Marnourcq de printemps 729

Marnourcq de printemps 729

15 mars 2024 Canoë 0

Marnourcq de printemps      729

Une première belle journée printanière annoncée…il n’en faut pas plus pour décider de mettre un kayak à l’eau !
L’idée est de s’offrir un petit « Marnourcq », ce genre de circuit qui n’existe que par chez nous puisqu’il faut marier le Canal de l’Ourcq et La Marne sans avoir à véhiculer les bateaux entre les deux !
Cela suppose donc de viser les lieux où la proximité de ces deux cours d’eau est la plus grande, en deux zones géographiques pas trop éloignées.

La logique energétiquement économique veut que l’on remonte le courant du Canal, généralement assez faible et constant, pour descendre la rivière, souvent plus rapide, moins égale, avec en prime le fait que le parcours Canal est plus court que celui de La Marne, plus méandrique.
Ce jour-là, l’option est le tronçon Trilbardou-Villenoy, avec une petite innovation à tester : jonction citadine à Villenoy.
L’embarcation du jour sera un kayak de mer monoplace.

 

Départ automobile à 11 heures, arrivée sur site 11h15, mise en oeuvre vers 11h30, départ nautique effectif à 11h 45 après un roulage de 100 m. PK 0,00 !
Très beau temps, vent presque nul.
Rythme régulier car le courant est bien net vu les temps pluvieux récents.
Au PK 0,27   Pont du château de Trilbardou, (XVIIIème siècle), avec sa jolie voûte bien conservée, ses bordures intégralement moussues, d’un beau vert franc, et décoré de lierres suspendus… 

 

 

On passe sous le Pont du Maréchal Galliéni (PK 0,47).
Voici le pont du Chemin de Vignely (PK 1,70) et l’ écluse de Vignely, qui n’est plus habitée. Sortie de l’eau avec le bout d’échelle tordu et à demi-dessoudé, installation du chariot, roulage de 200 m et remise à l’eau très facile vu le niveau du canal.
(PK 1,90)
Une partie un peu longue et monotone va suivre, longeant longtemps le terrain d’aérodrome, puis on passe successivement sous le pont de la RD 5    (PK 4,28 ) et sous le viaduc de contournement de Meaux ( PK 5,00 )

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Tout au long de la navigation, les fleurettes printanières classiques émaillent les abords de leurs corolles, violettes, primevères, lamier pourpre, jonquilles, myosotis, ficaire…
Les arbres ou arbustes ne sont pas en reste, dont aubépines et forsythias implantés.

 

S’ensuit peu après le passage du grand déversoir de Villenoy qui ne sera pas au programme du jour, bien que praticable car la fin n’est pas du tout pratique vu le niveau de la Marne encore bien au-dessus de sa moyenne, et pour cause d’arbres tombés qui se passent par en-dessous quand tout va bien ! (PK 5,40)

 

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Immédiatement après on longe la fosse d’avaloir de trop-plein on passe sous de grosses conduites suspendues vertes.
Le Canal ondule jusqu’à passer sous un second passage de conduites vertes (PK  6,43) pour arriver au Pont de la Madeleine qui dessert Villenoy (PK 7,50).
Mais ce n’est pas encore le point de transfert visé…
Celui-ci emprunte une certaine Rue de la Cloche qui jouxte le chemin de halage au PK 8,43   pas si facile à repérer car marquée par un simple muret percé d’un passage piétonnier.

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Le bateau extrait va devoir être transbahuté par-dessus ce muret qui surplombe de plus de deux mètres une descente bien pentue, heureusement en terre herbeuse et doublée d’un bon escalier en béton bien rambardé !
L’opération surprendra un peu les riverains !!!
Le chariot remis en place, c’est parti pour la traversée de village heureusement peu peuplé, du moins dans ses rues…il est 14 heures.
Néanmoins la déambulation de cet équipage ne laissera pas indifférentes quelques passantes qui dégainèrent les téléphones pour saisir la scène de plusieurs clichés, sans doute très vite transmis de-ci de-là…

 

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Passage dans Villenoy

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  C’est essentiellement ce passage à travers Villenoy qui marque la nouveauté du Marnourcq de cette journée.
D’ordinaire, le passage du Canal à la Marne est effectué en empruntant le déversoir, ce dernier ne présentant aucun danger de submersion puisque ses vannes ne sont pas automatisées, commandables à distance sans visibilité.
Ce passage permet en effet de traverser les voies SNCF grâce à un tunnel, donc sans risque et sans infraction à la clé.
Lorsqu’il n’est pas praticable, la seule façon raisonnable de traverser ces voies ferrées est de bénéficier du passage à niveau existant avant Meaux…et il est à la Sucrerie-mélasserie de Villenoy.

 

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Le parcours citadin prévu se déroule sans aucune embûche, on longe un espace verts sportif avec un grand hangar ouvert en guise d’abri et apparaît alors ce fameux passage à niveau SNCF, unique sur des dizaines de kilomètres donc à ne pas rater !!!
On se trouve alors entre un vaste champ encore inondé et l’immense usine de traitement des betteraves sucrières…c’est bien une sucrerie-mélasserie donc !
(PK 9,06)

 

 

 

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L’accès à la rivière est loin d’être marqué, seule une large bande pentue couverte d’une épaisse végétation couchée par la récente crue peut être foulée, heureusement pas encore développée…certainement difficile à franchir quelques semaines plus tard en saison.
C’est sous un noyer solitaire, avec la sucrerie en toile de fond, que le déjeuner sera pris…14h30 !

