Maintenance à la Caverne des Brigands 791

Maintenance à la Caverne des Brigands 791

8 avril 2025 carrières diverses 0

Maintenance à la Caverne des Brigands     791

Dans les « années 10 » (du XXIe siècle) plusieurs actions ont été menées, en accord avec les autorités compétentes, pour désensabler certaines cavités semi-artificielles du massif forestier bellifontain, au sens géographique large.
Il avait été convenu que ce travail important serait suivi d’un « entretien » annuel mené par les clubs de spéléologie du 77, ce que l’un d’entre eux a effectivement fait, mais tous les deux ans seulement.
Il est possible que d’autres groupements (ou des individuel(le)s) aient aussi apporté leur contribution car il y eut des extractions de sable assez importantes au cours des dernières années…(?)
Parmi ces cavités figure au premier plan la réputée Caverne des Brigands, et c’est d’elle dont nous parlons aujourd’hui.

 

Un plan a été élaboré en 2012, mais il n’a de valeur qu’instantanée.
Cette cavité fut historiquement façonnée en 1845/46 par deux terrassiers dont un tenancier d’auberge, sous les directives de Claude-François Denecourt, avec un objectif déclaré de promotion touristique locale, mais surtout avec la perspective de développer une attraction pseudo-historique promettant d’être lucrative, pour lui et pour les gérants des buvettes qui ne manquèrent pas de très rapidement s’installer alentour.
Au départ il n’existait très probablement que des vides d’excavation naturelle comme on en trouve sous beaucoup de grands blocs ou de bordures de platières.L’astuce et le talent de Denecourt furent de bien choisir l’endroit, peu distant de Barbizon, village des peintres, déjà bien fréquenté à l’époque, facile d’accès avec peu d’efforts, voisin d’un superbe panorama.
Mais aussi de détecter une table de grès étendue et cohérente et une pente toute proche pour évacuer le sable sans difficulté.
Le creusement facile fournit alors une jolie salle dans laquelle on pouvait tenir debout, à cette époque, comme en témoignent divers documents. Mais elle était bien moins étendue.

 

 

 

Si, de nos jours, on n’y tient plus qu’assis ou très courbé, c’est que les flancs sableux se désolidarisent en séchant, phénomène aggravé par la fréquentation, le piétinement, les « grattages »…le sable fluant alors et s’entassant dans les parties basses.
Ainsi, peu à peu, le sol est-il « remonté » d’au moins 50 à 70 centimètres… et les parois se sont-elles « éloignées » de quelques mètres, en forme de pentes faibles. Par ailleurs, il est vraisemblable que par souci d’amélioration technique, d’une part, et pour mieux accréditer la thèse (mensongère) d’un repaire de brigands, une seconde issue ait été ménagée, moins confortable.
Tout cela est maintenant visité, en tout ou partie,  par des milliers de gens chaque année.

Le fait qu’ils soient dotés de téléphones portatifs, pour 90% d’entre eux, a accru le nombre de visites et surtout leur développement linéaire, le fond de la caverne étant régulièrement atteint, car ces appareils sont dotés d’un puissant éclairage.
De tout cela résulte un encombrement sableux de plus en plus fréquent, et quelques dépôts de déchets.

 

 

 

Nous avons donc procédé à une dépollution, dans un premier temps, dont on peut dire qu’elle fut « facile » car il apparaît que les comportements des gens ont sensiblement bien évolué, les déchets restant peu nombreux, notamment les bouteilles en verre qui pouvaient devenir de véritales fléaux une fois brisées et leurs tessons à-demi enfouis dans le sable où on progresse à quatre pattes ou en rampant…
Mais attention…avoir vérifié et dépollué au mieux ne signifie aucune garantie de propreté et de sécutité du jour au lendemain, hélas.

 

 

Ensuite il s’est agi de rétablir des circulations « quadrupèdes » ou « reptiliennes ».
Si ce travail ne requiert que peu de savoir-faire, il est assez fatigant et réclame d’être méthodique, notamment pour éviter que le sable repoussé ne retombe très vite en place !
Le matériel employé est ici fort simple, se limitant à une truelle maçonnière, une binette et une planchette de 45 x 10 cm.

