Les stalactites de nos cavernes 140

Les stalactites de nos cavernes 140

25 mai 2018 carrières diverses Grottes Spéléologie 2

Les stalactites carbonatées des milieux hypogés.

Les stalactites…ce seul mot, pour tout un chacun, est évocateur des grottes voire tunnels et souterrains, et même carrières anciennes.


Si, dans un autre article de notre site, on traite plutôt de leur genèse, il s’agit ici de ne dresser qu’un inventaire de ces formations, forcément incomplet vu leur immense variété morphologique et chromatique.
La forme la plus gracile et qui contraste le plus avec l’environnement souterrain généralement massif lourd et sombre, est sans doute celle des stalactites fistulaires, familièrement surnommées « macaronis », et improprement nommées « fistuleuses ».
D’un diamètre variant entre 0,4 et 0,9 mm à leur origine, elles peuvent étonnamment atteindre une longueur de plusieurs mètres. Creuses, comme l’adjectif l’indique, et leur canal plein d’eau, les plus grandes ont une masse totale non négligeable, et la frêle construction  tubulaire de calcite étonne par sa résistance à la traction.
Elles sont souvent groupées, formant une « forêt » du plus bel effet. Faites de calcite cristallisée de faible épaisseur, elles sont généralement translucides à blanc crayeux pur si de l’aragonite s’y ajoute, et fréquemment colorées de jaunâtre à brun rouille par des impuretés métalliques, dont magnésium et fer. Parfois bleutées par du cuivre.


Plus massives sont les formes conoïdes, les plus répandues, et de tailles extrêmement diverses, tant par leur longueur que par leur diamètre de base ou encore par le rapport entre les deux, qui peut atteindre un facteur dix dans un sens comme dans l’autre, caractérisant des modèles très aplatis comme très effilés.
Plus rares er plus surprenantes seront les stalactites en forme de mamelle(s) (Mammiformes) ou semblables à une boule (Sphéroïdales) ou à une poire (Piriformes).
D’autres sont déformées par un vent fort et régulier, qui, soit provoque une angulation de construction et voit la stalactite courbée, dans son sens, soit se contente de créer une disparité d’évaporation et voit un accroissement calcitique asymétrique face au vent dominant cette fois. On les dit « Anémolithiques ».

Parfois les stalactites  se retrouvent, postérieurement à leur développement classique, partiellement immergées dans une pièce d’eau, et voient de développer tout autour d’elles des dépôts formant alors une sorte de disque au niveau de l’eau. On les dit « Stalactites à plateau » ou « à collerette »


De même, des stalactites immergées peuvent voir se développer sous la surface de l’eau des concrétions plus ou moins bulbaires et se surface irrégulière. On les dit « stalactites en massue »
A partir de ces modèles caractéristiques, toute une gamme peut se former, avec des changements de régimes de formation pouvant s’étaler sur des millénaires, des brisures suivies de reprises, des anastomoses, des colorations séquentielles évolutives…
Les stalactites peuvent aussi finir par rejoindre un support situé à leur aplomb et créer alors des piliers, colonnes et colonnettes, des « grilles »…etc.
Toutes ces variétés leur valent une certaine admiration depuis que nos lointains ancêtres les connaissent, leur ont hélas valu nombre de destructions, mutilations, délocalisation à des fins décoratives et/ou mercantiles, ou tout bêtement en guise de « souvenir »…


Il est donc bon de rappeler ici que toute destruction, dégradation, enlèvement et transport de concrétions naturelles sont désormais strictement interdits.
De très rares cas d’exception sont possibles à des fins expérimentales encadrées, à des fins d’exploration autorisée, à des fins de sauvetage, par exemple.
Mais en dehors de ces exceptions bien ciblées, respecter les concrétions, les protéger, sont des devoirs citoyens et des obligations légales.
Il nous reste la grande et précieuse liberté de pouvoir aller les découvrir, les admirer, les dessiner, les photographier et les laisser nous inspirer rêves et projets… !

