TGRLIFRA 1C 768

TGRLIFRA 1C 768

6 novembre 2024 Randonnée 0

 

TGRLIFRA   1C           768

La TGRLIFRA  est la Très Grande Randonnée LIttorale FRAnçaise, une promenade pédestre de quelques milliers de kilomètres sur la côte manchoise puis atlantique, avec quelques particularités…

– le parcours suivi est préférentiellement et autant que possible, au plus près du flot, quel que soit le niveau de marée. Bien entendu, il peut arriver que des structures artificielles interdisent tout passage pédestre, que la marée haute rende impossible un franchissement durant des heures, ou qu’un arrêté municipal, préfectoral, voire ministériel déclare un passage illégal.
– le randonneur, la randonneuse, sont autonomes,  sont donc indépendants de tout commerce, mais susceptibles de quémander de l’eau potable si aucune source ou fontaine n’est accessible durant leurs étapes. Bivouac systématique.
– L’impact écologique est réduit au maximum, donc pas deux véhicules pour les navettes…ouvertes à l’auto-stop ou transports en commun locaux, selon les cas
– Equipe de 1, 2, 3 ou 4 personnes au maximum.
– étapes calibrées à 25/30 km en moyenne, conditions rustiques, portage minimalisé.

 

Cette activité ne pouvant être menée en continu (estimation à 100 journées de la Belgique à l’Espagne) car nécessitant une trop importante disponibilité, elle est menée selon un séquençage chiffré, chaque séquence (Ici la première : 1) étant composée d’étapes lettrées…(Ici la troisième : C)

 

 

Les points kilométriques maritimes (PKM) sont comptés depuis la frontière belge, en suivant le trait de côte majeur. Il peut donc y avoir des longueurs non parcourues à pied du fait d’obstacles incontournables.
Les parcours pédestres sont comptabilisés en kilomètres effectifs, (PK) qui diffèrent régulièrement des PKM du fait d’incursions dans les terres ou dans les villes et villages.

Etape 1C : du Cap Blanc-Nez  au Cap Gris-Nez   PKM 64 à PKM 75

 

Nous nous réveillons paisiblement vers 7h30 sur notre super-bloc bétonné, vue sur la mer directe relevée par la vue sur les falaises du Cap Blanc-Nez, de part et d’autre. (85 m avec point culminant à 130 m en arrière) Bien reposés de nos 40 km d’hier, et après un petit déjeuner rapide et un rangement soigné des sacs, nous voilà repartis pour une petite étape intégralement sur le sable, une étendue immense car nous sommes à marée presque basse, remontante.

 

 

Cette traversée de la Baie de Wissant compte 10 km exactement, on se croirait dans un désert nord-africain !
Mais les dunes et villages ramènent à la réalité, notamment la petite cascade du Ruisseau d’Herlen au coeur du village  PK 4,8.  L’autre détail qui tranche est celui qu’apportent les nombreux écoulements d’eau à la surface qui poussent à de petits sauts ou à passer en deux ou trois pas courus, pour éviter d’avoir les pieds mouillés.

 

 

Mais Toto a décidé que se mouiller les pieds ne serait pas un problème pour lui, ce qui sera encore plus simple !
Il y a un peu plus de monde que d’ordinaire en ces lieux éloignés de la côte rocheuse ou dunaire, c’est à dire quelques dizaines de personnes ! Et des chiens…
Peu avant la plage de la Sirène d’Audinghen, nous passerons les barres rocheuses semi-émergées juste avant que la mer les recouvre.

 

Des personnes grattent des poches sédimentaires pour récolter des fossiles
Ces barres rocheuses courbées sont en fait des plissements tectonisés en position verticale, les roches datant de 140 à 150 Ma environ (Kimméridjien )
Les marnes intercalaires s’érodant davantage, les parties calcaires plus dures font saillies.

Les fossiles recherchés sont des (moulages internes de) coquilles d' »huîtres » ou autres mollusques fossilisées.  PK 10

 

Nous allons accéder au tertre du phare du Cap, par un chemin en pente régulière puis des passages aménagés en planches.
Il y a un peu de monde ici, nous sommes un dimanche de week-end prolongé…nous sommes un peu dévisagés avec nos tenues de randonneurs différentes de celle du touriste endimanché surtout avec nos gilets de sauvetage orange « fluo » bien visibles !
Le phare (XIXe siècle) n’est pas visitable (colonne étroite) il mesure 31 m et son feu à éclats (situé à 72 m au-dessus de la mer) a une portée de 11 km tout de même ! PK 11…justement !
Après une courte pause, nous repartons vers le village et son église moderne par une petite route champêtre, et nous l’atteindrons vers midi.
Cette église (Saint Pierre) récente (1960) est dotée d’un campanile de 36 mètres de hauteur, (sorte de clocher séparé de la nef), très original,  en forme de lyre inversée.
Sa construction en béton armé n’a cependant pas aimé l’air humide et parfois salin, et l’oxydation du fer en profondeur a fait éclater le béton de surface…écaillage !

