Tintin et Miliot vont à la montagne 226

Tintin et Miliot vont à la montagne 226

31 juillet 2019 Grottes Randonnée Spéléologie Via ferrata 0

Tintin et Miliot vont à la montagne...

Tintin et Miliot vont à la montagne , un album de la série : Les aventures de Tintin et Miliot    (album N°2.)

Je connais SJV depuis bien 15 ans et c’est avec ce club que j’ai fait mes premiers pas dans des grottes et que j’ai découvert la via ferrata et le canyonisme. Grâce à nos activités très régulières, j’ai également appris à me sentir à l’aise dans toutes les situations que l’on peut rencontrer en six ou sept ans de pratique estivale, printanière ou automnale en montagne, en autonomie complète.

Et puis il y a eu une trève, une longue pause pendant laquelle je me suis consacrée à un projet bien différent : celui de devenir maman ! J’ai repris les activités avec le club l’année dernière (quel plaisir !) et c’est avec une émotion toute particulière que j’ai abordé cette sortie estivale : mes loupiots, mes bambins… …mes grands allaient nous accompagner et partager l’intensité et la variété des sorties SJV….

Rompus aux activités de plein air, aventureux, curieux, ils le sont…. Sauront-ils se montrer courageux et déterminés si la situation l’exige ? Prendront-ils le même plaisir que leur mère à découvrir le monde minéral des grottes, les falaises vertigineuses décorées de fleurs et de lézards, les paysages des Alpes du nord et ses habitants ? Vibreront-ils de ces relations humaines fortes où tous les membres du groupe sont interdépendants et où la réussite individuelle et le dépassement de soi se fêtent en équipe avec une satisfaction qui flirte avec le bonheur ?

Voici leurs commentaires et leurs réactions à chaud du lendemain soigneusement retranscrits lors de nos déplacements ou en soirée. J’ai aussi scanné leurs dessins faits durant le séjour avec une énergie assez particulière. Martin a soufflé ses 10 bougies ce printemps lors d’une première sortie d’initiation SJV et Eliot souffle les 8 siennes ce 11 juillet pendant le séjour !

Après ces quelques paragraphes de préambule, commençons le voyage et les découvertes !

Nous nous retrouvons dans le Doubs et passons une première nuit abrités de l’orage sous le hangar en bois de Mérey-sous-Montrond, au départ du sentier karstique. Nous dormons sur de confortables lits de camp et les enfants sont à peine perturbés par la nuit et l’agitation nocturne… Au matin, nous nous préparons pour la première spéléo de la semaine, direction Montrond-le-Château pour visiter les Cavottes. Ce sera leur seconde expérience de spéléo et ils se réjouissent beaucoup. Christian nous dépose à proximité du bosquet dans lequel se trouve l’entrée de la grotte, une dépression qui mène à des couloirs plutôt confortables. Il file ensuite garer la voiture au village et nous rejoint…précaution anti-vol !

La préparation des bonhommes prend un moment, c’est aussi le moment de se mettre en conditions, de se préparer mentalement à cette aventure souterraine. Christian a choisi cette grotte car elle se prête volontiers à l’initiation et aux premières expériences. Les enfants l’abordent avec envie et confiance. Ils découvrent que s’orienter dans une grotte n’est pas aisé, qu’il faut prendre des repères, ils observent l’enchaînement des passages étroits et des grandes salles, ils voient que ce sont parfois les passages les plus étroits qui permettent de poursuivre l’exploration… Il faut oser se faufiler dans des fissures étroites pour avoir le plaisir de déboucher dans une grande salle… …et parfois il faut ramper pour accéder aux secrets les mieux gardés !

Tintin à propos de la grotte des Cavottes :

« La spéléo était super cool et à la fin Christian nous a fait découvrir des fleurs de gypse. Nous n’avons pas vu beaucoup de concrétions à part elles. Il n’y avait pas beaucoup de boue. Nous avons guidé Maman et Christian pour ressortir. A l’aller et au retour, nous n’apercevons pas les mêmes choses !

Dans la grotte, donc trouver la sortie ne fut pas une mince affaire ! »

L’exploration dure jusqu’au milieu de l’après-midi et nous prenons la route pour Morez. C’est à la belle étoile que nous passerons cette seconde nuit. Ce sera une première pour Tintin et Miliot ! Ils se cachent dans leur duvet et s’endorment assez rapidement la tête pleine de la journée écoulée. Il fait beau, le pré qui nous accueille invite à la détente. Une belle première journée donc… Les enfants ont montré qu’ils sont à l’aise sous terre ; qu’ils ont confiance dans le matériel (cordes et lumières) et dans l’équipe. Aucune crainte ou inquiétude n’a fait surface malgré la fatigue d’une expérience prolongée sous terre, malgré les passages étroits ou les techniques parfois minimalistes mises en œuvre. Je suis fière de mes garçons 🙂 La nuit s’annonce douce… …juste un peu de rosée au réveil !

