Rencontre avec le Gouffre Berger 2019 227

Rencontre avec le Gouffre Berger 2019 227

25 août 2019 Non classé 0

Rencontre avec le Gouffre Berger…juillet 2019. ( Article délibérément sans illustration…voir articles précédents pour cela)

Ce 18 juillet, j’ai rendez-vous avec le Gouffre Berger, merci à Joseph…
On s’est dit 8 heures lui et moi, au lapiaz où s’ouvre sa porte, à 1460 mètres d’altitude. J’ai assez bien dormi au col de la Molière, une jolie nuitée à la belle étoile comme j’en ai l’habitude, sur un bon lit de camp…il est 6 heures passées je me prépare sans hâte, tout est bien envisagé, chaque chose à sa place  chaque place ayant sa chose !
J’ai opté pour une formule quelque peu prévoyante, avec un change vestimentaire technico-thermique complet dans un bidon et un mini-duvet dans un triple sac plastique étanchéifié…moins de deux kilos pour le tout, bidon inclus, avec une couverture de survie légère et une réserve de barres chocolatées en prime, bien calées…ceci soit en cas d’immobilisation durable accidentelle, soit en cas de bivouac décidé in situ si jugé raisonnable.

Pour m’alimenter, mon option est de ne pas faire de pause de plus de quelques minutes, d’une part, et/ou de pouvoir me sustenter facilement où que je sois, et quelle que soit la situation, même scabreuse. J’ai donc soigneusement préparé des mini-rations de « TUC » sous sachets plastiques, et réuni des barres « Snickers », lesquelles sont idéalement emballées et ont juste le gabarit pratique pour en caser 4 ou 5 dans la poche de poitrine. 30 g pour 160 Kcal…avec un équilibre de nutriments passant progressivement dans le sang entre 20 et 200 minutes.

Au petit déjeuner, une copieuse ration de semoule au lait et aux raisins complétée de pur jus d’orange  pour bien démarrer l’affaire.
Une seule bouteille solide d’un litre, emplie de jus d’orange au départ puis régulièrement remplie grâce à un filtre à paille de microfibres ultraléger  fera très bien l’affaire pour une hydratation régulière et abondante.
La question du manque d’eau possible à la remontée est réglée en emportant un litre d’eau supplémentaire à la descente, déposée vers – 150 m et qui sera bien appréciée au retour !
Bien sûr, j’ai opté pour une lampe de secours et deux jeux de batteries chargées à bloc, en plus d’une grande couverture de survie et deux bougies accompagnées d’un briquet neuf vérifié.
Par plaisir, et pour soutenir le moral, le cas échéant, un joli triptyque de la topographie en  feuillets A4 sous pochettes plastiques dument scotchées va aussi prendre place contre les fameuses barres de poche. On ajoute encore un sifflet, un « pantin » pour les remontées, un bloqueur de secours…et le bagage est ainsi bouclé, en sus de l’équipement complet standard du spéléologue lambda.
Bon…bientôt 7 heures, il est temps de bouger, sans courir et sans traîner, et surtout sans s’égarer ! Une étude soigneuse de l’itinéraire d’approche, et une copie de carte IGN suffiront à éviter ce désagrément, pas si rare…
Voilà le Gouffre  Berger, que j’appellerai familièrement GB dorénavant…
Les salutations commencent par mettre nom prénom et heure d’entrée sur un registre, c’est que GB aime bien savoir à qui il a affaire et pour combien de temps, et quelles sont les prétentions du visiteur, approximativement.

Voici le vestibule, jolie névière dans une pseudo-doline, gardée par un bel arbre et au paillasson de petite verdure, mais déjà GB me tend une corde en main courante, il tient à la bonne santé et aux bonnes habitudes sécuritaires de ses invités.
J’avance, et je retrouve très vite cette nuit progressive dans laquelle je vais me glisser, intrusion tolérée moyennant qu’elle soit passagère et respectueuse des lieux…une première petite verticale, et je suis à la porte de GB…un long trapèze étroit d’un solide acier, témoignant d’un temps où GB n’était pas accessible à tout le monde, même compétent et exercé.

 Je franchis le pas sous un linteau de béton ferré, et un agréable puits de 27 m s’offre à mon descendeur…66 ans après que Félix Ruiz de Arcaute l’ait franchi avec ses copains de l’époque, dont le fameux Joseph Berger. Je remarque les têtes de puits bien axées, en amarrage tri-directionnel…beau travail !
Je me demande ce que ça peut provoquer dans la tête d’un spéléologue passionné que de découvrir une telle cavité…Dès le départ, déjà à – 42 m, et ça continue large…
Derrière, je m’engage dans une suite de petits crans qui donnent une impression de jeu distrayant, comme en vacances, « holiday » en anglais… de là vient l’appellation officielle en lien avec « Holiday on ice » car cet endroit est chargé de gros amas gelés en hiver et au printemps et ça  glisse tout seul !

 

De fait on s’y amuse, même sans glace, juste avant d’accéder à un joli doublé de ressauts de 8 m et puits de 27 m…au fond duquel un superbe cairn architecturé m’accueille ! Rien à voir avec les habituels entassements pyramidaux classiques…d’où le nom des lieux !

Je prends le temps de laisser mon inspiration faire son chemin avant de reprendre le mien dans un bon bout de méandre jamais étroit, pas trop glissant, et savamment sécurisé par de bonnes mains courantes lorsqu’il le faut, sans excès…même si je me dis que, malgré tout, il ne faudrait pas manquer le pas car ça coincerait dur ou même ça casserait peut-être…Je ralentis le tempo, histoire d’assurer un peu mieux les prises !
GB n’aime pas beaucoup les incidents ou accidents qui entraînent le déclenchement de secours, ces agitations tapageuses, souvent sur-médiatisées, qui concourent à donner une sale réputation aux gouffres et grottes non aménagés et à leurs visiteurs risque-tout, ces inconscients…
Mais voici que la résonance soudainement très amplifiée de ma voix qui chantonnait au rythme de mes bottes sur les parois m’annonce un grand vide…Eh, oui ! Que voilà un grand vide ! C’est le superbe Puits Garby, Georges Garby, un des pionniers de juillet 53, très belle verticale, vaste, et aux parois d’une beauté sauvage qui m’amène à marquer trois ou quatre arrêts de contemplation…impressionnant…pas loin de 40 m quand même !

 

Le méandre reprend, pas très longtemps, s’incline brusquement et donne sur un nouveau puits, un peu moins géant, auquel Marius Gontard à donné son nom, lui aussi du groupe de juillet 53 avec Garby…c’était la nuit du 13/14 juillet…quel beau feu d’artifice dans leurs têtes cela fut-il sans doute !

 

La suite est à nouveau méandriforme et mène au dernier grand puits de la série, après une succession de trois ressauts de 10, 10 et 5 mètres…il s’agit du Puits Aldo  Sillaloni (juillet 53, lui aussi !).

J’ai lu quelque part que ce puits peut devenir dangereux voire redoutable en cas de pluviosité notoire, mais je me sais en sécurité du fait d’une météo très favorable plusieurs fois confirmée  peu avant de serrer la main à GB…Ce sont encore 42 mètres descendus…je suis presque à – 250m, je sais que la promenade va bientôt radicalement changer de décor…encore quelques décamètres et m’y voilà !

Bigre ! Pour changer, ça change ! Un espace d’un volume aussi énorme qu’attendu se dessine à mes yeux… même à pleine puissance, la lampe peine à donner l’ampleur de cette galerie…au bas mot 50 m X 50 m et même probablement davantage un peu plus loin…
Je reste un moment assis, pour mieux apprécier cette grandeur, j’éteins la lampe pour mieux goûter le plein silence du vide…il fait un temps sec depuis plusieurs jours au dehors, rien ne coule…du coup, je bois un peu, et j’entame la promenade souterraine qui va me conduire au Bivouac N°1, à – 500 m environ.

Je laisse dans mon dos la grande Galerie de la Boue, et progresse aisément en évitant soigneusement les plagettes de marne beige, très glissantes…ce serait idiot de se tordre une cheville ici. Je suis conscient que je foule des roches âgées de 130 millions d’années, mais aussi que c’est grâce à elles que GB existe, du moins sous ces formes et dimensions, car leur moindre résistance à la corrosion-érosion par les eaux a permis ces creusements gigantesques.

Environ 300 mètres me séparent d’une zone en contrebas, où un lac est possiblement présent, et je ne sais pas comment je le franchirai…la question ne tiendra guère longtemps car force fut de constater qu’il n’y a point de lac ! Trop peu d’eau depuis trop longtemps…c’est un lac tari aujourd’hui et peut-être encore demain qui porte le nom de Jean Cadoux, lui aussi du groupe des pionniers de juillet 53.
Pour le moment, je me sens effectuer une petite randonnée nocturne facile en montagne modérée, avec un paysage plus proche, et un ciel chargé de nuages par une nuit sans lune.
Je suis censé suivre la Rivière sans étoiles, et ce jour, il n’y a pas plus de rivière que d’étoiles !

 Mais que c’est beau déjà, pour qui prend un peu le temps de regarder à gauche, à droite et vers le plafond… pas de concrétions en nombre, mais quelle majesté dans ces voûtes brutes, dont se sont décrochés un jour lointain ces gros voire immenses blocs qui jonchent le sol.

Je suis à – 300 m, la partie ébouleuse reprend de plus belle, la Salle Bourgin, ainsi dénommée  en mémoire d’André, grand spéléologue explorateur, polytechnicien et officier de la Légion d’Honneur en tant que spéléologue, une grande et imposante salle, aux dimensions de cet homme…On pense ainsi à ces grands précurseurs du XIXème et XXème siècle qui ont beaucoup contribué à la découverte, la connaissance puis la reconnaissance du monde souterrain.

  

J’accède alors aux deux petites cascades qui suivent, celle du Petit Général, et ses 10 m, dédiée à un certain Charles Petit-Didier, au motif qu’il était plutôt « directif », le Ressaut du Fil de fer dont on sait qu’il a  été équipé d’un « fil clair » un certain temps, dont il reste des vestiges calcités, et celle de la Tyrolienne, qui fut à une époque dotée effectivement d’une tyrolienne de franchissement pour les dizaines de sacs de matériel  ce que ses
quelques mètres rendaient pénible à l’échelle souple.

J’en suis à – 370 mètres, et j’aborde le Grand Eboulis…
Ici, c’est vraiment gigantesque…80 m de largeur au bas mot, une cinquantaine en hauteur, peut-être davantage, et des rochers éclatés par centaines, certains énormes, un vrai paysage de grands pierriers de montagne avec des blocs erratiques, un chaos pourtant organisé, stabilisé, là encore issu des  décollements successifs des strates supérieures provoqués par les grands vides que l’affouillement du marno-calcaire par les eaux de fonte sous-glaciaires ont lentement façonnés.
Je n’ose trop me figurer que ce qui est encore au plafond tombera aussi un jour ou l’autre, maintenant peut-être…mais à quoi bon gâcher le plaisir présent par de vilaines malédictions,  advienne  que pourra. Quand on fréquente GB, on sait que le risque est là, à faible probabilité, mais bien là.
Ce Grand Eboulis et ses 400 mètres, en gros, n’a rien de très compliqué à arpenter, d’autant que, depuis la cote -250, un excellent balisage à base de lambeaux de gilets rétro-réfléchissants  guide fort bien les pas du randonneur des profondeurs que je suis devenu.

Ca ne m’empêchera pas de connaître deux ou trois moments d’hésitation et de me retrouver sur des fausses pistes martelées par nombre d’autres bottes avant moi, heureusement de courte durée.

Mais ça, c’est à la descente (On verra ce que ça donnera à la remontée…)…et j’arrive rapidement au Bivouac N°1, quasiment – 500 m, où je suis surpris par la quantité et la qualité des installations, habitué que je fus à des couchages de fortune bien plus spartiates que cela…et je m’en réjouis.
Je m’en réjouis, car je mesure ici une forme de solidarité et même de fraternité, dans ces abris de plastique aluminisé, soigneusement préparés, avec des mini-mousses, des bougies de chauffage « au cas où », des couvertures de survie disponibles, des cartouches de gaz…et un poste Nicola, le même que celui disposé à l’entrée de GB.
Nicola…j’ai cherché un jour pourquoi « Nicola » sans « S », supposé avoir là une abréviation technique, pour découvrir qu’il s’agissait d’honorer un prénom de femme (Nicole Dollimore), celle-là qui mourut suspendue à ses longes et noyée dans les ténèbres du GB, un jour de crue exceptionnelle, ses équipiers n’ayant rien pu faire pour elle…au Ressaut des Topographes, le 7 juillet 1996.

Bien des gens compétents ont alors été fortement motivés pour trouver quelque chose qui puisse limiter, éviter, les conséquences dramatiques des accidents graves spéléologiques…et leurs efforts conjugués de techniciens, électroniciens, financiers et même politiques, ont fini par nous donner le Système Nicola…une transmission de signaux électriques par la roche elle-même.
J’observe cette petite boîte jaune étanche…les deux très longs fils d’antennes qui s’en éloignent de façon opposée…ces petites choses de métal et de plastique qui sauveront peut-être des vies, en ont peut-être déjà sauvées…La spéléologie a décidément beaucoup progressé, pas seulement en technique d’investigation.
J’ose espérer que le Nicola ne sera, ne me sera pas utile…et, l’air de rien, le voir et y réfléchir me fait prendre la résolution d’être très attentif à mes pas !
Or, ce que je vais découvrir peu après aurait justement tendance à me distraire de regarder mes pieds…

La merveilleuse salle des Treize s’offre maintenant à moi…je ne sais plus où donner de la tête…Au sol, une superbe série de gours de toutes tailles, aux crêtes contournées, chanceusement encore pleins d’eau, forment une prestigieuse avenue liquide miroitante, et leur onde, n’ayant pas été agitée par d’autres visiteurs, apparaît d’un bleu-vert émeraude profond enchanteur, comme dans les contes de fées…Seules les géantes stalagmites en pain de sucre frisés, et la suite de stalagmites toutes un peu penchées de droite ou de gauche finissent par capter mon regard à leur tour.

Elles créent des perspectives étonnantes, que chaque scintillement, chaque ombre portée font varier sans cesse dès que la lampe oscille, ces géants de calcite semblant être une foule pétrifiée…Un peu plus loin vont abonder des concrétions plus fines, plus subtiles, plus diversifiées, en formes, en couleurs, en dimensions, en structuration…tellement nombreuses et harmonisées entre elles que l’on voudrait pouvoir toutes les voir sans pourtant y parvenir.

