Promenade sur la Marne 807

Promenade sur la Marne 807

11 juin 2025 Canoë 0

Promenade sur la Marne    807

Profitant de conditions météorologiques très favorables, de ce que l’eau de la rivière était presque transparente sur 2 mètres de profondeur, et son niveau assez bas, en plus d’être un jour de semaine…

 

…donc parkings dégagés, pontons vides, très peu de bateaux sur l’eau, nous projetons un petit aller et retour la veille pour le lendemain, ce qui génère une dynamique particulière…

Rendez-vous pris à 10 heures, il a suffi de se rendre en voiture au Chemin de l’Ecluse de Neuilly…pour changer un peu de nos embarcadères/débarcadères classiques des « Marnourcq ».

Marnourcq ? Association de navigation sur la Marne et le Canal de l’Ourcq, visant les points où ces deux cours d’eau sont les plus proches l’un de l’autre, grâce aux grandes boucles de cette rivière.

 

 

A la pointe aval de la Haute île, la Capitainerie du petit port fluvial met gratuitement à disposition une mise-à-l’eau très pratique.
C’est vers 11h que notre kayak bi-places « Tritoma » est fin prêt et mis à l’eau, et c’est parti pour 8 km de remontée de courant. Le faible niveau crée des variantes d’écoulement et parfois des courants pas commodes à contrer, il faut jouer avec les berges des intérieurs de virages. Il crée aussi  des hauts-fonds inhabituels pour le canotage et fait apparaître nombre d’objets jetés à l’eau, qui, d’ordinaire, échappent au regard et ne gênent pas la navigation.

En particulier, on comptera pas moins de 7 voitures plus ou moins envasées, certaines étant là depuis très longtemps !

Dès le départ, on côtoie une collection de péniches devenues des habitations flottantes à demeure, et quelques dizaines de petits « yachts » plus ou moins entretenus.
D’autres péniches sont ensuite rencontrées, plus isolées, véritables maisons, avec jardinets, vérandans, barbecues…
Mais aucun bateau actif sur la rivière ne sera croisé  ou simplement vu!
Au PH 3,5 on passe sous la passerelle Chetivet, et 700 m plus loin, sous le Pont du Maréchal Joffre ( D104), pour atteindre la ¨Passerelle du Moulin, au PK 5,1.

Toute cette section voit les deux rives  constamment aménagées en espaces verts et/ou ludiques, voies pédestres ou cyclistes, et divers accès à la rivière.

Cette dernière ayant une largeur à peu près constante de 60 mètres, on trouve intérêt à longer telle ou telle rive d’assez près, car en plus d’amoindrir le courant contraire, c’est bien plus distrayant, et donne davantage l’impression d’avancer !
On peut même y trouver des ballons…posés sur des nappes de nénuphars survolés de couples de libellules « demoiselles ».

 

 

A la passerelle du Moulin sont encore solidement implantées des ruines de ce dernier, où l’on peut facilement retrouver les traces de l’ancienne roue à aubes, et les paliers des arbres d’engrenages. Plusieurs belles voûtes de pierre, dont la plus grande enjambe un bras d’amenée à la roue, qui n’est parcouru par l’eau qu’en bon niveau de débit.
Aujourd’hui bien sec ! Ce qui permet d’accéder facilement à pied
Ce site est en partie alloué à la base de Canoé-Kayak et aviron de Chelles, il abrite aussi une bonne centaine d’oies Bernaches accompagnées de canards Colverts…tous très habitués à la fréquentation humaine et au nourrissage qui en découle, et se laissent approcher de très près, même avec de nombreux jeunes de l’année.
Après une pause, il s’agit de repartir dans la section où les courants sont plus marqués, et les paysages plus diversifiés du fait d’un chapelet d’une douzaine d’îles ou îlots (allant d’une vingtaine de mètres à 300 mètres pour la plus longue)
Dans l’ordre aval vers amont :

Le Refuge,  les Canotiers,  le Jumeau aval, le Jumeau amont, la Lotte, la Bertha, la Cardamine, les Pinsons, le Victor, les Cuscutes,  et les Colverts.
Au niveau de la Bertha, presqu’en face du débouché de la Rivière de Chelles (très petit affluent en rive droite), existe un « rapide », un large seuil où se forme une accélération assez difficile à négocier à la remontée, et qui nécessite un effort certain et prolongé, surtout si le bateau n’est pas effilé, ce qui est notre cas (90 cm de largeur…)

Mais nous passons…là où bien d’autres membres du club ont dû poser pied sur la rive droite et humblement contourner la difficulté à pied ! D’autres au contraire se sont acharnés jusqu’à réussir, tout à leur honneur.

Ceci nous permet d’accéder au bras des Ablettes, plus étroit, plus sinueux, et plus romantique !
Mais, en ce jour de basses eaux, il faut jouer d’adresse pour trouver les passes sans se « coller » au fond et, là encore, pour éviter des tas d’objets inattendus jetés là par des imbéciles irrespectueux.

On finit par trouver l’inévitable gros arbre en travers, que nous franchissons allègrement en descendant de bateau, en équilibre sur le tronc, et en le passant vide par-dessus, pour rembarquer derrière…on y est habitués, SJV navigant fréquemment sur des cours d’eau peu entretenus.

