Petite Randonnée des Trois Tunnels 715

Petite Randonnée des Trois Tunnels 715

23 décembre 2023 Randonnée 1

 

Petite Randonnée des Trois Tunnels      715

Voici un circuit inédit autour de Varreddes.
Petite randonnée, promenade ou marche sportive tout dépend du rythme auquel on la parcourt, comme c’est souvent le cas !
Pas faite pour tout le monde, bien que techniquement et sportivement facile, car nombreux passages non balisés, quelques-uns sauvageons (mais qui peuvent être aisément contournables), et petits tronçons sur terrain vite « collant » s’il pleut ou s’il a plu récemment.
Itinéraire unique en ce qu’il fait traverser trois tunnels comme son nom l’indique, tunnels sans véhicule à moteur…et fait arpenter un canyon de plaine, lui-même unique dans la région.

Distance très raisonnable de 11 km, dénivelée cumulée de 200 m très fractionnée. Terrain jamais difficile, sauf si boueux.
Belle diversité de paysages et de contextes naturels, quelques points d’intérêt.
Deux segments  sur route de … 300 m et 80 m seulement ! 4 %, ce qui n’est pas fréquent dans notre région si on ne tourne pas en rond dans une forêt ou les champs de betteraves !
Se parcourt en deux heures, pour marcheur ou marcheuse moyens, sans pause ou presque, sans activité annexe (photo, botanique, arrêt culturel…)…sinon, compter trois heures !

Description succincte…

1) Se garer juste après le pont du canal de la D405 .
Partir à pied vers ce pont et le traverser en restant entre le parapet et la glissière de sécurité pour atteindre la rive droite du canal et non pas le chemin de halage en rive gauche. Aucun danger à longer ainsi la route.
Notons que ce pont « de la Voie Blanche » a été doublé pour satisfaire un trafic routier intense dont gros poids lourds.
Prendre alors le chemin agricole partant sur la gauche et qui devient ensuite un bon chemin forestier surplombant le canal. On apprécie cette vue de haut, la régularité de cette voie feuillée, son couvert arboré, protecteur du vent d’hiver et du soleil trop fort de l’été !

2) Après environ 700 m, une courte descente ramène sur la berge  (berge du contre-halage) et amène en 200 m au niveau du Tunnel des Carrières de l’Epine (qui a deux siècles environ). Cette berge large, herbeuse, est bien entretenue. Néanmoins, tout dépend du moment où l’on passe juste avant ou juste après la faucheuse !!!

3) Le tunnel est accessible soit par une courte descente raide et encombrée tout de suite sur la droite, soit en poursuivant 70 m et en prenant à droite une ancienne rampe de charrois qui descend sur 70 m en revenant en arrière, pour gagner l’entrée occidentale du tunnel. Ce petit bout de chemin creux verdoyant est barré d’arbres tombés mais qui ne créent pas d’obstacle difficile.

Au passage on remarque l’ancienne entrée des carrières de calcaire de Varreddes, depuis de XIIIème siècle, stoppées fin XIXème. (Construction de la cathédrale de Meaux, entre autres édifices prestigieux parisiens).
Carrières totalement condamnées depuis 1989 après avoir servi de champignonnières jusqu’en 1970 environ.
Seul le tunnel est encore un témoin remarquable de ces anciennes activités.
Une tentative de désobstruction de l’entrée de la carrière dite « N°1 » a été menée, mais la tâche a dû paraître titanesque…et sans résultat !

4) Traverser le tunnel (35 m, hauteur 1,65 m, largeur o,80 m) en veillant à ne pas déranger la petite faune des parois et de la voûte, et ressortir par l’ouverture orientale en allant tout droit dans un chemin creux, malgré quelques troncs en travers à franchir aisément par-dessus ou par-dessous. On peut remarquer le bon et beau travail de taille dans l’agencement des deux accès extérieurs, parois déversées à 5%, pierres angulaires et naissances en dièdres, la voûte clavée en berceau plein cintre, appareillage sans mortier.
On est alors sur le Chemin Rural des Carrières. On va le suivre sur 300 m en longeant la lisière des bois, jusqu’à atteindre la Marne.