Nous sommes à deux pas de la via ferrata de Morez. C’est notre activité principale de la journée. Tintin et Miliot la connaissent déjà un peu car nous avions effectué le parcours d’initiation lors de leur première sortie SJV.(Cf. « Tintin et Miliot en Franche-Comté ») Aujourd’hui, c’est le parcours normal qui nous attend. Chacun d’eux a des souvenirs forts de cette première expérience…. le passage en dévers, la hauteur, les ponts de singes, la tyrolienne…. autant de moments où ils ont déjà du se dépasser. Cette fois-ci le parcours est différent mais ils devront retrouver leurs marques…c’est plus long et plus difficile !

Commentaire de Tintin à propos de la via ferrata de Morez, parcours AD :

« Cette via ferrata était super !! Le stress est monté à cause du vide mais, avec du courage, nous arrivons à tout ! Tout cela a été récompensé par une magnifique promenade en forêt. Merci ! »  Signé : Martin

Miliot, le 8 juillet au soir à propos de la via de Morez :

« Ce matin, nous sommes allés faire une via ferrata. Tintin et moi avons eu un peu peur à cause des dévers. Nous avons vu de jolis papillons dont un rouge et noir qui était très beau ! (Une Ecaille Marthe NDLR.) J’ai bien aimé la première partie de la via et aussi la fin de la seconde partie, le passage des chamois. Nous avons vu beaucoup de lézards brun et beige. Au niveau technique, c’était un peu dur car il fallait beaucoup se tenir avec les bras ! On s’est reposés sur notre longette. C’était trop cool !

Ce soir, nous allons dormir dans une grotte parce que nous allons la visiter demain. Nous avons monté les lits de camp et les duvets dans l’entrée de la grotte et nous avons une belle vue sur la montagne et le coucher de soleil. »

Miliot, arrivée à la grotte de la Balme, vue sur le coucher de soleil au fond du couloir et grille d’accès à la grotte. (Dessin original)

Tintin à propos de la grotte de la Balme :

« Il y avait des centaines de milliers de gours, minuscules, petits, grands ou énormes… Et puis des stalactites, petites, rouges, blanches, orangées et jaunes. Je suis tombé dans un gour géant et j’avais de l’eau plein les bottes ! Il y avait des chatières sableuses, c’étaient comme de petits tunnels étroits dans lesquels nous nous sommes faufilés et nous avons vu que des travaux avaient permis d’agrandir les chatières et de trouver de nouvelles salles.

Tout à la fin de notre progression dans la grotte il y avait un méga-lac de boue. C’est là que nous avons fait demi-tour. Au retour, avant de sortir, on est passés par la Galerie des Araignées qui donne sur un superbe balcon. »

Miliot à propos de la Balme :

« Au début c’était très facile ; il y avait juste beaucoup de grosses flaques donc on s’est un peu mouillés ! Ensuite on devait passer par une trappe et c’était comme si on était dans un four à pain !!!

Après nous avons continué jusqu’à la Salle de la Mariée et nous avons vu son voile qui était très beau. C’était de belles concrétions blanches.

Nous sommes ensuite allés dans la Galerie des Géants. Les « Géants », c’était en fait des gours, de grandes vasques creusées dans la roche et bordées de calcite. Nous avons continué à avancer et nous avons vu de belles concrétions jaunes, miel et rouges. Nous avons traversé les Chatières Sableuses et tout au bout des Chatières il y avait un lac de boue et c’était dur de retourner en arrière.

Nous avons mangé un bon repas pour reprendre des forces et nous sommes allés voir la Galerie des Araignées près de la sortie. Au bout, il y avait un grand balcon. »

Encore une fois, les enfants ont visiblement pris plaisir ! La grotte était très propre et décorée de concrétions colorées et de formes variées. L’alternance entre les passages resserrés où il fallait avancer à quatre pattes et les petites salles plus confortables, voire les couloirs à hauteur d’homme (ou enfant!) a dynamisé la visite. De plus, l’observation du matériel d’exploration et des techniques mises en œuvre par les équipes d’exploration (petits chariots bricolés pour le déblaiement, tuyau avec arrivée d’air au point le plus bas pour assurer le taux d’oxygène nécessaire…) ont nourri leur curiosité.