La suite se déroule plustôt bien, sous des frondaisons pleines de charme, jusqu’à ce que le  bras des Ablettes se confonde avec le débouché du Ru de Chantereine, car cette fois, il n’y a plus assez d’eau pour flotter !
Le bras des Ablettes se poursuit alors le long des trois derniers îlôts, et il faudra vite se décider à marcher à côté du bateau, sur un fond très mou où l’on s’enfonce de 20 à 30 cm, avec de l’eau trouble parfois au ras des fesses, le tout archi-encombré de branchages et de troncs abattus…

 

Une petite centaine de mètres épiques durant lesquels le canoé-kayak devient du saut d’obstacles et parcours du combattant mélangés.
Enfin, on retrouve la rivière large, comme dans un lac de nénuphars, et on atteint aisément la passerelle intermittente de Chelles, ou plutôt ce qu’il en reste : les deux seules colonnes-guides, car cette passerelle avait la particularité d’être flottante au gré du niveau de la Marne. Réalisée en 1999…montée et démontée chaque année pour un coût de 50 000 euros par an ces derniers temps. Finalement ne sera plus remise en place du tout en 2025…et rien ne semble prévu pour la remplacer ! PK 6,7.
75000 euros d’économie locale, mais une gêne notoire pour les habitants…et visiteurs, dont nombreux randonneurs.

 

Un dernier effort sur 1600 m en se méfiant des barres rocheuses à caractère récifal, inhabituellement proche de la surface, nous amène à débarquer juste en aval du grand barrage de Noisiel, ancienne usine Menier et ses célèbres chocolats !
PK 8,1…on se trouve dans un décor « Robinson Crusoé » avec des tas de bois flottés, et une petite cabane récemment contruite
Des chaussettes et un short de bain y sont suspendus…mais on ne vit pas l’habitant !
Néanmoins, un envahisseur instantané colonisa rapidement le site…

A noter que durant cette remontée de la Marne, on aura observé par deux fois la présence étonnante de tortues de Floride, au moins 20 cm de longueur, posées sur des branches à fleur d’eau. Animaux rapides et agiles. 
Classées parmi les espèces invasives, longévité individuelle  annoncée  : 50  ans !
Après un déjeuner frugal et une récupération d’objets potentiellement utiles plus ou moins échoués là, nous repartons en flirtant avec le courant d’échappée du barrage, frisant ainsi le dessalage !

 

Un des points d’intérêt du « voyage » est d’aller circuler sur le plan d’eau formé par les chasses d’eau en tunnel, tout près du magnifique bâtiment de cette ancienne usine (1870) et ses quatre « cascades », ainsi qu’une remarquable passerelle en arc unique.

Il suffit pour cela de remonter à peine 300 mètres de bras de rivière, en rive gauche, et le détour est bien récompensé.
Nous repartons alors avec beaucoup plus d’aisance évidemment, porté par un petit courant qui s’accentuera nettement dans le bras gauche, le long de l’ Île Bertha et des Îlots Jumeaux. Le niveau est tellement bas que l’on voit presque entièrement les amas de roches destinés à créer le parcours « kayak » et ses portes en tubes suspendus rouges et verts…il suffira donc de louvoyer entre eux !

 

Le retour se poursuivra à bonne allure,  ponctué de petites distractions…
– une baigneuse isolée, debout au milieu de l’eau (mais sans être en difficulté)
– un bateau de promenade à moteur qui s’échouera bruyamment en passant sous un pont faute de suffisamment de fond (mais s’en dégagera assez facilement)
– la compagnie de trois ou quatre périssoires, essentiellement en équipages féminins.

 

Ce sont ici des quatre de couples sans barreur (4X -). Le ballet des 8 « pelles » roses synchronisées et la vitesse de ces outriggers avoisinant 20 km/h, soit trois fois plus rapide que notre petit kayak !

En l’occurrence, les quatre avironnières (ou rameuses) étaient jeunes et visiblement expérimentées, s’entraînant à effectuer des démarrages serrés, avec arrêt et reprise tous les 100 ou 200 mètres ! Bon pour le coeur !
– Le croisement d’un nombre inhabituel de hérons cendrés, toujours aussi fiers et élégants tant sur pattes qu’en vol.

 

 

– Le superbe vol très prolongé d’un cygne, majestueux et puissant, ( environ 2m d’envergure !) censément symbolique de la grâce intérieure, de la pureté virginale et de la fidélité conjugale éternelle…difficile de ne pas admirer !
– un superbe ballon de footbal « PSG » perdu et flottant que Toto n’a pas manqué de récupérer. (en moyenne on repêche deux ballons par sortie, encore utilisables)
– et un bon gros chien baigneur !

Débarquement vers 15 heures, en toute sérénité…Final vers 16 heures.
Petite promenade bien agréable, un peu sportive, et qui change les idées loin des trurpitudes urbaines et des chaînes d’information télévisuelles et leurs sempiternels commentaires si souvent très creux, des faits d’actualité, divers ou non, et très majoritairement « négativo-pessimistes »…

 

 

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