L’Île de La Chappe à Mareuil 668

L’Île de La Chappe à Mareuil 668

19 juin 2023 Canoë 0

L’Île de La Chappe à Mareuil       668

Il s’agit de Mareuil-lès-Meaux…
De cette île, peu de choses trouvées sur Internet ou ailleurs, hormis une carte postale ancienne.
380 m de longueur quand même, et presque 60 m au plus large. Altitude de 45 m sur une bonne partie de sa surface avoisinant 14 ha (14000 m²), ce qui la rend rarement inondable, car 4 mètres au-dessus de la Marne moyenne.
Cette île ne supporte aucune construction à l’heure actuelle, et pas de vestiges connus qui persisteraient.

Ses berges sont très raides.
Son intérêt principal, quant à SJV, est le bras de rivière qui la délimite en rive gauche  de la Marne.
Ce bras n’étant plus entretenu, ou rarement, est encombré de nombreux embâcles, mais avec très peu de déchets flottants.
Il a une largeur variant entre 8 et 15 mètres, une profondeur suffisante pour le rendre navigable avec des esquifs légers sans quille et sans moteur.

 

Il  figure une petite école de navigation « difficile » ou « délicate », non pas pour des « rapides » mais pour ses obstacles !
On peut en effet y rencontrer la plupart des situations de rivière à embâcles, et par conséquent y développer les astuces voire techniques pour les franchir.
En sus des embâcles se trouvent aussi des arbres tombés restés plus ou moins au-dessus de l’eau.

 

Au premier abord, tout(e) débutant(e) tend à penser que ce n’est pas la peine d’aller plus loin, qu’on ne saurait passer là…
Mais c’est justement une opportunité pour lui prouver le contraire ! Et qu’il se prouve le contraire…
Que sauf rares cas vraiment incontournables, ça passe toujours tant qu’il y a de l’eau pour la flottaison avant, pendant ou après.
La première technique est la désobstruction, patiente et prudente, soit par une désagrégation réfléchie de l’embâcle, soit par l’élimination des branchages non immergés.

Ces actions peuvent mériter de porter de bons gants protecteurs. Elles peuvent nécessiter un bon sécateur, une petite scie à bûches…et de bons bras !
La désobstruction peut être menée du bateau, des berges ou du lit, c’est selon, et, bien sûr, avec des précautions et un équipement adéquat s’il s’agit d’aller dans l’eau. Bottes, waders, salopette néoprène…sont autant d’accessoires qu’il faudra avoir prévus.

Souvent, la désobstruction avec ces moyens limités ne va pas suffire, certains éléments de l’obstacle étant trop gros, trop lourds, compliqués à travailler ou pouvant devenir dangereux si on les modifie trop.

Il faudra donc…
– Soit contourner par une berge, dans les cas les plus extrêmes

 

– Soit franchir en force, après avoir soigneusement mesuré les risques pour le bateau et les personnes. Ceci transforme en effet le bateau soit en une sorte de brise-glace, soit en aéroglisseur mais…sans coussin d’air ! Autant dire que le bateau est soumis à des abrasions et des pressions qui peuvent être fortes.

 

 

– Soit franchir en se glissant sous l’obstacle…ce qui peut ne nécessiter que de se baisser un peu, ou de s’escamoter et s’allongeant, mais parfois de devoir surcharger le bateau sur la proue pour commencer à passer, puis sur sa poupe pour finir de passer… ces deux actions  faisant gagner plusieurs centimètres de tirant d’air ! On peut parfois soulever l’obstacle pour passer dessous.
– Soit le franchir par-dessus… mais en douceur cette fois. Ceci peut être réalisé par une bascule, bateau surchargé à l’arrière, avalant l’obstacle presque jusqu’en son milieu, puis faisant passer la surcharge à l’avant pour le faire plonger et se dégager de l’obstacle.

Le passage de l’équipier  se réalise soit en restant dans le bateau, ce qui suppose une coque très solide, soit en utilisant l’obstacle pour alléger partiellement ou totalement le bateau du poids de la personne.
Le plus souvent, le, la  ou les équipiers(ères) vont devoir descendre sur l’obstacle même et faire coulisser le bateau  sur cet obstacle, ou mettre pied dans le lit de rivière.

 

– Soit le franchir en opérant une ou plusieurs « baïonnettes », c’est à dire une sorte de zigzag  pour la réalisation duquel une alternance de marches avant et arrière est fréquemment requise.
– Bien entendu, telle ou telle de ces techniques peut être associée à une autre si l’obstacle est très complexe, ce qui n’est pas rare avec les grands et gros arbres tombés, les enchevêtrements de branches créant des difficultés multiples.

Quelques autres inconvénients peuvent s’ajouter aux obstacles principaux, tels les végétaux piquants et urticants et autres lianes qui colonisent ces branchages, les arachnides et insectes, certains de ces derniers susceptibles de piquer,  un serpent bien que très rare et qui  fuit bien avant qu’on s’en approche vraiment, mais plus encore, des déchets d’origine anthropique, ferrailles, planches avec vis et clous à nu, bouteilles brisées…barbelés !

 

Parcourir les 400 m de bras de cette île amène à rencontrer tout cela (sauf le serpent…jamais vu) surtout si on le fait exprès !
C’est donc très formateur… d’autant que selon le niveau de la Marne, les conformations évoluent, et que chaque saison voit de nouvelles branches tomber là, mais aussi de nouvelles crues qui déplacent, emportent…créant un renouvellement des embâcles et obstacles aériens.

Cet atelier s’inscrit évidemment dans un petit parcours plus général, dont il ne sera qu’une étape plus ou moins distrayante et amusante, selon les navigateurs !!! Mais formatrice…

Il est clair qu’une équipe qui va faire le passage va rendre service à la suivante, sachant quand même que cette équipe « pionnière » ne va pas tracer une autoroute, que divers encombrements ou barrages vont volontairement persister, laissant encore beaucoup à faire, soit pour les amoindrir, soit pour les franchir tels qu’ils sont.
A cet atelier « embâcles et obstacles aériens » peut opportunément s’ajouter celui du franchissement des berges hautes ou de tunnel, le déversoir de Villenoy étant à proximité, et les mises à l’eau », sorties de l’eau, embarquement, débarquement, en diverses conditions.

C’est donc en vue d’exercices combinés à une petite promenade sympathique que l’Île de La Chappe de Mareuil-sur-Ourcq est un site à exploiter…

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *