La Loue supérieure à pied 179

La Loue supérieure à pied 179

14 janvier 2019 Randonnée Spéléologie 0

La Loue supérieure à pied…hiver 2018

La Loue, magnifique petite rivière, du moins près de sa source, reçoit régulièrement les pas du club SJV. Le plus souvent, de façon linéaire et couplée à de la spéléologie, du via-ferratisme ou du canyonisme, voire du VTT. Pour cette édition d’hiver 2018, on a opté pour un circuit, celui passant par le plateau avec ses belvédères naturels, entre point haut des sources et point bas de Mouthier-Haute-Pierre… Distance très raisonnable de l’ordre de 16 km, dénivelée tout aussi raisonnable.

Le tracé en rose compte à peu près 15 km…il s’y ajoute de petits diverticules de visites de curieux…
La progression est exemplaire, avec une dénivelée positive de 450 m à 765 m puis négative de 765 à  375 m  pour finir par une remontée de 375 à 450 m.
50% du parcours en gorge arrosée de la Loue, arborée en permanence, 25 % en lisière de plateau, 25 % en pleine forêt.Plusieurs grottes approchables, petites cascades diverses, résurgences impressionnantes, très joli sentier.
On compte 5 heures, en prenant notre temps, pauses, pique-nique et photos incluses.
Il y a un petit diverticule ( 500 m A/R avec belvédère, en sus    ( Le Moine de la Vallée).
La randonnée est suivie ensuite d’une opération d’investissement de la Grotte des Faux-Monnayeurs, avec installation de bivouac et  feu de camp…compter 2 heures !
Pour raconter l’affaire, rien ne vaut un bon petit commentaire de Nanou, dont sourire permanent et bonne humeur associée transparaissent…

  

 

Ma randonnée en vallée de la Loue avec Gigi, Koko et Kiki…

C’est à Merey-Sous-Montrond que nous nous réveillons ce matin-là. Nous avons passé une belle nuit abritée non loin du sentier karstique. Bien que ce ne soit pas l’activité principale de la journée, nous nous lançons à la découverte de ce sentier touristique qui permet aux curieux de comprendre le paysage local, notamment la grande concentration de grottes et gouffres dans le secteur, et d’apprécier le travail de l’eau et du temps. S’offrent à nous tout au long du sentier lapiaz, dolines, fissures et grottes. Koko transforme notre parcours karstique en parcours poétique en déclamant la prose qui ponctue le sentier et cela gonfle son cœur !

Ça y est nous voilà prêts pour le départ : route vers Mouthiers-Haute-Pierre, le point de départ de notre randonnée dans la vallée de Nouailles, le long de la Loue et jusqu’à sa source. Kiki nous a concocté un itinéraire circulaire avec découverte du fond de vallée tout d’abord puis retour sur la crête sous la lumière de la fin d’après-midi pour profiter de panoramas tout en ombres et en lumières.

Mais commençons par le début…

Le Pontet

Nous laissons la voiture un peu après Mouthier

-Haute-Pierre sur la D67 non loin de la centrale électrique. Il est 11:00 lorsque, chargés de notre pique-nique et vêtus d’habits chauds nous entamons notre balade. Nous nous accordons un petit détour par la grotte des Faux-Monnayeurs qui nous accueillera au soir pour la dernière nuitée sauvage de notre périple, histoire de voir notre gîte de jour et d’en apprécier toute la beauté ! Le site est très pendu, jonché de gigantesques roches déposées ça et là et nous trouvons sans difficulté l’entrée de cette grotte signalée par une grande échelle en métal. Nous repartons et ne tardons pas à découvrir les Sources du Pontet. Koko s’approche pour faire des photos d’artiste et n’hésite pas à se coucher sur le sol pour capturer des merveilles et Gigi découvre le site tel un lutin, grimpant dans le chaos de roches moussues. L’eau sourd et le bruit est assourdissant.

Après la passerelle, nous voilà clairement sur les bords de la Loue et nous ne les quitterons pas avant d’avoir rejoint la source. Nous suivons le sentier. Chacun son rythme, chacun ses émerveillements, chacun ses interrogations. Gigi trotte devant tel un chamois, fort de ses entraînements montagnards, Coco et moi nous posons des questions botaniques auxquelles répond notre Kiki expérimenté, source de connaissances (presque)inépuisables ! Nous parlons fougères et distinguons les scolopendres (aux frondes pleines et dont les arêtes de semences rappellent les pattes de la bestiole du même nom), les polypodes et fougères plus évoluées (aux frondes oblongues profondément divisées en segments lancéolés dentelés ou non) et les capillaires (aux frondes finement découpées le long de fines tiges noires et lisses). Nous trouvons également quelques champignons comestibles de toute beauté : la pézize orangée délicatement nichée sur un morceau de bois.

 

Mais bien sûr c’est l’hiver et ce qui ponctue notre balade ce jour là, puisqu’il ne nous est pas offert de randonner sous la neige, ce sont les rideaux de stalactites glacés qui s’échappent de la paroi rocheuse au dessus de nous. Parfois de petites cascades d’eau les font briller encore davantage! Nous profitons de l’aubaine pour nous rafraîchir un peu le visage… …avec cette eau qui court et qui parcourt les massifs karstiques. Elle est tellement riche en calcaire qu’elle le dépose petit à petit formant ainsi une roche sédimentaire appelée le tuf calcaire. C’est une roche de faible densité, friable, produite en eaux froides et caractérisée par la présence de végétaux et de petites cavités inégalement réparties. Nous en observons à plusieurs reprises.

Nous arrivons aux sources de la Loue pour le repas de midi légèrement décalé pour profiter du spectacle. Devant nous s’ouvre une caverne de 60 mètres de large et de 30 mètres de haut au pied d’une falaise haute de 100 mètres empilement de strates calcaires. Le spectacle est magnifique si l’on fait abstraction des aménagements humains visibles sur place. Des panneaux nous apprennent

La vie qui fourmillait ici jadis. Dès le XVIIème siècle, l’eau de la source est utilisée : une partie en est détournée pour actionner une roue à aubes. Plus tard, des aménagements permettront l’établissement d’un moulin à présent détruit. Au XVIIIème siècle des barrages sont installés en aval pour exploiter l’énergie de hydraulique du cours d’eau. Intrigués par cette source au débit important, des spéléologues l’exploreront et feront des recherches pour connaître l’origine de cette eau. Ils découvriront qu’il s’agit d’une résurgence du Doubs.

Malgré le froid, nous nous installons pour un repas frais et rapide mais agréable avant de reprendre notre route en direction sentier de crête à la recherche de vues plus aériennes. Sentant le froid et se réjouissant du feu de camp à venir, les hommes se chargent d’une bûche de bois de bonne taille… Ne dit-on pas que le bois chauffe plusieurs fois ! Koko, quant à elle, se voit pousser des ailes à la recherche des meilleurs clichés depuis les belvédères et sous la lumière de l’après-midi hivernale.

Le pas se fait plus leste encore pour la descente sur un sentier plus large, la nuit se fait sentir, le village en contre bas est encore à une certaine distance… Ne faudrait-il pas réussir à rejoindre la voiture avant la nuit ?? Oh, et puis non… Pourquoi ne pas s’offrir le luxe d’une fin de balade nocturne, agrémentée des éclairages de Noël du village pour la traversée du pont et pour la visite du lavoir rénové… et puis voilà, dernière tirée dans la forêt, et puis retour la voiture !

Il est maintenant temps de préparer le campement du soir, de descendre à la grotte de Faux-Monnayeurs tout ce dont nous aurons besoin pour passer une nouvelle nuit bien au chaud… Duvets, matelas mousses, habits de nuit, nourriture, bois sec, journaux et bougies descendent sur nos dos pour être des nôtres ! Après une étude soigneuse des gouttes d’eau tombant du plafond de la grotte, les places de couchage sont choisies et le nivelage du sol et la préparation de nos couches effectués.

Nous ressortons préparer notre dernier feu de camp et récolter un peu de bois. La soirée est agréable. On la prolonge, comme on prolonge les belles rencontres… On dessine nos rêves dans les braises rougeoyantes et puis on rejoint notre antre pour s’y endormir.

 

 

La nuits sera douce et reposante…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *