Traversons la Baie du Mont Saint-Michel ! 848

Traversons la Baie du Mont Saint-Michel ! 848

15 novembre 2025 Non classé Randonnée 0

Traversons la Baie du Mont Saint-Michel !     848

Suite à notre article N° 832,  une version combinée des traversées de la Baie a été vécue en novembre.
En toute légalité, car nous avons consulté la Gendarmerie du Mont et la Police, qui ont affirmé qu’il n’existe aucun arrêté préfectoral ou municipal interdisant de circuler dans la baie à pied, sauf dans la partie occidentale de la digue, correspondant au lit du Couesnon dans ses plus grandes dimensions.
Cette version à dominante « sportive » est ainsi construite : (exemple donné avec marée basse vers 8h30, marée haute vers 15h30 et petit coefficient de marée)
1) Traversée de Saint-Léonard au mont en deux azimuts directs, semi-nocturne.  5 km  2 heures et demie avant marée basse  ( soit de 6 à 7 heures et demie) 
2) Traversée du Mont au Bec d’Andaine, par le nord de Tombelaine   6 km      1  heure avant marée basse (soit de 7 heures et demie à 9 heures)
3) Traversée retour par le sud de Tombelaine, avec « ascension » du Pic de la Folie (45 m d’altitude !!!)  6 km + 0,5     0,5 heure après marée basse
L’accès à l’îlot est interdit du au … donc possible en novembre. 
Avec visite rapide de la Chapelle Saint Aubert (soit de 9 à 11 heures)
4) Visite soignée du Mont Saint-Michel (hors-saison, c’est tellement mieux, selon nous !) 2 km quand même !  Mi-marée environ (soit de 11 à 14 heures)
5) Petite randonnée gentille dans les terres (barrage, prés, moulin…)  6 km ( soit de 14 à 15h30) et mini-traversée des Herbus avec ou sans moutons ( 4 km)  1 heure après marée haute (petit coefficient, terrain jamais recouvert ici) soit environ 10  km  ( soit de 15h30 à 16h30) à partir du Hameau Montitier. (Il y a plein d’autres possibilités, bien sûr  !)
5) Traversée retour du Mont à Saint-Léonard  semi-nocturne 5 km  soit de 17 heures à 18h30 (il fait nuit vers 17h30 dès la mi-novembre)

Superbe journée, de 6 à 19 heures, dont 35 km à pied répartis sur ces 13 heures (3 km/h en moyenne…) sur terrains plats, faciles à peu difficiles.
Peu de charge à porter.
Le mixage jour/nuit + la diversité des éclairages solaires+ visites diverses + la baie maritime elle-même (25 km sur 35) avec la mer plus ou moins éloignée  est très agréable !.
Ci-après, deux plans, l’un issu de Géoportail, l’autre de nous-mêmes.
ATTENTION : le terrain change presque perpétuellement, les îles de sable et le cours des deux fleuves côtiers se « déplacent » au gré des vents et marées et/ou du débit fluvial, les parcours suggérés ne sont donc qu’indicatifs.
La profondeur des passages « liquides », entre  les parties exondées, peut aussi sensiblement varier sans excéder 1 mètre, sauf à le faire exprès, mais en période froide, 1 mètre c’est déjà beaucoup, donc une salopette en néoprène peut s’avérer intéressante !
Il reste à chacune et chacun à bien analyser les choses, ne pas s’engager en cas d’orage possible, ni en cas de brouillard, ni trop près de la remontée des eaux, éviter les forts coefficients, ne pas faire exprès de s’enfoncer dans les lises si on en rencontre (ce qui est finalement peu probable !) Etc…

Voilà…ne pas hésiter !