Il est 15h00 et nous reprenons la route pour Sixt-Fer-à-Cheval. La journée n’est pas finie, nous avons encore prévu un morceau de randonnée au départ du Lignon à 1145m. Nous prévoyons de remonter la Vallée des Cascades en passant par la chapelle et les Chalets de Sales pour rejoindre les Laouchets aux pieds du Désert de Platé à 2135m, sans aucun doute un superbe lieu de bivouac. Il est 17h00 lorsque les sacs et les randonneurs sont prêts et commencent leur ascension. Chacun porte son sac. A plusieurs reprises, je me dis que la randonnée est trop ambitieuse pour cette fin d’après-midi. Nous profitons certes de la fraîcheur du soir pour monter, mais la journée a été longue et le dénivelé ne fait pas semblant…. Pourtant Tintin et Miliot avancent et sont fiers de montrer à Christian combien ils sont endurants et solides. Un peu d’eau, un goûter, des paroles encourageantes, voilà ce dont ils ont besoin pour gravir ces 1100 mètres de dénivelé cumulée ! C’est leur mère qui est impressionnée devant tant de détermination ! Chapeau les garçons !

Lorsque nous rejoignons les Laouchets, il est 21h00 passé, il commence à faire sombre et froid. Christian installe la tente réduite à sa toile extérieure : des pierres remplacent les piquets qui manquent (oups…) et la toile sera un abri de choix pour la nuit, car celle-ci est plus fraîche que les autres… 2100 m quand même ! J !

Miliot à propos de la randonnée :

« Après un court trajet en voiture, nous avons fait de la marche, beaucoup de marche, une grande randonnée.

Au soir, nous avons installé la tente en haut. Il faisait froid !

Le lendemain matin, nous avons marché en direction de Tête Pelouse. Nous avons traversé le Désert de Platé…en direct ! C’était beaucoup de cailloux et au début du désert nous avons vu deux bouquetins, un blanc et un brun, plus vieux.

En tout, nous avons vu une marmotte, trois chamois, et au moins dix bouquetins.

En tous cas, c’était très bien ! »  Signé :Miliot : La Vallée des Cascades

Tintin à propos de la randonnée au départ de Sixt :

« La rando était bien car il y a avait plein de fleurs partout mais le soir, il faisait froid et je grelottais et ça, je n’ai pas aimé !

Le lendemain, on est allés vers Tête Pelouse. Nous avons utilisé la boussole pour prendre le cap et c’était rigolo car je n’avais encore jamais utilisé une boussole « professionnelle ». Avant de reprendre la route, nous avons rempli les bouteilles avec l’eau d’un des petits lacs auprès duquel nous avions dormi. Nous l’avons filtrée avec une seringue et un filtre à microfibres.

Nous avons traversé le Désert de Platé : un mélange de terre, de rochers et de névés avec peu de végétation. Ensuite, nous avons longé les prairies en haut. Sur le chemin nous avons découvert un cadavre de mouton.

Nous sommes redescendus par un petit hameau et nous avons rempli les bouteilles d’eau à la fontaine. La descente était plus rapide que la montée mais, à cause des crottes de moutons éparpillées partout, nous avons fait attention où nous mettions les pieds !!!

J’ai bien aimé cette randonnée car ce n’est pas souvent que l’on voit autant d’espèces de fleurs en deux jours. Nous avons également vu une marmotte, trois chamois et une bonne dizaine de bouquetins. »  Signé Martin :  Le lapiaz dans le Désert de Platé

Christian a été un guide hors pair, comme à son habitude… … plein de bons conseils, d’encouragements, de mises en garde aussi (car les lapiaz du Désert de Platé sont d’un tranchant redoutable). Un accompagnement discret et efficace qu’il faut bien noter ici !!

Tintin et Miliot se sont réveillés en découvrant un paysage seulement entrevu le soir car il faisait sombre. Le panorama du matin avec la vue sur le Mont Blanc et les montagnes alentour ont subjugué les garçons pour mon plus grand plaisir ! La traversée du désert a nécessité une concentration accrue ; il n’était pas question de trébucher dans les lapiaz et de se couper… La sortie du désert s’est accompagnée d’une petite bataille de boules de neige, à la neige givrée des névés… Quel plaisir ! Tout les a comblé ! Pourtant la descente fut longue et difficile pour eux. Ils ont encore une fois fait la démonstration de leur détermination et de leur courage. Bravo !

Nous voilà de retour à la voiture : reste à trouver un campement pour la nuit en vue de notre activité du lendemain. Après une recherche de bivouac dans les montagnes de Sixt qui se sont révélées infructueuses, nous établissons notre camp le long du Giffre. Un rapide déplacement de matériel, nous permet un confortable bivouac à la belle étoile sur nos lits de camp. La nuit est sèche et le petit déjeuner au bord de l’eau bien agréable. Vers 9h00, nous levons le camp et prenons la route de la via de Sixt.

Au pied de la via, nous patientons derrière un grand groupe de débutants.

Miliot : « Au début, il y avait un peu de marche et ensuite nous avons monté sur des marches en métal car c’était une pente plus raide. Avant le départ, l’animateur du groupe présent a dit qu’il fallait bien se servir de ses longes et il ne les a même pas mises ! Il a dit de servir de ses pieds et de sa tête mais pas de ses bras. Il a dit : « Les mains, ça ne sert à rien. Vous vous servirez de vos bras quand ils seront aussi gros que vos cuisses ! »

Nous avons continué la pente et commencé la via, parfois en dévers, et j’ai eu peur car je devais sans cesse me tenir en extension : les bras tenus en l’air et sur la pointe des pieds alors j’ai pris la première échappatoire. Le parcours pour sortir n’était pas si facile mais nous y sommes arrivés Maman et moi. Tintin a poursuivi la via avec Christian. »

Tintin : « Il y avait une dalle verticale avec des broches, des pédiglias et des palettes pour les prises de pieds. Nous avons dû descendre en dévers, prendre une passerelle en planches articulées, monter une échelle et prendre l’échappatoire suivante. »

Miliot : « Elle était cool même si j’ai eu un peu peur ! »

Tintin : « Elle était cool ! C’était en hauteur au dessus de la gravière et j’aimais bien voir les engins bouger ! »

Miliot : « Comme je n’ai pas voulu continuer la via, nous sommes allés en faire une autre, au dessus d’un canyon. Celle-là était bien même si certaines prises étaient un peu trop hautes. Christian m’a alors aidé un peu à passer mes longes et m’a rappelé de me servir de ma longette de repos. Nous avons passé plusieurs poutres en bois et c’était bien plus facile que de progresser sur les câbles des ponts de singe. Ensuite c’était la fin et pour un peu rigoler, on est retournés sur la poutre longés avec notre petite longette et on s’est jetés dans le vide ! C’était très rigolo ! »

Tintin : « Elle était cool vu qu’elle était facile ! »

Miliot : « Elle a duré même pas une heure. »

Miliot a soufflé ses huit bougies entre les deux vie ferrate !

Ce soir-là est le dernier soir du séjour. Nous reprenons la route pour Déservillers où nous camperons à l’abri d’anciens vestiaires de foot régulièrement utilisés par les spéléos locaux ! Un peu de débrouillardise nous ouvre la porte et nous nous offrons une soirée aux chandelles !

La dernière journée sera (encore) une expérience de via ferrata. Les enfants sont désormais à l’aise et ce d’autant plus que le parcours qui nous attend est moins exigeant que ce qu’ils ont déjà fait. La via de Nans-Sous-Sainte-Anne est un petit plaisir auquel ils se livrent sans appréhension et avec l’assurance de co-équipiers ayant progressé et pris confiance en eux. Il y a bien sûr un peu d’adrénaline lors de la montée de la haute falaise, mais pas de stress. Je les observe de loin autant dans l’effort qu’après et je vois mes enfants grandir et se soutenir … je les vois se féliciter et s’encourager. Je suis si fière d’eux !
Pour finir en beauté, on a fait une petit bout du parcours « rouge » pour accéder à la tyrolienne, et elle est très bien !  Histoire de nous laisser sur une petite anecdote, Christian a fait exprès de se bloquer au milieu du câble, et nous avons dû le « sauver » mais sans hélicoptère ! Nous l’avons tracté en réalisant un relais de sauveteurs grâce à une corde fine de secours emportée dans le sac…comme quoi ça peut servir !
Ce fut instructif et valorisant…
Ensuite, le hasard a fait que le Tour de France passait par ce village…ce qui nous a valu une petite animation imprévue !
Et il fallut nous séparer de Christian…et de ses 450 km à faire tout seul !!!
C’était bien…et on a eu beaucoup d chance avec la météo !

 A une prochaine fois !  Signé : Tintin et Miliot, avec leur Maman,  Annergé ! 🙂 !

 

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