Montguichet : Le Puits de l’Hexagone ferré 610

Montguichet : Le Puits de l’Hexagone ferré 610

30 décembre 2022 carrières diverses Carrières Gagny 0

Montguichet : Le Puits de l’Hexagone ferré    610

Ce puits des Carrières de l’Est gabinien est le troisième de notre petit inventaire.
La zone de Montguichet compte encore 8 puits ouverts aux deux extrémités
Il est probable qu’ils soient détruits à court terme, soit pour des raisons sécuritaires, soit par effondrement., ou encore par malveillance voire par simple amusement.
Nous avons donc souhaité en établir une mémoire descriptive, modeste témoignage pour ces structures creusées et maçonnées à main d’homme, qui ont aéré, irrigué et/ou desservi les carrières de seconde masse, tant pour les carriers que pour les champignonnistes.
Avant qu’ils disparaissent peu à peu, ces petits descriptifs pourront aussi servir à des visiteuses et visiteurs cordistes qui aimeraient les descendre, les remonter, les observer de l’intérieur.
Mais…attention : tous sont DANGEREUX, certains TRES DANGEREUX, tous étant générateurs de chutes de pierres et/ou d’éléments métalliques ou encore d’éboulements.
Tous sont en milieu péri-urbain très proche, fréquenté par de nombreuses personnes, dont beaucoup d’adolescent(e)s, et une certaine prudence s’impose, le risque de malveillance sur le matériel, de vol, ou de projection d’objets divers dans un puits visité, n’est pas nul.

Tous débouchent dans des carrières abandonnées depuis des décennies, sans aucun entretien ni aucune surveillance, plus ou moins dégradées et déstabilisées, c’est à dire elles aussi dangereuses !
Diverses précautions s’imposent donc, même si la probabilité de survenance d’un incident ou accident reste très faible.
Enfin, les huit présentations (dont la présente est la troisième) de ces puits ne sont pas une incitation ou invitation à aller dans ces puits ni à s’en approcher de trop près. Elles sont indicatives, informatives, et SJV ne saurait être tenu pour responsable en cas d’accident qui surviendrait dans ces cavités verticales détériorées.
Toute tentative de visite physique est et reste sous la seule responsabilité des cordistes qui s’y lanceront, réputé(e)s suffisamment compétent(e)s (voire expert(e)s) et en bonne condition physique pour s’y engager.

Aux fins d’honorer le passé et les promoteurs historiques de ces carrières, un bref retour en arrière…
Il existe des éléments attestant de l’exploitation primitive dès l’époque Gallo-romaine c’est à dire dès le premier siècle après Jésus-Christ…
Jusqu’au XVIII ème siècle, cette activité de carrier est restée limitée, et n’était qu’à ciel ouvert.
Dès le début du XIX ème, les choses ont changé, et se sont fortement amplifiées avec l’ouverture de la gare de Gagny
Puis lorsque la Ville de Paris a décrété la fin des carrières à ciel ouvert sur son territoire, la banlieue Est a pris la relève et ce fut l’essor des exploitations un peu partout.
Monguichet passa alors par une suite de propriétaires :
1794/1808 Jacques Saint-pierre (d’où l’appellation « carrières Saint-Pierre »)
A cette époque existaient déjà deux grand fours à plâtre et un petit canal qui allait jusqu’à Gournay (La Marne)
1808/1829 Baron D. Roger qui fit construire un château.
1829/1882 Baron E. Roger (fils du précédent)
1882/1895 Général Humman avec création d’une ligne ferrée vers la plâtrière
1895/ 1921  Société des Plâtrières du Bassin Parisien (SPBP)
1921/1939….1950 Poliet et Chausson avec activité perturbée et irrégulière de 39 à 46.
Les carrières de première masse sont donc livrées à elles-mêmes depuis 70 ans…elles deviennent très dangereuses, la quasi-totalité des soutènements en bois et plusieurs de ceux en fer ont disparu ou sont « pourris »

Parallèlement et au-delà de 1950, il y a eu des Champignonnistes, notamment la famille Zinetti
Production dés 1880 et fort développement jusqu’en 1960/70 puis un lent déclin et fermeture définitive en 1992
Les carrières de seconde masse ne sont donc plus entretenues depuis 30 ans, ni techniquement surveillées, d’où leur dégradation et leur dangerosité.

