Le baptême de Tritoma 647

Le baptême de Tritoma 647

21 avril 2023 Canoë 0

Le baptême de Tritoma      647 

Un petit bateau est né dans la famille Rotomod, en 2022, au village de Bon-Encontre, dans le Lot-et-Garonne (47240)
C’est un beau bébé, apparu avec un visage révélant une jaunisse et les fesses très rouges du fait d’un érythème précoce.
Avec ses 370 cm, et 88 cm d’épaules, à peine 30 kg, une épine dorsale bien carénée, il est plutôt rassurant !
On l’a même classé DIV 245, ce qui l’autorise à naviguer en mer jusqu’à 6 milles d’un abri côtier…plus de 11 km ! (moyennant toute une collection d’équipements annexes quand même !)
Comme il ressemble fortement à une jolie plante fleurie du nom de Tritoma (Kniphofia pour les intimes), de par sa parure colorée, on lui a donné ce mot lors de la déclaration de naissance aux Affaires Maritimes de Cherbourg.

 

Notons au passage que ladite plante est surnommée « tison de Satan »…mais on ne s’en vantera pas !
Âgé à présent d’un an, il fallut songer à son baptême, et lui trouver des parrains
Gigi et Domi étant partants, on décida d’organiser la cérémonie à Gournay-sur-Marne, sur la plus grande rivière de France, c’était le minimum à offrir à Tritoma dont l’avenir sera sur la grande bleue !

Embarqué sur un pavillon de berline, dès 14 h, le voici en promenade avec nous et, arrivés sur la berge sableuse (pour mimer une plage marine) vers 14h45, on va l’armer de dosserets confortables, d’un bidon et d’un sac à dos étanches, et l’accompagner de deux jolies pagaies toutes neuves offertes par son oncle Toto de Gagny (un noble…).

Tout cela est un peu long, et ce n’est qu’à 15 heures que Tritoma fut mis à l’eau pour la première fois de sa vie, entouré de pigeons, de bernaches et de cygnes, manœuvré par le capitaine Domi De Bermuda secondé de l’enseigne de vaisseau Gigi des Jambières.
Le temps de bien coordonner leurs coups de pagaies, et la descente va aller bon train car la Marne est un peu gonflée par les pluies des jours précédents.
L’objectif premier est le Pont de Gournay, à 800 m.
Durant toute l’aventure du jour, un bosco naviguera sur Aratinga, un kayak pilote, pour apprécier les capacités de son petit frère… de sorte à ne pas l’entraîner dans de folles péripéties dès les premiers coups de pagaies …

 

Le pont voulu sera vite atteint, mais là, il va falloir virer à 180° et passer de rive droite à rive gauche en traversant le courant principal sous l’arche médiane du pont…La Marne ici mesure 65 m de largeur, et cette première épreuve de Tritoma sera censée être un « Bac », rendu plus difficile par le jeu de remous créés par les piles du pont…les mariniers pagaient, pagaient, pagaient…et parviennent enfin à repasser sous l’arche latérale.
Et maintenant il faut remonter le courant !
Un rapide et simple rappel relatif à la science des contre-courants de l’eau et de l’air permettra à Tritoma et son équipage d’économiser un peu d’énergie de propulsion. Mais ce n’est pas facile pour autant…seulement moins difficile.

 

Avec un peu d’énergie et de patience, on finit par rejoindre l’Îlot de Gournay puis les ruines de l’ancien moulin qu’il faut contourner pour rejoindre la passerelle, et commence ici un premier « vif » qui va réclamer quelques efforts !
Mais ça passe.
La suite se déroule dans une partie de la Marne qui s’écoule sur un fond plus rocheux avec une légère dénivelée, ce qui crée quelques hectomètres avec un courant plus soutenu, et seuls des petits contre-courants successivement en rive droite ou gauche autorisent un peu de répit.

 

Après l’Île Refuge, puis celle de La Lote, on longe l’Île Bertha, et c’est au milieu d’elle qu’il faut réaliser un grand bac pour aller en rive droite du bras de la Marne, avec un joli courant qui fait écumer l’étrave.
Tritoma et son équipage ont bien du mal et, après deux tentatives infructueuses très énergivores, finissent par décider d’accoster pour passer le plus fort du courant en portant sur la berge.
Le petit Aratinga, né quelques mois avant son frère, et donc en avant, attendait patiemment que ce dernier le rejoigne, puis finit par décider de contourner l’Île Cardamine pour revenir en arrière car des pêcheurs sont en action et mieux vaut ne pas reculer dans leur lignes !

