J.N.S.C. 2021 Le retour…. 440

J.N.S.C. 2021 Le retour…. 440

3 octobre 2021 Non classé 0

J.N.S.C. 2021 Le retour…. 440

L’édition 2020 avait été fortement perturbée par des intempéries, et s’était transmuée en visites de carrières, tout à fait intéressantes au demeurant, mais sans permettre autant d’échanges interpersonnels et ne créant pas des contextes réellement spéléologiques, la subterranologie en étant une pratique particulière, tout comme la plongée souterraine.
Cette année, 13 participants ou participantes quasiment à parité, dont 7 adultes, ont foulé un sentier Dénecourt-Colinet agrémenté de petites explorations souterraines…
Comme à l’accoutumée, un, une, ou plusieurs membres du club se laissent aller à un peu d’écriture inspirée, dont Domino :

Après ma première sortie, en octobre 2020, sur les 23 premiers kilomètres de l’aqueduc de la Dhuis, jusqu’à son point de captage, me voici reparti avec « l’équipe » où Chris nous emmène en forêt de Fontainebleau. Certes, nous sommes plus nombreux cette fois.

Si la première aventure a été pour moi a été pour moi un baptême du « Feu », nous allons être en contact avec un autre élément, la Terre, et ce, vue de l’intérieur.

Il ne manquera plus que l’Eau et l’Air. Sans doute irons-nous en plongée ou faire du parapente, car j’ai bien compris qu’avec Chris il faut s’attendre à tout 😉.

Mais dès cette seconde participation, j’ai ressenti, été mis en contact, comme la première fois, avec le Cinquième Élément, où dans le film éponyme, il symbolise l’Amour, celui entre les femmes et les hommes, la fraternité, l’amitié.

En effet, ce groupe ainsi constitué ne semble faire qu’un, dans une interdépendance des uns des autres. Cela contribue ainsi à une certaine harmonie où chaque individualité s’efface au profit de l’ensemble.

Plus qu’une simple sortie de week-end, banale, les lieux aidant, je me sens, non pas éloigné de mon univers quotidien, empreint de matérialité, mais plutôt transporté dans une espèce de monde parallèle, où ce n’est un moment comme les autres, mais un autre endroit, où le temps s’arrête. Seuls comptent le lieu et les individus qui composent le groupe.

Tout en suivant l’objectif qui nous est fixé, nous nous laissons aller, avec Angelina, Aurore et Kahina, à des échanges où bien des sujets sont évoqués, dont mathématiques, physique, philosophie, car les lieux, le moment, nous inspirent. Au hasard de ce que nous voyons, nous faisons un lien avec notre inné, notre acquis.

La Nature dans laquelle nous évoluons, nous nous l’approprions en ces instants, selon les options que nous propose Chris. Mais bien sûr, cette Nature, nous la rendons, telle que nous l’avons trouvée. La seule plus-value sera pour nous-mêmes, en fonction du ressenti de chacun.

Sur le chemin du retour, je m’arrête devant un gros rocher, une espèce de monolithe, et je me demande : « comment a-t-il fait pour arriver là ». J’y ajouterai des empilements de blocs, qu’on appelle « chaos », façonnés par on ne sait quoi, placés là, comme s’il avait fallu qu’il en soit ainsi. D’autres, ressemblent parfois à des œuvres travaillées (par l’Homme ?), et nous pouvons laisser aller notre imagination à deviner ou penser ce qu’elles peuvent représenter…

Et donc, une question me taraude, ma curiosité et mon déterminisme naturels n’y étant pas étrangers. Pourquoi, quand, comment ?

Je trouve ma réponse un peu plus tard sur un panneau, et grâce à quelques recherches aujourd’hui, à cette question et ce qui précède.

 

Il y a 35 millions d’années, la mer occupait la place de la forêt. Elle y déposa des sédiments d’une cinquantaine de mètres d’épaisseur. Ce sable, blanc, est l’un des plus purs du monde et sert pour la verrerie (Murano à Venise). D’ailleurs, nous nous sommes comportés quelque peu comme les nains de Venise, qui, par leur petite taille, pouvaient aller exploiter des mines, d’abord d’or, puis de cobalt (pour le fameux bleu de Murano), au 17ème siècle, dans les Alpes germaniques, et qui ont donné lieu, dans un premier temps à la légende des Nibelungen, reprise par Richard Wagner, puis plus prosaïquement à nos plus connus « nains de jardin ». Mais ça c’est une autre histoire.

Ce sable est aussi réputé pour être utilisé dans les carrières et les manèges équestres. Clin d’œil à nos cavalières 😉.

Les grès de Fontainebleau sont, donc, formés de ces sables consolidés : grains de quartz cimentés par un gel de silice.

L’eau, la mer, s’est retirée ensuite sur des centaines de milliers d’années, et, emportant une grande partie du sable qui restait, et qui n’avait pas été consolidé, mettant ainsi à nu ces gros blocs. Les fontes interglaciaires successives et leurs millions de m3 d’eau ont creusé les « vallées » déstabilisant de plus en plus les bordures des platières, lesquelles se sont fragmentées et ont plus ou moins basculé, créant ces fameux chaos !

Mais cette érosion continue actuellement, lentement mais sûrement, menée par les précipitations, le gel et le vent. Mais aussi par la fréquentation touristique… Et nous avons pu rencontrer des ouvrages en bois, notamment des marches, des escaliers, limitant ainsi cette érosion par le passage – important en ces lieux – de l’Homme.

Cependant , sur les 4 000 hectares que représente la forêt de Fontainebleau, l’agent principal de cette érosion n’est et ne fut pas le fait de l’Homme, mais bien celui de l’eau, et ce depuis des centaines de milliers d’années.

Revenons dans 500 000 ans, et les choses auront encore changé 😉.

Un petit mot sur la végétation, et notamment les arbres, surtout du fait de mon étonnement d’y voir certaines espèces (pin maritime).

Les arbres les plus représentés sont : les chênes (45 %), le pin sylvestre (40 %), le hêtre (10 %).

Le pin maritime, lui,  fut d’abord planté en 1515 sur l’emplacement du Jardin Anglais, alors « jardin des Pins ». Puis à partir de 1590, l’homme l’implanta dans la forêt.

Le châtaignier implanté au Moyen Âge par des moines de grandes abbayes est toujours présent.

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Ces balades, ces expéditions, sont toujours pour moi l’occasion de chercher et trouver une autre perspective à ce qui nous apparaît simplement sous les yeux dans un premier regard. Il y a un côté psychédélique qui est de découvrir de qui est caché derrière la simple apparence des choses.

Elles sont aussi l’occasion de transcender l’état primal de notre petite condition humaine, m’amenant ainsi à une certaine humilité face à ce qui est plus grand que nous, dans le temps et dans l’espace, et à ce qui nous échappe.

La quintessence de tout cela étant encore une très belle aventure humaine.

A quand la prochaine ? 😉

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