 

Tunnel de l’Epine.

 

 

 

 

                                                           La Marne à l’île aux Bœufs

 

5) Longer la Marne durant 1750 m pour atteindre le Vieux Moulin entièrement restauré en maison de maître. Domaine privé inaccessible.
Sur ce parcours, on pourra voir successivement l’Île aux Bœufs (6), la D405 avec ses deux ensembles de quatre et six grosses buses traversières ( passages d’animaux sauvages et rôle d’équilibration en cas d’inondations majeures pour éviter d’emporter la route qui ferait barrage) sous le pont de laquelle on marche, puis l’ancien bac dont il persiste un vieux treuil, une potence à réa et une grande barque en fer devenue jardinière d’arbres (!!!), et enfin le site du Vieux Moulin, avec son ancien pont coupé et son archipel d’îles fluviales.
En se penchant un peu on découvre le bras qui alimentait la roue du moulin.
Le chemin de bordure de Marne peut être inondé lors de certaines crues, il y a alors un chemin un peu plus en hauteur, à travers champs, dit Chemin Rural d’Avoine ou, encore plus haut, le Chemin Rural du Plat-cul.

 

 

 

 

Le Vieux Moulin

 

7) Contourner la propriété privée le long d’un terrain de sport et repartir le long de la rivière jusqu’à une petite corne de bois (à environ 500 m depuis la tour)
Il y a en principe un sentier étroit qui la traverse, entre des perchis. Sinon…
8) Contourner le bois en longeant les champs (petit tracé rouge) et repartir contre la Marne. A partir de là, on peut observer au loin le « Village Parisien », sorte de caravaning semi-permanent, ouvert en 1995, avec plus de 100 bungalows de bois et avec diverses installations ludiques.

Camping de 65 emplacements/ 105 bungalows locatifs, établissement 4 étoiles. Piscine extérieure chauffée et piscine couverte chauffée (pas toute l’année). Ouvert 7 mois par an.
Hébergements pouvant accueillir jusqu’à 10 personnes par bungalow. Bar, snack, vente à emporter, épicerie.
Les séjours ne sont plus imposés du samedi au samedi, on peut arriver et partir le jour de son choix. Réservation à la nuit possible, même en juillet et août (1 nuit minimum en emplacement camping et 2 nuits minimum en locatif).
(exemple : 300 € la semaine de septembre, bungalow 5 personnes)

 

 

 

 

 

Village Parisien et Camping

 

9) Il y a là une partie sauvageonne qui peut décourager, car un passage qui longeait le Village a été condamné, à cause d’une parcelle adjacente transformée en camp de camping. Il y a alors deux options.


– Se faufiler dans le bosquet bordant la Marne (50 m grâce à une sente en bordure de rivière ou en plein taillis si la rivière est en crue, trajet en  bleu) puis traverser une clairière (50 m facile) puis remonter en s’éloignant de la rivière dans un terrain vague plus ou moins mouvementé et encombré (60 m) (Trajet en noir) ce qui permet de contourner le terrain de camping et d’atteindre une voie goudronnée privée (jonction entre Village et Camping). La suivre en montant dans sa grande courbe et la quitter pour traverser aisément les 30 m de petit bois amenant à la D121. (Trajet en noir, la partie en rouge étant privatisée).
Pour cette option, disposer d’un sécateur à portée de main peut faciliter les choses et rendre service à la communauté des randonneurs !
De là, traverser et gagner le chemin de halage en 30 nouveaux mètres, en terrain facile.

 

– Ou bien, (trajet en  rose) longer fidèlement la clôture du Camping puis celle du Village jusqu’à rejoindre la D 121 (550 m en bordure de champ) et gagner le chemin de halage.
(Contournement tracé  en rouge dans la carte générale du début d’article)

 

 

 

 

 

Sentier bordurier inondé…traverser le bosquet !

 

10) Parcourir 1000 m sur le chemin de halage (ou 1200 m si on a contourné le Village) pour atteindre le garde-fou en bois qui surplombe le Tunnel du Ru du Creux sous le canal. Le dépasser de 50 m pour trouver une sente à droite qui descend vite jusqu’à la route D 405.
Sur cette longueur, on peut observer un long et haut mur de soutènement de la berge de rive droite, contenant les terrains sus-jacents.
Ouvrage d’art considérable si on songe aux moyens techniques et humains de l’époque ( 1810 environ).

Chemin de halage, garde-fou du tunnel du Ru.

 

11) Traverser ce tunnel haut (3 m) et large (2m)  d’une longueur de 30 m , construit en 1812, qui est généralement parcouru par un ruisseau de source permanente, mais peu abondante, laissant le passage à sec sur ses bords. Beau pavage de grès avec caniveau central, beau montage en moellons de calcaire, voûte plein cintre à claveaux.
On arrive alors frontalement sur une barrière et une source, qu’il faut franchir.

 

 

 

 

 

 

 

Tunnel du Ru du Creux

12) S’engager alors dans le lit du Ru du Creux, qui mérite bien son nom. On est alors en présence d’un véritable petit canyon seine-et-marnais, plutôt rare ! On reste dans son lit durant environ 280 m et pour déniveler près de 50 m. (pente moyenne 17%) Aucun balisage bien sûr, qui serait d’ailleurs inutile ! Ce cours d’eau est le plus souvent « à sec », mais quelques flaques peuvent persister.
Parcours très étonnant, facile mais plus ou moins glissant. Un vague sentier circule en rive droite, dans le bois, plus ou,moins parallèle.
Ce canyon tranche dans les strates et dessine une coupe dans le Bartonien ( – 42 à – 38 Ma) où alternent calcaires, marnes et sables.
Très végétalisé, moussu, nombreuses fougères scolopendres, plusieurs petits ressauts rocheux.  Falaise de couleur très claire visible en retrait surplombant la berge de rive gauche.
Strate de sable « de Fontainebleau » très fin et très blanc recoupée par le ruisseau. (Sables de Beauchamps, azoïques, 40 Ma environ)
Ce dernier n’est malheureusement actif qu’en cas de grosses pluies durables…mais assez joli quand il coule fort.
Secteur hélas pollué par des rejets de détritus à partir de la route, plus ou moins enfouis, certains depuis des décennies.

 

 

 

 

 

 

 

Ru du Creux

 

13) On arrive alors au troisième tunnel, sous la D405, d’une longueur d’environ 12 m, 1,2 m de largeur et 1,4 m de hauteur, parcouru par de nombreux animaux, dont blaireaux, renards, lièvres (?)…
Au-delà, le ruisseau a été canalisé sous les champs. Tunnel facilement traversable sauf en cas de hautes eaux (très rare)…il suffit alors de remonter sur la route pour la traverser ou la longer !
En cas de ruisseau abondant, notons que la traversée de ce tunnel peut se faire tout en opposition sur des rebords surélevés, en mode très sportif…
Partir le long  de cette route D405 sur 300 m vers le sud-ouest, sur des bas-côtés très larges et plats, sans danger.
S’engager alors à droite sur un large chemin champêtre longeant un grand hangar et le tenir 700 m pour partir brusquement à gauche sur 160 m juste après un bosquet. On atteint alors la petite route D146, à prendre sur 70 m avant de s’engager sur un gros chemin agricole qui s’enfile à gauche vers le nord-ouest. Cette partie est sur le plateau de Montgagnant, offrant un large panorama vers le sud-ouest. Partie potentiellement très venteuse…

 

 

 

 

 

 

 

Tunnel du Ru du Creux sous la D146.

 

14) On va suivre ce chemin durant environ 300 m et partir à droite sur une piste à ornières qui va décrire une succession de méandres avec de petites pentes alternées, durant 800 m environ, suivant à peu près la limite boisée sur la gauche gauche et des grillages ou la bande latérale sur la ligne TGV à droite en en restant à distance.
Cet itinéraire est préférable à celui utilisant un chemin rectiligne longeant la ligne SNCF, peu agréable.
La piste étant régulièrement utilisée par des quads et 4×4 pour entraînement ludique, les marcheurs doivent jongler d’une ornière à l’autre !
Difficile pour des vététistes si ce terrain n’est pas sec. Baskets non adaptées !

