Montguichet : Le Puits des Rails 609

Montguichet : Le Puits des Rails 609

30 décembre 2022 carrières diverses Carrières Gagny 0

 

Montguichet : le Puits des Rails      609

Ce puits des Carrières de l’Est gabinien est le second de notre petit inventaire.
La zone de Montguichet compte encore 8 puits ouverts aux deux extrémités
Il est probable qu’ils soient détruits à court terme, soit pour des raisons sécuritaires, soit par effondrement., ou encore par malveillance voire par simple amusement.
Nous avons donc souhaité en établir une mémoire descriptive, modeste témoignage pour ces structures creusées et maçonnées à main d’homme, qui ont aéré, irrigué et/ou desservi les carrières de seconde masse, tant pour les carriers que pour les champignonnistes.
Avant qu’ils disparaissent peu à peu, ces petits descriptifs pourront aussi servir à des visiteuses et visiteurs cordistes qui aimeraient les descendre, les remonter, les observer de l’intérieur.
Mais…attention : tous sont DANGEREUX, certains TRES DANGEREUX, tous étant générateurs de chutes de pierres et/ou d’éléments métalliques ou encore d’éboulements.
Tous sont en milieu péri-urbain très proche, fréquenté par de nombreuses personnes, dont beaucoup d’adolescent(e)s, et une certaine prudence s’impose, le risque de malveillance sur le matériel, de vol, ou de projection d’objets divers dans un puits visité, n’étant pas nul.

Tous débouchent dans des carrières abandonnées depuis des décennies, sans aucun entretien ni aucune surveillance, plus ou moins dégradées et déstabilisées, c’est à dire elles aussi dangereuses !
Diverses précautions s’imposent donc, même si la probabilité de survenance d’un incident ou accident reste très faible.
Enfin, les huit présentations (dont la présente est la seconde) de ces puits ne sont pas une incitation ou invitation à aller dans ces puits ni à s’en approcher de trop près. Elles sont indicatives, informatives, et SJV ne saurait être tenu pour responsable en cas d’accident qui surviendrait dans ces cavités verticales détériorées.
Toute tentative de visite physique est et reste sous la seule responsabilité des cordistes qui s’y lanceront, réputé(e)s suffisamment compétent(e)s (voire expert(e)s) et en bonne condition physique pour s’y engager.

Aux fins d’honorer le passé et les promoteurs historiques de ces carrières, un bref retour en arrière…
Il existe des éléments attestant de l’exploitation primitive dès l’époque Gallo-romaine c’est à dire dès le premier siècle après Jésus-Christ…
Jusqu’au XVIII ème siècle, cette activité de carrier est restée limitée, et n’était qu’à ciel ouvert.
Dès le début du XIX ème, les choses ont changé, et se sont fortement amplifiées avec l’ouverture de la gare de Gagny
Puis lorsque la Ville de Paris a décrété la fin des carrières à ciel ouvert sur son territoire, la banlieue Est a pris la relève et ce fut l’essor des exploitations un peu partout.
Monguichet passa alors par une suite de propriétaires :
1794/1808 Jacques Saint-pierre (d’où l’appellation « carrières Saint-Pierre »)
A cette époque existaient déjà deux grand fours à plâtre et un petit canal qui allait jusqu’à Gournay (La Marne)
1808/1829 Baron D. Roger qui fit construire un château.
1829/1882 Baron E. Roger (fils du précédent)
1882/1895 Général Humman avec création d’une ligne ferrée vers la plâtrière
1895/ 1921  Société des Plâtrières du Bassin Parisien (SPBP)
1921/1939….1950 Poliet et Chausson avec activité perturbée et irrégulière de 39 à 46.
Les carrières de première masse sont donc livrées à elles-mêmes depuis 70 ans…elles deviennent très dangereuses, la quasi-totalité des soutènements en bois et plusieurs de ceux en fer ont disparu ou sont « pourris »

Parallèlement et au-delà de 1950, il y a eu des Champignonnistes, notamment la famille Zinetti
Production dés 1880 et fort développement jusqu’en 1960/70 puis un lent déclin et fermeture définitive en 1992
Les carrières de seconde masse ne sont donc plus entretenues depuis 30 ans, ni techniquement surveillées, d’où leur dégradation et leur dangerosité.

 

LE PUITS DES RAILS
Coordonnées :  48.88077  X   2.55840  X  65 mètres

Accès : du terminus de la rue Jean Bouin, s’engager sur le grand Chemin Vert en passant le bardage censé empêcher d’entrer (…) et le suivre sur 360 m pour tourner à droite, face au puits qui n’est qu’à une dizaine de mètres, très dégagé.