Un petit panneau indique que l’on peut pêcher la carpe la nuit…ce qui est une exception à la règle générale de la pêche en eau douce, sur arrêté préfectoral. Et selon des points et parcours précis définis par une carte que les associations de pêcheurs ont établie, consultable sur Internet… De plus il ne peut être pratiqué aucune autre pêche nocturne d’autres espèces que la carpe et cette pêche ne peut faire l’objet de techniques non spécifiques à la carpe. Toute utilisation d’esches autre que végétales est interdite !

 

 

 

 

 

 

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Le réembarquement sera fort délicat, berges très raides et engluées de boue limoneuse très glissante, eau rapidement profonde, et gros encombrement végétal très gênant.
Une reconnaissance de quelques centaines de mètres en aval et en amont pour trouver mieux restant infructueuse, il fallut se résoudre à tenter l’affaire malgré une forte probabilité de finir à l’eau…cette dernière encore bien froide…rien à voir avec les 14°C à l’ombre de l’air ambiant.
On voit déjà des papillons qui se coursent, deux à deux…

 

 

 

Tant bien que mal, en jouant des deux drisses de pointes  et en forçant un peu les branchages, le kayak finira par se positionner favorablement, plus ou moins en suspension sur des rameaux à demi-immergés.
Au final, les végétaux auront été des atouts plutôt que des gênes.  (PK 9,06)
Et c’est reparti, vers 15 heures, sur une eau très chargée de terre arrachée aux champs et prés environnants par des pluies répétées, en faisant une rivière ocre animée de remous incessants et promenant des chapelets de bulles.
La pointe amont de l’île de La Chappe apparaît bientôt, mais il s’avère très vite que passer par le petit bras sera impossible sauf à y dépenser deux heures et riquer d’abîmer le bateau, tant les embâcles sont denses et nombreux. (PK 11,30)
Il faut repartir sur le bras majeur, passer devant le débouché du déversoir du Canal (PK 11,70)puis sous le viaduc de Meaux toujours aussi imposant. (PK 12,32)

 

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Aussitôt après, on peut s’engager dans le bras mineur de l’île du Moulin car à l’inverse de la précédente île, le niveau d’eau plus élevé facilite le passage, en l’occurrence avec un bon courant bien agréable. (PK 12,45)
Les bords de Marne sont bâtis un peu partout, et ça va de la bicoque en planches et tôles au château  en passant par de belles demeures ou…des ginguettes flottantes !

On arrive sur l’île Renard, et là…surprise !
La pointe amont de cette île était précédée jusqu’alors d’un îlot surmonté d’une ruine en forme de proue de bateau, construite en béton coulé, mais non-armé. (PK 14,67)
Et ce jour, après les crues hivernales, elle a disparu !

 

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Entre la sape du support, la dislocation de plus en plus prononcée car béton non-armé et la forte poussée des eaux, les vestiges ont été emportés…peut-être en retrouvera-t-on quelques traces lorsque le niveau aura bien baissé et que l’eau sera moins opaque.

 

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On passe alors devant le débouché du bras majeur du Grand Morin, (PK 15,27) marqué par son fameux pont-canal de Sainte-Libiaire, et ses arches…mais le niveau est encore élevé, au point d’occulter le passage sous ces arches car elles sont surbaissées sous le Canal de Meaux à Chalifert. (PK 15,36)

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Là aussi, les eaux sont très chargées de particules terreuses. Après le grand pont ferroviaire, quelques belles maisons retiennent l’attention ! (PK 16,47)
Après avoir contourné la Grande Îlette (PK 17,00) dont le bras mineur, bien qu’encombré, reste praticable, puis le grand pont d’Esbly sous la D5, (PK 17,73) on découvre le débouché du bras mineur du Grand Morin, sous un petit pont discret.(PK 18,42)
Tout au long de ce parcours « Marne », les grandes espèces d’oiseaux régulièrement rencontrées par ici sont au rendez-vous…
Héron cendré, Grand cormoran, Corneille noire, Pigeon ramier, Oie bernache, Canard colvert, Cygne muet, Poule d’eau…

 

 

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Plusieurs des habitations riveraine de la rivière auront eu les pieds dans l’eau cette année, mais toutes sont équipées, protégées et meublées en conséquence, et seule une grosse crue centenale pourrait poser problème.
La plupart sont très bien entretenues, arrangées, et il faut profiter de ce que les arbres sont défeuillés pour pouvoir les apprécier.

 

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  A l’image du pont d’Esbly, à une seule travée et d’un profil élégant, on parvient alors au Pont de Trilbardou (Pont Nouveau) au PK 21,57.

 

 

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Juste derrière, quelques maisons anciennes dont les dépendances du château, et ce dernier, bien visible de la rivière

(près de 40 m de façade quand même !)
Le micro-débarcadère artisanal de la fin du parcours apparaît alors…PK 21,95 !
Les cinquante derniers mètres seront faits en portage. Au total 22 km !

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Il est 16h15. Soit 4h30 de navigation/portage/roulage/repas.
La Marne, bien qu’en décrue sensible ayant malgré tout un courant un peu plus marqué a permis une descente plus aisée.

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  Il ne reste plus qu’à charger le bateau et un petit retour routier de 15 minutes …rangement et séchage à venir !
Un belle balade nautique et une variante intéressante du Morimarnourcq Trilbardou/Villenoy.

 

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Cette variante représente 6 km de navigation supplémentaire et 700 m de portage/roulage au lieu de 120 m.
Mais le passage en village est divertissant !

 

Tracé bleu pour la navigation sur le canal, à contre-courant. 8 km

Tracé noir pour la navigation en descente de la Marne. 13 km

Tracé rose pour la traversée pédestre de Villenoy  (ou pour le passage d’accès au canal de Trilbardou) . 750 m + 100 m      

En rouge, passage par le déversoir/tunnel sous-ferroviaire/ponteau
120 m                     

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