Dangereuses carrières visitables 193

Dangereuses carrières visitables 193

5 mars 2019 carrières diverses Carrières Gagny 2

Dangereuses carrières visitables…

Dangereuses, bien des carrières souterraines le sont ou le seront, à divers degrés, mais tout particulièrement celles laissées à l’abandon, et cela proportionnellement au temps écoulé depuis cet abandon. De ce fait la subterranologie reste une activité à risque physique en plus d’être assez souvent à risque juridique !
L’autre ennui de cette dangerosité est que cela vaut souvent aux carrières d’être foudroyées ou comblées ou très solidement condamnées par des grilles ou portes métalliques géantes ou murs de parpaings…et bien souvent tombées dans l’oubli.
C’est pourquoi la subterranologie a aussi une vocation de mettre ces lieux en mémoire, ainsi que d’en porter le contenu à la connaissance de ceux et celles qui ne voudront et/ou pourront jamais y accéder.

Carrière première masse

Soutènements étagés

SJV, très respectueux de la légalité, n’organise jamais d’excursion dans des carrières non autorisées, c’est à dire qui ne sont pas clairement interdites d’accès ou pour lesquelles une autorisation a été obtenue. 
Le groupe informel CARAC, qui est un de nos partenaires, se risque, sous la seule responsabilité de ses membres, à pénétrer dans des cavités non autorisées ou des bâtiments d’habitation abandonnés ou des friches industrielles, et nous communique parfois des albums photos.

Berline et rails Decauville

Ce sont donc  ici deux carrières absolument accessibles à tout public qui passe par là que nos membres valeureux sont allés visiter. Dangereuses, elles le sont assurément, c’est pourquoi elles ne seront pas précisément localisées aux fins d’éviter à des enfants ou autres personnes insuffisamment expérimentées et équipées d’être tentés de s’y aventurer. De même ne seront-elles pas précisément décrites.
Voici le compte rendu illustré d’un des visiteurs du jour…

Fulifo septica (???)

Le 03/03/19, nous avions rendez-vous, Coco et moi, avec notre animateur souterrain préféré, nommé Kiki, pour une exploration souterraine en carrière, plus communément appelée subterranologie.

Cette visite s’est effectuée si proche de notre domicile que nous nous sommes demandés si cela n’était pas une farce de Kiki … Mais non, celui-ci est blagueur mais pas avec le milieu souterrain qu’il affectionne.

 

Plaques d’ancrage

C’est donc en Île-de-France que nous nous sommes rendus !!!

Bien sûr, avant de rencontrer Kiki, nous n’étions pas familiers des carrières, grottes et autres souterrains mais, quand même, cela fait 25 ans que nous sommes à Villeparisis et que nous avons de la famille dans les environs et personne ne nous a jamais parlé de ce lieu !

Ca tombe…!

L’endroit exact sera tenu secret dans le texte mais accéder à une ancienne carrière de gypse quasiment au milieu des cités, c’est très surprenant… Et même inquiétant, car le site n’étant pas du tout fermé, tout le monde y a accès et comme nous l’a fait remarquer notre guide, certains puits ne sont pas ou peu sécurisés et il est étonnant qu’il n’y ait pas d’accidents avec tous les enfants aux alentours !

Je pense que, malheureusement, si des accidents devenaient fréquents, les autorités prendraient les mesures pour définitivement fermer ces lieux et nous pourrions dire adieu officieusement à celui-ci qui, en fait, regroupe plusieurs carrières…

Décollement menaçant

Mais nous n’en sommes pas là, alors continuons notre exploration.

Tout d’abord, environs 400 mètres de marche pour atteindre l’entrée principale qui est majestueuse : malgré un remblais partiel, la hauteur est d’environ 10 / 12 mètres, la largeur permet le passage d’un voire deux camions se croisant et la forme générale ressemble à une pyramide tronquée, mais une photo sera plus explicative que ma description ! Il est alors 10h30.

Moisissures colonisatrices !

Ensuite, malgré quelques tags, un semblant de feu de camp, une carcasse de voiture  et quelques canettes, l’endroit est relativement propre…
Nous entrons dans la cavité munis seulement d’un casque, d’une frontale, d’une paire de bottes mais les lieux n’étant pas humides, une paire de tennis aurait pu faire l’affaire. La température intérieure est très bien, il n’y a pas de courant d’air et après moins de 30 minutes de prospection, les couches de vêtements commencent à tomber, surtout chez Coco…

Tête de galerie

Les explications de Kiki sont toujours aussi intéressantes tant  du côté historique que du côté technique des carriers. Nous trouvons sur notre parcours encore quelques déchets d’humains (papiers de bonbons, bouteilles plastiques et verres, paquets de cigarettes, etc… ), mais franchement, comme vu précédemment, la situation de l’endroit aurait laissé présager plus de dégradations … peut-être la peur de se perdre dissuade-t-elle les candidats ?