Cet accès est régulièrement obstrué par des bardages vissés (ce qui, évidemment, se dévisse facilement…) plus ou moins durables et, si nécessaire, il est facile de contourner (rue du 18 juin  puis rue des Sablons puis à gauche dans la rue du Vieux Chemin de Meaux)  par une ouverture laissée volontairement, et sise face à l’extrémité Nord du Collège Théodore Monod.

 

 

 

Description de l’extérieur
Un édicule carré d 1,4 x 1,4 m et haut d’environ 1 à 1,4 m selon les faces, partiellement dégradé et qui était encore à peu près normalement implanté en 2019 est désormais fortement chaviré vers la gauche en le regardant du Chemin Vert.

Ce déchaussement a créé des ouvertures en chausse-trappe sur au moins deux faces, et il faut être très prudent à l’approche.

 

 

Ces ouvertures ne sont pas seulement dangereuses du dessus, mais aussi pour le dessous si quelqu’un marche sur leurs bords, ou laisse tomber un objet, le tout filant directement dans le puits.
Le cube est fait de parpaings scellés, nus, en partie sous du lierre.

 

Équipements possibles…
Mais à la base, il semble prudent d’installer un double amarrage sur le seul arbre pas trop éloigné, vers l’Ouest à 2 ou  4 m.

Le plus rustique peut être de faire passer la corde à même le parapet moyennant une épaisse protection sur l’arête .
On peut s’équiper à l’extérieur, franchir le parapet et se stabiliser à l’intérieur grâce à un rebord de quelques centimètres, puis positionner la corde sur la protection. On se retrouvera alors contre paroi…pas très conseillé car fragilisée.

 

 

Pour centrer on pourrait ceinturer la demi-partie supérieure avec de fortes sangles, et créer un point de suspension au beau milieu du puits, avec les mêmes facilités d’installation. Il n’y a alors plus aucun frottement de corde. Mais des frottements de sangle !
Même facilité pour s’installer sur la corde. Moins facile pour s’en dégager à la remontée.

Mieux encore pourrait être d’avoir apporté une forte barre d’acier de 1,6 m au minimum, à fixer contre les parpaings décalés du parapet Nord avec une corde.
On peut alors réaliser un beau point d’ancrage. Même facilité pour s’installer sur la corde et s’en désinstaller.

A défaut de barre apportée, on peut aussi dénicher un petit tronc d’arbre encore solide (coupes fréquentes à proximité) ou plusieurs associés, l’idéal étant alors d’avoir apporté une petite scie (plus facile et moins lourd qu’une forte barre !) tronc ou branches à installer comme la barre précédente.

Description de l’intérieur ( le niveau « zéro » est considéré au bord des parapets)

Ce puits de section discoïdale a un diamètre moyen de 1,10 /1,20 m, un peu irrégulier
Les premiers mètres sont fragilisés, terreux, instables.
Viennent ensuite des parois en blocs de gypse montés au plâtre, puis plutôt en morceaux de calcaire ou de meulière avant le creusement en pleine roche, sorte de conglomérat, le tout assez fiable, sauf coups de bottes dedans !
Au ciel de carrière, on note un décollement, puis un montage de gros et petits rails.

 

 

 

On met le pied sur un cône d’éboulis important, à – 13 m, mur de carrière à – 14 m au moins.
A proximité, une cloche de descente de ciel montre de belles cristallisation de gypse fer-de-lance dans des marnes grisâtres.
A l’opposé, des venues de marnes ont été stabilisées avec des éléments de rails Decauville…ce qui amènera l’appellation de ce puits ces rails s’ajoutant à ceux du débouché intérieur du puits.
On y trouve une petite faune accidentellement présente, dont araignées et escargots turcs.

En cas de problème pour ressortir par le puits, on retrouve un accès « horizontal » en remontant un balisage chiffré en grands caractères roses sur les piliers…il suffit de remonter vers le « 1 » !!!
Un circuit est possible avec le Puits de l’Hexagone Ferré, distant de 60 mètres à vol d’oiseau, environ.  Balises 26 ou 27.

Equipement, variable donc, et pas exhaustif

Corde 25 m + 2 sangles d’arbre, 2 mousquetons, 1 forte protection
Corde 25 m + 2 sangles d’arbre, 4 m de sangles de parapet, 4 mousquetons
Corde 25 m + 2 sangles d’arbre, 3 mousquetons, 1 barre forte 1,6 m (ou tronc solide) une corde d’attache 4 m minimum

Quelques photos :

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