Les Etroitures du 36 ème Dessous 626

Les Etroitures du 36 ème Dessous 626

12 février 2023 Spéléologie 0

 

Les Etroitures du 36 ème Dessous     626

Le « 36 ème dessous », dans le langage expressif populaire, désigne une situation très « dégradée », image venue du monde du théâtre…
Au XIXème siècle, on disait « être au troisième dessous », c’est à dire au troisième sous-sol des opéras et des théâtres, endroit ou  il pouvait arriver que des comédiens se réfugient, mêlés aux accessoires, lorsqu’une pièce était un « four » et/ou très mal jouée. L’expression a ensuite désigné toutes les formes d’échecs, et, pour caricaturer, on a poussé à 36, nombre qui, pris au second degré,  évoque une très grande quantité de choses.
Les étroitures du 36ème Dessous, sont un ensemble d’étroitures allant de facile à très difficile (voire infranchissable pour certains et certaines, même sans être spécialement corpulent(e)s ), qu’il s’agit d’emprunter avec succès.

36 petits passages de quelques mètres parfois moins, SOUS des rochers ensablés, pour la grande majorité, parfois entre des rochers ou à travers eux lorsque la nature y a façonné une ouverture.
6 fois dessous ou dedans, donc…
Au final, une certaine fatigue et la presque impossibilité d’avoir tout franchi, peut traduire une situation « désespérée »…à prendre avec humour évidemment.
Si les enfants ou personnes adultes à la fois très souples et minces sont censés réussir le parcours sans déclarer « forfait », les autres ne le peuvent pas, même avec la meilleure volonté, pour des raisons dimensionnelles…une vis de 5 mm ne rentrant pas dans un écrou de 4  !!!

En ce mois de février, c’est donc une petite troupe dont huit sportifs et sportives enthousiastes, qui s’est lancée dans la forêt pour 4,5 km de marche tranquille permettant d’accéder au site naturel recélant ce parcours.
Il faut, chaque année au moins, et peu avant son usage, y faire un petit tour pour le nettoyer d’éventuels déchets illégalement et bêtement jetés là, pour éliminer les ensablements dus au ruissellement pluvial et à la multiplicité des passages qui ramènent de la matière…
C’est que la plupart de ces espaces impliquent le rampement ou une quadripodie serrée, qui labourent le sable fin des lieux, dit « de Fontainebleau » même si on n’y est pas ! Au final, les espaces se ré-ensablent !

 

 

Les rochers étant de grès, sont fort rugueux et abrasifs, et ne facilitent pas la progression, surtout si on est vêtu(e) de coton ou de textile « polaire » ou « laineux »…mais ne surtout pas essayer partiellement nu(e) (et encore moins entièrement !) car la peau n’y résisterait pas longtemps.
Ces « épreuves » successives demandent un peu de courage pour la décision comme pour l’effort, une réflexion quant à la façon de se lancer dans l’étroiture, une bonne spatialisation de son corps, une certaine maîtrise de soi, beaucoup d’attention pour ne pas se cogner coudes, genoux et bien sûr la tête…le port du casque n’étant pas possible dans plusieurs cas, ou bien créant bien des difficultés supplémentaires voire éliminatoires.

 

Pour la moyenne, en équipe de quatre, il faut compter 2 à 3 heures de parcours complet.

Bien entendu, rien n’interdit de faire le parcours en sens inverse, passant alors à 72 obstacles, sachant que plusieurs passages seront plus difficiles en prenant ce parcours à rebours, et que la fatigue commencera à jouer…
L’équipe reste soudée ou presque, ce qui génère des temps d’attente avant ou après l’obstacle, bien utiles pour apprécier la difficulté avant ou se reposer après ! Bien évidemment, une solide entraide s’installe, soit pour conseiller, soit pour aider physiquement, ce qui n’est pas rare…
Ces étroitures portent des noms inspirant les « athlètes »…

LES  ETROITURES  du trente-sixième dessous… (une lettre majuscule en sus indique une forte difficulté)

