Malatière hivernale…Même pas froid ! 178

Malatière hivernale…Même pas froid ! 178

1 janvier 2019 Spéléologie 0

Malatière hivernale…même pas froid !

La Malatière…grotte presque idéale pour les initiations, dommage qu’elle soit si loin de nos domiciles, pour nous pauvres franciliens !
Qui plus est, sa localisation très excentrée des lieux habités, sa desserte désormais possible par petite route asphaltée, et la proximité de la Baume qui offre un bel abri très « typé » en font une destination propice à une découverte élargie de l’activité spéléologique. On peut même y ajouter une initiation au bivouac !
Le camping y est interdit, mais le bivouac strict, couché au sol sans abri artificiel, du coucher du soleil à son lever reste possible…à condition bien sûr de n’en laisser aucune trace.
Le feu y est interdit, mais, là encore, tout dépend des circonstances et des techniques employées, et, là encore, on n’en laisse pas de traces ostensibles derrière soi…Il faut être raisonnable !
Gigi et Koko font un peu leurs premiers pas dans ce type d’approche d’activité de pleine nature, quelque peu rustique voire spartiate, mais qu’un peu de technique ajoutée à un matériel adéquat et une dose de confiance partagée rendent finalement tout à fait acceptable…
Laissons ici l’intrépide et humoriste Gigi nous parler de l’expérience vécue avant et pendant la spéléologie…dans cette grotte de la Malatière…

1 / – L’arrivée sur site et prises de positions.

Ainsi donc, le 27/12/18, nous sommes partis Kiki, Coco et moi vers notre première étape. Il s’agissait de Bournois et plus précisément de la grotte de la Malatière dont vous pouvez trouver facilement des descriptifs détaillés sur Internet.

Bivouac…

Joli plafond de chambre !

Après environ 4 heures de route passant par Troyes, Chaumont et Langres, nous atteignons notre destination…Mais, pour celles et ceux qui connaissent cette ancienne série télévisée, notre arrivée ressemblait plus à «  David Vincent et les envahisseurs » car nous sommes arrivés de nuit ( Bien qu’il ne fût que 17h30 ) accompagnés d’un brouillard épais, dans une forêt humide qui semblait hostile !

Après quelques paroles rassurantes de notre guide en chef, sur les fausses croyances concernant les loups, les chauves-souris sanguinaires (Je ne parle pas d’un minuscule rhinolophe mais d’une bête ailée pouvant soulever une vache : si, si, ça existe mais on en voit peu car elles sont très malines voire sournoises… ) et autres monstres velus, nous sortîmes de la voiture pour apporter tout le matériel et nos provisions en notre première demeure.
Celle-ci s’est avérée pas trop mouillée, pas trop froide pour la saison car, je vous le rappelle, nous sommes fin décembre et la température extérieure est à peine négative.

Un petit feu qui réchauffe !

Après plusieurs trajets, réalisés à la frontale et munis de machettes et de haches, car malgré les paroles de Kiki, je soupçonne quand même la forêt environnante de nous surveiller, la voiture est vidée‌.
Vers 19h00, une voiture que nous n’attendions pas, vient sur ce parking perdu au milieu de nulle part : un chasseur, un maraudeur, une personne égarée ?
Non, je déconne, il s’agit de la quatrième aventurière que nous attendions et qui se fait appeler Nanou.
Nous ne la connaissons que par mail et la lueur de la frontale, il est difficile de distinguer son visage mais il à l’air sympathique ainsi que sa voix: Nous aurons une meilleure idée le lendemain matin.

Sourire aux flammes…

Gros dodo en vue…

Après avoir descendu les affaires et installé nos différents couchages pour la nuit, nous sortons de notre grotte pour nous installer autour du futur feu . (Je rappelle : Coco et Moi sommes des apprentis-novices-débutants aventuriers et un peu de confort n’est pas de refus !).
Nous pouvons maintenant mieux faire connaissance autour d’une flambée bien venue et de nos repas respectifs.
Après avoir discuté, éteint le feu et sécurisé la zone en plaçant des détecteurs de présence, des barbelés, des snippers et un maître-chien avec son féroce molosse qui répond au nom de youki, nous pouvons aller nous coucher.

Le lendemain, la forêt alentour me paraît moins menaçante, nimbée d’une brume délicate et le sol est jonché de feuilles aux couleurs automnales nous invitant au petit-déjeuner.
A la lumière du jour, Nanou est quand même beaucoup plus sympathique qu’avec le semblant d’éclairage de la veille au soir mais comme je ne la connaissais pas et malgré toutes les mesures de sécurité prises à l’extérieur, j’ai préféré dormir avec ma machette, ma bombe lacrymo et mon tazzer car on ne sait jamais… 

2 / La Malatière, enfin !

Une fois équipés avec le matériel adéquat : Combinaisons, cuissards, longes, casques et frontales, nous pouvons progresser vers le puits qui nous permettra d’atteindre le début de la grotte en elle-même.
Oups ! Retour à la voiture car Kiki, la taupe en chef, a oublié son seul matériel indispensable : Son appareil photo ou plutôt, la protection de celui-ci…

Tiercé gagnant !

