…). Pause dîner dans la ville (déserte) de Vitry-le-François, et arrivée à l’entrée de Champ-le-Vin de la carrière. Mais quel est donc ce groupe de gens dotés de matériel de bivouac ? Eh bien oui, il s’agit du groupe belge (celui que l’on croise presque tous les ans à Savonnières), très sympathiques mais évidemment, à 25 cela prend de la place dans les cavités.
Je parlemente brièvement avec leurs cadres, ils ne bivouaqueront pas du tout au même endroit que nous, et tout sera équipé entre midi et 19 h… Je saisis l’occasion : on descendra dans la sonnette avec leurs cordes (après avoir demandé la permission bien sûr), ce qui nous donnera plus de temps pour visiter la carrière le matin et pour les croisements dans l’avenir l’après-midi.
On s’engouffre dans la carrière, et cap sur le grand puits carré pour le bivouac, un peu de recherche d’un bon endroit plat, et on se couche !

Le lendemain, lever pas trop tôt, et première surprise du week-end : les belges, ayant la clé et pensant que nous l’avions aussi, ont refermé le cadenas derrière eux. Cela a imposé une petite exploration à Gilles et Antony pour trouver l’autre sortie, toute proche mais pas visible depuis la porte ! Ensuite, nous partons pour le grand tour de la carrière.

C’est la première fois que je visite le Nord-Est, entre le Paquis et la Gare, et il y a quelques choses intéressantes (vestige de tonneau, tunnel maçonné en pierres, bouteille en cours de calcification… ) avant d’arriver à la zone aménagée par les allemands pour stocker des munitions lors de la seconde guerre Mondiale. Secteur bien moins impressionnant que dans mes souvenirs de ma première venue, il y a plus de 10 ans, nous repartons vers l’Ouest et la zone que je connais mieux, mais très vite nous croisons une voiture… Ce sont les exploitants de la champignonnière nouvellement (ré)installée dans la carrière. L’accueil est abrupt, étant donné que les cultures ont été apparemment victimes de nombreuses intrusions avec force vols et dégradations, mais rapidement les choses se détendent, le propriétaire (qui aime bien les spéléos) nous raconte plusieurs anecdotes sur la carrière et finit par nous faire visiter son exploitation.

C’est très artisanal, mais bien pensé et apparemment, les cultures sont productives : deux types de champignons, et des petites asperges très tendres.
Nous continuons notre route après avoir promis de repasser le lendemain matin pour faire quelques achats, puis visitons le secteur Ouest de la carrière où il y a plus de curiosités (surtout que je connais la zone bien mieux, donc je sais où les trouver) et nous retrouvons des balises en papier numérotées que nous avons posées lors de la sortie scolaire de l’hiver 2015 ! Finalement, retour au camp de base après crochet par l’ancienne champignonnière industrielle, repas, et c’est le moment d’enfiler les superbes combinaisons jaunes.
Nous préparons les kits aussi bien que possible, vu que c’est Gilles qui va équiper, autant lui faciliter la vie, et nous partons. La sonnette est facile à trouver, après une petite blague au niveau de la viaille des fistuleuses (si si, c’est de l’équipement léger, il faut descendre avec cette petite corde fine (nota : il s’agit de la cordelette servant à tirer le rappel dans la viaille !!)). Les belges ont luxueusement équipé l’entrée de la sonnette en double, et personne à l’horizon, nous descendons rapidement et entendons que ça remonte en dessous.

On se presse pour remonter par l’entrée « indirecte », histoire de les gêner le moins possible, vu qu’ils sont douze… et ça marche bien je dirais même que j’ai été surpris d’à quel point ça aura été rapide. Nous reprenons nos kits, et filons vers l’Avenir. Antony ne veut pas descendre, je le rassure en lui disant que ce n’est pas plus dur que la Sonnette et ça repart !
Là, point de chance, une équipe de 8 est en train de remonter, nous devons équiper et les croiser entre les deux premières descentes, c’est un peu pénible. Gilles s’en sort bien, avec conseils avisés mais techniquement, il n’y a pas de soucis à part recommencer les nœuds pour qu’ils soient assez loin au bout de la main courante. Je lui montre la technique d’équipement à la poignée, pratique dans les mains courantes où les broches sont éloignées et qui ne sont pas descendantes, car permettant d’économiser beaucoup de manipulations de longes tout en équipant avec la corde tendue. La grotte n’est pas trop humide, mais le froid commence à se faire sentir, surtout que nous devons attendre un moment au début du petit méandre car un groupe de trois est en train de remonter.

Ils passent, on enchaîne et on est en bas, petite barre chocolatée pour se requinquer et déjà deux équipes de belges arrivent : une par la voie normale, et une par la grande viaille. La cadre dispose d’une lampe Scurion qui nous permet de bien voir l’immensité du puits à l’arrivée, et on repart rapidement : le froid devient prégnant et on ne veut pas bloquer le groupe belge qui va remonter en déséquipant.
Au retour, c’est moi qui déséquipe, Cela va un peu plus vite, la remontée se passe bien jusqu’au puits n°3 : Pour passer la déviation permettant d’éviter la douche, Gilles a fait une fausse manipulation et cassé la gâchette de son bloqueur… Il est bien coincé, je monte en vitesse sur l’équipement des belges et le décoince… On diagnostiquera en bas du puits suivant, je fais passer Audrey et Antony car la tête de puits est un peu délicate, je démonte avec les belges sur les talons, et nous allons voir les dégâts.

La gâchette est arrachée, le bloqueur sort tout seul de la corde vu que rien ne retient la mâchoire vers le bas… C’est imprudent de remonter ainsi, donc je montre à Gilles comment utiliser le descendeur stop en mode bloqueur, et je le décharge de son kit. Nous remontons, je démonte en discutant avec les belges qui nous ont rejoint (et s’amusent de me voir remonter deux sacs, mais « je gère »), et finalement nous sortons. Je suis plus léger sans les deux kits à la ceinture !
Nous retrouvons notre campement, tel qu’il était le matin, on se change (très appréciable : il fait doux, plutôt sec, et, fait très rare en spéléo, nous avons tous les pieds secs !! ), on fait une petite veillée aux bougies, et on s’endort bien vite : le lendemain, le réveil sonne tôt !
Le lendemain, c’est la grosse opération, pour sortir l’ensemble des affaires et charger au plus vite, mais tout est rondement mené et nous sortons de la carrière pour y entrer à l’autre bout, à la champignonnière ; nous y croisons d’autres spéléos (pas des belges cette fois, mais de l’Oise) qui achètent aussi des produits souterrains locaux. La transaction est rondement menée, le plus dur étant de parvenir à tout caser dans la voiture…

Gilles fera le trajet en mode cosmonaute dans un espace de 0.5 mètres cubes…
Au final, sortie sans aléa et bien menée malgré l’imprévu de croiser le grand groupe belge (dont nous avons grandement apprécié la sympathie au demeurant, ainsi que les cordes par moments). Antony a été gâté par les vestiges historiques, Audrey et Gilles ont pu se perfectionner techniquement… Et j’ai mis à jour mes souvenirs de l’est de la carrière !

Une bien belle virée amicale, plutôt enrichissante !

Nous remercions les auteurs des clichés de cet article, empruntés » sur Internet.

Une réponse

  1. Antony dit :

    Magnifique journée que de bons souvenirs Antony Merci à tous

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