  • 1 L’INITIALE
  • 2 LA FOURCHETTE A ESCARGOT
  • 3 LA FOURCHETTE A DESSERT
  • 4 LA GLISSIÈRE
  • 5 LE CHAS
  • 6 LE CORRIDOR
  • 7 LE BLAIREAU
  • 8 LA CHEMINÉE
  • 9 LE TUNNEL
  • 10 LE CANYON
  • 11 LE CYCLOPE +  A
  • 12 LE COULOIR
  • 13 LA PERCÉE
  • 14 L’ÉMERGENCE
  • 15 L’EXCAVATION
  • 16 LE JUMEAU
  • 17 LA JUMELLE
  • 18 LE PASSAGE
  • 19 L’ÉQUERRE +  B
  • 20 LA SECRÈTE
  • 21 L’ANTRE + C
  • 22 LA BASSE-FOSSE
  • 23 LE CUL-DE-BASSE-FOSSE + D
  • 24 LA DORMANTE
  • 25 LA RACINE
  • 26 L’OREILLE +   E
  • 27  L’OUBLIETTE
  • 28 LE CAVEAU
  • 29 LE TERRIER DU RENARD
  • 30 LE TERRIER DU LAPIN
  • 31 LA CRYPTE
  • 32 LA SUBREPTICE    +   F
  • 33 LA TOMBE
  • 34 LA FAUFILADE
  • 35 LA CHATIÈRE
  • 36 LE BOYAU

Mais passons plutôt aux avis des participants de cette version 2023 qui vit apparaître des balises, au lieu d’une longue ficelle conductrice des autres années « 2000 »…

L’après-midi passée dans les bois à Ermenonville a été l’occasion de prendre un bon bol d’air en ce weekend grisonnant et de retrouver son âme d’enfance 🙂 !
La première étape a consisté en une marche de 4 km pour se rendre sur le lieu du challenge du jour, concocté avec soin par Christian.
Les bois étaient couleur hivernale, plutôt ternes donc, mais ici et là de la jeune mousse d’un vert assez saisissant  venait égayer le reste du décor.
 
 
 
 
Une fois arrivés sur place, nous nous sommes répartis en 2 équipes avec pour objectif de se faufiler dans les 35 étroitures créées/repérées par des plots bleus, chacune avec son petit nom.(voir ci-dessus).
Certaines se sont révélées plus difficiles à franchir que d’autres pour les grands gabarits mais avec un peu d’entraide, tout le monde a pu faire la presque totalité des passages.
Et, petite satisfaction personnelle de mon côté, d’avoir pu tout passer, comme les enfants !
Le retour, avec la fraîcheur qui tombait, a commencé à faire surgir la fatigue, en effet les muscles ont été soumis à rude épreuve sans forcément m’en être trop rendu compte, chose confirmée le lendemain avec les courbatures au réveil…
Dans l’ensemble, encore une sortie très sympa !
 
Merci d’y être allé avant pour préparer le terrain!
Célia
 
Le 11/02/23, une troupe d’une douzaine de personnes, 3 enfants, 8 adultes, s’est rassemblée pour une sortie en forêt d’Ermenonville…Après 30 minutes de covoiturage, nous arrivons sur le parking mais il faut encore parcourir environ 5 Km pour se rendre à notre aire de jeux : il s’agit d’étroitures remises « en service » par Kiki quelques jours avant, pour éviter de perdre du temps le jour J.Afin de rendre l’activité plus ludique, Kiki à préparé des fiches individuelles à compléter lorsqu’une étroiture est franchie : comme c’est « bien organisé », il est parti un peu en avance avec Laeti pour poser des balises numérotées devant chaque obstacle.
 
 
 
Avant de commencer, un léger briefing pour déterminer les équipes et la façon de procéder : finalement, il n’y aura que 2 équipes de 4 acteurs sportifs au lieu de 3 initialement envisagé et cela se déroulera parfaitement.L’équipe 1 composé des enfants commencera à la balise 1 et l’autre équipe commencera à la balise 26 afin qu’il n’y ait pas d’attente à chaque franchissement, pour éviter un refroidissement.Mais bon, il ne fait pas très froid ( environ 10 °C ) et, à part une légère bruine, le mouvement nous évite ce refroidissement.Après 1h30 à 2h à se contorsionner, se débattre, se trémousser, se griffer, se faire des bleus, nous sommes venus à bout du parcours… Enfin presque, car à part Célia qui a tout passé, certains ont été bloqués par leurs épaules, leur hanche droite, leur souplesse raide…

Enfin… y’avait toujours un truc pour nous empêcher de passer !
Bien sûr, il faut attribuer une mention particulière aux enfants qui ont franchi tous les obstacles sans aucune difficulté, mais étaient-ce vraiment des étroitures pour eux ?En tout cas, ils se sont bien amusés, et je pense qu’il en a été de même pour les plus grands bien qu’écorchés, griffés, bleuis, salis et mouillés !Le retour a semblé un peu long pour les plus jeunes après cette dépense d’énergie mais ils ont fait le trajet de rapatriement aux voitures sans trop râler, juste en tirant la patte.
C’était une bonne journée, très bien organisée, sans compétition, juste le plaisir d’être dehors ensemble.Merci à toutes et tous et en particulier à SJV, club  grand organisateur d’évènements extérieurs dans la joie et la bonne humeur. Gigi
 