Pour ceux qui le connaissent, vous savez bien qu’un Kiki sans appareil photo, c’est comme une grotte sans boue, une via ferrata sur du plat, une randonnée sans zoiseaux : Pas d’intérêt, pas de piquant, pas de vie quoi !
Ceci dit, on peut enfin commencer la progression grottesque.
La descente du puits d’une dizaine de mètres se passe sans encombre et une fois Kiki à notre niveau, il attache la corde nécessaire à notre retour à un barreau existant au cas où un petit malin aurait voulu « l’emprunter »…

Nous atteignons le début de la cavité et en profitons pour nous délester des appareils qui ne sous seront pas utiles : descendeur et poignée de montée.
Nous sommes maintenant plus légers pour progresser dans ces souterrains.

Faut y aller !!!

Grand Rhinolophe

Les premières sensations sont, pour ma part, agréables, bien que nous soyons dans un milieu inhabituel : la salle qui s’ouvre devant nous est grande et l’éclairage des frontales crée une ambiance feutrée.
Nous parcourons plusieurs salles dont je me rappelle seulement certains noms : La Cathédrale, la Salle de bain de Diane, la Salle du Pilier, le Métro …?

Et chaque pas nous fait découvrir une nouvelle perspective, un nouvel angle, une stalactite, une autre, un gour,… que d’émerveillement dans ce monde souterrain !
Quelques parties plus techniques nous obligent à utiliser nos longes et Nanou sert d’aide de camp à Kiki pour sécuriser notre progression, et d’autres boyaux nous contraignent à effectuer du « ramping ».
En permanence, nous nous assurons mutuellement que nous sommes toujours en possession de nos 2 sacs à bidons étanches contenant notre nourriture et surtout, les clefs des voitures !

Colonne stalagmitique

Gigi réfléchit…

Arrivés presque à la fin de notre périple, nous faisons une pause déjeuner : Erreur de débutant : les œufs durs n’ont pas été écalés et la maltraitance infligée au sac de transport qui contiennent les bidons étanches les a en partie épluchés.

Cela aurait pu être pas mal, mais ils sont un peu écrasés et la poche de liquide les enveloppant s’est percée et s’est répandue dans le bidon étanche : C’est en fait l’histoire du cheval de Troye !
Ca change pas le goût bien qu’ils ne soient pas très présentables… !!!

Après cette pause, nous poursuivons notre visite et décidons de nous alléger en ne prenant qu’un sac.
Arrivés au terme de notre ballade, Koko et moi pensions que c’était la fin de la Malatière, et que nous allions nous mettre sur le retour mais c’était sans compter sans le machiavélique Kiki et sa non moins perfide et dévouée assistante, j’ai nommé : la Nanou des cavernes !

Paysage calcitique

Le Lac des Gours

Ces 2 êtres (Au cerveau dérangé ? ) ont décidé, sachant qu’il existait une salle secrète derrière un siphon, de vider ce dernier qui était rempli de plusieurs centaines de litres d’eau voire plusieurs milliers avec des seaux laissés par d’autres spéléologues du même acabit. 
Entre nous, je pense que les spéléologues n’ont pas le même cerveau, ou ont eu un problème à la naissance ou encore, pensent régler des problèmes intestinaux (Dus à la mère ?) en parcourant des boyaux souterrains. ???

Joli lustre !

Décor « sucre glace » !

En tout cas, c’est sûr, ils sont trop bizarres !
La preuve, pour revenir à notre cas, les précédents spéléologues ont quand même amené sous terre une dizaine de seaux (C’était pas forcément facile vu certains boyaux ) mais en plus, certains étaient troués.
Nous avons quand même participé à la chaîne pour essayer de vider ce siphon mais devant cette tâche à la Sisyphe, Kiki et son adjointe, non sans notre assentiment, ont abandonné, la mort dans l’âme.
Si Koko et moi n’avions pas été là, peut-être auraient-ils insisté mais je pense qu’il y avait quand même trop d’eau …  

Après cet épisode, nous avons entamé le retour.
Ce n’était pas vraiment un retour, car faire le chemin dans l’autre sens, nous a offert une nouvelle approche, de nouveaux éclairages et donc, nous avions l’impression d’être dans une autre grotte, peut-être encore plus belle qu’à l’aller…La Malatière bis !

Duo vainqueur !

Coulées et piliers

L’ambiance étant toujours bonne, Nanou a même été mise au défi d’escalader une pente très glissante afin que Kiki le paparazzi puisse la prendre en photo derrière une pile de stalactites.
Après plusieurs tentatives et l’aide de cailloux, avec un soupçon de ténacité, elle y est parvenue.
Avec Koko, nous avons été moins téméraires et avons posé style « Hamilton » vue la condensation émise par Kiki…
Aux 3/4 du chemin, nous avons rencontré une vingtaine d’amis souterrains car jusqu’à présent, nous étions seuls.

La sortie s’est effectuée sans problème, la corde étant toujours là !
Ainsi s’achève cette première journée passée sous terre dans la Malatière.

Gigi

Gigi en action…

Merci Nanou !

Remerciements aux acteurs principaux : Kiki pour son dévouement, ses explications et ses compétences, à Nanou pour son assistance et à l’ensemble des participants pour la bonne humeur dégagée !

Remerciements aux figurant permanents que sont les stalactites, les stalagmites, les gours et autres draperies.
Remerciements également aux habitants que sont les petits et grands rhinolophes, les murins à moustaches et pardon d’avance aux autres races de chauve-souris que j’aurais oubliées (Genre Pipistrelle jaune à pois bleu )

Œuvres d’art éphémère

 

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