La randonnée-marche nocturne 759
La randonnée-marche nocturne 759
Depuis la nuit (c’est le cas de le dire) des temps, l’Homme a dû, a pu, a voulu ou a été contraint de marcher la nuit.
De fait, un être humain qui marche la nuit, en milieu extérieur, ne marche presque jamais dans le « noir », car il y a presque toujours des luminosités résiduelles çà et là, et si le ciel est dégagé, les lumières des étoiles !
Marcher dans les grottes et carrières peut donner ce noir total.
Dans cet article on se limitera à la marche-randonnée en extérieur.
Cette pratique est particulièrement enrichissante, en termes techniques, en termes de sensations, en termes de découverte de soi-même, de découverte de l’environnement
Selon les contextes et les personnes, elle peut être menée avec ou sans éclairage personnel
Si on opte pour l’éclairage, il peut être de puissance et de couleur variables.
Sans éclairage, il convient de privilégier des terrains sans piège, ou alors on passe au gymkana !!!
La pratique peut évidemment être solitaire ou en groupe, mais il semble idéal d’être 2 à 4 au maximum, ce n’est qu’un avis partagé par beaucoup de nos adhérent(e)s, donc pas de valeur universelle !
Le groupe plus important a tendance à virer au ludique, très bruyant, ce qui n’a rien de mauvais, mais peut faire perdre bien d’autres intérêts…
Marcher la nuit est de fait une expérience intéressante, parfois inoubliable. Souvent souhaitée à renouveler.
Certains sens sont mis en éveil bien davantage qu’en situation diurne (ou éclairée largement comme en ville), notamment l’ouïe, mais aussi l’odorat, et dans certaines circonstances, le toucher !
Le bruit des pas, de la respiration, des vêtements, sont amplifiés voire déformés par le « silence « de la nuit.
Mais si l’on s’arrête ou évolue lentement à pas de loup, ce « silence » devient peu à peu très bruyant !
Qu’il s’agisse du bruissement des végétaux, des agitations et voix animales, de l’eau, de bruits lointains divers, la nuit est rarement « silencieuse », tout comme rarement « noire ».
Nos sens tendent à perdre un peu les repères usuels des conditions diurnes, un peu comme pour conduire une voiture la nuit (sans éclairage urbain)
L’appréciation de la vitesse, des distances, des couleurs, du temps qui passe, et même des sons, est modifiée par ce référentiel « sombre ».
Au-delà de la stimulation des organes sensoriels, et grâce à eux, l’imagination, la rêverie, la méditation entrent en jeu.
Pour peu qu’il neige (ou qu’il ait neigé) qu’il pleuve (ou qu’il ait plu) qu’il vente, tout cela peut être exalté.
On peut marcher dans un silence verbal ou au contraire abondamment dialoguer.
La relation avec l’autre est souvent modifiée, on ne s’exprime pas tout à fait de la même manière, et on n’exprime pas tout à fait les mêmes idées.
Si on marche « à la lune » et/ou « aux étoiles », il faut laisser la vue crépusculaire s’installer, ce qui prend généralement 20 minutes pour aller au plus performant de la rétine, même si 4 ou 5 minutes apportent déjà une nette amélioration visuelle.
Dès lors, il faut éviter au maximum de rencontrer une source lumineuse, faute de quoi il faudra à nouveau attendre un peu l’accoutumance.
Si on marche « à la lampe », une lampe frontale est plutôt conseillée, mais elle focalise en avant, par définition, ce qui délimite un champ visuel réduit.
On a généralement un choix entre forte puissance et « économe », les sensations ne sont pas les mêmes…
On a aussi un choix entre l’éclairage « blanc », « rouge » ou vert », souvent proposés avec ces lampes Leds et là aussi les impressions sont différentes.
Marcher « au vert », par exemple, est une expérience intéressante.
Tenir une lampe à main en sus de la frontale permet d’éviter la trop grande focalisation frontale, à utiliser de temps en temps. C’est un complément.
Nous ne conseillons pas le port constant de vêtements clairs ou réfléchissants, sauf s’il faut emprunter des voies cyclistes, routières…durablement.
Emporter un chasuble à bandes rétroréflécissantes que l’on ne met que pour ces passages est préférable.
Ces luminescences, souvent très fortes, viennent gâter l’ambiance et le plaisir, selon nous.
Des chaussures sérieuses sont à privilégier car les risques de petites torsions de chevilles et de dérapages sont accrus !
Une version plus aventureuse consiste à décider de parcourir un sentier balisé en forêt, que l’on ne connaît pas (mais que l’on sait « sûr ») car il faut bien suivre le tracé tout en chassant les balises, ce qui réclame beaucoup d’observation et de concentration.
Un prolongement « naturel » peut être un pique-nique nocturne, éventuellement aux chandelles !
Ou bien une nuit « à la belle étoile »…en choisissant bien le coin quand même !
On encourage fortement nos lectrices et lecteurs à tenter (ou renouveler) cette variante nocturne de la marche !