Opération détaggage 809
Opération détaggage 809
Tout un chacun et tout une chacune rencontrent quotidiennement ces expressions graphiques ostensibles un peu partout développées… Si certaines peuvent témoigner d’un réel talent et d’une technique maîtrisée, ce n’est pas le cas de leur majorité. Si certaines se placent en des lieux et sur des supports autorisés, ce n’est pas le cas de leur majorité.
Dans bien des situations, ces manifestations colorées imposent une pollution visuelle ainsi qu’une pollution chimique à toute une population qui s’en passerait volontiers.
La carrière des Vignes, bien que très retirée des circulations urbaines et agricoles, n’offrant donc que bien peu d’intérêt quant à la visibilité des « oeuvres », est malheureusement victime, de temps à autre, de ces agissements que nous ne pouvons que regretter.
Comme bien souvent, et comme pour les dépôts sauvages d’ordures, dès qu’il y a un ou deux mauvais exemples, ils sont suivis d’actes similaires qui tendent à se multiplier, c’est pourquoi éliminer l’existant paraît indispensable et sans trop tarder.
Par ailleurs, le temps et la matière nécessaires à la réalisation font que voir sa création disparaître dans de brefs délais en réduit considérablement l’intérêt et donc peut être assez dissuasif de recommencer.
Enfin, pour les utilisateurs légitimes de cette carrière, sportifs et techniciens, et les visiteurs locaux qui viennent y chercher un havre de paix, la présence de ces motifs aux couleurs violentes vient jurer avec la beauté naturelle du site, en plus de nuire aux prises photographiques…
C’est pourquoi nous nous sommes décidés à mener une opération de détaggage/dégraffage généralisée.
Depuis deux décennies (au moins) que nous fréquentons cette carrière, nous agissons en ôtant un ou deux tags ou graffs par-ci par-là, mais cette fois, il va être question d’une visite dédiée à leur éradication, même si nous savons bien que, malheureusement, il réapparaîtra peu à peu de nouvelles « interventions ».
Dans les premiers temps, nos outils restaient primaires, petite martelette, brosse métallique dure, grattoir…ce qui était chronophage et très fatigant, peu pratique en hauteur, mais pouvait convenir tant que les maculations étaient faites à la peinture au pinceau ou n’étaient que des inscriptions lettrées ou chiffrées, minces, faites à la bombe, en lignes étroites, c’est à dire, des tags.
Dans les dernières années, les « artistes » sont passés à des réalisations surdimensionnées, dites « graffs », avec des à-plats intégraux, qui peuvent couvrir des mètres carrés, et il a fallu passer à des méthodes d’effacement plus radicales, auxquelles on peut reprocher de ne pas restituer le support à son état d’origine, hélas !
A notre disposition, nous avons :
Les « chemins de fer » Bordelais, utilisés de longue date par les carriers, et armés de fers aux profils variés, adaptés aux conformations de la pierre et permettant de varier les traces finales laissées par les outils. Hélas, très chers…et pas faciles à trouver dans le commerce de proximité. Utilisation manuelle, nécessitant souvent la force des deux mains, très difficile à utiliser en hauteur sans un échafaudage, si ça doit durer longtemps.
Les disques abrasifs pour pierre, à lamelles ou à dents, qui se montent sur de petites disqueuses à batterie, redoutablement efficaces, mais bruyantes et impliquant de disposer de nombreuses batteries si la tâche s’annonce durable.
Par ailleurs, les disques ont aussi un coût…et même sur du calcaire « tendre », perdent assez vite leur mordant.
Mais la rapidité d’exécution et le fait de pouvoir tenir ces machines à bout de bras (un certain temps) en font un matériel de choix.
Nous avons donc mené l’opération en variant l’outillage, selon les contextes, et nous avons éliminé, ce jour-là, une vingtaine de tags ou graffs, c’est à dire presque tous…
Presque, car l’un des derniers s’étale sur 6 m² et est heureusement peu visible, car quelques autres, eux aussi peu visibles, ont été tracés sur des fonds de pierre noirâtre…et le grattage ou le ponçage se traduiraient par de larges traces très claires, tout en contraste, ce qui serait visuellement presque pire…
Ces travaux pratiques, parfois en situation acrobatique, nous auront réclamé quelques heures de travail et autont vidé cinq batteries de 5 Ah ! Mais le résultat est incontestable et nous ne regrettons pas d’y avoir passé notre mardi complet !
Nous espérons que les « artistes » ne reviendront pas trop vite…
Les « Chemins de fer » des carriers !
Et un exemple de disque abrasif à lamelles