Marnourcq Meaux-Trilport 670

Marnourcq Meaux-Trilport 670

28 juin 2023 Canoë 0

Marnourcq Meaux-Trilport           670

 

En termes de randonnée nautique, le club SJV est confronté à sa situation dans le Bassin Parisien…peu de rivières passionnantes sans s’éloigner de 100 ou 200 kilomètres au moins, et cours dont les eaux sont plus ou moins (dés)agréables. Par ailleurs la mise en œuvre des embarcations réclame beaucoup de temps et de manipulations, et bien sûr des navettes !
C’est pourquoi de petits dérivatifs peuvent venir compenser un peu, par exemple en cherchant un bouclage, ce qui élimine les navettes.

Forcément, cela implique d’avoir une partie du circuit à contre-courant, et pour cela, n’avoir que des cours d’eau à faible vitesse devient un avantage…

Sortir du système « aller et retour » sur la même rivière est un petit défi que SJV a relevé grâce à l’existence d’un cours d’eau artificiel proche de son siège associatif : le Canal de l’Ourcq.

 

Ce dernier côtoie la Marne durant une bonne partie de son tracé, et cette dernière louvoie beaucoup, dessinant de vastes méandres qui les rapprochent à moins de cent mètres l’une de l’autre.
Il n’en fallait pas plus pour faire germer l’idée que l’on pourrait peut-être remonter ce brave canal et redescendre cette brave rivière, en opérant deux jonctions, une en amont l’autre en aval, à pied.

 

Plusieurs « Marnourcq » sont possibles, celui présenté ici est un des plus « urbains » et un peu original quant aux transferts pédestres.

Le départ s’établit confortablement à la rampe de mise à l’eau officielle sur le Canal de l’Ourcq à Meaux, au croisement de la route de Villenoy et de la rue de Venise.
En revanche, se garer ensuite est moins garanti, une zone bleue posant problème (4 heures maximum), ce qui suppose de chercher un peu ailleurs !
On pagaye alors à contre-courant (très faible le plus souvent) durant 6700 m pour atteindre une écluse.

 

Ce tronçon fait passer sous une douzaine de ponts et passerelles, et les trois-quarts se déroulent en milieu forestier.
Les berges sont très majoritairement végétalisées et arborées.  La berge en rive droite est escarpée, celle en rive gauche ravineuse, le Canal ayant été creusé à flanc de pente raide.

 

 

De nombreux passages donnent à voir des falaises calcaires (dont la Montagne Blanche). Cette disposition rend le parcours en courbe agréable, le plus souvent coupé du vent et presque toujours ombragé.
Un des ponts (Pont de Crégy) présente des poutrelles de béton armée porteuses de nombreuses stalactites de type « fistuleuses » certaines dépassant 20 centimètres.

 

 

Un autre est orné de quelques graffs dont trois ou quatre témoignent d’un talent et d’une technique avérés.
Le franchissement de l’écluse implique un portage ou un roulage.
Si on applique strictement les règles de navigation, cela représente environ 400 m ( 150 m avant et 150 m après l’écluse + 100 m d’écluse elle-même)

 

 

Cependant, une poutre d’accostage en contrebas des Bacs-aciers qui facilite le débarquement n’est qu’à 50 m de l’aval, et une berge basse herbeuse se trouve à environ 50 m en amont, ce qui réduit l’affaire à 200 m environ…très appréciable si on doit porter !

 

 

 

L’écluse passée, on continue dans un environnement qui reste très paysager sur 2800 m passant sous quatre nouveaux ponts et passerelles et en atteignant un cinquième ouvrage juste avant lequel s’arrête la navigation sur le canal, soit après environ 9500 m
350 mètres avant ce pont (De la Ferme Beauval) on peut voir une vanne de déversoir en rive gauche.
Ce déversoir a un fonctionnement manuel, il est associé à un avaloir de trop-plein, comme plusieurs autres.
Le chenal d’écoulement qui lui correspond est en pente régulière vers la Marne qui en est distante de 550 m, et à peu près 11 mètres plus bas, soit une pente de 2%.