Mais notre reporter, Monsieur « Col Sain » a pu aussi saisir les impressions des plus jeunes, qui ont ensuite été retranscrites par son assistante Madame « Qui Rénove »…

– Hola ! Bonsoir Wennou…

  Dis nous tout le bien (ou le mal) que tu penses de ce que tu as fait cet après-midi .
On s’est amusés, on a fait plein d’étroitures, on est passés par des trous dans les rochers, on est rentrés, on s’est j’tés dans des trous, on s’est gigoté dans tous les sens, et voilà, c’était drôle !
Ensuite moi j’ai trouvé…
oui… t’as trouvé ?
Ensuite j’ai trouvé un p’tit coin où je pouvais dormir, c’était un p’tit coin en mousse…
   En fait c’était plein de mousses, et ça faisait un endroit tout mou, alors après j’ai mis mon manteau sur moi et ça faisait comme une couette.
– Oui… tu as fait une cabane, c’est çà ?
Oui, et après aussi on s’amusait à jeter des cailloux sur les grès, ça faisait plein d’explosions, c’était bien !
Est-ce que tu es passé partout ?
–  OUIIIIIIiiiiiii ! j’ai fait tout !
Bravo ! Parce que tout le monde n’est pas passé.
   Félicitations, mention spéciale à ceux qui ont réussi !
–  moi je suis passé partout mais avec la binette !...ajouta un intrus qui passait par là.

–  moi, Col Sain,  j’suis pas passé partout !

Bon…et toi, Didine, que nous dis-tu ?

 Allez, allez, ça enregistre, ça enregistre… alors ton interview…on t’attend !
C’était trop bien parce-qu’on pouvait aller où on voulait, et du coup, on se rampait par terre et on pouvait se rouler où on voulait !
–  t’as pas eu peur ? C’était pas trop difficile ?
Non, même si des fois on se faisait un peu mal mais… non !
Bon d’accord, donc t’es contente d’être venue ?
oui trop contente, même si on a très mal aux pieds et qu’on est fatigués
est-ce que tu trouves que la forêt est belle ?
–  oui, et y’a aucun déchet !
Bon… ah! C’est pas mal !
 
 
   Mais… je vois Pitchou par là…
Allez, dis-nous ce que t’as pensé d’aujourd’hui...
C’était trop bien parce qu’on rampait par terre, on avait le droit d’aller où on veut
– Bahhh !!!  Tu dis la même chose qu’Amandine…mais c’est bien quand même !
– Oui je sais…
–  Tu as tout entendu, c’est pour çà !
Oh ! Le pauvre Anthony qui est brimé… d’habitude il n’a pas le droit d’aller où il veut !!
Bon… et après…?
– C’est qu’ en fait j’adore les étroitures et j’adore ramper par terre, et je trouve que la forêt est un p’tit peu  jolie aussi
– Ah ? Tu aimes bien la forêt toi ?
– Oui !
Ces étroitures, c’était pas trop dur ?
– pas du tout !!!
– Bon…je  te redemande, car j’ai mal entendu: est-ce que t’aimes bien la forêt ?
–  OUIIIIIIiiiiiii !!!
Et Monsieur Col Sain, qu’en pense-t’il, en bref… ?
J’avais déjà fait les étroitures du 36ème Dessous avec la SJV…quand il n’y en avait encore que 30 !
J’ en avais de bons souvenirs, ceux d’une après-midi en forêt avec de bons moments passés ensemble. 
Après quelques km de randonnée, un peu compliqué pour Antho et ses petites jambes, mais on avait adoré. 
Rebelote, donc !
 
 
 
 
 
 
 
 
On a alors sauté sur l’occasion de rejoindre le groupe et d’ y retourner. En plus Cricri avait prévu un programme peut-être un peu trop compliqué mais qui a rajouté du piment à cette sortie. 
On a encore une fois évité les gouttes et testé notre (manque de ?) souplesse.
 
Félicitations aux « anguilles » qui ont réussi à tout passer, et merci à tous pour cette sortie.
J’ai passé de bons moments, une sortie en plein air, bien entouré c’est toujours super !
Merci à l’association SJV…
 

Plus de 200 photos prises….allez, on en met quelques-unes encore…

 
  

 
 
 
 
 

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