En bleu, les passages « aller » vers le Mont, puis vers le Bec.
En vert, une simplification  expérimentée en 2010, et reportée ici, 15 ans plus tard !
Le fond de carte est celui de Géoportail, selon l’état des lieux à l’époque de la mise en ligne, il ne correspond donc pas précisément au vécu du jour, car, on le rappelle, le tracé des fleuves côtiers et des laisses d’eau peut varier quotidiennement selon divers facteurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Après cette investigation, nous proposons ici aux lectrices et lecteurs une version de 20 km dont deux traversées différentes (6,5 en rouge et 6 km  en bleu environ), une visite du Mont (2 km) et une partie de randonnée côtière sur GR  (5,5 km en noir). Moins sportive, mais plus équilibrée, et sur seulement 5 heures  dont 3 « exposées » seulement.
Il suffit de démarrer 2 heures avant marée basse diurne et retraverser 1 heure et demie à 2 heures après cette  marée basse, soit environ 2 heures à passer dans le Mont, pour finir avec une bonne heure de marche « terrestre ». Le GR est ici dit « des belvédères du Mont », ce qui est explicite !!!

Après les deux plans ci-dessous, conseils divers, et  une collection d’informations qui dispensent largement des commentaires des guides puisque ces derniers ne font que les transmettre à partir des mêmes sources , économisant ainsi aux touristes le temps et l’effort de les chercher eux-mêmes…
quelques liens ci-après non actifs, à recopier dans la barre de recherche :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Baie_du_Mont-Saint-Michel

Contes et légendes du Mont-Saint-Michel

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tombelaine

 

 

Conseils et critiques des panneaux officiels.

On trouve ça et là de grands panneaux listants les dangers et les options concernant les promenades dans la Baie.
Ces panneaux ont leur bien-fondé et leur importance, c’est un fait acquis.
1) La noyade…
Ben oui, évidemment, comme partout sur l’estran, il y a un risque de noyade ! Il convient donc d’éviter d’aller trop au large de la Baie, et pas après la renverse de basse mer, ça semble assez pertinent ! Surtout si on ne sait pas nager !
Notons ici que si la mer est dite « remontante très rapidement », cette rapidité ne vaut que sur un plan subhorizontal  vu la platitude de l’estran. Sinon, elle ne monte pas plus « vite » qu’ailleurs, dans un plan vertical, si ce n’est que le marnage est important, (en moyenne 10 m, maximum 14 m très rare), mais cette hauteur ne se vérifie qu’à l’entrée de Baie, c’est à dire au large !
Sinon elle n’est que de 6 à 7 m en moyenne dans les zones les plus foulées… ce qui n’est déjà pas mal.
Dans les faits, donc, sauf à être handicapé(e), en marchant vite on n’est pas rattrapé(e) par la mer !

Le flux normal de la marée montante est de 3,6 km/h, soit 1 m/s (proche de la vitesse d’un homme qui marche bien) , la vitesse maximale constatée étant de l’ordre de 6,1 km/h. Sur l’estran, ce flux diminue autour de 0,6 m/s, excepté dans les chenaux estuariens où il dépasse 2 m/s, d’où le risque pour le promeneur de se trouver rapidement encerclé lors de la remontée des eaux, notamment par les courants dans les chenaux plus ou moins confluents et diffluents, qui forment alors des « îles » de sable.
Pour les nageuses et nageurs, le seul vrai danger (hormis le cas d’une mer très houleuse) reste l’hypothermie si l’eau est très froide, ou l’épuisement, s’ils sont très loin d’un refuge ( La côte ou Tombelaine).
Le Barrage du Couesnon lâche de l’eau, dont une partie peut circuler à l’Est du Mont, mais seulement pour les gros lâchers.
Cette opération se déroule 6 heures après la pleine mer et dure de 1/2 heure à 3 heures selon les quantité d’eau et la masse de sédiments que l’on veut chasser. Par précaution donc, le lien ci-dessous permet de savoir s’il y aura ou non un lâcher.
Si c’est le cas, le franchissement du chenal oriental peut être plus difficile entre marée haute et mi-marée descendante.

https://www.projetmontsaintmichel.com/organisez_votre_visite/lachers_d_eau_du_barrage.html

2) L’enlisement
Comme beaucoup de sites et de journaux et divers autres documents le disent, oui il existe des sables mouvants, et oui, il est impossible de s’y enliser au-delà du nombril.
Oui, on ne s’y prend vraiment que si on le fait exprès, car dès que l’on ne stationne pas, le phénomène d’enfoncement n’a pas le temps de se développer :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sables_mouvants.

