Jolie boursée au crépuscule ! 102
Jolie boursée dans les coteaux de la Marne
La boursée désigne le contenu d’une bourse ou ce qui aurait pu l’être, notamment dans le vocabulaire des chercheurs de trésors et/ou des archéologues amateurs.
En équipe de deux, on ratisse un coin prometteur vu ce qu’on en a lu…riche en histoires diverses, avec une toponymie inspiratrice, des ruines de-ci de-là, et discret à souhaits.
Après deux heures sans bip prometteur à la discrimination, ou bien quelques bouts de ferraille vulgaire non identifiables, on se résout à être « fanny » pour ce coup-là…on ne peut pas toujours être gagnant…et l’heure avance, bientôt la tombée du jour.
Cependant, quitte à rentrer, autant balader la poêle un peu partout aux abords du chemin de retour.
Tiens…ça sonne…encore des saletés peut-être ? Sans grande conviction, on gratte quand même, et que voilà ? Oui…pas mal…un gentil napoléon en argent !
C’est une tête laurée, ………..francs, de 18… Un siècle et demi quand même !
Plutôt bien conservée…ça rend le sourire après deux heures de galère sans suite.
Mais voilà que ça bipe aussi un peu à côté…pointeur…on creuse un peu…Wouahou ! Un second Napoléon III en argent ! De quoi redonner de l’entrain…
La nuit tombe, on passe à la lampe frontale ( comme quoi il faut toujours en avoir une dans le sac !).
C’est que ce n’est pas fini…
On s’emballe, on s’emballe…il s’agit de reprendre un peu de sang-froid car l’emballement ça finit par faire rater des objets dans les mottes de terre arrachées brutalement, ou bien ça entraîne des dégradations à coups d’outils trop frénétiques !
Alors on se maîtrise et on rationalise un peu l’action.
Et nous allons sortir pas moins de dix pièces ce soir-là…très localisées, comme issues d’une même bourse dont il ne reste que le contenu…une boursée !
La valeur vénale est quasi-nulle, on le sait, mais ce n’est vraiment pas le plus important !
En sus des deux Napoléon ci-dessous, que voyons-nous surgir peu à peu du sol, avec de petits rires gloussants de complices :
un joli 1F Napoléon III tête laurée de 1868, en argent à 83,5%….
5 grammes pour 23 mm
Une monnaie de substitution de la Chambre de Commerce et Industrie…Bon pour 1 franc !
Une Marianne de Dupré de la fin du XVIII ème, Cinq centimes, en cuivre, 10 grammes et 28 mm.
Frappée à Limoges ( Atelier I en 1799 ) ( L’an 8 )
Un Napoléon III de 1854, valeur dix centimes, en Bronze pour 30 mm
la Gravure est particulière et réalisée par Jean-Jacques Barre
Une pièce italienne…bizarre..encore que des carrières sont juste en dessous, et que la main d’oeuvre italienne n’était pas rare fin XIXème, soit comme carriers, soit comme champignonniste.
On a ici un 10 centesimi de 1866 ( Vittorio Emanuele, re d’italia )
En bronze, 10 grammes et 30 mm
Un napoléon III tête laurée, 1864, cinq centimes, en bronze. 5 Grammes et 25 mm
Gravée dans l’atelier
Il fait nuit et nous sommes attendus, mais il faudra revenir ! La boursée n’a peut-être pas tout livré…
Bien que d’une toute autre époque, deux autres objets surgirent de notre fouille tardive…pas rares du tout en eux-mêmes dans notre région, mais présentant une disposition assez curieuse !
Ce sont en effet deux balles de 8 mm « Lebel », dont une curieusement déformée…par l’autre !
Conjonction de tirs statistiquement rare, d’une part, et/ou indice d’une fusillade soutenue le grand nombre de balles en tous sens favorisant ce type de collision.
Voilà bien comment deux heures bredouilles peuvent se terminer par une belle demi-heure de bonheur, petit bonheur tout simple certes, mais qui permet d’oublier un moment tous les petits tracas quotidiens, et qui fait rêver un instant à tout ce que l’on pourrait découvrir encore…
Dans une petite boursée du XIXème, il n’y a pas que des pièces du passé, il y aussi une source de joie toute simple au présent pour son inventeur !