 

Mais voici Tritoma, effectivement occupé à faire sa sieste sur le gazon…et il va lui falloir repartir dans l’embouchure de la Rivière de Chelles…un grand nom pour un cours d’eau très mineur de 1300 m de longueur, plus ou moins busé dans la ville de Chelles, et issu du Square Armand Lanoux (Écrivain français, lauréat du prix Goncourt 1963) de cette même ville.
Très rapidement, on atteint l’Île  Cardamine où la navigation est calme et dans un cadre plus confidentiel.
Quelques beaux arbres et de jolies maisons  agrémentent le paysage et nous longeons l’Île aux Pinsons par le Bras des Ablettes…tout un programme animalier !!!
Bientôt, on atteint le Ru de Chantereine, qui naît à Courtry et parcourt 7500 m avant de se jeter dans la Marne.
La configuration des lieux fait que l’on quitte le Bras des Ablettes pour, en fait, naviguer sur le Ru de Chantereine dès l’Île Victor.
Le cours d’eau devient alors franchement plus étroit et plus encombré, moins profond, et il faut zigzaguer un peu entre les arbres tombés pour frôler l’Île aux Cuscutes puis l’Île aux Colverts et retrouver le cours majeur de la rivière.

De ce point, il nous reste 1500 m. à parcourir  pour joindre le barrage de Noisiel et la « Cathédrale Menier », ce qui ne posera pas grande difficulté bien que le courant soit assez marqué.

On remarquera davantage de grands oiseaux, dont hérons, cormorans, bernaches, colverts, cygnes et mandarins, tous fort beaux et assez peu farouches.
Mais nous voici au débarquement de pause, à des fins diverses, nécessité physiologique obligeant.
Une cueillette originale d’agrafes métalliques fut alors développée durant une dizaine de minutes, suivie d’une mise en bottes et d’un enfournement dans le gros ventre d’Aratinga.

Après quelques photos, l’empire Menier s’y prêtant,  il faut penser à rentrer…ré-embarquer sans tomber à l’eau, et pour cela le capitaine Domi se sacrifiera en immergeant ses prodigieux mollets dans l’eau bien fraîche issue des cascades du barrage !

Car l’enseigne de vaisseau Gigi a pris du galon et est devenu capitaine à son tour…Domi va devoir « ramer » !!!
Bien évidemment, le courant avec soi, tout va bien mieux et bien plus vite…
Tritoma aura à nouveau un avant-goût de la mer, puisqu’il est bâti pour elle, avec un petit groupe de grands cormorans juchés dans un arbre.

 

 

La vitesse de déplacement est très sensiblement supérieure à l’aller, comparable à celle des « joggeurs » actuellement actifs sur le chemin de berge.

 

On optera pour le bras de rive gauche dont on sait qu’il sera plus vif car un parcours de kayak à portes suspendues y est installé, le long de l’Île Bertha
Et, de fait, ça va vite !
A peine 800 m. suffisent pour revenir à la pointe aval de l’île refuge, mais de là, il faut encore effectuer un beau bac pour tenter d’arriver en amont de la passe du vieux moulin, et ça demandera de gros efforts à nouveau, mais tout le monde sait que ce seront les derniers de cette journée.
Gigi gère sa trajectoire au mieux, mais il faut pagayer très fort pour lutter contre la veine d’eau et ne pas s’égarer sous la passerelle !

 

Ouf ! Ça passe de justesse…au minuscule îlot.
L’ex-chenal du Moulin permet de se glisser sous deux de ses anciennes arches, puis d’accoster définitivement, pour ce soir, devant la base de Canoë de Chelles et la foule d’oiseaux en quête de nourriture que les passants leur apportent.

 

 

 

Il ne reste plus qu’à quérir le véhicule et l’approcher pour charger les esquifs sur les barres de toit…un peu d’haltérophilie, un peu de nodologie, et l’affaire et faite.
Salutations, un peu de route, et c’est le retour aux bercails respectifs vers 19 heures.
Bonne, facile et belle journée,  et pas bien loin, mais un peu sportive tout de même !

Tritoma est bel et bien baptisé !

 

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