 

Devenu dangereux, cet édifice est désormais sanglé dans des filets et les cloches ne sonnent plus depuis 2013 (vibrations accentuant les fissurations).
Sa restauration coûterait plus de 4 M€…on comprend qu’un petit village ne puisse la financer ! PK 14,5
Un appel de fonds a été lancé vers l’incontournable Stéphane Bern !!!

Toto connaît une troisième déception face au restaurant qui affiche « complet »…
Il se rabat sur la boulangerie dont les 4 crêpes sucrées vont améliorer son repas, cependant que Pragma achète son pain frais fétiche…quant à Cricri, ce sera la quête gratuite d’un litre d’eau au motif que le robinet du cimetière (juste en face) n’existe plus !
Nous transformons l’abri-bus en coin repas…il existe bel et bien un autobus pour Calais-gare SNCF, mais vers 13 h 30 !
Ca nous laisse du temps. On s’apercevra de plus que le coût du billet est unique pour les plus de 25 ans (gratuit pour les plus jeunes) et ridiculement faible : 1€ Mais il faut obligatoirement régler en pièces de monnaie en-deçà de 5 € (5 places), ce qui peut surprendre !!!

 

Une tentative d’auto-stop mit en évidence une très forte majorité de belges et anglais en visite, voitures souvent pleines, donc très peu de chance d’être « chargé », abandon après 30 minutes en voyant arriver le fameux bus !
Parvenus à Calais, une bonne heure d’attente encore, mais avec la chance qu’il existe un second car qui nous amènera assez près du Jumpy garé, pour un arrêt nommé « Le cochon noir »…ça ne s’invente pas !

 

Le trio cède à la tentation d’une boisson dans un bar PMU, où tous les consommateurs sont des turfistes !!!
Nous  serons rendus au Cochon noir vers 16 heures.
Là, nous attend encore une petite marche de 2700 m…et nous retrouvons le véhicule pour un changement de vêtements et chaussures.

 

 

Retour routier et autoroutier sans aucune difficulté, arrivée à la maison vers 20h30.
Avec les petites marches diverses, on approche les 19/20 km pour la journée. PK 19.

On continue avec ce petit mot de Pragma :

Étape 3 : Cap Gris-Nez – Wissant – Audinghen

L’étape finale, en passant par le Cap Gris-Nez, où les falaises abruptes plongent dans une mer d’un bleu intense. Nous clôturons cette partie de notre aventure à Audinghen, heureux et remplis de gratitude pour ces moments partagés dans la nature.
 
 
 

🙏 En chemin, durant ces trois jours, nous avons aussi été témoins d’une autre réalité, plus sombre…
Le long de ce littoral magnifique, nous avons croisé des traces laissées par des migrants, des signes de leur passage.
Ces personnes bravent la mer, au risque de leur vie, dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre.
Ces rencontres silencieuses nous rappellent que, derrière la beauté des paysages, se cachent des histoires de courage, de détresse et d’espoir.

 
Merci à mes compagnons d’avoir partagé ce voyage intense et bouleversant avec moi.
C’était une expérience inoubliable, pleine d’émotions et de réflexions…
Mais l’aventure ne fait que commencer, avec encore bien d’autres étapes à venir !
 
Et avec le mot de la fin, donné par  Toto !
 
Merci pour toute cette organisation et ces moments inoubliables qui resteront gravés dans ma mémoire.

Une organisation millimétrée avec un Christian sociable et ami avec tout le monde. Une image me revient en tête : la veille, à Calais, Christian discute avec tout le monde. Le lendemain, en repassant, des personnes le reconnaissent et le saluent. Je pense à ce vieil homme barbu qui lui dit bonjour, au café qui se souvient de lui après qu’il y a commandé un verre d’eau, au chauffeur de bus qui nous aide en nous donnant les horaires, etc.
Un début de chanson me revient en tête :

 


Les gens du Nord
Ont dans leurs yeux le bleu qui manqu’ à leur décor.
Les gens du Nord
Ont dans le coeur le soleil qu’ils n’ont pas dehors.
Les gens du Nord
Ouvrent toujours leurs portes à ceux qui ont souffert.

 

Côté sportif, nous avons bien dépensé notre énergie : ce n’était pas trop dur, mais intense en continu. Les nuits réparatrices passées en plein air avec une température agréable, et chaque matin une magnifique vue sur la mer, ont fait de cette expérience un vrai plaisir.

 

 

Malheureusement, ce tableau a été assombri par la réalité de la détresse des migrants : des vêtements d’adultes et d’enfants abandonnés sur la plage, des regroupements en plein centre-ville qui laissent entrevoir la peur justifiée des habitants.
Un drame que personne ne semble pouvoir changer, et la situation risque de ne pas s’améliorer dans les prochaines années.

Un autre petit point négatif : les restaurants étaient tous complets bien à l’avance. Mais comme nous avions prévu cette option comme un luxe, cela ne nous a finalement pas trop dérangés.

En conclusion, une superbe sortie de trois jours avec deux camarades de randonnée très sympathiques.
Merci à vous deux pour ces beaux moments !

 
 
 
 
 
En bleu  : Etape du jour             En rose : retour autobus             en noir :  marche de jonction vers véhicule
 

 

 

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