Le havresac de randonnée légère 853
Le havresac de randonnée légère 853
Bien que désuet et ayant une teinte un peu militaire, le terme havresac plus ou moins synonyme de « sac à dos » a une consonnance qui nous plaît et qui ramène aux débuts de cette pratique, généralement méconnus…
En effet, la randonnée, originellement, désigne une forme de marche soutenue en campagne, dès le XIIe siècle !
Dès le XVIe siècle, le terme s’applique plus précisément à cette marche soutenue en terrain varié à laquelle se livrent les chasseurs…
C’est au XVIIIe siècle que l’on s’approche de la définition actuelle, grâce aux grands pionniers des espaces naturels, tous temps et tous terrains mais pas encore à toute heure, faute de moyens d’éclairage adaptés et suffisamment performants.
Dès le XXe siècle, fleurissent un peu partout des guides et des méthodes de randonnée pédestre.
De nos jours, il existent au moins 20 déclinaisons de la randonnée, selon les difficultés éprouvées, selon la charge, selon le rythme, selon l’usage d’accessoires, notamment les bâtons de marche, selon le milieu naturel dominant, à cheval ou à VTT, etc.
La randonnée dite « légère » est strictement pédestre, sans bâtons, en autonomie et sur plusieurs jours, mais pas au long cours ( plusieurs semaines par exemple) ni en conditions climatiques trop difficiles qui exigent un surplus de matériel considérable, et avec bivouac au sens strict, c’est à dire sans abri transporté…mais pas en mode survivaliste non plus !
Outre le vaste sujet de l’habillement et du choix des chaussures qui est assez complexe du fait de la grande diversité des personnes mais aussi de l’énormité du choix qu’offrent les fabricants, la question du sac à dos est essentielle
Dans cet article, on ne se lancera pas dans les grandes précisions techniques concernant le sac lui-même, mais seulement sur des conseils ou des avis pour qu’il soit le moins lourd possible, et aussi bien chargé que possible.
1) Le havresac lui-même…
La randonnée légère, on le redit, n’est pas un périple d’un mois avec des dénivelées de 2000 m par jour, voire davantage, ni des terrains extrêmes, ni des froidures ou chaleurs maximales.
Point n’est besoin d’un sac énorme, avec 10 poches…
Un bon compromis situe le poids à vide de ce sac entre 900 et 1300 grammes.
On en est à 1000
Pour cette masse, il tient « 45 à 50 litres » environ, possède une poche têtière, deux latérales, des bretelles et un dos matelassés, une ceinture lombaire, et quelques sanglettes ou passants cousus, dont sanglettes de renvoi de charge sur les bretelles.
Deux « gourdes » de 3/4 de litre, notamment des bouteilles du commerce en PVC à goulot large, qui pèsent 30 grammes chacune, bien mieux que des modèles commerciaux (moins chères, évidemment, jetables en recycleur puisque faites pour ça, commodes à remplir même dans les lavabos mais aussi sous les pissettes de source naturelle, et que personne ne vous volera pour leur beauté ou leur valeur vénale…)
On en est à 2560 grammes gourdes pleines
Un matelas pneumatique, que l’on trouve dès 500 grammes
Une feuille plastique de 2 m x 1 m (mais on peut faire plus petit, 0,8 x 1,8 par exemple) en PVC solide ( 100 g/m²) pour protéger le matelas mais aussi les bords du duvet ou poser quelques éléments au sec.
On en est à 3260 grammes
Un duvet type sarcophage, 0°C – 20°C, qui, pour un prix raisonnable, pèsera moins de 1 kg (il faut bien chercher dans le commerce)
On en est à 4260 grammes
Des vêtements en laine ou en polaire pour dormir, dont gants légers et bonnet et sur-chaussettes…le tout peut être cadré à 1300 grammes en taille XL
On en est à 4560 grammes
Une serviette de toilette petit format (en microfibres par exemple) + papier hygiénique + brosse à dents courte et mini-tube de dentifrice, petit gant et savonnette échantillon, qui tiennent en 200 grammes ( pas besoin d’un rouleau entier !!!)
