Le septuor canyoniste du Bockloch 350

Le septuor canyoniste du Bockloch 350

12 octobre 2020 Canyon 0

Le septuor canyoniste du Bockloch      350

Cet article nous conte l’aventure d’une équipe très soudée en dépit de son hétérogénéité tant au plan personnel qu’au plan technique, évoluant dans un canyon bien chargé d’une eau froide très mouvementée…

‌Le 10/10/20, deuxième jour de notre séjour est prévu pour commencer la descente du canyon de Kruth. Kiki l’a reconnu la veille et celui-ci présente un débit important mais pas insurmontable selon ses critères…

Nous attendons la venue de Nanou et de ses deux enfants pour nous préparer au dernier moment car les combinaisons utilisées la veille n’ayant pas séché, nous appréhendons de les remettre…car c’était déjà pénible de les enfiler le premier jour mais là, avec la baisse de la température, nous savons que cela va être une épreuve pour nos petits corps qui en ont déjà la chair de poule…Ou de coq selon le sexe des participants !

Il est 9h00 et Nanou arrive enfin avec Tintin et Miliot… Après une brève présentation, nous pouvons commencer à nous préparer partiellement car le début du canyon étant à 30 min. de marche, il est déconseillé de s’équiper entièrement pour éviter un coup de chaud. Nous avons donc juste le haut de la combinaison néoprène, les bottes, le casque pour la plupart et certains ont quand même enfilé la combinaison spéléo (Qui sert à protéger la combinaison néoprène et réduit l’effet des chocs, en plus de constituer un étui isolant presque intégral !) pour éviter de la porter à la main.

Le reste de l’équipement (Chaussons en néoprène, baudriers, longes, descendeurs et poignées de remontée, au cas où…) est soit dans des sacs étanches, soit porté à la main. 

Cependant, et nous nous en sommes rendu compte puisque le couple Emicola et moi-même dormions dans un véhicule, il a plu une partie de la nuit et le torrent est plus fourni.

Kiki hésite mais après observations de terrain et réflexion, opte pour la descente en nous indiquant que si le débit est trop violent, ce canyon de Kruth a des échappatoires un peu partout.

Nous entamons donc notre montée vers le point de départ. Arrivés en haut, tout le monde s’équipe dans son coin mais nous ne manquons pas de nous  « vérifier » pour savoir si tout est bien monté.

Nanou fait un dernier rappel à ses enfants sur l’utilisation des descendeurs, des longes et des consignes de sécurité. 

Pendant que nous finissons de nous équiper, Kiki est parti en éclaireur pour installer le premier rappel. Nous le rejoignons et un ordre de passage est instauré : Kiki (Forcément, puisqu’il équipe ), Nico, Mimi, Nanou, Tintin et Milliot,  et moi.

Je suis surpris d’être cité en dernier car je pensais que cela serait Nanou afin qu’elle gère le début de chaque descente mais en y réfléchissant bien, c’est mieux ainsi car elle peut assurer ses enfants depuis le bas et les rassurer oralement et gestuellement lorsque le bruit couvre sa voix…et je me doute que c’est pour cela que cet ordre d’équipiers  a été donné…rien n’est donc laissé au hasard !

La descente commence après les derniers rappels de Kiki : Nico se lance, puis Mimi, Nanou et c’est au tour des enfants.

Je prends ma tâche à cœur et vérifie qu’ils mettent bien la corde comme il faut et les aide quand ils en ont besoin.

Malgré une appréhension, Tintin se lance et bien qu’impressionné par le flux, passe sans problème. C’est au tour de Miliot qui n’a pas l’air très rassuré mais je m’efforce, ainsi que Nanou de lui donner confiance et comme il a vu son frère passer sans trop de difficultés, il se lance.

Malheureusement, son pied ripe et il se retrouve la tête sous la cascade et comme il porte des lunettes, il ne voit plus grand chose. Mais voilà… heureusement que Nanou l’assure depuis le bas car comme il a été surpris, il a lâché le descendeur et sa main droite qui servait à le freiner.

Il parvient tout de même à finir ce premier tronçon mais cette péripétie le marquera pour la suite de la descente car malgré le réconfort de Nanou, il restera renfrogné et moins enclin à se soumettre à l’exercice !

