TGRLIFRA 9 C 847

TGRLIFRA 9 C 847

15 novembre 2025 Randonnée 0

TGRLIFRA   9  C    847

 

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée.
Bien entendu, il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, ou que la marée rende impossible un franchissement durant des heures.

Ou encore, qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.

 

 

 

 

– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.
– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas

– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.

– étapes calibrées à 25/35 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.

 

 

 

Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence, (Ici la neuvième : 9) étant composée d’étapes lettrées… (Ici la troisième : C )

 

 

Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur. Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables. Les parcours pédestres sont en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.

 

Etape N° 27    9  C : De  Saint-Jean-le-Thomas à Cherrueix ( PKM 747  à   PKM  796  général) 

Cette étape ne sera pas complète pour des raisons d’horaires et de marées. 5 km exceptionnellement « sautés » avant Saint-Léonard et 5 autres éliminés avant Cherrueix. Ce sont des segments dont l’intérêt reste limité car similaires à ceux qui les suivent, ne seront donc pas ratrappés ultérieurement.

 

 

 

La partie Cherrueix sera reprise en séquence 10 à partir du Vivier car liée à la gare SNCF de Dol-de-Bretagne. Lever à nouveau matinal, 2 heures avant la marée basse, pour avoir le recul maximal de la mer à apprécier du Mont, et donner un maximum de temps avant d’avoir à auto-stopper, car l’itinéraire n’est pas simple. De plus, temps couvert et jour de semaine, donc peu de fréquentation du Mont, peu de véhicules sur les routes…

Pour lors, c’est la traversée de la Baie qui s’annonce, avec lever du soleil au programme !
Outre d’avoir dû parquer le véhicule dans un endroit qui ne soit pas interdit (il y en a peu à moins d’un ou deux kilomètres du point de départ de la marche !) il me faut lui donner un air « neutre »…en effet, ici ce ne sont pas seulement les camping-cars qui sont indésirables mais aussi les véhicules « aménagés »…d’où la précaution de créer une apparence de fourgon technique en masquant grossièrement tout ce qui donne une idée de véhicule « aménagé ». Bref…
Après un peu de marche sur petite route, et ayant constaté qu’il y a déjà trois autres voitures qui se sont garées ici très tôt, j’entame la descente vers les herbus après avoir lu un grand panneau d’information quant aux traversées, et m’être assuré qu’il n’y a aucune interdiction d’aucune sorte à en faire une sans guide. PK 01,00.

 

 

 

J’ai concocté un plan de route qui synthétise plusieurs itinéraires connus à partir de Géoportail ou d’expériences anciennes, sachant que tout cela ne peut pas être reproduit avec exactitude car le milieu peut beaucoup changer, mais ça donne des bases.

 

 

 

Il implique de remonter vers le nord en longeant le bord du shorre sur au moins 500 mètres afin de pouvoir contourner un chenal intermittent au fond trop vaseux pour commencer par là !
De fait il faudra plutôt 700 m avant de pouvoir le sauter d’un bond.

 

 

Puis, je prends un azimut pré-établi à 250°, censé être tenu 4 km. Le décalage précédent va m’imposer davantage de marche dans les herbus au sol piégeux entre touffes végétales, et je passe des godillots aux chaussons néoprènes.

 

 

 

Ayant oublié le sac plastique d’emballage des chaussures, je les ficelle sur le sac qui va devenir très sale !
Jusque là, c’est encore la nuit, j’avance à la frontale.
Les errances de la Sées et de la Sélune réunies m’amènent plus vite que prévu à les rencontrer, cependant que l’aurore paraît, offrant des paysages uniques, dont l’apparition progressive de Tombelaine et du Mont, qui se dessinent peu à peu sur un ciel nébuleux.

 

Les chaussons néoprènes assurent, ce ne sont pas des chaussettes sans semelle, ils évitent un trop grand refroidissement des pieds, atténuent fortement l’inconfort dans les passages gravillonneux voire pierreux et coquilliers , et limitent les risques en cas d’objet  coupant ou piquant mélangé au sable, ce qui est toujours possible.