 

PUITS DE L’HEXAGONE FERRE
Coordonnées approximatives :  48.8812  X  2.5583   X     70 m

Accès :   Accès : du terminus de la rue Jean Bouin, s’engager sur la  grande « rue » du Chemin Vert en passant le bardage censé empêcher d’entrer (…) et le suivre sur 420 m pour tourner à gauche, face au puits qui n’est qu’à une dizaine de mètres, très peu visible en hiver, quasiment invisible dès que les épinettes qui l’encerclent sont feuillées. (mais aisément repérable en jours très froids car s’en exhalent des panaches de vapeur d’eau)
Se trouve à peu près sous la seconde ligne à haute tension (la plus au nord), sous les câbles de gauche en regardant vers l’Ouest.

Cet accès est régulièrement obstrué par des bardages vissés (ce qui, évidemment, se dévisse facilement…) plus ou moins durables et, si nécessaire, il est facile de contourner (rue du 18 juin  puis rue des Sablons puis à gauche dans la rue du Vieux Chemin de Meaux)  par une ouverture laissée volontairement, et sise face à l’extrémité Nord du Collège Théodore Monod.

Description de l’extérieur :
Ces végétaux sont très épineux, voire dangereux de toutes parts, ils ont l’avantage d’éviter que des gens s’approchent, et de rendre la bouche invisible dès que le feuillage est en place.

Puits à ras du sol actuellement, qui ne l’était probablement pas jadis. Une fraction de grosse dalle en béton gît sur un côté.
Du fait de sa large ouverture à la lumière, les premiers mètres sont colonisés par des mousses puis des algues vertes.
Première ceinture en ruines sur le quart N-O, abords très périlleux.
Bois mort en travers du puits, mêlé de ronces
Le côté S-E le plus proche du Chemin Vert est heureusement bien mieux conservé.
Un petit arbre très atypique a réalisé sa croissance en travers de la bouche de puits et peut être utile. (déviation)

 

Equipement proposé :
Seuls des arbustes sont présents autour, mais plusieurs ont des troncs suffisamment solides pour s’amarrer.
Pour permettre un amarrage le plus haut possible sans redouter un ploiement souple désagréable, on peut les sangler à plusieurs regroupés en bouquet d’une part, pour les plus proches, et poser des rappels de charge sur d’autres parmi les plus costauds et plus éloignés, par un jeu de sangles ou de corde.

 

 

 

 

On améliore encore en plaçant deux amarrages en « V », très stabilisateurs.
Une déviation est très recommandée en utilisant le petit arbre tordu traversant le puits.
Elle ne dispense pas de devoir poser un sac de protection épais sur l’arête du rebord, même en ayant mis les amarrages extérieurs très haut.

 

Description de l’intérieur :
Ce puits est cylindrique, diamètre de 2 m laissant penser qu’il n’était pas seulement un puits d’aérage, mais peut-être un puits de service.
Probablement pas un puits d’extraction
Néanmoins, aucune marque visible d’un éventuel escalier en spirale ou d’une échelle fixe verticale.
Les deux premiers mètres sont ruiniformes sur un tiers de la circonférence, amas terreux peu consolidé laissant penser à un remblai plus ou moins récent. Il est préférable de rester près de la paroi opposée (Sud-Ouest).
Chemisage en briques creuses minces revêtues d’un mortier de ciment taloché
Quelques mètres avant le débouché inférieur, cette structure est très bien visible

 

Au débouché, une architecture de rails disposés de sorte à dessiner un  hexagone irrégulier a donné son nom à ce puits.

On atterrit sur un gros cône d’éboulis, dont certains témoignent de la dangerosité.
On est à – 18 m
A proximité, un ancien réservoir en béton sur pieds, daté de 1945, et d’environ 15 m3 !
Un balisage chiffré de grandes dimensions, en rose, sur les piliers permet de ressortir de cette carrière en cas d’empêchement de remonter par le puits en revenant vers le « 1 ». On est ici au « 26 »
Un circuit est possible avec le Puits des Rails, distant de 60 mètres à vol d’oiseau, environ.

Equipement suggéré sur arbustes :

Corde 20 m a minima
Plusieurs sangles ou deux très grandes, autant de mousquetons pour le haut
1 sangle et mousqueton pour déviation
1 protection efficace de la corde sur le rebord.

Quelques photos :


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *