Perte des deux bloqueurs…Zut alors ! 472

Perte des deux bloqueurs…Zut alors ! 472

16 décembre 2021 Spéléologie 0

Perte des deux bloqueurs…Zut alors !    472

Certes, cette occurrence de la perte de ses deux bloqueurs simultanément est plutôt rare !
Néanmoins, « perte » ne signifie pas forcément la perte physique totale des objets mais aussi la perte possible de leur efficacité.
Par exemple, un bloqueur de poitrine qui se déglingue d’un côté et une poignée pas encore longée qu’on lâche justement à un endroit où elle peut tomber et devenir inaccessible (grosse fissure, passage entre blocs énormes…).
Bien évidemment, si on évolue en équipe, surtout à plus de deux, on peut jouer sur le matériel qu’on se prête tour à tour, ce qui sera facilité si on a adopté le montage du bloqueur de poitrine avec un maillon rapide intermédiaire…si ce n’est pas le cas, on peut y revenir pour l’occasion avec un montage sur un mousqueton.
Sinon, il peut être très pénible voire dangereux de devoir (à chaque échange) sortir tout du MAVC pour dégager ce bloqueur.(et tout remettre…)

Dans le cas d’un solo, l’affaire se corse sérieusement !
On le redit, être en solo reste déjà peu fréquent, et en général, cette situation porte à une très grande vigilance car on sait ne pouvoir compter que sur soi-même et sur son seul matériel.
Il y a donc une première idée, valable aussi pour une équipe à plusieurs, qui est d’avoir quelque part dans une poche ou accroché dans un sac un bloqueur ou un mini-bloqueur  de secours…ce serait déjà pas mal !

Ou encore d’avoir un bloqueur de pied  qui va devenir bloqueur de poing !
Une seconde idée, à défaut de bloqueur de secours ou d’appareils substituables, est d’avoir un « ficelou » ou une sanglette fermée, qui permettraient de confectionner un montage auto-bloquant.

Ces deux dernières idées conviennent pour remplacer le bloqueur de poing ou la poignée.
Le remplacement du bloqueur de poitrine est, quant à lui, relativement aisé grâce au nœud de Cœur ou au Nœud Rémy.Ou bien avoir un descendeur « stop » à faire fonctionner comme bloqueur…très fatigant, mais ça fonctionne !

 

Et même avec un descendeur à poulies fixes traditionnel dit « rouge », encore plus fatigant et très long, mais ça peut sauver une situation si on n’a pas des centaines de mètres à remonter !
On suppose avoir quand même deux mousquetons, pour ces nœuds bloqueurs ce qui paraît garanti du fait d’avoir sur soi un mousqueton porte-matériel, un mousqueton de freinage (rappel de corde du descendeur), voire réquisitionner le mousqueton du descendeur qui ne sert à rien à la montée.  Ou encore un mousqueton de sac…
Au pire on peut même récupérer un mousqueton de longe ou l’utiliser sans même le défaire de la longe…mais évidemment, on n’aura plus qu’une longe fonctionnelle.

Maintenant, si je n’ai ni ficelou ni sanglette, plusieurs solutions s’offrent à moi…
Si mon bloqueur est perdu ou cassé, il y a peu de chance que je n’aie plus la sangle de torse…voilà une sanglette potentielle !
Bien sûr, la cordelette d’un sac spéléo va pouvoir faire un bon ficelou…
Mais si je n’ai plus de bloqueur de poitrine, plus de bloqueur de poing, pas de sac, pas de torse (c’est grave docteur ?) pas d’autre corde que celle qui permet de remonter, et que je suis seul(e)…que faire ? Suis-je « perdu(e) ?

Eh bien, non !
Car il y a la corde qui sert à remonter, justement !
Et de cette corde va apparaître une très jolie sanglette creuse de 13 à 15 mm environ.
Il va suffire en effet de dégainer la corde sur 1,5 m environ (en espérant qu’elle n’était pas déjà trop courte !).
Ca suppose d’avoir le canif réglementaire, soit un coupe-corde officiel (très cher…) soit un très bon Opinel N°6 lame inox, qui ne mesure que 9, 5 cm plié, ne pèse que 30 grammes et est doté du système virobloc inox (bloque la lame ouverte mais aussi fermée), pour pouvoir découper la corde annulairement, juste assez pour extraire la gaine et laisser l’âme en place.

(Rappelons au passage que  doté d’un opinel classique à lame « yatagan », il est conseillé d’arrondir la pointe aigüe à la disqueuse, ou d’acquérir un opinel à bout rond …ça peut éviter pas mal de blessures !)
Si la corde de remontée était largement assez longue, ceci se fera aisément.
Si elle est un peu « courte » pour découper la gaine facilement à 1,5 m de son extrémité, ne pas lever les bras trop haut car il sera difficile ensuite d’installer le bloqueur de fortune.
Lorsque cette gaine est détachée, la nouer pour former un anneau de sangle de 50 cm environ, qui va permettre de réaliser un nœud Machard ou un Bachman (si on a un troisième mousqueton libérable).
En ce mettant debout sur le bas de corde replié en boucle, il suffira de se longer sur cet auto-bloquant en sangle, puis de faire un nœud de Cœur ou un Rémy en dessous, et l’affaire sera réglée.
Si on n’a pas de couteau…ni boîte de conserve…les dents ne suffiront pas (quoique…).
Se rabattre sur un caillou quelque peu coupant ou très abrasif…pas toujours  disponible à proximité !
Il reste encore la possibilité de couder la corde très serré là où on veut couper, et de la frotter vigoureusement sr une paroi rocheuse en tournant peu à peu, ce qui va couper la gaine et la détacher de l’âme.
On le voit, avant d’être vraiment totalement désemparé(e) il y a de quoi se sortir de ce genre de très mauvais pas, qui bien que très improbablement probable n’est pas d’une probabilité nulle !
Quand même, surtout en solo, un petit bloqueur de secours dans un coin, ça peut être extrêmement utile, voire salvateur !

Pas bien lourd, pas bien gros, pas très cher !

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