 

 Elles sont partout…les parois, les ciels, les anfractuosités, les moindres reliefs en portent, des paysages presque irréels se forment si l’on fixe le regard quelques instants sur tel ou tel groupement…
Comme pour les étoiles du firmament, plus on observe les concrétions de cette exceptionnelle salle, et plus on en voit apparaître !
Les concrétions portent des concrétions qui portent des concrétions…
J’avance, je me suis promis que je ne prendrai des photos qu’au retour, car cela permet une pré-visualisation et une présélection, et que le rythme de la remontée se prête mieux aux mini-pauses photo que celui de la descente. Micro-repos à la clé.
Je n’oublie pas de boire par petites doses fréquentes, mieux pour l’absorption, et limite les mictions. De même l’option d’une alimentation diffuse dans le temps, agissant un peu comme une poly-nutrition par sonde, grâce à une sorte de soupe sucrée-salée régulièrement distribuée, permet de conserver une progression souple, une dynamique générale, tout en évitant les refroidissements liés aux pauses plus prolongées…ce fut mon choix pour cette visite que je savais longue et exigeante.

Salle des Treize…cette super-équipe du 24 juillet 53…

Voici la salle Germain, (Président du C.A.F. dans les années 50)…tout aussi stupéfiante par sa blancheur omniprésente, le gigantisme des coulées stalagmitiques et des rotondités calcitées, les cordes guident et rassurent…j’atteins alors le puits du Balcon, modeste P15 mais tout est magnifique tant dans son approche que dans sa descente, on évolue dans une galerie d’art tridimensionnelle, ma seule crainte étant de……dégrader quelque chose dans le feu de l’action, l’enthousiasme et/ou la distraction. Stalactites scintillantes, draperies, colonnettes tout au long de près de 40 mètres de coulées blanches…que de beautés !
Vers – 600 la salle du (et non pas « de ») Saint-Mathieu, qui tire son nom d’une statuette d’argile représentant Gorges Mathieu du groupe des Treize…en attitude de prière pour que le fond du fond leur soit offert à la grâce de Dieu…La statuette n’y est plus.

Et me voici aux abords des Couffinades…c’est là que les choses sont censées se corser un peu. Une petite pancarte le rappelle…  « Êtes-vous sûrs ? »

On ne sait pas s’il faut être sûr de la météo, sûr de sa condition physique, sûr des délais dont on dispose en termes de nourriture et d’éclairage, sûr de sa technicité, sûr de son matériel adéquat, …Mais il faut « être sûr » !
Je résume en me disant que je suis sûr de moi, et que ça me suffira…
Compte tenu de tout ce que j’ai entendu de GB la veille à la surface, je sais que la suite ne dépend que de moi, en fait. Il y a peu d’eau et il n’y en aura pas davantage, les cordes de mains courantes ont été récemment renouvelées…seul le spéléologue est ici responsable de ce qu’il lui adviendra. Il faut donc être sûr…de soi !
J’ai opté pour une progression hors d’eau, donc pas de néoprène à balader et enfiler…je me lance dans la galerie sauvage active, avec la rivière retrouvée qui chante sous mes pieds.

Là, tout est excellent ! La galerie a des dimensions humaines, elle présente de très nombreuses conformations diversifiées, des biefs d’une eau magnifiquement cristalline, et souvent d’étonnantes concrétions dont des gîtes à fistuleuses de toute beauté, certaines très longues, d’où l’allusion à la grotte de Couffin (Choranche) avec ses milliers de « macaronis au-dessus du lac notamment…je suis bien dans les Couffinades !

 

Les mains courantes ne sont pas trop méchantes, plutôt bien posées et juste assez tendues, et j’use sans réserve d’une longette très courte en sus des deux habituelles, à base de dégaine d’escalade…très efficace et ménageant pas mal les efforts des bras.
A quatre reprises, on trouve des « rappels guidés »…je me suis toujours demandé pourquoi appeler ces installations « rappels guidés » vu qu’il n’y a aucun rappel de corde à la différence de ce que connaissent les canyonistes .
En fait, ce sont des tyroliennes pentues, ni plus ni moins !
Je me suis doté d’une poulie type « Traxion », à la fois pour utilisation comme poulie bien sûr, mais aussi en cas de perte accidentelle ou dégradation de la poignée, car remonter avec le seul bloqueur de poitrine et un bricolage de nœud autobloquant ne m’emballerait pas…et pour la même raison, j’ai aussi garni le sac d’une sangle et deux mousquetons pour confectionner une pédale de fortune associée à cette Traxion…
Pour lors, tout est dans l’ordre, et c’est plus efficace que l’usage de la seule longe sur la corde-guide, même si, en contrepartie, il y a pas mal de manipulations et de risques de perte de l’objet si on n’est pas très méthodique !

Malgré tout, je réfléchis au fait que disposer d’un mousqueton à mini-poulie intégrée aurait été un gain de temps appréciable, avec un mini-bloqueur à part. Tout ça occupe mon esprit, tant et si bien que ça passe tranquillement jusqu’à une erreur de choix…de corde, il y en avait en effet trois dont une « guide » en doublage,  très détendue et prise pour celle de progression, ce qui a fini par un petit blocage au milieu !
Rien de grave…un peu de temps et d’énergie perdus, sans plus.
Ainsi passent les successives cascades, celle d’Abelle Lavigne (5 m) puis de Claudine Lecomte (17m) avec son mât scellé pour se déporter du seuil, ces deux femmes de la grande équipe de juillet 54, à cette époque, rares étaient les dames spéléologues, surtout à ce niveau de pratique et d’exposition au danger !
Entre ces deux crans de descente majeurs et dans une atmosphère saturée de vapeur d’eau et riche d’embruns rafraîchissants, le Réseau des Cascades, sorte de rapides bruyants, très esthétiques, où les mains courantes sont plus ou moins nécessaires selon le débit.
Mais l’eau est très fraîche, entre 6 et 7 °C toute l’année à cette profondeur … et ça saisit bien dès que l’on passe au-dessus des genoux pour qui n’a ni pontonnière ni néoprène !
Je vais atteindre les – 720 m à la Cascade des Topographes historiques (Georges Garby et Jean Cadoux en juillet 53) 5 petits mètres mais…un grand pas quand même pour l’Homme !!! En tout cas pour eux !!!

Et me voilà au Grand Canyon…300 mètres de descente pour 120 m à déniveler dont une bonne moitié fort pentue sur un sol gluant…heureusement dotée de cordes souvent doublées et noueuses auxquelles il est prudent de se cramponner, car le ripage de bottes est plus que probable…et je finis par m’abandonner à la descente glissée en douceur sur la fesse, c’est encore ce que l’on fait de mieux dans ce type de passage !

Après coup, entre la Salle Louis Eymas (Groupe des Treize) et la Salle des Huit (équipe de septembre 54) je dirais que c’est sans doute le tronçon le moins sympathique de toute la course !
Me voici au niveau du Camp N°2…à  – 850 environ et j’aborde le Puits Raymond Gaché (ex-président de la SSF dans les années 50) une vingtaine de mètres dans une ambiance plus sauvage, plus sombre, plus impressionnante…j’accélère un peu mon rythme car le temps passe, et bien que je me sente en pleine forme, je calcule que le retour m’amènerait à ressortir vers 22 heures, ce qui paraît encore très raisonnable…mais le bout de la course n’est pas encore si proche ! Je passe les deux ressauts de 10 m chacun qui me séparent de la Grande Cascade de 27 m, très fractionnée. Ressaut du mât puis Ressaut du Singe…pour le premier, en 2016, le tube d’acier de trois éléments de 2 mètres fabriqué par Fernand Petzl qui était placé à cet endroit pour dévier l’échelle souple de la cascade a été extrait du gouffre . Ce mât est maintenant dans le hall de Petzl à Crolles !

Mais pour le second puits, celui du Singe, l’origine du nom est un peu ténébreuse et serait issue d’une déformation linguistique du vocable « Vire-tu-l’Oses » par des anglais selon les sources des anciens de GB…vocable déjà lui-même en forme de calembour donc peu aisé à traduire !
L’arrosage modéré mais déjà humidifiant de la Grande Cascade pourtant de petit débit aujourd’hui me sort de ces questionnements toponymiques, et je gagne la petite Salle De Joly  (grand explorateur, Officier le la légion D’honneur comme spéléologue.)

C’est aussi  la salle du Camp 3  à  – 940.

Encore une soixantaine de mètres avec le passage facile du Grand Bassin où chahute la rivière débonnaire en ce temps de sécheresse extérieure et je bute dans le vestibule de la Baignoire…vers -950. Je pars sur la gauche en suivant le cours d’eau, et je trouve cette jolie baignoire, profonde et apparemment sans issue aérienne.
Je remonte pour m’intéresser à une chatière en hauteur, car il est bien indiqué sur le plan qu’il existe une chatière, passage calcité mais que je trouve bien peu éraflé, bien peu poli, bien peu sali pour servir à de multiples contorsions de spéléologues rampants…et, de fait, ça ne va pas loin.
Reste un passage en descente garni de blocs instables dans lequel je m’engage, et qui décrit un anneau ramenant au point de départ en quelques mètres…apparemment sans suite ! Fichtre ! Aurais-je raté un passage précédemment ?

Je reviens un peu sur mes pas, sans succès, rapide coup d’œil sur la topographie pas très agrandie sur ce point-là…mais aussi sur la montre ! 7 heures et demie de descente déjà, je suis dans la moyenne préconisée du CDS38 mais, entré à 8 heures, le tableau horaire moyen me ferait sortir vers 2 heures du matin…
Je préfère abandonner, car même à trouver la suite rapidement, ce qui est derrière n’est pas le plus facile et me prendra peut-être 1 heure  A/R voire plus avec fatigue accrue…Demi-tour décidé.