 

 

Ce passage est d’abord maçonné, puis court sur une strate rocheuse calcaire, par endroit très encombré de végétation.
Son utilisation comme voie de transfert serait problématique, difficile, et surtout sans intérêt car un transfert facile et rapide est réalisable du Pont de la Ferme de Beauval.
On va en effet prendre la rue Pierre Brasseur vers le sud-est, en pente douce, sur 200 m. On est alors face aux entrées de l’entreprise BASF.
Si la route publique tourne à gauche, on trouve tout droit un bon chemin qui longe la clôture de BASF, et se dirige droit vers la Marne, que l’on atteint en 180 m, facilement. Roulage sans difficulté.
Il est alors commode de profiter d’une berge à faible pente pour ré-embarquer.
La Marne est ici bien large de 80 à 90 mètres, ce qui change du tout au tout !
On la remonte 1500 mètres pour atteindre le Pont de Trilport sous la D 603.

 

 

Au passage on observera un ancien toboggan ludique en béton armé, vestige d’un grand parc balnéaire de 1930/1936.
La commune fut en effet une destination touristique très prisée au moment du Front populaire avec l’apparition des congés payés.
Sa plage était dit-on réputée…
Juste avant le pont sur la Marne se tenait donc un immense établissement balnéaire avec jeux, piscine et son grand toboggan.
Cette plage restera ouverte deux ans après celle de Meaux (de l’époque), fermée pour cause de pollution. (on notera qu’en 2022, la plage moderne de Meaux est aussi fermée pour cause d’insalubrité !!! )

 

 

 

Il y a aussi une île juste en aval du pont, que l’on va contourner. Elle ne mesure qu’une centaine de mètres sur douze, environ, pour 8 ares (800 m²) et ne porte pas de bâtiment.
C’est alors la descente de la Marne sur 8000 mètres, jusqu’au barrage actuel (ancien donc  !).

 

 

Ce parcours se déroule dans un vaste espace liquide, avec peu à très peu de courant, sauf en cas de grosses pluies, presque un lac !
Il peut être préférable de longer une des rives, ce qui est généralement moins ennuyeux !
De nombreux oiseaux y sont rencontrés, dont les habituels Hérons, Cormorans, Bernaches, Poules d’eau, Canards divers, Cygnes, Pies, Pigeons, Corneilles, …

Il existe en rive droite un « parc solaire », dissimulé par la végétation et une clôture, juste après le débouché du Déversoir de Beauval (petite passerelle métallique verte) et l’exutoire du Canal 01 de Meaux, entre l’entreprise BASF et le Parc du Pâtis, avec ses nombreux étangs. (Visitable, donc !)

 

 

Sinon, très peu de constructions avant d’arriver sur Meaux, où on trouve d’abord le Parc du Pâtis, avec sa baignade (interdite actuellement), son Cercle Nautique, son centre de location de petits bateaux électriques « Marin d’eau douce » ( 40 €/heures environ de 1 à 4 heures), et sa nouvelle attraction de mini-croisière fluviale…en 2023 !

 

 

Deux types de croisières sont proposées : une croisière promenade de 2 heures, ou une croisière déjeuner de 3 heures. 
Mais pour des canoéïstes ou kayakistes, l’intérêt est très limité !!!

 

 

 

Les derniers 1300 m de ce tronçon final amènent à passer sous quatre grands ponts et à passer devant l’écluse permettant aux gros bateaux d’accéder au Canal de Chalifert, ainsi que le Canal Cornillon qui coupe la grande boucle de Meaux et permettait aux bateaux de passer de La Marne à La Marne , du fait du grand barrage sur Villenoy.

