TGRLIFRA 4 B 788
TGRLIFRA 4 B 788
La TGRLIFRA est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…
– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.
Il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement durant des heures, ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.
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– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes, sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.
– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas
– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.
– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.
Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence.
(Ici la quatrième : 4 ) étant composée d’étapes lettrées… (Ici la deuxième : B )
Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur.
Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.
Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.
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Etape 4 B , de Dieppe à Saint-Valéry en Caux (PKM général 250 à 278 )
Dieppe, à l’instar du Tréport, a elle aussi misé sur une certaine attractivité touristique en offrant aux visiteurs des centaines de places de parking gratuites, et, qui plus est, proches de la plage !
Des places susceptibles d’être occupées nuit et jour et sur autant de jours que le permet le Code de la route : 7 !
Seule limite : le véhicule ne doit pas mesurer plus de 1,9 m (ou 1,8 selon les portiques…)
Idéal, donc, quant au concept de la TGRLIFRA !
Bon…ça démarre fort car dès les premiers hectomètres, un bel éboulement assez récent vient rappeler mieux que n’importe quelle pancarte que,
de temps en temps, quelques tonnes de roche peuvent brutalement se décrocher de la falaise.
Mais aussi que de simples petites pierres de seulement quelques décigrammes peuvent aussi discrètement chuter et faire très mal…
On passe Pourville au PK 03,00
L’astuce est donc de faire en sorte de se tenir relativement loin du pied des falaises, tout en se ménageant un terrain favorable à la marche, ce qui se traduit par un compromis permanent !
On passe Sainte Marguerite au PK 10,01
Le choix du terrain s’opère parmi les sables fermes, les sables meubles, les boues, les galets fins, les gros galets, les tables de craie nivelées et celles qui ne le sont pas, très découpées, les tables de silex presque toujours déchiquetées, les déserts de rocs de toutes tailles, secs, gluants ou couverts de fucus, les radiers naturels truffés de trous d’eau…
On passe Quiberville au PK 11,02
Hormis les sables et graviers ou galets très fins, marcher sur ces terrains implique d’attacher une attention permanente aux pas que l’on fait, au rique de torsions de chevilles et genoux, de chaussures trempées, ou, hélas, de chutes dont la zone de réception est rarement avantageuse…peu de chance d’en ressortir indemne !
Au titre de compensation, regarder ainsi où on met les pieds permet d’apprécier cette formidable diversité pétrologique et l’harmonie des paysages.
On passe Saint-Aubin au PK 15,00
Les mondes végétal, animal et minéral y sont étroitement associés, dans un ensemble épuré, presque tous à nu, du silex le plus noir à la craie immaculée, de l’huître sauvage cramponnée au petit bigorneau nomade, de l’algue entéromophe si verte au fucus si brun et les délicates corallines rosées…le tout survolé des grands oiseaux marins !
On passe Sotteville au PK 18,20
Ce sont quelques heures d’une grande sérénité qui s’offrent là, quelques kilomètres de beauté sauvage où l’Homme n’a encore que très peu modifié l’ordre naturel des « choses », où la mer les pluies et les vents font seuls la loi depuis des millions d’années. Un petit bout de planète presque pur…
On passe Veules-les-Roses au PK 20,80
Dans tout ce parcours, les falaises ne sont pas toutes bien blanches avec leurs lignes pointillées de silex sombres, car les eaux de ruissellement font se déverser des limons qui créent des tons « café au lait » plus ou moins forts en café !
Là encore, des grottes sont formées, étonnantes, souvent du fait de la préexistence de poches de roche plus tendre et ou moins cohérente, polyfracturée. Aucune ne présente d’ouverture conforme à ses voisines, elles ont toutes une sorte de « personnalité » et invitent à la visite pour les plus spacieuses d’entre elles, généralement encombrées de monceaux de galets et de débris de plastique.
Les sols manifestent une sorte d’exokarst marin, étonnamment similaire à celui dû aux eaux douces sur les calcaires montagnards, mais surtout le processus de dégradation de la craie libérant d’innombrables silex que la mer reprend dans ses mouvements et qui vont peu à peu émousser les très vifs reliefs crayeux.
On trouve aussi des blocs erratiques de grès dont certains rappellent fortement les « gogottes » de Fontainebleau, en plus grandes dimensions.
D’aucuns ont réalisé des expressions graphiques sur des rochers sans utiliser de substances artificielles, mais en grattant les parures d’algues vertes. Pas de pollution chimique pour une dégradation mineure du milieu, très limitée en quantité !
Il y a de grandes zones sableuses, et on y rencontrera un pêcheur au filet, plutôt content de ses prises.
Cà et là, des ilôts de strate de craie forment des récifs esthétiques, on pourrait se croire dans des pays lointains…
On arrive alors à Saint-Valéry en Caux au PK 28,00
Encore un effort de 2500 m à pied pour arriver au rond-point de la D925…où moins de 10 minutes apporteront une prise en charge par un couple de Courtrysiens…qui habitent ) 3 km de Villeparisis ! De ce fait, cadeau : déposé à la plage de Dieppe, près du véhicule. Comme la veille !
bleu : parcours littoral noir : jonction pédestre rouge : retour auto-stop