Boire de la neige fondue 278

Boire de la neige fondue 278

25 février 2020 Randonnée 0

Boire de la neige fondue   278

Disons-le d’emblée : cet article ne recommande pas de s’abreuver de neige fondue.
Il concerne ceux et celles qui, pour telle ou telle raison, ont besoin d’eau potable alors qu’ils n’en n’ont plus, n’en n’auront pas assez, et ne peuvent s’en procurer selon des circuits « normaux » (Sources fiables, magasin, habitation desservie par l’eau municipale, etc.), et cela, en hiver et/ou dans un espace où neige et glace sont disponibles.
C’est notamment le cas des randonneurs à pied, en raquettes, en ski hors-piste, qui se déplacent sur de longues distances sans boucler et hors des sentiers battus.
Beaucoup de rumeurs circulent sur les « dangers » à boire de la neige et/ou de la glace fondues, et s’il y a un fondement réel à ces on-dits, l’exagération et la déformation populaires font leur petit boulot et mènent à des inepties.
L’eau de fonte de neige ou de glace peut être bue, moyennant quelques considérations et précautions…il suffit de ne pas en abuser.
Elle présente 3 problèmes principaux, tous solubles.

Le premier est sa température nominale. La neige peut avoir une température légèrement positive mais aussi très en dessous de zéro. En absorber beaucoup en la suçant peut créer de véritables ennuis dont une hypothermie très localisée (gencives, paroi œsophagienne et stomacale…). Mais pas de dramatisation ! Boire 100 grammes d’eau (un verre moyen) à 1°C va réclamer 3600 calories pour l’amener à température corporelle, c’est à dire 3,6 Kcal…sachant que nous en absorbons 2500 en moyenne !
Ce n’est certainement pas ça qui va vous plonger en hypothermie générale !
Le problème qui peut se poser est d’abord et avant tout psychologique bien plus que physiologique.
La solution est donc de faire en sorte qu’elle soit en phase liquide (réchauffage par tous moyens, mise au soleil, réchaud, feu de bois, ou maintenue contre soi…) ce qui garantit plus de zéro degré, et de n’en boire que par très petites quantités espacées de plusieurs minutes, et de la préchauffer en l’agitant longuement dans la bouche avant d’ingérer.

Le second est la pollution par des éléments divers, poussières notamment. La solution est de choisir au mieux son lieu de prélèvement, avec une surface la moins sale d’aspect. Puis, si la couche superficielle est la même depuis plusieurs jours, prélever dans la sous-couche d’une même chute…cette neige, à peine tombée, aura été recouverte par la chute continue qui lui évitera d’être contaminée par les poussières aériennes. Si on en dispose, traiter l’eau avec des pilules de « purification ».

Le troisième est sa déminéralisation et sa désoxygénation, et ce n’est pas le plus négligeable…Tout comme l’eau d’évaporation récupérée dans les déserts, boire de l’eau déminéralisée peut avoir l’effet inverse de celui escompté !
La solution est de la secouer vigoureusement pour l’oxygéner, et, si on en dispose, de la re-minéraliser avec des pastilles adéquates.
Si on n’en dispose pas, ce qui est le cas le plus fréquent, la solution devient de la boire, toujours en toutes petites quantités et régulièrement, accompagnée de nourriture, de bonbons, en faisant de ces mélanges une sorte de sirop ou de purée fluide.
Par exemple un mélange machouillé de chips et d’eau de neige, que le sel des chips va minéraliser.

Fondre la neige n’est pas si commode, même avec un réchaud, car la phase liquide qui englobe la phase solide va constituer une sorte de couche isolante et une boule semi-gelée persiste longtemps, avec divers phénomènes physico-chimiques complexes.
Une première parade est de ne pas attendre de ne plus avoir d’eau liquide du tout dabs sa bouteille…c’est plus facile de fondre de petites quantités de neige dans de l’eau qu’on agite.

Une seconde parade est de placer le récipient contre une partie de soi pour tiédir l’eau de fonte, ou encore le placer dans son duvet qu’on habite durant tout ou partie de la nuit, en agitant régulièrement le tout.

De l’eau en neige ou de glace, consommée ponctuellement, en petites gorgées espacées, en phase liquide, après agitation et minéralisation ou intimement mélangée à des aliments ne posera pas de problème, sauf fragilité personnelle particulière bien sûr ou si on n’a vraiment pas eu de chance et que des micro-organismes pathogènes se trouvaient accumulés là…Le risque zéro n’existant pas pour les aventuriers des froidures ou autres !

Pour autant, mieux vaut ne pas en faire un régime au long terme…à moins d’être accoutumé à ce genre de situation, et d’aimer les aventures diarrhéiques qui sont parfois le prix à payer pour boire des neiges éternelles trop éternellement !!!
Rappelons aussi que boire de l’eau chauffée peut apporter un réconfort moral, mais ne donne au mieux que 5 Kcal pour 100 grammes bus à 50 °C (ce qui est déjà très chaud !) par rapport à de l’eau à 0°C . Manger 1/2 morceau de sucre N°4 (La masse du morceau entier est de 6 grammes) vous en apportera …12 ! Mais ça ne dispense pas de boire de l’eau !!!

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