Les péripéties de Coco, chapitre cinq…242

Les péripéties de Coco, chapitre cinq…242

4 novembre 2019 Via ferrata 0

Les péripéties de Coco, chapitre cinq… (novembre 2019)

Coco s’est engagée pour la première fois dans un séjour de SJV de plus de trois jours…et en automne, dans l’Est de la France.
Pour une « frileuse », c’est quand même un défi, pris d’emblée !
Sur le chemin du retour, elle s’est appliquée à raconter, sobrement, le déroulement de chacun de ces jours, de son point de vue. Les cinq chapitres de son texte sont les sujets de cinq articles, livrés tels quels.

Et voici le dernier jour…

Je suis fatiguée et surtout j’ai la main gauche qui s’engourdit avec perte de sensation, tout en faisant mal.
Aujourd’hui il est prévu, avant de rentrer, de nous frotter à la via ferrata de La Roche du Mont à Ornans, mais… la partie dite « extrêmement difficile ». (ED)


Je ne suis pas motivée et j’ai parfaitement conscience que ce manque de moral dû à la fatigue et cette main douloureuse sont 2 points qui sont en ma défaveur pour profiter de cette voie très technique car en dévers sur une grande partie du parcours. Nous arrivons devant après 15 minutes de grimpette jusqu’au sommet de la falaise… Ça a au moins le mérite de nous échauffer. 
Pour démarrer il faut commencer par descendre et là je suis vraiment très près de dire : « stop »… Mais Nanou démarre, suivi de Gigi et c’est mon tour. 

Ça bruine, ce qui n’aide pas en rendant la paroi et les barreaux glissants. 
Je me motive intérieurement du mieux possible et arrive devant une poutre qui ne pose pas de problème.
Encore une descente pour passer une 2ème poutre et là ça remonte …Ici commence la longue ligne droite en dévers sur le long de la paroi.
Les barreaux sont très espacés et avec l’humidité en plus du dévers, je sens le désespoir m’envahir sans compter une colère intérieure contre moi de n’avoir pas renoncé alors que je me sens presque HS. 

Je finis par exploser en grossièretés. 
Ça a au moins le mérite de me calmer et de me redonner de l’énergie pour continuer…c’est une vertu des gros mots !
Kiki m’aide à changer ma petite longe car à chaque changement de câble je n’ai pas la force de me tenir et de la décrocher.
Je suis gênée de voir que tout le monde m’attend. Oui c’est normal et c’est l’esprit d’équipe,  mais je me donne l’impression d’être un vrai boulet. Les larmes m’envahissent à 2 ou 3 reprises car en plus ma main ne m’aide pas.
Je continue de progresser, sans plaisir et juste dans l’effort de progresser. 
Et enfin cette ligne horizontale se termine… enfin ! Ça descend sur un pont de singe un peu reposant mais à la sortie, je bloque à nouveau pour passer sur la suite. Je respire un bon coup et franchis le câble porteur pour aborder un nouvel obstacle… La remontée pour sortir de cet enfer. 


Un surplomb que je ne vois pas comment aborder. Nanou et Gigi sont déjà en haut tandis que je cherche encore comment m’en sortir…
Et c’est encore Kiki qui me sort de là en m’assistant de nouveau. Et enfin, ça y est, c’est fini. A peine ¾ d’heure d’efforts mais qui ont été énormes….. 
Et Kiki informe Nanou que pour elle ce n’est pas fini…..jamais fatigué cet homme là. Eh, oui ! Pour Nanou c’est son 2ème passage, mais il y a un morceau qu’elle n’a pas encore fait… C’est le moment. À elle de l’ajouter à son palmarès…. 

Avec Gigi nous décidons de passer par la fin du trajet de la via normale, histoire de finir sur une note positive. Ça fait du bien de retrouver ses sensations et du plaisir. Nous repartons sur le sentier avec cueillette de rosés des prés pour ce soir. 

Et puis Kiki en voyant l’heure encore matinale propose de refaire un passage. Il repart avec Nanou…
Gigi et moi préférant nous reposer en les attendant. Et là, c’est la dernière pause pique-nique tous ensemble , au bord de la Loue bien chargée des eaux pluviales, avant de reprendre la route du retour.

Ce voyage aura été un vrai défi physique et émotionnel. 
Constat que dans les moments de stress, les émotions sont fortes et parfois violentes. 
Expérience toutefois très intéressante pour voir la résistance de nos corps et surtout notre résistance au manque de confort et d’hygiène. D’ailleurs au niveau de l’hygiène à quoi ressemble-t-on au bout de 6 jours ?


Je cite Gilles : «  impression de sentir la couche sale de notre petit fils !!! »
Les cheveux sont un tas de nœuds. 
Nos vêtements dégagent une odeur assez désagréable que nous ne sentons quasi- plus au bout d’un temps. 
Cela donne une idée de ce que peuvent ressentir les SDF, qui n’ont pas accès aux commodités pour se laver régulièrement.La bonne douche ce soir va être un vrai bonheur !!!
Merci à Kiki et Nanou, et à cette association SJV qui nous permet d’explorer autant la nature que notre capacité humaine et nos limites, en restant dans le domaine du raisonnable, cependant. 

 

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