 

 

L’opération consiste alors à recréer un cheminement d’une cinquantaine de centimètres de largeur et autorisant la position « 4 pattes » soit environ 75 cm de hauteur, cela en partant de la salle principale (Jeannine Keller) jusqu’au fond de la petite salle (Des Radicelles) , soit une longueur de 10 mètres. Certains cheminements sont calibrés à 35/40 cm de hauteur pour « forcer » le rampement, mais restant faciles à franchir vu leur largeur.
Ce premier fond est marqué par une dalle plongeante très blanche, et il n’est pas question de creuser au-delà, ni d’un côté ni de l’autre, car un tel affouillement est strictement interdit, considéré comme une atteinte à l’environnement, une déstabilisation potentielle de la platière, et même une mise en danger possible des visiteurs.

Ce dernier point n’est pas une exagération car en septembre 2024, plusieurs blocs se sont détachés d’une dalle interne juste là où existe un passage entre la petite salle (Des radicelles) et la salle adventive (Blanche) de l’issue N°2. Ces blocs, pluridécimétriques pour trois d’entre eux, pèsent 25 à 30 kilos chacun, suceptibles de faire beaucoup de mal sur un corps humain !
Le sable ainsi déplacé doit être refoulé de part et d’autre, formant un talus qui, inexorablement, se déformera et remplira à nouveau, petit à petit, le beau passage ainsi rétabli ! Eternel recommencement…

 

Un « boyau » de communication permet alors de rejoindre la salle adventive, oblongue et nettement plus petite, dans laquelle une seconde phase de déblaiement va être développée. Elle est plus commode car il y a davantage de hauteur pour gesticuler, et une partie du sable peut être emmagasinée en arrière d’un grand morceau de dalle, évitant qu’il retombe peu après.
Ayant ramené ce passage à son état originel, on constate qu’il est marqué par une grosse dalle, laquelle interdit tout creusement censé rejoindre la petite salle précédemment citée.

 

Là encore, interdiction formelle de tenter cette liaison en creusant sur le côté droit comme certains ont tenté de le faire.
Qu’il soit bien clair dans notre exposé, que l’entretien des cheminements de cette caverne exclut totalement d’en créer de nouveaux ou de prolonger les existants.
La longueur de voie ainsi aménagée n’excède pas 8 mètres
Entre les deux extrêmités ainsi accessibles,  de Petite salle (Des radicelles) à Salle adventive (Blanche), il n’y a que 3 mètres environ. On comprend pourquoi plusieurs « garnements » ont cherché à les rallier.

Ce ralliement n’est pas possible, qu’on se le dise !
Et même s’il l’était, il ne devrait pas être réalisé.

 

Un troisième passage était à « rafraîchir », entre grande salle ‘Jeannine Keller) et entrée N° 2 au plus court, ce qui ne prit que peu de temps.
Ce passage est à ramper, le creuser davantage ne donnerait plus d’aisance que très peu de temps, car sa forme inévitablement en cuvette lui vaudrait d’être très vite ré-ensablé.

 

 

Enfin, le tunnel-boyau de sortie N°2 a considérablement changé en quelques années, passé d’une galerie étroite et très basse à une salle basseet large suite à l’élimination d’une « cloison » de sable qui la séparait d’un grand vide latéral…formant désormais une sorte d’espoace continu bien plus étendu…et doté d’un escalier de blocs de grès (10 marches théoriques) sans doute là depuis l’origine de cette caverne.
Dans cette galerie, presque un laminoir facile, le rampement s’impose sauf aux petits enfants, et il n’y eut pas grand chose à y faire hormis contrôler l’absence d’objets dangereux et ôter quelques papiers et canettes.
Moins de deux heures auront suffi à cet « entretien » de cavité, offerte à toutes et tous, et qui agrémente les promenades d’un soupçon d’aventure…dans quelques décamètres souterrains !
On espère que nombreux seront les bénéficiaires !!!

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