Ce n’est pas aujourd’hui que je verrai la Vire-Tu-Oses, le Puits du Pendule et celui de l’Ouragan…ses 44 mètres de très bruyante chute d’eau, ni le Camp des Etrangers, camp N°4,  où Sept des 18 Etrangers invités par Petzl et Lavigne camperont le 15 Août 56 (blocage)…j’étais déjà né !

Je mange, je bois, et je repars. Je ne me sens nullement fatigué et n’ai aucune appréhension quant au retour, ceci parce que l’itinéraire ne présente réellement aucune difficulté particulière, seule la longueur de la course  étant un facteur potentiellement handicapant sérieux à prendre en compte pour le petit vieux que je suis.
Je vois même d’un bon œil la remontée car le risque de refroidissement est beaucoup moins élevé, car les manœuvres sur corde sont bien plus simples pour un spéléologue expérimenté, notamment aux fractionnements, et parce que les passages délicats dans les pentes des toboggans et autres reliefs sont bien plus aisés à franchir qu’à la descente, c’est vraiment comme en montagne !
Je n’ai pas oublié le bloqueur de pied, car avec GB, cet accessoire est un atout maître.
Qui plus est, je vais prendre des photographies…et ça me motive fortement !

Tout va pour le mieux, sauf, hélas, les prises de vue…la saturation en vapeur d’eau, ajoutée aux embruns à chaque cascade, à l’évaporation quasi-constante d’un film d’eau sur les gants, déposent une condensation régulière sur l’objectif et/ou créent des vapeurs parasites, et le résultat est bien piètre…Je m’échine à tenter d’essuyer avec un bout de sous-combinaison qui serait encore sec…mais, il n’y en a pas !
Je dois me résoudre à ne prendre que de vilains clichés…je peste…ce n’est pas l’essentiel, et je sais que je trouverai moult excellentes photos sur de nombreux sites Internet, mais je suis très déçu !

Je reviens assez vite au Grand Canyon, qui, comme prévu, se remonte plus vite et mieux que descendu, si ce n’est qu’à un moment je vais rater le virage qui menait aux cordes d’aide à la progression pour me retrouver mal en point sur un promontoire bien glissant et sans grande prise pour des bottes et des gants gluants…Je finis par passer avec un petit temps de doute…un moment de grande solitude comme l’on dit !
Rapidement revenu aux fameuses cordes, tout alla mieux, et le retour à la Salle Eymas me fut bien agréable.

Il est à peu près 17 heures à l’approche des Couffinades, et je vais faire mon plein d’eau filtrée. Depuis 7 heures ce matin j’aurai bu 3 litres soit environ 1 litre toutes les trois heures.
Le système à paille sera inauguré dans cette cavité, n’ayant jusqu’alors servi qu’en montagne. Tout à fait efficace pour 40 grammes à transporter, mais en activité spéléo, il est prudent de le conditionner dans un récipient protecteur des coups et pressions, ainsi que de lui adjoindre une grosse seringue de pompage si l’on n’est pas sûr d’avoir de l’eau directement captable dans une bouteille. La seringue est à même d’en recueillir dans de bien plus petites réserves ou d’étroits passages de filets d’eau, ce qui peut être salvateur !
Mais ici l’eau coule bien…et je bois sans me limiter, repartant ensuite avec mon litre bien frais, avant l’échauffement des Couffinades, leurs mains courantes et leurs tyroliennes pentues…à remonter cette fois !

Comme imaginé, ça va presque mieux qu’à l’aller, et quelques tentatives de photo auront imposé de mini-pauses plutôt bénéfiques pour maintenir un rythme modéré.
Revenu au Vestiaire, je sais qu’il n’y aura plus de problème à résoudre, que tout ne tiendra qu’à une chose : doser l’effort.
En gros, je n’ai plus que 650 mètres à déniveler, comme dans une montagne, mais avec presque la  moitié sur corde…

je vais prendre mon temps…j’ai 600 mètres à marcher dont l’essentiel dans de magnifiques salles, je vais admirer, me laisser inspirer, respirer, émouvoir, tenter quelques photos quand même, errer béatement parmi ces féériques décors, déambuler entre ces étonnantes grandes stalactites déformées, penchées, jouer avec les reflets de ma lampe sur la surface paisible de l’eau des gours pluriséculaires, et chercher les trésors…il y a toujours des trésors quelque part dans un coin d’ordinaire négligé, une excentrique originale, des colorations rares, des dentelles de cristal, des draperies veinées en transparence…je flâne peu ou prou, je serpente et me retrouve au Bivouac -500, les yeux emplis de toutes ces créations minérales naturelles dont GB vient de me faire cadeau.

Au bivouac, cessant de diriger le faisceau de la lampe sur des structures proches pour repasser aux horizons lointains, je m’aperçois que l’éclairage baisse fortement et que le système électronique bascule vers le mode « Eco »…il est temps de changer les batteries !