 

 

Ces quatre ponts (dans l’ordre de passage et sur 1300 m): Pont Foch, Pont Neuf, Pont du Marché, Pont Jean Bureau, sont suivis d’une passerelle récente, et, peu après, du barrage infranchissable.
La libre faculté de naviguer au-delà du pont classique aux petites arches, dit Pont du Marché, très esthétique, n’est pas une évidence, du fait d’une signalisation pas très claire…

 

Un premier panneau de type A1 avec panonceau « à 100 m », sur le Pont Neuf, peut donner à penser que la navigation s’arrête pour tous à la limite du mini-port fluvial de la rive gauche. Ce pont ayant trois arches, il est difficile de savoir si l’interdiction porte sur la seule passe centrale ou sur les trois.

 

 

D’autant plus que le Pont du Marché ne porte aucune signalisation, un panneau A1 étant accroché complètement en rive droite, sous un large plafond de béton, à peine visible et pouvant signifier une passe interdite à droite seulement. (?)
Par ailleurs, le dernier pont ne porte , lui non plus, aucun panneau.

 

 

Enfin, l’arrêté inter-préfectoral réglementant la navigation marnaise ne mentionne aucune restriction, hormis celle, générale, de rester à plus 150 m du barrage…
C’est donc sur cette dernière base que l’on peut aller un petit peu plus loin, pour trouver, 50 m après la passerelle et en rive droite, un petit escalier maçonné fermé d’une petite porte métallique (éventuellement verrouillée).
Qu’elle soit verrouillée ou non ne change rien à la suite car il faudra passer le bateau par-dessus une longue grille basse.
Facile avec un kayak de 30 à 40 kg, mais beaucoup moins avec un canoë de 60 à 70 kg, même à deux !
Mais, c’est le seul moment « difficile ».

 

La suite se révèle plus amusante, car un portage ou roulage est au programme…
Le portage serait très fatigant. Le roulage sera préférable.
Il y a alors deux solutions :
Garder le bateau à cet endroit, et aller chercher le véhicule ( 400 à XXX m selon son parcage et un grand détour passant par la gare pour s’enfiler dans la rue des Trinitaires). Portage ou roulage très court dans ce cas.
Transférer le bateau en se rendant à la passerelle de la Rue de Venise…cette passerelle effectuant plusieurs virages pour s’élever…et là, les bateaux de 4,5 m passent « ric-et-rac » ! Déplacement de 400 m environ.

 

Disons-le, les riverains et autres usagers de cette passerelle ne voient pratiquement jamais des bateaux passer par-dessus les voies SNCF !!!
On se retrouve alors tout près de la rampe de Mise-à-l’eau du départ.

Cette petite promenade, effectuée sans forcer mais sans distractions (photographies notamment), ne réclame que 4 heures à 4 heures et demie de la Rampe à la Rampe. Si on ajoute quelques petites pauses et l’aller-retour au siège de SJV, il faut compter plutôt 5 heures et demie à 6 heures.
A noter que cet itinéraire est intégralement doublé d’un cheminement pédestre, dont les trois quarts sont à portée de vue du cheminement nautique
Ce qui peut permettre une organisation 50/50 marche/bateau…(environ 10 km/10 km)
Agréable combinaison que ce Marnourcq !

 

 

Les ponts successifs de Meaux et communes voisines , bons repères distanciels sur le Canal ! ( A compter de la rampe de mise à l’eau)
– PK 0,07 Pont de la Chaussée de Paris (D603)
– PK 0,70 Pont Henri Barbusse
– PK 1,10  Pont de Blamont
– PK 2,25 Pont de Crégy (Stalactites sur poutrelles)
– PK 5,00 Pont de la Déviation (qui semble n’avoir jamais servi !)  Dit « Pont fantôme », des années 80, jamais relié au réseau routier.
– PK 5,40 Pont de la Justice sous la D 406, avec passerelles
– PK 5,67 Pont ferroviaire de la Grosse Pierre
– PK 6,45 Pont de la Victoire (ou Pont Saint-Lazare) sous la D 603 avec passerelles
– PK 6,70 Ecluse Saint-Lazare
– PK 6,91 Pont de la Voie Triomphale
– PK 7,20 Pont de Beauval (ou pont de Fublaines…mais qui ne permet pas d’y aller !)
– PK 7,45 Passerelle de Beauval
– PK 8,45 Pont du Gué
– PK 9,25 Canal 01 de Meaux (conduit passant en dessous) et Déversoir « Beauval »
– PK 9,60 Pont de la Ferme de Beauval…
NB : 900 mètres plus loin, on trouve le grand pont de la D603 (route de la Victoire) en cas de nécessité d’interrompre la boucle prévue, permettant une récupération par un véhicule. 100 m avant ce pont, une bretelle de chemin de halage permet en effet de remonter facilement au niveau de la route.