 

 

Présentement, les fleuves côtiers réunis se sont largement étalés, il n’y aura pas d’eau au-delà de la mi-cuisse et seulement sur 3 mètres !
Leur traversée infléchit mon axe de marche, et je fais le point en triangulant avec Tombelaine : 250 / 290
Le jour est à présent bien levé, les paysages ont encore changé et le ciel nuageux aussi, je me trouve sur un vaste banc de sable à la surface ridée ou cupulé, entouré d’eau, et il va me falloir refranchir les cours d’eau, qui sont maintenant redivisés, je le vois de loin
Du fait de la modification de parcours lors de la traversée récente, je n’ai plus qu’à marcher droit vers le Mont, à 240 °.

 

 

 

 

Dans de telles conditions, 5 km c’est à peine une heure, et ça passe très vite…je n’ai déjà plus qu’un kilomètre à faire !
Je prends des photos à espaces de temps réguliers pour varier les angles et les lumières, et c’est le passage du « Rubicon » final…

 

 

Deux bras peu profonds (aux genoux !) et un petit chenal très limoneux juste avant les rocs du Mont, c’est peut-être là qu’il y a le plus mou au sol…à peine 10 cm de tangue, mais c’est très glissant !

 

La traversée est terminée, ce fut vraiment un plaisir et, sur un plan technique, une simple formalité ! PK 07,00
Je visite plus tranquillement le pied du Mont, dont la Chapelle Saint-Aubert, hélas fermée, mais avec porte vitrée qui  laisse discerner l’essentiel de l’intérieur.

Parvenu à la porte d’accès du sud-ouest, je m’efforce de laver pieds, chaussures, chaussons pour entrer dans la ville sans trop d’ennuis.
Excellente surprise : à cette heure et un vendredi, elle est DESERTE !

 

 

Pas de commerces en fonction, pas de visiteurs, seulement quelques employés de voierie qui passent.
Je vais en profiter pour faire des photos comme on ne peut jamais en prendre d’ordinaire, à cause de la foule.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moins de 15 minutes plus tard, c’est l’arrivée du car de touristes asiatiques…rues occupées, mais pas pour longtemps car ils vont presque tous aller s’agglutiner à l’Abbaye ! Visite programmée…

 

La voierie  va donc redevenir quasiment vide pour encore un bon moment, et, peu à peu, d’autres gens vont y entrer, les commerces s’animer…
Je vais aller discuter avec les Gendarmes du lieu, puis avec la Police du lieu, quant aux interdits ou non, quant aux vrais risques ou non de cette traversée…

 

 

Résultat : aucune interdiction n’existe sauf dans la zone ouest de la grande passerelle et du Mont, c’est à dire le territoire du Couesnon.
Par ailleurs, les lâchers d’eau du barrage, quand il y en a, ne se font que 6 heures après la marée haute et ne génèrent pas de vague brutale, et ne durent jamais plus de trois heures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les Gendarmes confirment qu’il y a divers risques, qu’il y a bien des interventions importantes…qui se limitent à une vingtaine par an.
Ceci rapporté à des milliers de traversées…avec ou sans guide.

Tout cela très rassurant, tant au plan juridique que sécuritaire, mais bien sûr ils rappellent les précautions à prendre !!!
Fort de tout cela et de mes connaissances par ailleurs, je serais bien reparti pour une traversée par Tombelaine, mais le temps a passé, et je suis à 4 heures de remontée du flot…ce serait me rendre provocateur des forces de l’ordre que de me lancer  maintenant vers le large !

Donc je me résous à tenter une visite de l’arrière pays avec retour en auto-stop et marche littorale inversée de la Baie.
Je quitte le Mont au PK 09,00.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J’arpente la grande passerelle avec le Couesnon et des moutons de pré-salé à ma droite, il commence à y avoir un peu plus de monde.

Au PK 11,00, je suis au barrage et ses  huit grosses portes, avec d’impressionnant mécanismes à ciel ouvert, en fonction depuis 2010, et qui a coûté la bagatelle de 35 millions d’euros…Fichtre ! Sans parler du coût de tous les travaux annexes, directs et indirects.

 

 

Je repars après avoir considéré les curieuses navettes (gratuites !) amphidromes mais aussi les tarifs (Racket ?) des parkings obligés à 20 € au minimum et pour seulement 3 heures…d’où les navettes qui peuvent être gratuites !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je traverse alors le village de Beauvoir, et y découvre des races de vaches laitières très spéciales…qui méritent les photos. PK 13,00
Lectrices et lecteurs trouveront la collection complète des vaches de La Grève en fin d’article…

Bien que la large voierie et la visibilité facilitent grandement l’auto-stop, je ne serai pris en charge qu’au PK 15,00 et pour 2,5 km seulement, débarquant alors à Pontorson. (Hors PK donc)
Il me fallut  traverser  la ville à pied pour trouver un bon emplacement vers Avranches, au PK 16,50.

