Du bon usage des tyroliennes de via ferrata 549

Du bon usage des tyroliennes de via ferrata 549

13 juin 2022 Via ferrata 0

Du bon usage des tyroliennes de via ferrata     549

Bien que nombre de parcours de via ferrata ne comportent pas de tyrolienne, il peut être bon de connaître quelques éléments d’utilisation, car des informations plus ou moins fiables circulent un peu partout.
Nous livrons à nos lectrices et lecteurs ceux que nous pensons les meilleurs, pour une pratique optimale tant en performance qu’en sécurité.
Nous rappelons bien sûr que tout l’équipement doit être vérifié, sont bon état comme sa bonne mise en place.
Casque, cuissard bien ajusté, longes en « Y » recommandées, absorbeur d’énergie indispensable si on n’utilise pas une technique spéléologique avec un mousquetonnage pas à pas (sur barreaux ou barres, ou gros filet, ou échelon, ou câble sub-horizontal…). Gants pas obligatoires, mais souvent utiles surtout si on a les mains fragiles.
On ajoute un longette, si pas intégrée aux longes commerciales, et une sangle pédalière.
Ensuite, c’est variable selon que l’on progresse en solitaire ou à plusieurs et selon les parcours…petit sac, boisson, barre énergétique, montre, téléphone, lampe frontale…et donc, une poulie !

Cette poulie peut être une poulie à corde (rouge chez Petzl) et à rejeter pour cet usage sur câble si on ne veut pas la dégrader rapidement.
Elle peut être une poulie à câble basique (sans roulements  billes, jaune chez Petzl) qui convient aux câbles jusqu’à 13 mm, et sera une poulie à vitesse lente. (Poulie dite « Trac »)
Enfin, elle peut être à câble et roulement à billes (bleu-gris chez Petzl) et sera alors à vitesse rapide (Poulie dite « speed », vitesse maximale estimée à 80 km/h)

Cette poulie sera portée au cuissard, avec un mousqueton de transport, de préférence parallèle, impérativement à virole, en acier ou en alliage d’aluminium.
Pour installer cette poulie, l’idéal est de l’assurer d’abord avec une longe dans le double-œil supérieur, cependant que l’autre longe reste mousquetonnée sur un support fixe, empêchant toute chute ou départ involontaire de la personne.
Il faut bien sûr ôter le mousqueton de transport de la poulie et soit le laisser accroché au cuissard, soit le garder en main et le remettre sur la poulie aussitôt qu’elle est en place. Dans ce dernier cas veiller à le viroler.
Une fois posée sur le câble, y accrocher la longette directement dans le double-oeil inférieur (Dit « point d’attache ») si elle mesure environ 30 cm ou dans le mousqueton de transport repositionné, si elle ne mesure que 20 ou 25 cm.
Dans cette procédure, la poulie n’est jamais libre, et ne peut donc pas tomber ni dévaler la câble si elle échappe des mains.

Ensuite, selon la forme et le gabarit  des mousquetons des longes, ces derniers peuvent (ou non) être placés sur la poulie, dans les encoches supérieures, venant ainsi la « coiffer ».
Si ce n’est pas le cas mettre une longe au moins dans le point d’attache.
L’autre longe est à positionner, théoriquement, sur le second câble de la tyrolienne quand elle en présente un. L’inconvénient est de créer un frottement qui peut freiner voire empêcher d’arriver au bout…mais si le concepteur a mis ce second câble c’est qu’il a estimé que ça pouvait être une bonne chose que de se contre-assurer sur lui.
Quand il n’y a qu’un câble, la seconde longe peut être mise elle-aussi dans le point d’attache (prévu pour trois mousquetons), ou bien sur le câble porteur, en arrière de la poulie. Ce qui engendrera aussi un frottement légèrement freineur.

Il est prudent de ne pas avoir des cheveux longs au vent, susceptibles de se fourrer dans la poulie…ça peut faire très très mal !
Il peut être fort utile de porter des gants solides (cuir par exemple), car, dans certains cas, il peut être nécessaire de freiner un peu à la fin, et ce n’est pas à faire sans gants…brûlures profondes possibles voire garanties !
Évidemment, ce freinage (assez rarement nécessaire en fait, et heureusement !) se fait en arrière de la poulie.
La longette et les une ou deux longes doivent être bien serrées toutes ensemble, et à deux mains de préférence, pour éviter le tournoiement et d’arriver dos au mur en bas.
Nous déconseillons de placer une main au-dessus de la poignée, sur la chape, le risque de déplacer cette main vers l’avant sur le câble et de la faire écraser par la poulie étant non négligeable, soit par inattention, soit en cas de soubresaut en démarrant.

Il est important de consulter les conseils de pratique, il n’est pas rare que le choix de la poulie « lente ou rapide » soit indiqué, et il est prudent de s’y conformer.
Si on n’a pas la poulie recommandée, il faut anticiper les solutions qu’il faudra apporter…soit se préparer à freiner, soit s’attendre à devoir tirer sur les bras, (ou être tracté(e)) et si on n’est pas en mesure de mettre en œuvre l’un ou l’autre de ces palliatifs, peut-être vaut-il mieux renoncer…! L’échappatoire, si elle existe, devient alors LA solution !!!