2 réponses

  1. Christian dit :

    De qui se moque t on ? On ne parle pas des soit disant disant spéléologues ou chercheurs marchands qui, sous prétexte de fouilles, mettent des ficelles en carré à terre et coupent les stalag en haut et en bas ( je dirais bien 3 mètres de haut) alors que le sol ne se compose que de calcite et des grottes de 6 mètres de profondeur et à fleur de colline. . J’ai vu ça Ardèche, après la soit disant règlementation dans ces petites grottes. Grottes ou avant cette règlementation (1984) j’avais pu ramassé alors des calcites en aiguilles et des stalag déjà cassées. Le petit particulier qui cherche pour le plaisir sans détérioré est sanctionné par des professionnels à la recherche du profit. Depuis, j’ai abandonné la recherche de minéraux juste effectuée pour le plaisir, pour découvrir la région autrement et sans aucun excès. De quoi écœurer les jeunes

    • Christian dit :

      Bonjour Christian,

      Nous ne trouvons votre commentaire que ce jour, et vous en remercions.
      Nous l’avons approuvé en ce qu’il exprime un point de vue hélas conforme à une réalité, concernant les pilleurs de grottes légalisés sous divers prétextes, sans doute de plus en plus rares, mais qui a eu ses heures de honte.
      Il est légitime de notre côté, et même un devoir, de plaider pour le respect maximal des cavités et de leurs contenus, et de rappeler qu’ils sont protégés par la loi.
      Ensuite, il appartient à chacune et chacun, en son for intérieur, en pleine conscience, de juger ce qui peut être fait ou non dans ces endroits où la liberté d’agir, comme d’aller et venir, est totale…puisque hors de tout contrôle sorti des cavités touristiques ou fermées car interdites par arrêtés divers.
      Si le législateur s’est montré radical dans la formulation, c’est qu’il est impossible de déterminer si l’extraction d’éléments géologiques ou biologiques des grottes, cavernes, gouffres et autres cavités naturelles est ou non préjudiciable au milieu et/ou à toute communauté, humaine ou animale.
      Qu’il est impossible aux autorités diverses, sur le terrain, de déterminer si un spécimen géologique est issu d’une dégradation naturelle ou anthropique, accidentelle ou provoquée.
      Dans ces conditions, on tombe inévitablement dans des dispositions juridiques excessives…le législateur ayant estimé que le rapport bénéfice/risque est favorable au milieu et aux communautés plutôt qu’à quelques individus.
      Ensuite, sur le terrain, rien n’empêche le bon sens et l’honnêteté de prévaloir, tout en restant conscient que l’on peut être considéré comme contrevenant aux lois et règlements et prêt à en assumer les conséquences juridiques et financières.
      Mais ce raisonnement est applicable presque partout et pour presque tout…qui n’a jamais franchi une ligne continue pour dépasser un cycliste, n’a jamais accéléré au feu orange au lieu de freiner pour s’y arrêter, ne s’est jamais baigné là où c’est réputé interdit, n’a jamais sauté une barrière pour aller rechercher son ballon, n’a jamais cueilli un fruit sur une branche qui dépasse du jardin voisin, n’a jamais « oublié » un petit bout de revenus dans sa déclaration… Chacune et chacun finit un jour ou l’autre par prendre des libertés avec les textes.
      Alors, oui, bien sûr, il y a très souvent une lâcheté et une hypocrisie, un manque de discernement, dans la plupart des règlementations des plus grands ministères aux plus petites mairies, mais sans elles on définit une anarchie dont les excès seraient certainement catastrophiques car très peu d’individus irresponsables et/ou cupides suffisent pour détruire et désorganiser toute une société.
      Par ailleurs, pour être plus pragmatique, depuis que s’est considérablement développée l’utilisation de la photographie numérique, et que prendre des milliers de photos ne coûte presque plus rien en énergie, en matière et en argent, on peut très bien immortaliser tout ce que l’on voit et admire sans avoir à le déplacer voire l’extraire, et se constituer de beaux albums de souvenirs à partager avec plein de monde et à distance…et laisser le plaisir de la découverte in situ à tous ceux et toutes celles qui suivront.
      De nos jours, les cas où les récoltes et extractions se justifient pleinement sont ceux qui concernent les cavités promises à destruction ou comblement, puisque perdues à jamais et pour tout le monde !
      Nous vous souhaitons une bonne journée et la meilleure continuation de vos activités, en science et en conscience.
      Christian, Président de SJV.

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