Balisage de cavités 854
Balisage de cavités 854
Cette activité souterraine, principalement subterranologique, vise à jalonner une cavité, avec diverses options et surtout divers objectifs.
Même si la cavité est très simple, le balisage peut s’avérer utile et même intéressant.
En spéléologie, il est rarement mis en place car la complexité spatiale est très souvent bien moins grande que dans les carrières.
Par ailleurs, le respect maximal des cavités naturelles limite fortement la liberté d’apposer des marques un peu partout.
Enfin, les grottes et cavernes présentent souvent une hétérogénéité morphologique et une diversité de concrétionnement qui peuvent tenir lieu de repères de cheminement.
Dans les souterrains, au sens premier, comme dans les aqueducs ou les tunnels, on observe presque toujours une grande linéarité.
C’est donc essentiellement dans les mines et carrières que le balisage trouve logiquement sa place
Voyons donc de quoi il peut retourner, selon les cas…
1) Le balisage de prospection
Il est mis en place dès la première visite, partant du principe que la cavité concernée est encore inconnue du visiteur.
Ce dernier peut alors être confronté à toutes sortes de marques et d’indications, faites par des prédécesseurs, et s’il n’est pas idiot ni interdit de leur porter intérêt, il est très périlleux de s’y fier. Outre diverses contradictions qui peuvent apparaître entre les marquages, on ne peut exclure l’intervention de petits farceurs et le balisage piégeux qui peut en ressortir !
Etant en prospection, on s’embarrasse de peu de matériel, et on cherche à aller « vite » pour découvrir le plus possible de choses dans le temps dont on dispose, souvent trop court !!!
Le balisage de prospection va donc s’appuyer sur des marques lègères mais bien typées, qui peuvent être de petites gravures discrètes faites avec un poinçon, à peu près toujours à la même hauteur. Mais cela peut aussi être des petits caïrns (genre pyramide trièdrique ) fait avec ce qui tombe sous la main.
Le cheminement initial tend à dessiner le périmètre de l’exploitation, c’est pourquoi il est mené toujours à main gauche (ou toujours à main droite), avec un suivi scrupuleux des voies, ce qui peut amener à s’insinuer dans les passages étroits, souvent très inconfortables, mais aussi dans des zones (très) dangereuses qu’il est préférable d’éviter, ce qui impose un balisage serré pour éviter toute confusion future, notamment si le retour devait se faire sur les traces de l’aller.
Lorsque ce balisage périmétrique, censément « léger » et provisoire, est effectué, des incursions transversales peuvent être menées, du périmètre au périmètre, avec un balisage différent (marques nettement différentes, caïrns tétraédriques par exemple).
Généralement le balisage de prospection s’arrête à ce stade. (Ce qui ne signifie pas que la prospection s’rrête, elle !)
2) Le balisage sécuritaire
Comme son nom l’indique, il vise cette fois a éviter les égarements, les pertes de temps.
Il va reprendre le balisage de prospection, mais avec des marques bien visibles, et numérotées, stabilisées. On s’interdit d’utiliser des produits polluants tels que peinture, goudron… ou de détériorer la cavité par des gravures ou des perforations profondes.
Les balises souvent utilisées sont des morceaux de textile de couleur vive, et, mieux encore, avec des parties rétroréfléchissantes, posés ou coincés ou faiblement cloués, c’est à dire une balisage que l’on peut facilement faire disparaître si nécessaire, sans dommage persistant.
Ou bien des plaquettes d’aluminium avec film rétroréfléchissant.
La numérotation est bien sûr un élément d’information très important car ce balisage bien fait permet de savoir, dès l’entrée, que l’on va aller de 1 à xxx, puis, en cas de retour voulu, de déterminer s’il vaut mieux aller vers « 1 » ou aller vers « xxx » selon le quantième de la balise où on se trouve.
Pour les transversales, susceptibles de se multiplier, on agit de même, mais cette fois les chiffres doivent s’accompagner de signes distinctifs qui peuvent être soit d’autres chiffres, soit des lettres, mais avec la même procédure de balisage.
L’objectif est ici de guider vers le périmètre qui permettra de se retrouver sans difficulté.
3) Le balisage thématique
Il se superpose aux autres avec des marques différentes ou de petits panonceaux localisés.
L’objectif est d’attirer ou rappeler l’attention sur quelque chose qui le mérite. La balise peut porter un pictogramme stylisé, à vocation historique, karstique, géologique, minéralogique, zoologique, phytologique, mycologique, culturel, graphique, et, bien sûr, sécuritaire !
Il est soigneusement référencé en rapport avcec les balisages de déplacement, de sorte à pouvoir retrouver rapidement un sujet d’intérêt.
4) le balisage directionnel
Il s’ajoute aussi, avec cette fois des panonceaux qui orientent, de plus ou moins loin et clairement vers un point précis, et qui seront peut-être à répéter si ce point est éloigné et avec diverses intersections…on mime alors une signalisation routière !!!
Tout cela permet d’éviter de se perdre sans pouvoir ressortir avant la perte d’éclairage, de savoir où on est et comment aller où on veut, de retrouver ce que l’on veut sans devoir tournicoter plus ou moins longtemps, et bien sûr, de pouvoir partager la localisation des découvertes avec d’autres personnes.
Peut aussi permettre d’aller chercher du secours, en cas de nécessité, dans les meilleurs délais possibles, puis de guider ces secours au plus rapide parcours.
Permet d’étudier les Chauves-souris, plus particulièrement, leur répartition, leurs mouvements, l’établissement de leurs gîtes.
Permet de développer des actions pédagogiques, dès lors que l’on ne perturbe pas les Chiroptères, que l’on n’entraîne personne dans les zones manifestement dangereuses, que l’on veille et fait veiller au strict respect des lieux, et, bien sûr, que l’on agit avec l’autorisation des propriétaires, sans oublier la nécessité d’une assurance spécifique couvrant les risques des personnes sous terre.
Pour autant, il n’est pas pertinent de systématiser le balisage. Il vaut mieux le réserver aux cavités dans lesquelles il peut être vraiment utile.
Dans le cas des grandes carrières ou les cavages ont été réalisés selon un maillage régulier, il est préférable de baliser selon un repère bidirectionnel comme dans un repère géométrique orthonormé.
Les petites carrières , celles qui ne comptent que quelques décamètres voire 2 ou 3 hectomètres, et/ou qui ont une structure très simple (une seule galerie majeure avec des galeries secondaires greffées, souvent en impasses, seule la galerie majeure peut mériter un balisage.
Si, pour diverses raisons possibles, on craint qu’un balisage puisse inciter à des visites indésirables, alors mieux vaut s’asbtenir d’en mettre un en place, ou s’en tenir à celui de prospection car non exploitable par les non-initié(e)s.