A l’arrivée il est bon de prévoir un freinage des pieds, aucune tyrolienne ne pouvant être parfaitement réglée selon le poids et la taille des personnes (y compris avec ou sans sac), ni selon la performance de la poulie (plus ou moins neuve, plus ou moins sale), ni selon le vent en présence, de dos, de face et/ou de côté, ni selon l’aérodynamisme du corps (membres écartés ou repliés, par exemple), ni encore selon que le câble est mouillé, enneigé, verglacé…etc.
On veillera donc autant que possible à arriver de face.
Si on redoute un traumatisme à l’arrivée, utiliser une poulie « Trac » (jaune ou dorée) mais dans ce cas s’attendre à devoir se hâler des mains au final.  Vitesse théorique maximale d’environ 40 km/h
Si on ne parvient pas à l’extrémité inférieure avec l’élan, il va falloir se tracter…

Cette action peut être réalisée soit en restant de face, et en tirant  avec les mains  pouces vers le ciel (attention aux cheveux et aux oreilles qui frotteraient le câble) soit en se retournant, dos vers le sol et les mains pouces vers le sol aussi.
Dans cette seconde position type « cochon pendu », il peut être bon de crocheter une voire deux jambes sur le câble au niveau des chevilles.
Ceci peut permettre une poussée supplémentaire à celle de la traction manuelle, mais aussi allège le poids du corps sur le baudrier.
De plus, si ça doit durer un peu, cette position évite de risquer un « syndrome du harnais », les cuisses n’étant plus strangulées par les sangles.
En revanche, ne pas trop laisser pendre la tête en arrière…sinon c’est un coup de sang céphalique, et une nuque qui peut souffrir…
Crocheter la jambe peut aussi servir à limiter le recul après chaque traction.

Ce recul, si trop important, les tractions devenues trop dures,  on peut aussi le contrer en confectionnant un nœud auto-bloquant avec la sangle pédalière mousquetonnée au ventre du cuissard, contrôlé par une main coulissante, ce qui va permettre du repos par petites tranches.
Si pratique en équipe, celle ou celui qui se sent la ou le plus à même de réussir seul(e) passe en premier en emportant une cordelette de 10 mètres environ.
Elle pourra servir à renvoyer sa poulie asservie, après s’en être détaché(e), vers le ou la suivant(e) qui serait éventuellement en difficulté.
Il ne lui resterait qu’à s’y accrocher d’une longe pour :
– soit constituer un blocage du haut, par à-coups à chaque fois qu’il y a une progression
– soit à effectuer une traction additionnelle du haut pour soulager l’effort de remontée, soit les deux !
Dans le pire des cas, la cordelette peut carrément servir à hisser le ou la partenaire, dans les derniers mètres, s’ il ou elle est vraiment épuisée ou connaît un handicap (poignet foulé, coude douloureux, par exemple)…mais ce n’est pas commode.

Si on pense avoir besoin de tracter fortement une ou un équipier, il faut passer à une corde de 9 mm pour l’avoir suffisamment en main, et/ou pour pouvoir utiliser un bloqueur ou deux sur elle. Ou passer à un nœud auto-bloquant.
Ce sera donc à anticiper…en préparant le sac.
Il est recommandé, par ailleurs, de ne pas se jeter dans le vide au départ en pensant avoir plus d’élan, c’est généralement sans effet voire défavorable car crée souvent des balancements latéraux donc des frottements supplémentaires sur les galets de la poulie !
Si on a placé un mousqueton de longe sur le câble, ce dernier peut servir de frein en le forçant à se mettre en diagonale…mais attention : s’il est en alliage, cela va l’éroder (plus ou moins, évidemment), d’où l’intérêt d’avoir au moins un mousqueton en acier sur soi.
Mais un tel dispositif n’est que rarement envisagé car, les décennies passant, les concepteurs sont de plus en plus précis dans leurs installations, et si la tyrolienne n’est pas délibérément installée et réputée comme « montante ou remontante », le besoin de se tracter sera inexistant ou réduit à peu d’efforts.
Si la tyrolienne est volontairement installée montante, mieux vaut se renseigner sur l’exacte difficulté que cela recouvrera !
Et prendre des dispositions en conséquence…
Si on doit rester longtemps pendu immobilisé, il faut remonter les genoux contre la poitrine en alternant les jambes, pour que le sang circule.
Si la tyrolienne est prévue avec deux brins portants superposés (rare avec les câbles), il sera nécessaire de disposer d’une seconde poulie qui pourra être à simple réa, les poulies reliées par un mousqueton commun (œil supérieur / Point d’attache).  

Voilà déjà pas mal de données qui peuvent servir…
reste à souhaiter à toutes et tous de belles aventures via ferratistes, dont passages sur tyroliennes,

en chantant !     https://www.youtube.com/watch?v=m9oiaxqSBwU        (lien non actif)

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