Nous tombons sur, ou plutôt Kiki nous retrouve, des vestiges miniers : Wagonnets bien rouillés, anciennes traverses pour les rails, et quelques isolateurs électriques en porcelaine sont encore accrochés en hauteur.
Mais dans cette carrière, ce qui est le plus intéressant, ce sont les différents systèmes qu’utilisaient les carriers pour sécuriser l’exploitation : Parfois une poutre, d’autres fois un système de « table » renforcée par des coins, le tout en chêne et à certains endroits, il y a même des plaques en fer vissées qui sont également rouillées. Mais des photos viendront étayer mes propos.

carrière saint pierre N°1

Exploratrice…curieuse !

Pourtant bien que l’humidité ne soit pas excessive, certains soutiens en bois, bien qu’en chêne ont été attaqués par la moisissure, se sont désagrégés et parfois même se sont réduits en poussière…ce qui rend dangereuse cette carrière.
Nous sortons de la carrière après avoir estimer que nous avions vu le principal et il est déjà 12h30.
Nous prenons un rapide déjeuner à l’extérieur car la température est acceptable ( Environ 14° ) et il ne pleut pas.

Vers 13h30, nous entamons la découverte de la seconde carrière.
L’entrée est beaucoup plus étroite mais comme la précédente, l’accès est libre.
Pourtant, l’équilibre de certains éléments semble précaire et Kiki nous conseille de ne pas traîner à l’entrée et nous ne nous faisons pas prier.

Entrée N° 2

Étonnamment, après seulement quelques dizaines de mètres, les vestiges sont plus nombreux et là encore, pas ou peu de traces de détériorations imbéciles.

Tronçons Decauville

Ce sont donc des wagonnets, des rails qui sont encore en place contrairement à la première carrière et des éléments d’aiguillage et rails supplémentaires sont stockés le long des parois : Bien sûr, tout est rouillé.

Puits d’aérage

Nous poursuivons notre visite mais un nouveau point « chaud » nous oblige à redoubler d’attention tout en se dépêchant quand même : Une partie de la voûte de soutènement créée par les carriers s’est affaissée avec le temps, forme maintenant un toboggan qui a accumulé les chutes de pierres et autres gravats et menace de s’effondrer…carrière dangereuse donc !

 

Passage périlleux…

Tunnel protecteur

Au retour, après notre passage, Kiki sécurisera la zone en faisant tomber toutes les pierres instables entassées sur ce toboggan…il appelle ça « purger » la zone critique !!!
Après cet épisode, la balade continue et Kiki nous montre différentes sortes de gypses avant de retrouver un endroit qu’il avait quitté quelques années avant, le sachant avec quelques beaux spécimens de gypse fer de lance.
Il réussira à en dégager un gros, mais malheureusement,  la fragilité du minéral et les coups répétés font qu’il le récupérera en plusieurs morceaux ( Voir photo ).

 

 

 

second tunnel

Vestige de berline

Nous sortons de cette carrière vers 14h45 contents de cette nouvelle expérience subterranologique car au même endroit, séparées seulement de quelques dizaines de mètres, peut-être une centaine, nous avons vu 2 carrières différentes : L’une très grande et haute, pas humide, sans courant d’air, partiellement remblayée qui ne montrait pas de veines de gypses fibreux ou en fer de lance ou autres formes macro-cristallisées et la seconde, plus ramassée, plus humide et plus fraîche, moins sécurisante mais avec beaucoup plus de minéraux et de vestiges d’exploitation…Mais toutes deux dangereuses, répétons-le !
Encore merci à Kiki et à bientôt pour de nouvelles aventures !!!

 

 

carrière saint pierre N°2

Le Bar…des fêtards !                            

Citerne …4m x 3m x 2 m

2 réponses

  1. Oui, cette promenade souterraines dans ces carrières auront été une très belle découverte… aussi bien de notre histoire industrielle que des restes encore très bien conservés de ces métiers de carriers, de menuisiers, forgerons ou champignonnistes.
    Pas toujours rassurés par l’état des ouvrages, mais en toute confiance avec notre guide…!! Encore!!!

    • admin7312 dit :

      Chère Corinne,

      Vous avez participé à une sortie hybridant l’UrbExologie et la subterranologie, car les lieux sont souterrains bien sûr, recèlent des beautés minéralogiques naturelles, mais sont aussi artificiellement créés par l’Homme et renferment des éléments témoignant de son activité agricole, artisanale ou industrielle, et même économique. Il y a beaucoup à découvrir et à apprendre dans un tel lieu, en plus de l’aventure partageable in situ et prolongeable une fois ressortie…ce que nous vous souhaitons.
      Cordialement,
      Le Bureau de SJV

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