Le Parc J.J. Rousseau Ermenonvillois 738
Le Parc J. J. Rousseau Ermenonvillois 738
Magnifique endroit, ouvert au public pour le bonheur de ce dernier.
Son histoire et son historique sont très longs et très denses…
Le château lui-même date du Xème siècle, profondément remanié et agrandi au XVIIIème siècle.
L’essentiel de ce parc est le produit du travail et de la créativité du marquis Pierre-Louis de Girardin alliés à la compétence et l’expérience du jardinier-paysagiste Jean-Marie Morel.
Wikipédia renseignera les plus curieuses et curieux : (lien non actif)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Parc_Jean-Jacques-Rousseau
Pour lors, il ne s’agit que d’une invitation à y aller…
Pour en faire le tour vite-fait : 1 heure
Pour en faire un tour très complet sans s’attarder : 2 heures
Pour s’y complaire, pique-niquer, se reposer un peu : 3 heures
Pour y méditer, y lire, y écrire, photographier tout à loisir…beaucoup d’heures !!!
Pour information, le parcours total de tous les chemins, sentiers tracés, allées représente une promenade de plus de 9 000 m projetés, c’est à dire bien plus lorsqu’il s’agit de les relier entre eux, ce qui suppose de repasser par un même bout de chemin.
On dépasse alors les 11 000 m !
Voir ci-contre une visualisation colorée (mais aucun balisage de terrain !) de ce qui existe bien praticable. En sus de sentes sauvages…
Nous conseillons de privilégier plusieurs visites selon les saisons autorisées sur sept mois… un automne riche en couleurs de feuillage diverses, un printemps fleuri aux jeunes feuilles vert tendre, un été à la végétation luxuriante et fleurs différentes…
Pour l’hiver, qui serait neigeux, il faudrait une autorisation spéciale… Pour une visite nocturne aussi !
Mais aussi, selon l’ensoleillement…le Parc étant orienté Nord-Sud ! Au levant ou au couchant, en jouant sur les miroirs d’eau…
Voici le déroulement d’une petite déambulation qui s’est voulue presque exhaustive, en ne se contentant pas de la circulation la plus commune autour des étangs.
Une observation attentive du plan simplifié à l’entrée du Parc positionne d’ailleurs une vingtaine de points particuliers, et s’appliquer à passer par chacun d’eux amène à découvrir plusieurs autres sujets intéressants.
Outre la nature végétale et minérale et les nombreuses interventions humaines, dites « fabriques » (Petites constructions ornementales des parcs et jardins) encore visibles (une trentaine ont disparu sur l’ensemble du domaine complet (petit parc et grand parc, seul ce dernier se visitant librement), la faune locale se manifeste largement, de la libellule au héron cendré, ainsi qu’insectes, arachnides et mollusques… voire petits mammifères si on a de bons yeux, bonnes oreilles, de la discrétion, et d’être présent un jour sans fréquentation humaine ou presque !
L’endroit pousse beaucoup à la rêverie…
Partons donc du plus au nord, l’entrée officielle.
A) Des panneaux… parmi plein d’autres !
Les bureaux ne sont ouverts que les samedis et dimanches
B) Une colonne brisée rappelant l’emplacement de l’entrée originelle et l’historique de propriété
C) Les premiers abords
D) Les marques d’une exploitation forestière d’entretien
E) Une tour à gargouilles, néogothique, début XIXème siècle, supportant un réservoir, formant château d’eau stylé lui aussi !..
Grille 110 x 230 à 9 barreaux espacés de 9,5 cm. Tour principale de 8 m surmontée d’une tour-citerne de 5 m environ
Un étage en bois dans la tour principale desservi par un escalier hélicoïdal en fer, à enroulement dextre.
Un autre descend vers la prise d’eau.
F) Un double pas de tir-à-l’arc, dit « jeu d’arc Beursault », avec les deux édifices butte d’attaque et butte maitresse, séparés de 50 m avec la ligne du Roy de l’une à l’autre.
A mi-distance, les « gardes » de 4 m de hauteur, en pierre (au lieu du bois traditionnel). De chaque côté étaient tracées les allées des chevaliers. Les équipes d’archers (5 ou 6 personnes) tiraient une flèche dans un sens puis une flèche dans l’autre sens, cela 20 fois.
Il y avait tout un cérémonial…
Les « buttes » mesurent environ 5 m x 4 m, ouvertes sur les flancs et au pas de tir.
G) Un faux-dolmen…qui ne ressemble pas du tout à un dolmen mais à un tunnel borgne !
L’assemblage de deux gros blocs horizontaux couvre environ 6,5 m x 4m pour une galerie de 1,2 m x 6 m, per cée d’une ouverture à gauche, en hauteur, humainement pénétrable. Hauteur de la galerie de 1,8 m environ.
H) Le temple de la Philosophie. 6 colonnes debout et 5 couchées, non pas suite à destruction, mais en attente d’être mises en place car la philosophie est, par définition, jamais achevée ou toujours inachevée, le savoir jamais complet !
On y trouve gravés les noms de Newton (La lumière) Descartes (Rien dans les choses vides) Voltaire (Le drôle) William Penn (humanitarisme) Montesqieu (La justice) Rousseau (La nature)
Et sur des pierres taillées : « Mais connaître la cause » (le savoir) « On ne peut rester faux » (Recherche de la vérité)
I) Les ruines du kiosque rustique « chinois », et une « carrière ». Le kiosque n’est plus visible (Carte postale ancienne).
Il est entouré d’une superbe population de rhododendrons (à visiter vers la mi-mai !)
J) Un théâtre de verdure
K) Le banc des Vieillards
L) Un « autel » à la Rêverie »
M) La Grotte des Ossements préhistoriques.