 

 

Mais là, plus d’une heure d’attente sans succès malgré quelques dizaines de voitures, je décide d’avancer à pied pour un meilleur emplacement peut-être…car l’heure tourne…

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Hélas, cela m’amène à une voie rapide où l’auto-stop ne peut fonctionner, je la quitterai au PK 18,00 pour une petite route, après un rapide déjeuner vers 14h30.
Il me faudra 8,5 km de marche sur routes diverses pour raccrocher la D 75 vers Montitier, car les rares personnes rencontrées m’avaient recommandé de m’y positionner, du fait d’un trafic routier un peu plus soutenu. PK 26,50
Je n’attendis pas très longtemps avant qu’une charmante dame s’arrête, et me conduise très aimablement à un point crucial selon son GPS, alors que ce n’était pas vraiment sa destination initiale. (12 km Hors PK)

 

 

 

 

 

 

Elle m’a déjà fait passer la Sélune, ce qui est un bon point !
A cet endroit je me renseigne auprès d’une gestioinnaire de centre équestre, qui eut du mal à trouver une solution pour la suite, et finit par dire que le mieux serait de retraverser la Baie !

 

 

 

 

 

 

Bon…l’idée n’étant pas mauvaise, j’y réfléchis, et, à cet instant, je vois deux gendarmes se poster au rond-point, donc leur demande conseil.
Très aimablement, ils diront que ça ne vaut pas la chandelle, qu’à pied il ne reste que 13 km pour atteindre mon véhicule selon leur GPS, et qu’il vaut mieux trenter de l’auto-stop après m’avoir décrit un itinéraire contourné !

 

 

 

 

 

 

 

 

Je me lance, et ne serai pris par personne durant 3500 mètres ce qui m’amenait déjà au PK 30,00
Miraculeusement, un grand-père vint déposer ses déchets au tri sélectif à cet endroit, j’entamais la conversation et même l’aidais à vider son coffre, de sorte qu’il m e proposa de me transporter jusqu’à la passerelle du GR sur la Sées…un vrai cadeau ! Encore 5 km gagnés !

 

 

 

 

 

 

De là la marche restait le meilleur moyen de retrouver la voiture, la nuit étant là, et les voitures rares avec en plus un parcours routier compliqué.
Le GR littoral 223 m’offrit alors 8 km de marche nocturne au ras des herbus…et ce fut les retrouvailles avec le Jumpy au PK 38,00…
Avec seulement 19 km en autostop en trois voitures ! De ce point de vue, moins chanceux que la veille ! Mais chanceux quand même…

 

 

 

 

 

Fabriqué par une entreprise ukrainienne,

Durant la séquence 9, j’aurai donc été pris en charge par 5 femmes et 6 hommes, ce qui est un bel exemple de parité !
Total marché : au minimum  112 km.

J’ai aussi croisé un véhicule amphibie qui permet de secourir de potentiels promeneurs imprudents, même sur les sables mouvants. Ce véhicule est véritablement tous terrains. Il peut franchir des obstacles, flotter ou encore rouler sur de la vase. Il permet de transporter jusqu’à dix personnes.
Entre autres particularités, il est possible de dégonfler partiellement ses pneus dotés de gros reliefs pour leur donner une très large assiette de portance et une adhérence considérable… puis les regonfler sur place !
Importante garde au sol, et extrêmement maniable, peut rouler à près de 45 km par heure !
Les reliefs des pneus font office de roues à aubes en situation de flottaison.
Ce petit « jouet », de fabrication ukrainienne, a tout de même coûté la bagatelle de 100 000 euros…et c’est un prix pour ce modèle d’occasion ! Le VATT  (Véhicule amphibie tout terrain)…

 

Bleu  : marche littorale

Vert  pâle: marche pastorale

vers sombre : marche routière

jaune ou noir : auto-stop.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LES VACHES DE LA GREVE :

KODAK Digital Still Camera

KODAK Digital Still Camera

 

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