Prospection meldoise 070

Séance de prospection autour de Meaux   ( mars 18 )

La prospection, école de recherche hors-terrain et sur le terrain mais aussi de patience, est une activité intellectuelle éventuellement suivie d’une action de terrain.

Fond de fontis : – 7 mètres

Selon la densité, la fiabilité des renseignements guidant la recherche, la prospection se fera parfois seul(e), souvent à deux, et, dans certains cas nécessitera bien plus de monde pour « ratisser » une zone.
Outre Internet et les bibliothèques, les interviews locales des Anciens et l’étude minutieuse des cartes précises (surtout celles ayant quelques décennies) peuvent donner pas mal de chances de trouver ce qui peut encore l’être…
La séance du jour visait cinq objectifs. Quatre ont été atteints parmi eux, auxquels s’ajoute une cinquième « découverte » qui n’était pas prévue au programme…car la prospection peut aussi apporter de bonnes surprises !
Pour des raisons évidentes, nous ne localiserons pas les découvertes autrement qu’aux « alentours de Meaux ».

grille masquée

Grille…démasquée !

Le premier objectif était une ancienne entrée de carrière que l’on savait murée. On la trouva sans difficulté à partir d’un commentaire d’internaute.
Mais, bonne surprise, le buttage s’étant tassé avec le temps, un passage est redevenu possible en rampant. Mais, mauvaise surprise, un mur bâti empêche d’aller bien loin, et il ne semble par percé quelque part…dommage !

Le second objectif était de retrouver un puits béant à quelques mètres d’un large chemin de forêt. Repéré de mémoire de randonneur, sans aucune notes, il fallut quelques minutes pour le resituer …
L’orifice apparent est vaguement circulaire de 1,5 m environ, mais s’évase rapidement…on est probablement face à un fontis venu à jour.
Après installation d’un équipement d’assurance, les bords ébouleux sont écroulés à coups de pied, et l’ouverture ainsi dégagée atteint alors 2 mètres de diamètre. Elle donne la vue sur un tertre d’éboulement.

Joli tunnel 2 x 2 x 30 m.

Une descente alpine après purge d’un bord permettra de constater qu’on est bien en présence d’une coupole de fontis, de 7 m de hauteur et autant de largeur. Une telle descente implique que les carrières sous-jacentes sont des galeries dans la haute-masse du gypse, de 14 à 18 mètres de hauteur. Compte-tenu des latitudes respectives du lieu et de la strate, 25 à 30 mètres de terrain ont bougé. Il n’y a donc aucune chance de trouver un accès en sommet de galerie.
Une descente sur corde permettra de le vérifier, de constater que ce fontis est récent.

Le troisième objectif était de trouver une « carrière » préalablement pointée selon données BRGM. Après quelques kilomètres à travers bois, ronces et lianes un peu en tous sens, durant une heure on ne trouva rien qui ressemblât à la moindre petite carrière !

Les pioches…

Tandis que l’on tentait de trouver le quatrième objectif, on tomba sur une entrée de cavage pas du tout repérée, dotée d’une forte grille et à demi disparue derrière un rideau de lierres…c’était la surprise du jour !
Il apparut rapidement que la galerie ainsi fermée se trouvait percée d’une cheminée d’effondrement un peu plus loin, lui donnant accès direct !
Un petit équipement permit de descendre les trois mètres de vide dans le tunnel, pour découvrir une belle construction en moellons de gypse montés au mortier avec voutage roman. Très engageant…mais hélas, 30 mètres à peine pour tomber sur une grosse trémie marneuse…
Deux pioches sont aussi trouvées, instruments de deux courageux ayant tenté d’aller plus loin, puis s’étant découragés devant l’ampleur probable de la tâche…ne sont pas allés très loin…1 mètre tout au plus !

L’eau vive !

Le quatrième objectif prévu fut atteint relativement facilement, mais là encore le repérage internet BRGM ne correspondait à strictement rien qui soit une carrière !
On abandonna le cinquième objectif espéré, faute de temps libre suffisant.

Durée de prospection : 3 h 30, dont 2h30 de marche…un peu de sport en prime donc !
Une jolie petite rivière agrémenta le retour à la maison.