Circuit de la Pointe de Bellegarde 318

Circuit de la Pointe de Bellegarde 318

27 juillet 2020 Randonnée 0

Circuit de la Pointe de Bellegarde          318     (juillet 2020)

Cette pointe, d’altitude modeste, est un promontoire culminant qui offre un panorama exceptionnel, mais aussi porte un grand néné perdurant très agréable à fouler l’été. 
Plusieurs itinéraires permettent l’accès, mais le circuit Folly/Puaires/Vogealle/Pointe/Chambres/Folly

Il est 9h00 du matin sur le parking des Allamands au-dessus de Samoëns à 998 mètres d’altitude. Quelques personnes se préparent à une journée de randonnée et, parmi elles, Kiki et moi. Nous bouclons notre sac pour une sortie de deux jours en compagnie de Mimi qui ne va pas tarder à nous rejoindre sur ce parking qui est notre lieu de rendez-vous. Ce sera ma première rencontre avec Mimi ; je découvre les membres du club au compte-goutte depuis que je n’habite plus la Seine-et-Marne, au gré des activités dans l’Est montagneux ! 

La voilà qui arrive. Pile à l’heure. Reste deux trois éléments de couchage à lui transmettre et nous nous mettons en marche. Kiki a dessiné un parcours sur deux jours sur cette partie des Alpes du nord qu’il connaît bien et qui me plaît beaucoup.

 

Nous commençons notre ascension à travers la forêt et passons la dalle du Tuet où bon nombre de grimpeurs viennent s’entraîner. Plus loin, la pente est raide et nous force à adopter un rythme raisonnable et régulier. Lorsque nous sortons de la forêt, nous ne sommes plus loin du Refuge de Folly vers 1600 mètres. Nous nous y arrêtons pour refaire le plein d’eau et continuons notre route sur le sentier de randonnée des Dents Blanches, direction le Lac de la Vogealle à 2016 mètres d’altitude. C’est un lac que j’ai découvert l’automne passé lors d’une autre aventure SJV. Cette fois, nous arrivons par l’arrière après avoir passé la Combe aux Puaires et un col culminant à 2281 mètres. La vue de ce côté est très belle aussi. 

Il est trois heures de l’après-midi lorsque nous rejoignons le lac et après un bon moment de détente et de flânerie, nous nous décidons à poursuivre notre course car il est bien trop tôt pour s’arrêter et que nous avons encore bien des forces ! Nous longeons le lac et, avant de rejoindre le refuge de la Vogealle, virons à droite en direction du Pas à l’Ours.

 

En observant le massif, nous ne pouvons affirmer que le sentier est praticable jusqu’en haut. En effet, un névé semble bloquer le passage au-dessous d’un amas rocheux. Si c’est le cas, nous devrons rebrousser chemin et modifier les plans. Comme souvent en montagne, on ne discerne pas la sente jusqu’en haut, on la découvre au fur et à mesure que l’on s’en rapproche. Là où les bouquetins sautillent sans s’inquiéter, nous marchons à pas lents et mesurés pour appréhender le sentier au mieux. On dirait que la chance nous sourit, le sentier nous mène finalement au-dessus du rocher principal, nous permettant d’éviter la partie en neige. Emilie file comme un chamois car elle n’aime guère le vide.  

En haut, à 2193 mètres d’altitude, nous trouvons une belle prairie herbeuse qui sera notre couche. Nous sommes en fait au bord d’une autre falaise mais le coin est coquet, décoré de tapis de soldanelles (les petites fleurs parme qui fleurissent juste après le retrait des névés) et offrant une vue imprenable sur le Bout du Monde, le cirque de Sixt-Fer- à-Cheval , ses cascades et la vallée adjacente. Un petit observatoire de pierre que l’on croirait taillé pour mon dos m’attend et m’accueille pour de longs moments de contemplation.

Et puis le camp prend forme. Nous dormirons à la belle étoile, la nuit sera claire. Chacun allongé sur une bâche et un matelas gonflable, et chacun emmitouflé dans son duvet. Le plaisir de la belle étoile… L’observation du ciel étoilé… La fraîcheur de la nuit sur le bout du nez et le bout des orteils… et le bonheur de saisir les premiers rayons du soleil (ou les derniers) et de voir la lumière et la lune tourner et nous enivrer. 

A notre réveil nous constatons que la nuit fut fraîche. La rosée déposée la veille sur les matelas et extrémités de duvets s’est transformée en givre. Il nous faut le soleil matinal pour dégeler l’ensemble et le sécher. Nous profitons bien évidemment d’un petit déjeuner au soleil, empaquetons nos affaires et suivons le chemin qui nous attend.

 

Nous allons commencer par monter au col des Chambres à 2338 mètres et poursuivrons notre chemin jusqu’à la Pointe de Bellegarde à 2514 mètres. Pour atteindre ce sommet, il nous faut traverser des névés et les bâtons de marche se révèlent bien utiles. La vue est saisissante de là-haut. J’ai envie d’aller plus loin, de suivre cette arête en face qui m’appelle.

 

Nous prenons le temps de profiter de ce spectacle : de la neige, des roches, du soleil, des fleurs, du grand vide, de la neige qui nous dépayse aussi… Et puis c’est la descente et là aussi nous allons profiter de la neige ! Nous avons opté pour des glissades contrôlées sur nos petites fesses, avec les bâtons en guise de frein ! Une succession de glissades et de traversées de pierriers nous attend et nous mène assez rapidement jusqu’au lac des Chambres à 2100 mètres d’altitude.  

Peu avant d’arriver, alors que nous avons déjà une belle vue sur le lac gelé qui ressemble à de la banquise, nous observons sur la droite un objet vert brillant. Je m’approche pour me rendre compte qu’il s’agit de bouteilles dont je veux débarrasser la nature car je les crois oubliées… Mais en me rapprochant encore, je constate que ces bouteilles ont en fait été placées ici par un groupe de spéléologues. En effet, l’ouverture dans le rocher juste derrière est l’entrée d’un véritable gouffre qu’ils ont décidé d’explorer ce jour-là. Je penche ma tête à l’intérieur et vois la profondeur du premier puits, les cordes installées et le matériel de randonnée certainement rangé dans ce grand bidon bleu sur le côté. Ça me démange d’explorer moi aussi…. Mais ce n’est pas le programme du jour ! 

Nous finissons la descente pour déjeuner au bord du lac des Chambres. Ses eaux sont d’un bleu arctique stupéfiant, d’une transparence à couper le souffle et les ilôts de neige fondante donnent à l’ensemble une allure de grand nord. L’endroit est idyllique. Nous observons un sentier qui affleure le lac et invite à l’itinérance ainsi qu’un autre parcours en face qui traverse une barre rocheuse en une ascension transversale sur câbles. Nous tentons l’option « tour du lac » mais bien vite nous nous retrouvons sur les pentes raides et sur des névés glissants et fondants. Christian tente un passage sur les icebergs mais finalement renonce…trop dangereux ! Nous quittons donc le site par la traversée en altitude qui nous offre une vue saisissante sur ce lac et ses eaux aux mille reflets bleutés. 

C’est ensuite la longue descente qui nous mène à nouveau au refuge de Folly. Petite pose et descente finale à travers la forêt. J’ai toujours le cœur gros à l’idée de quitter la montagne et ce passage en forêt annonce la fin du parcours. Il n’est que 16h00 lorsque nous rejoignons les voitures. Il est encore temps d’embrayer sur une activité de fin de journée pour chasser le blues des montagnes ! La via du Mont à Sixt nous attend pour clore cette belle journée.

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