On en est à 4760 grammes
Un change vestimentaire minimal ( chaussettes, pantalon, sous-vêtements si on en porte, maillot de corps, petite « polaire » ou pull léger en laine ) qui est à peu près équivalent à le tenue de nuit, en fait, et dont on peu se passer si on a une météo durablement favorable…on peut apprendre à ne pas changer de vêtements tous les jours…
Mais on le prend ici, pour l’exemple chiffré…1440 grammes (pour que ça fasse « rond » à la fin !)
On en est à 6200 grammes
On va rajouter 800 grammes « libres » pour divers objets utiles, variables…lunettes avec étui, téléphone si pas sur soi, canif, cuillère à café, médicaments personnels, casquette, crème solaire, lampe frontale…
On arrive à 7000 grammes
Vient alors la nourriture…. et, comme dit dans l’article 850, ce sera 550 grammes par jour petit-déjeuner inclus !
Donc, pour 4 jours, par exemple, le sac pèsera moins de 10 kg au départ, avec le plein d’eau. 12,5 kg pour 8 jours…
Et seulement 6 kg le dernier jour, avec encore 1/2 litre d’eau !
lectrices et lecteurs attentifs et sagaces, se diront qu’il manque quand même un bon blouson, ou un ciré ou un K-Way doublé…eh, oui !
C’est parce que ce vêtement-là peut être porté partiellement roulé et autour de la taille, les deux manches nouées au-devant…le sac n’étant pas alourdi par lui. Si on perd de la masse de nourriture, il peut ensuite repartir dans le sac, mais même pour de simples raisons techniques, l’avoir à la taille hors du sac en permet un usage très rapide sans avoir à tout déballer, permet de s’asseoir sans se mouiller les fesses, et offre deux poches libres et immédiatement accessibles, qui peuvent être utiles !:
Sachant que la plupart des auteurs préconisent de rester entre 15 et 20% du poids corporel, un tel sac conviendrait déjà aux personnes pesant 50 kg.
Ajoutons les conseils basiques de chargement : ce qui est lourd et dense, plus près du dos, ce qui sert souvent, plutôt en haut.
Equilibrer les poches latérales (en buvant alternativement l’eau d’une bouteille puis de l’autre)
Serrer la ceinture lombaire pour mettre la masse principale sur les hanches.
Emballer le duvet dans un sac poubelle neuf, et les vêtements dans plusieurs petits sacs plstiques « de caisse » ou « à légumes » pour pouvoir bien les loger dans le sac afin qu’il soit compact et serré
Eviter les « trucs qui brinqueballent »
Faire varier la position des bretelles d’épaules, plus large ou plus étroit…
User des sanglettes de renvoi de charge des bretelles, de façon alternative (mais pas en terrain accidenté et/ou en descente marquée)
Aux pauses, enlever le sac ou s’arranger pour qu’il ne pose plus aux épaules (support externe à la bonne hauteur…)
Chasser sans pitié toute masse superflue.
Bien qu’il ne s’agisse pas de chercher une performance, de faire une course, tout ce qui précède peut améliorer sensiblement la qualité de la randonnée, permettre davantage de facilité et de plaisir (ou, si on préfère, moins d’efforts superflus et moins de gêne, voire de souffrance…)
De plus, chacune et chacun connaît ses particularités physiques, et peut adopter ses petits « trucs » personnels, tels que rajouter des bouts de mousse polyester aux épaules, ou marcher en soutenant le sac par en-dessous (avec les mains ou avec bâton en travers), ou utiliser un ou deux bâtons de marche, pas constamment en « nordique » mais simplement comme appuis occasionnels, etc……………
Ou encore doser le rythme de marche, séquencer les pauses, varier leur durée, de sorte à personnaliser et optimiser l’affaire !
Mais avoir un sac allégé au maximum, sans tomber dans l’excès minimaliste ou rudimentariste, ni dans l’ascèse, c’est se donner bien des avantages pour une randonnée réussie.
Que l’on souhaite à toutes et tous !!!