Un homme en marche parcourt entre 1 et 1,5 m par seconde ( 3,6 et 5,5 km/h) pour environ 115 à 130 pas aux 100 mètres, son pied ne reste donc pas plus d’une seconde et demie au même endroit, l’enlisement ne peut se produire.
S’il survient malgré tout, de nombreux sites de guides et autres aventuriers expliquent comment s’en sortir sans problème, il suffit donc d’aller les consulter AVANT la première traversée de la Baie de sa vie ! Le problème est alors résolu par avance…
Par précaution, ne pas porter de bottes ou grosses chaussures lacées, car en cas d’enfoncement, malgré tout ce qui précède, ressortir la jambe serait très difficile, ou botte (ou chaussure) resteraient perdues au fond de la tangue ! Si toutefois on arriverait à s’ extraire de ces chaussures…
Donc on marche pieds nus ou avec des chaussons en néoprène.

3) Le brouillard
Oui, voilà un vrai danger, bien objectif.
Les directives préfectorales parlent de ne pas s’engager en cas de brouillard ne laissant pas une visibilité de plus de 500 m…
Qui est capable d’évaluer une distance de 500 m, même dans de bonnes conditions de vision ?
Que doit-on pouvoir voir à 500 m ? Un camion rouge ? Une silhouette humaine d’adulte ? Un moineau sur une branche ?
Si on « voit » à 500 m, quand on démarre, verra-t-on à 500 mètres une heure plus tard ?
Ce genre de critère est vraiment stupide…
Nous disons plutôt : on ne s’engage pas en cas de brouillard installé quelle que soit sa nébulosité, ou prévisible (voir météo locale instantanée).
Si, malgré cela, une forte nébulosité survenait, il suffirait d’une BOUSSOLE pour éviter de possibles conséquences d’un égarement.
Marcher plein sud-est (environ 130/140 °) suffira à rencontrer rapidement des herbus avec Séees et Sélune à traverser pour tout réel obstacle…moins d’un mètre d’eau, au pire.

4) Le Barrage
Oui, le risque existe, mais surtout dans la partie interdite (à juste titre cette fois) chenal Ouest dont les îlots.
Bien moins de risque à l’Est, et il suffit de ne pas s’engager dans l’écoulement durant le lâcher. Si la mer n’est pas loin, il suffit de longer le chanal en eau vers le sud, les herbus ne sont pas bien loin. Sinon, voir ci-dessus le site qui informe des jours et heures de lâchers.
Les lâchers sont réalisés très progressivement, il n’y a pas de grosse vague.

exemple actuel :

Horaires des lâchers d’eau du barrage sur le Couesnon

 

Aujourd’hui (25/04/2025)

Le nouveau barrage sur le Couesnon n’opérera pas de lâcher d’eau

 
Prévisions pour demain (26/04/2025)

Le barrage n’opérera pas de lâcher d’eau

5) Les orages
Oui, bien sûr, danger très objectif pour une personne isolée sur une telle étendue déserte, car formant une « pointe » sur laquelle la foudre sera tentée de fondre… Donc ne pas se risquer à cela !
Si on y est quand même, ne pas courir (l’appel d’air, c’est aggravant !), et si on est encore dans des herbus ou pas loin, aller s’y coucher.
Si on est près de chenaux encore secs et bien creux, s’y réfugier et s’y accroupir au mieux. Se recroqueviller.
Ne pas stationner à proximité des cours d’eau et laisses d’eau
Si on est privé(e) de tout « refuge », et que la mer est encore loin, mieux vaut se coucher par terre isolé(e) du sol par des vêtements, et attendre que la phénomène se dissipe.
Dans tous les cas, ne pas darder de bâton de marche, bout de bois, parapluie de façon verticale, ils pourraient former un « effet de pointe »
Si on doit vraiment marcher, le faire à tous petits pas, ou, si faisable, avancer accroupi.
Si plusieurs personnes, se distancer de 3 ou 4 mètres au moins ou bien être bien serrés deux à deux, les pieds très proches