En jouant sur l’économie volontaire, ça aura tenu quand même 12 ou 13 heures, ce qui me ramène au temps de l’acétylène, lui-même précédé du temps du pétrole lampant ou des bougies ! Sans remonter aux calebasses en acier lourd de type Arras, la même visite en Ariane aurait demandé 4 recharges donc 4 arrêts et manipulations, un volume gênant en permanence, la masse de carbure puis celle de chaux à transporter, des petites pannes à prévoir, des recharges d’eau pas toujours faciles à effectuer, et un éclairage certes plus chaleureux mais bien moins performant, en distance tout au moins. Sans parler de la pollution atmosphérique localisée, des marques noires sur parois ou concrétions…
Indéniablement, pour être passé de l’Arras  aux Leds bien contrôlées maintenant, le progrès est immense tant en termes de praticité que de fiabilité donc de sécurité.

En contrepartie, je dois emporter systématiquement deux ou trois bougies et un briquet, pour « point chaud » potentiel…mais ça reste anecdotique, d’autant que, de « point chaud » je n’ai jamais vu directement en plus de 50 ans de pratiques sous terre…Par chance sans doute, mais statistiquement, même à l’échelon national, ça reste très rare…et on ne s’en plaint pas.
Batteries changées, puissant faisceau retrouvé, c’est parti pour la remontée alpine de 250 mètres à déniveler…a priori moins d’une heure, mais je vais les parcourir bien plus paisiblement, là encore en prenant le temps de regarder.
Il est à peu près 20 heures, et en marquant des pauses, avec une recharge d’eau potable, en marchant précautionneusement, j’arriverai au bas des grands puits un peu avant 22 h.
Nourriture (30 g de TUC 30 g de Snickers …300 Kcal), boisson…réglages divers, la grande série des méandres et puits commence…
Le rythme sera là aussi très régulier, et plutôt lent !
Je ne suis pas musculairement fatigué, mais on entre dans les horaires d’endormissement habituel, vers 23 heures/minuit, et l’activité s’étale sur 18 heures déjà dont seulement environ 1 heure et demie de courts arrêts cumulés. Port du sac même assez léger, inconfort de l’accoutrement vestimentaire et technique, stress induit pas le froid humide permanent s’ajoutent à un début de lassitude, et du coup, je décide de ne monter les puits que lentement, car brusquer l’organisme pour sortir plus vite serait une erreur.

Je me suis entraîné sur un terrain d’endurance dès le mois de mai, avec une progression très mesurée, pour passer de 150 m de remontée sur corde non-stop à près de 500 m, par paliers de 50 m, cela avec un assemblage de petites longueurs et grandes longueurs de 5 à 45 m grâce à un équipement de proximité et un beau puits d’extraction de carrière. Cela complété par un séjour d’une semaine cadré sur spéléologie, randonnée de montagne et via ferrata…une semaine avant. De tout ce montage il est ressorti nettement plusieurs facteurs positifs, retour à un poids de forme, ré-accoutumance à un effort prolongé, affermissement de la volonté, tonification cardio-vasculaire…le tout apportant en prime une confiance en soi qui, dans ce genre de situation, est primordial.

Présentement, je me sens bien, ni chaud, ni froid, ni faim, ni soif, ni éprouvé, ni inquiet, je vais mon bonhomme de chemin, je remonte les mètres sur mon fil d’araignée, serein, je prends le temps d’observer le milieu, de m’imprégner de l’ambiance qui s’en dégage, je me sens bien et je m’en fais la remarque…je vis pleinement mon temps présent, je ne regarde même plus la montre…
Dans les tronçons de méandre, je me sens presque plus à l’aise qu’à l’aller, en totale confiance mais pas négligent pour autant…même si ce n’est pas fini, je sais que ça finira bien et que je viens de vivre une belle course…et que, bien que ce ne soit pas du tout un objectif pour moi, j’ai largement dépassé la profondeur maximale que j’avais connue au Gouffre Jean-Bernard avec le défunt et regretté Régis Magnin…seulement – 550 mètres !

A d’autres moments, cette calme mais efficace remontée me laisse penser à des gens, des proches et des moins proches, que j’imagine ici comme bien à leur place ou l’inverse…pas du tout à leur place !
Au pied du Puits Gontard, il  ne reste plus que 180 m, et je retrouve la bouteille de réserve…qui tombe à point nommé, car une petite soif commençait à se manifester ! Je n’économise plus l’eau, au risque d’avoir envie d’uriner avant la sortie, ce qui sera le cas.
J’ai déjà dans la tête, en remontant ce puits, que je reviendrai ici…l’an prochain peut-être.
Que j’irai au Camp des Etrangers.
Que je prendrai plein de photos, et cette fois dans de meilleures conditions.
Que je disposerai de plus de temps pour admirer.
Que je sortirai peut-être un peu du tracé classique.
Que pour tout cela, j’opterai certainement pour un bivouac -500 en remontant…avec un TPST de 30 heures par exemple.

