Sauvetage d’une hulotte 411

Sauvetage d’une hulotte 411

26 juin 2021 Spéléologie 0

Sauvetage d’une hulotte     411

 

Par un beau samedi d’été, cependant que nous nous disposions à une journée de formation aux techniques de progression sur cordes, nous découvrons un gros oiseau prisonnier d’un filet anti-chutes de pierres, à l’instar de celui ci-contre photographié en très vilaine posture…
Sans être des militants écologistes ou membres actifs de la L.P.O. que nous soutenons cependant pour ses actions, cette situation nous émeut, d’autant que ce pauvre animal se débat à l’intérieur d’une poche de mailles cherchant désespérément une issue.
Fort heureusement pour lui, si on peut dire, le filet en question est un modèle à petites mailles carrées et d’une nature textile, ce qui limite sensiblement le risque de blessures et/ou d’y perdre beaucoup de plumes, expression hélas à prendre au sens propre.

En revanche, ce qui complique sérieusement l’histoire, c’est que ledit filet se trouve à 6 ou 7 m de hauteur, ceinturé par des câbles…

C’est là que l’article prend tout son sens dans ce site, car l’idée immédiatement venue étant de tailler une ouverture dans unartie de ce filet, il restait à la mettre en pratique !
Faute d’échelle sous la main, très grande en plus, la solution de passer par le haut de la falaise, grâce à une corde apparut comme évidente, du moins à concevoir !


Nous sortons donc rapidement le matériel nécessaire puisque justement là dans nos sacs, et un volontaire entreprend de grimper par une voie facile, après s’être dûment équipé, pour rejoindre l’aplomb du filet à découper.
Quelques précautions s’imposaient pour ne pas trop affoler notre bonne Strix aluco, dont les 500 grammes en moyenne, et un mètre d’envergure pourraient la voir se blesser dans la panique, mais aussi parce que comme pour tout bon rapace, le bec et les serres sont à prendre au sérieux…la panique pouvant aussi pousser à attaquer l’agresseur présumé, en geste ultime de défense…
L’accès d’un côté de ce filet implique des amarrages sur des arbustes pas bien gros…puis une progression sur une verticale ce qui ne posa guère de problème, et, muni d’un petit canif qui se trouvait dans une voiture toute proche, l’opération d’ouverture fut aisément menée.

Le brave spéléo se laissa descendre jusqu’au sol puis remonta démonter la corde…
Mais ce n’était pas fini pour lui, car cette intervention avait effrayé le volatile, lequel avait fui à l’autre extrémité du filet puis s’était caché dans un creux de roche…il fallut donc entreprendre de répliquer l’action de cet autre côté.
C’est que cette fois, l’approche était compliquée par moult ronces et épineux, l’arbuste potentiellement utilisable, encore plus grêle…la terre de couverture très molle et glissante, ce qui provoqua une petite chute traumatisante pour les genoux…
Au final, la seconde ouverture diamétralement opposée à la première fut réalisée…de sorte que notre Chat-huant trouverait à coup sûr à s’évader de ce vilain piège !
Seconde descente, troisième remontée, déséquipement…l’affaire était réglée.

Ce jour-là, l’équipe en place put donc constater que maîtriser les techniques de progression sur corde peut permettre autre chose que visiter grottes et canyons, ou travailler comme émondeur, mais aussi, occasionnellement, à sauver une Hulotte d’une mort certaine !
Le hasard de l’actualité venait de plus de livrer un autre exemple avec des pompiers venant de retrouver des éléments dans l’affaire judiciaire du jeune Lucas, à flanc de falaise, accessible seulement par les techniques de rappel…

 

Si cette journée fut très agréable, cette anecdote animalière la rendit plus riche de sens…

Seule ombre au tableau, le genou droit du sauveteur de Hulotte présenta plus tard un…chouette œdème de contusion !

 

 

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