 

 

 

 

 

 

 

Chemins agricoles… souvent boueux !

 

15) On atteint le point culminant de ce chemin du plateau à 122 m, marqué par un portillon de clôture flanqué de deux pancartes émaillées, là encore très exposé au vent. On peut trouver là deux vergers.
Dès lors, sur 700 m, on ne suit plus que le gros chemin, qui devient bien plus régulier et herbeux (plus de 4 x 4 ni de quads ni trials !!!) et quasiment rectiligne avant de piquer à gauche pour jonctionner avec la D97.

  Chemin « Des quads » conseillé (s’ils sont ailleurs !)

 

 

 

 

 

 

 

Le « top 122 » suivi du chemin herbeux

16) Traverser la route et/ou la suivre sur 600 m (tracé rouge de la carte, pointillé en bleu sur le plan ci-après ) pour atteindre le pont du canal si on ne veut pas s’engager dans les sentiers sauvages qui passent dans les bois limitrophes à droite de la route. Sinon…passer à (17) pour éviter cette route !

17) Après la traversée de la D97, grimper dans le bois (flèche bleue sur photo ci-après) et suivre un bon sentier…bon au début ! Un peu moins sur la fin…
Tracé pointillé rouge ci-contre, en bleu continu dans la carte de début d’article.
Ce sentier reste à peu près parallèle à la route, en restant en surplomb, durant 300 m, puis atteint une zone peu boisée colonisée par orties et ronces, dans lesquelles le passage existe bien, mais n’est plus aussi commode…short, baskets et tee-shirt à éviter ou alors passer lentement et avec précautions !
Après une bonne centaine de mètres en descente on peut rejoindre une prairie qu’il vaut mieux traverser plutôt que s’acharner à longer la route dans une jungle de plus en plus urticante et griffante ! Un peu plus de 100 m dans l’herbe permet d’atteindre le chemin de contre-halage.
On est alors à l’écluse de Varreddes. (18)

 

 

 

 

 

 

 

Sentier délicat ou route !

 

19) Il reste 900 m à parcourir sur un excellent chemin de berge en rive droite, boisé, qui rallie la  D405, toujours elle !
On peut être tenté, vers la fin,  de la rejoindre plus vite en coupant dans une prairie qui la jouxte, mais ce n’est pas vraiment « rentable » !

 

 

 

  

 

 

 

 

 

 

L’écluse.

 

20) Le gros chemin arrive en effet très vite sur l’accotement et il n’y a plus qu’à longer la route vers Varreddes, traverser le pont du canal et atteindre la voiture précédemment garée, en 250 m environ (Passage pour piétons).
S’il y a un demi-tour à effectuer, aller le faire à la station service toute proche est très recommandé plutôt que tenter de le faire sur place (facile mais ligne blanche continue, et route fréquentée !).

 

Ce parcours varié, où la monotonie ne se rencontre donc pas, aligne des chemins forestiers, des chemins agrestes, des sentiers faciles, des sentes discrètes et peu commodes, chemin de halage, berge de contre-halage, et très peu de route.
Bois, champs, prés, forêt, rivière, canyon, canal, écluse, moulin historique et…tunnels sont au programme, avec une alternance agréable.
Itinéraire charmant au printemps fleuri, de surcroît !
Pique-nique en bord de Marne (?) Eglise de Varreddes pouvant mériter un petit crochet de 1 km A/R au point (6).

Bonne promenade !

       l’Île aux Bœufs en 1900

 

 

 

 

Une réponse

  1. Thibaut. M. dit :

    Bonjour.
    Après bientôt 30 ans à Varreddes . Passionné d’histoire. De patrimoine et de balade je connais tous les recoins de ce village.
    J’ai un grand plaisir à refaire ces balade en photos avec vos témoignages.
    J’apprécie grandement vos commentaires sur la faune, la flore et les minéraux.

    J’en suis au 6ème article, je vais continuer la lecture.
    Si toutefois vous ne l’avez pas déjà fait il y a de quoi se balader sous la forêt à 5km de là.

    Au plaisir.
    Thibaut

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