Après ce premier acte, la descente se poursuit et nous affrontons les difficultés les unes après les autres : tantôt une chute d’eau plus importante, donc le débit qui va avec, tantôt des rochers glissants ou des arbres morts qu’il faut enjamber, sans parler des embâcles instables et traîtres qu’il ne faut pas bousculer sous peine d’avoir un accident.

Etant le dernier, je gère Tintin et Miliot qui sont quand même de bonne composition car on voit bien qu’ils ne sont pas très enchantés d’être là et que ce canyon, avec le flux, le bruit, le froid et les obstacles n’est pas si amical qu’ils l’auraient cru,… mais ils continuent quand même de descendre.

Je m’occupe également de déséquiper et m’assure, (afin d’éviter une erreur que j’ai commise lors d’un précédent canyon et qui a valu une montée supplémentaire à Kiki), que les rappels sont libres et qu’aucun mousqueton ou sangle ne soit oublié.

Arrivés à l’avant-dernier tronçon, le froid et le manque de motivation auront raison de  Tintin et Miliot, malgré les encouragements de Nanou et de Kiki. Etant le plus proche d’eux, je n’essaie même pas de les convaincre de continuer car tant que Tintin s’activait, Miliot  suivait bon gré mal gré. Maintenant que le premier « refuse  l’obstacle  et mène la rébellion » , le second qui n’était déjà plus très motivé, se joint à lui !

Cette partie du canyon présentant une échappatoire, je décide de rester avec eux car nous sommes encore assez loin de l’arrivée et je ne nous vois pas, bien qu’ils soient très autonomes, laisser 2 enfants seuls au moins 30 min.

Nous redescendons ensemble jusqu’à la chute finale pour attendre nos autres  co-équipiers. Sur le chemin, pas de reproches mais des encouragements pour les 3/4 de la descente qu’ils ont effectuée !
Pendant notre attente, nous tentons de nous réchauffer en gesticulant, je les fais parler de leur école, de leur sport, afin qu’ils oublient un peu le froid et nous faisons des ricochets ainsi que des lancers de pierres dans l’eau.

Nous voyons enfin Kiki qui installe le dernier rappel et assistons à la descente des protagonistes sous des gerbes d’eau car cette dernière cascade est bien mouillante !

Kiki me fait signe de remonter pour faire cette descente car les enfants sont maintenant en sécurité mais comme j’ai commencé à sécher, je n’ai pas trop envie de me mouiller à nouveau et décline l’invitation.

Nous sommes enfin tous réunis et contents d’avoir réussi cette descente et je ne suis même pas frustré de n’avoir pas fait la dernière chute !

Malheureusement, vu le nombre de participants et mon rôle de déséquipeur et gardien d’enfants (Je plaisante, cela fut un plaisir ) je n’ai pas assisté à toutes les prouesses de Mimi et Nico mais ils avaient l’air de s’en sortir. Bien sûr il y eut des ripages et chutes involontaires, parfois avec des chocs mais bien que peut entraîné et pas forcément ami avec le froid et le vide, Nico s’en est bien tiré à sa vitesse…
gageons que, d’ici peu, il maîtrisera à la perfection le matériel et nous donnera la leçon !

Mimi a semblé plus à l’aise mais avec un prof particulier peu de temps avant, elle a pu mettre des gestes en pratique rapidement et malgré son appréhension à se mettre dans le vide sur de grandes chutes, elle n’a pas reculé.

 

Bravo à eux deux !

Pour Nanou, rien à dire ou tout à dire, égale à elle-même, toujours joyeuse, toujours aidante, ne montrant pas de signes d’agacement et ne semblant pas craindre le froid : bien qu’il ne soit pas encore mort, je crois qu’une partie de Kiki s’est déjà réincarnée en elle…Ou qu’il l’a formée à son image !

Mention spéciale à Tintin et Miliot car après la fin de cette descente, j’ai appris que c’était leur premier canyon !!!  Pour une première, ils se sont bien débrouillés malgré l’adversité ( Froid, débit et vide ).

Et la palme pour Kiki la taupe qui est devenu Kiki l’amphibien,  qui nous a amenés dans un endroit sauvage et vivifiant… et sans qui rien ne se ferait de tel !

Merci à tous et à la prochaine (Mais avec de l’eau chaude dans les torrents, et je pense que Nico et Mimi seront d’accord avec moi pour signer la pétition ! )

Signé : Gigi, l’apprenti têtard, disciple du triton royal et admirateur de la princière Rainette des Vosges…

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