6) La nuit
Sauf nébulosité marquée, la nuit, même sans lune, n’est pas du tout « noire » sur la Baie. 
La luminosité globale induite par les éclairages urbains,  après un temps d’accomodation de la vision nocturne, suffit largement à voir où on marche tant qu’on est pas dans les herbus…et quand on y est, on n’est plus vraiment en danger, il suffira de progresser avec prudence et lenteur. De plus, les points lumineux de la côte (ils sont nombreux et certains très intenses) sont alors de bons guides !
Avoir une bonne lampe sur soi reste une bonne idée…si on n’est pas très loin de la tombée de la nuit.

7) Les vents forts
Oui, peuvent être dangereux, soit pour les yeux et les poumons dans les zones de sable sec qu’ils soulèvent, soit pour les efforts importants qu’ils impliquent à rester debout et à avancer (ou freiner, selon leur sens !) et qui peuvent mener à un épuisement physique et une fragilité mentale, si on est un peu trop loin des supports physiques visibles (côte, herbus, rocs du Mont…)
Ne pas s’engager si leur présence est connue ou prévisible à court terme.
Disposer d’un vêtement coupe-vent dans son sac ou noué à la ceinture

8) Les grosses pluies
Peuvent devenir dangereuses car font perdre de la visibilité, et sont un gros facteur d’hypothermie, en plus de saper le moral pour certaines personnes. Donc…soit on ne s’engage pas en cas de mauvais temps annoncé, soit on s’engage avec des vêtements bien protecteurs.

9) L’isolement
Il faut vraiment être loin ou par temps couvert et/ou crépusculaire pour être isolé au point de ne plus voir aucun repère !!!
Néanmoins, il peut survenir une sensation un sentiment d’isolement, si on est seul(e) dans ce vaste horizon, et ce n’est pas à négliger.
Donc, si on se pense susceptible de fléchir dans un tel contexte, la solution est simple : ne pas partir seul(e) !!!
Bien évidemment, être doté(e) d’un téléphone peut être rassurant voire utile, si toutefois on ne le perd pas en marche, s’ils ne tombe pas dans de l’eau en échappant des mains ou de la poche, si sa batterie est bien chargée, s’il y a au moins un réseau fonctionnel au point exact où on se trouve et si on est encore en état de s’en servir (Blessure grave, panique…)

10) Le grand soleil et la soif
Eh, oui ! On n’en parle guère…et pourtant ce peuvent être de grands dangers, surtout s’ils sont associés.
Si on part pour plusieurs heures sous un bon soleil aux heures les plus chaudes, et sans vent, avec la réverbération du sable clair en prime, le « coup de chaleur » est à redouter, de même qu’une grande soif. Ces deux états font perdre beaucoup de moyens à l’organisme.

Il peut s’y ajouter une altération de la vision si les yeux ne sont pas protégés
Donc, porter une coiffure adaptée,  boire régulièrement et abondamment, laisser un maximum de surface de peau permettre l’évaporation de la sueur, mais ne pas risquer de coups de soleil pour autant ! Protéger la peau aussi si exposée directement.
Eviter les gros efforts.

Pour finir sur une touche « culturelle », un plan du Mont :

 

 

 

Et une touche aventurière avec un plan du rocher de Tombelaine :
L’accès courant se fait par le sud-est, parcours de 100 mètres environ
Circulation difficile si pieds nus et en short…
S’il y a de grands oiseaux de mer mécontents, ne pas insister sans bien se protéger la tête et les bras, car un ou deux coups de becs seraient à craindre, et ça fait très mal !
Quelques vestiges de constructions encore visibles.

Réserve ornithologique depuis 40 ans et sous contrôle du Conservatoire.

https://www.conservatoire-du-littoral.fr/siteLittoral/488/28-ilot-de-tombelaine-50_manche.htm

 

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