Divers éléments trouvés, dont pierres polies, datées de – 60 000 avant J-C (néolithique), authentifiées en 1888 par René Verneau, médecin, anthropologue et professeur au MNHN de Paris. Trois petits espaces dont on ne voit que le premier en guise d’entrée. Grille close. Curieuse trappe (20 x 25 cm) au ras du sol qui ne peut être manoeuvrée que si la grande grille à sept barreaux (110 x 170 cm) est ouverte. Cette petite porte reste ouverte si on ne la ferme pas avant la grande.
Inter-barreaux de 11,5 cm, avec motif soudé un sur deux.
Profondeur première salle de 6m environ, prolongement sur la gauche.
Un petit puits de lumière est ménagé sur l’entrée. Grosse dalle de couverture.
Plaque d’expertise Dr. Verneau
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N) La tombe de l’Inconnu.
Il s’agissait d’ un jeune homme d’environ trente ans qui s’était suicidé par un coup de pistolet dans la tempe en date du 4 juin 1791 sur un banc près du Temple rustique. Personne n’en connaissait le nom bien qu’il fût un habitué des lieux.
Il ne reste que la stèle.
O) Un pavillon de chasse
P) Des maisonnettes de gardes
Q) Un « autel » à la Contemplation, très fragilisé.
R) Une passerelle en béton armé et mortier sculpté « Branchages », aux croix celtiques
S) Un déversoir sur la Launette
T) L’étang du Gouffre
U) La zone humide et ses phragmites
V) La Prairie Arcadienne, l’Arcadie terre grecque idyllique, harmonieuse…utopique.
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W) Un tronc brisé creux, un difforme, et un en voie …de décomposition !
X) La Glacière
Puits circulaire à dôme, environ 5 m de diamètre et 5 m de profondeur. Environ 60 m3 de stockage !
Cette glacière servait à conserver des mois la glace récupérée l’hiver sur l’étang. Elle servait entre autres à la fermentation basse température pour la brasserie située dans le Parc. (Illustration ancienne…voir les deux colonnes d’entrée)
Premier accès 3 m x 1,3 m x 2,5 m, galerie d’accès légèrement pentue, 2 m x 1,9 m et 3,5 m de longueur.
Grille 1,2 x 1,8 m à pointes, 8 barreaux forts espacés de 12 cm environ
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Y) Une seconde passerelle en béton armé et mortier sculpté « Branchages », aux enjambements
Z) L’embarcadère, réalisé à la fin du XIXème siècle.
Z2) La stèle Georges-Frédéric Meyer… Artiste-peintre alsacien 1735 1779 Auteur de « Rousseau herborisant »
Z3) Le pont de la Brasserie (voir La brasserie en illustration ancienne)
Z4) Le Cénotaphe Rousseau (Carte postale ancienne car on ne peut plus aller dans l’île !). Le corps repose au Panthéon depuis 1793.
Z5) L’Île des peupliers, et la passerelle d’origine démontée au début du XXème siècle (carte postale ancienne)
Z6) La grotte des Naïades, ses trois ouvertures et l’annexe peu connue…
Z7) La cascade et son déversoir
Z8) Le Banc des hommages à la Reine (rendus par les jeunes femmes ermenonvillaises à la Reine Marie-Antoinette (1780)
Z9) La colonne de la Brasserie (copiée et replacée là)
Z10) Le pont du petit étang nord, aux « souches creuses »
Z11) Le Petit Etang
Z12) Les vannes principales
Z13) Le pont à balustres de l’amont
Z14) Le pont à balustres de l’aval, à arche basse, sur la Launette
Z15) Le lavoir…actuellement lieu d’une « installation artistique » recréant une scène quotidienne que vivaient les lavandières.
Il y avait même la possibilité de chauffer de l’eau gràce à de gros poêles ! Date du milieu du XIXème siècle, établi sur les bases d’un lavoir plus ancien.
Z16) Le Grand étang
Z17) Les coins de pique-nique, ombragés ou non
Z18) Le pont de la Rêverie ( ou des saules)
Z19) De magnifiques arbres…
Z20) Des bancs rustiques…en cherchant bien on en trouve une douzaine !
Z21) Des pierres gravées de citations poétiques, humanistes, dont borne d’entrée historique d’accueil. Et des autels sans inscription visible.
Z22)
Des Bernaches ! Canards, Foulques, Corneilles et divers passereaux bien sûr !
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Z23) Le pont de bois
Z24) Quelques fleurs… En début de printemps, on rencontre un peu partout des Monnaies du pape, Alliaires, Géraniums herbe-à-Robert, Renoncules, Muguets, Ombellifères diverses, Sceaux de Salomon, « Pissenlits », Gléchomes, Bugles, Stellaires, « Orties », Lamiers jaunes, Lamiers blancs, Jacinthes, Véroniques, Myosotis, Iris jaunes, Silènes rouges, Consoudes officinales, etc.
Z25) Des rochers « gogottiens »
Et ce ne sont là que quelques photographies banales…
Impossible de rendre les ambiances créées par ce parc selon les endroits où on se trouve, selon les éclairages, selon sa fréquentation, selon le chant des oiseaux, la floraison, et surtout…selon soi-même !!!
C’est pourquoi nous nous abstenons, dans cet article, de faire part de nos impressions, sensations, sentiments, préférant encourager à y aller, de préférence quand il y a peu de monde et avec du temps libre pour soi.
On ne peut pas y « randonner » de façon superficielle sauf à décider de passer à côté de l’essentiel romantique, de se priver de la rêverie, de la contemplation, de la méditation, les principales raisons d’être de ce parc, subjectives et idéalistes, bien au-delà des seules valeurs esthétiques et architecturales, objectives et réalistes.
C’est du moins notre avis et notre ressenti…
Bonne et belle visite !