 

Sinon, un peu de règlementation… (RPP)
Article 38 :(Arrêté inter-préfectoral (AIP) portant règlement particulier de police (RPP) de la navigation intérieure sur l’itinéraire Marne, de 2019)
En toutes circonstances, les activités de plaisance sont interdites à l’approche des ouvrages de retenue en dehors du chenal, soit 150 m à l’amont et à l’aval, dans les dérivations et dans les darses des ports de commerce sauf dans les zones autorisées et matérialisées par des panneaux de signalisation.

Article 39. Sports nautiques.
(Articles R. 4241-60 et A. 4241-60 du code des transports)
Les pratiquants d’un sport nautique ne doivent pas apporter d’entrave à la navigation de commerce.
Ils doivent, avant de commencer leurs activités, s’informer des éventuels événements en cours
signalés par avis à la batellerie et s’assurer que les conditions de sécurité soient suffisantes.
Les bateaux non motorisés peuvent traverser une zone désignée à l’article V du schéma directeur
placé en annexe 1 du présent règlement sous réserve de longer la rive et de ne traverser
éventuellement le chenal principal qu’après avoir pris toutes les mesures de sécurité imposées par
les circonstances locales.

Article IV de l’Annexe – Zones autorisées aux sports nautiques mus à la force humaine
Sous réserve des prescriptions de l’article 39 et de l’article I (de l’Annexe) , la pratique des sports nautiques mus à
la force humaine est autorisée sur toute la rivière Marne sauf dans les zones définies aux articles II
et V.(De l’Annexe)  (L’article V ne concerne pas le Canoë-kayak)

Article I (Annexe) – Règles particulières
Dans toutes les zones définies à l’article V, la navigation rapide ou la pratique du ski nautique est
interdite du 15 avril au 15 juin (période de frai). (Ne concerne pas le Canoë-Kayak)
La pratique des sports nautiques n’est autorisée que de jour, par temps clair.

Article II (Annexe)– Zones interdites à tous les sports nautiques
En toutes circonstances, même lors des périodes de crue où les barrages peuvent être donnés à la
navigation, les sports nautiques sont interdits à l’approche des ouvrages de retenue en dehors du
chenal, soit 150 m à l’amont et à l’aval, dans les dérivations, dans les darses des ports de commerce
sauf dans les zones autorisées et matérialisées par des panneaux de signalisation. Ils sont également
interdits :
• Sur le canal de Chalifert ;
• Sur le canal de Chelles ;
• Sur le bras rive droite de l’île de Jaignes entre le PK 106,800 et le PK 107,500 ;
• Sur le bras rive droite de l’île de Mary-sur-Marne entre le PK 110,000 et le PK 110,700 ;
• Sur le bras rive droite de l’île Françon entre le PK 123,750 et le PK 125,000.

Mais…
Il est interdit de naviguer à tout bateau, à l’exception des menues embarcations non motorisées dans
les sections suivantes de la Marne :
• Dans le bras rive droite des Îles de Jaignes, de Tancrou et de Mary-sur-Marne entre les
PK 106,800 et 110,700 ;
• Dans le bras rive droite de l’Île Françon entre les PK 123,750 et 125,000 ;
• Dans le bief de Joinville, les accès au bras entre l’Île du Moulin et l’Île des Loups
(PK 169,850) et au bras de Polangis (PK 172,300 et PK 173,275).

 

Bon…loin de ces fatras administratifs, on souhaite une belle balade nautique à toutes nos lectrices et tous nos lecteurs !!!

 

 

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