Car GB me semble mériter une conversation plus soutenue et plus riche pour une plus ample connaissance.
Toutes ces pensées m’ont amené au Puits Garby  puis à celui du Cairn, je n’ai souffert de rien, je ne pousse personne et ne suis poussé par personne, je suis comme un poisson dans l’eau, et devant cette sculpture de pierres habilement associées, je reste un instant à me dire combien j’ai de la chance d’être ici, dans ma situation exacte, la chance d’être en 2019 avec ces décennies précédentes qui ont permis aux explorateurs de rendre tout cela accessible.
 La chance d’appartenir à une Fédération où des gens passionnés et dévoués donnent beaucoup de leur temps et de leur responsabilité pour organiser les visites massives d’une telle cavité, dans le bénévolat et la quasi-gratuité pour les bénéficiaires dont je suis. La chance d’être en bonne santé et en bonne forme…la chance d’avoir rencontré des spéléologues communicatifs dans ma jeunesse, d’avoir acquis une longue expérience et de bénéficier de toutes les avancées techniques de cette pratique actualisée. La chance d’avoir suffisamment de temps libre et de moyens financiers pour me consacrer à ce loisir, parmi d’autres. La chance d’avoir une épouse et une famille compréhensives et confiantes pour ne pas me brider dans les entreprises exposées au risque. La chance de vivre dans un pays où il existe encore une grande liberté d’évolution dans les milieux naturels, où l’organisation des secours aux personnes est exemplaire, si jamais….La chance de bénéficier d’un créneau météorologique très favorable. La chance d’être planifié dans les premiers et de ressortir le dernier…
J’ai remonté le puits sans même m’en apercevoir !
Il me reste 60 m à gravir, une misère ! Je ris tout seul…
60 m…c’est à peu près la profondeur du puits d’entraînement d’Antony, notre Web-master de club…ou 4 fois la petite voie d’entraînement du club dans un  grand chêne…je souris.

Les ressauts Holiday (Avec ou sans glace, je vous prie ?) ne seront qu’une formalité avant le beau Puits Ruiz, celui qui ramène à la porte d’acier. Je ne suis pas du tout pressé de sortir, malgré un petit courant d’air réfrigérant qui court sur mon corps un peu humide de partout, un mélange de reste d’eau des Couffinades et de pas mal de sueur…je pense avoir bu environ 5 litres d’eau depuis mon lever…et pas beaucoup uriné.
J’attaque les 27 m avec amusement, je tire et pousse un peu fort sur 10 m, et j’écoute mon cœur qui tape…peut-être 110/120…je reste là, les bras ballants, je détecte un léger vent, j’écoute les bruits du gouffre, je me sens encore en forme, car, à ce rythme-là, tout va bien !
Je reprends 10 m  un peu nerveux, et je recommence…ma station de relâche, et puis je termine, je passe la main courante, un petit effort pour remonter sur le trapèze rouillé et froid, et je vois les frondaisons qui se découpent sur le ciel sombre !

Il y a plein de pommes d’épicéa au sol, je suis revenu dans un autre monde, celui de la surface, mais je n’ai pas encore pris congé de GB, il me reste les politesses d’usage…quelques mètres verticaux encore, la petite main courante d’accès et la signature du registre de sortie…car GB aime bien qu’on lui dise quand on ressort de chez lui.
Le lapiaz semble accorte sous la lune rousse, il me reste à boire encore un bon coup et me débarrasser de toute la quincaillerie brinquebalante dans le sac à dos, et le chemin de retour à la Molière…3500 m à peine…Il fait doux, du moins pour des marcheurs en combinaison. Des gens attentionnés ont balisé le parcours de petites marques fluorescentes blanches très bien disposées, et que l’on ne peut pas rater, sur des branches, des rochers ou des cairns, et ça facilite sérieusement les choses, car la nuit, tous les chats sont gris, les lapié aussi…c’est bien connu !

 Il y a çà et là des cheminements sauvages parasites, et le parcours est très contourné, du moins au début, et ces marques ôtent tout souci aux spéléologues plus ou moins fatigués qui n’ont pas à se soucier de leur retour assuré !
C’est donc bien tranquillement que je rejoins la Molière…il n’y a plus qu’à sortir le couchage du véhicule, se changer et dormir…l’aube n’est plus bien loin !

Pratiquement aucune courbature ni bleu le lendemain, retour automobile sans difficulté moyennant une bonne sieste de deux heures après un petit repas au restaurant de la Ferme à Dédé de Sassenage (Ravioles gratinées au bleu de Sassenage à recommander !). Seul un déficit de sommeil marquera physiquement cette excursion souterraine chez GB.
Quant aux souvenirs, aux images gravées, ils sont eux très nombreux et tous très agréables.
Même ceux du Grand Canyon…
Merci à Rémy Limagne et à son équipe sans lesquels rien de tout cela n’aurait existé, merci à l’autre Rémy, mon coéquipier, que j’ai volontairement fait « disparaître » du récit de l’aventure, pour ne laisser apparaître que mes ressentis personnels, mais sans lequel je ne l’aurais pas vécue… !

Et…merci à Joseph !

Kiki.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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