Montguichet : Le Puits du Ventilo 608

Montguichet : Le Puits du Ventilo 608

30 décembre 2022 carrières diverses Carrières Gagny 0

Montguichet : le Puits du Ventilo     608

Ce puits des Carrières de l’Est gabinien est le premier de notre petit inventaire.
La zone de Montguichet compte encore 8 puits ouverts aux deux extrémités
Il est probable qu’ils soient détruits à court terme, soit pour des raisons sécuritaires, soit par effondrement., ou encore par malveillance voire par simple amusement.
Nous avons donc souhaité en établir une mémoire descriptive, modeste témoignage pour ces structures creusées et maçonnées à main d’homme, qui ont aéré, irrigué et/ou desservi les carrières de seconde masse, tant pour les carriers que pour les champignonnistes.
Avant qu’ils disparaissent peu à peu, ces petits descriptifs pourront aussi servir à des visiteuses et visiteurs cordistes qui aimeraient les descendre, les remonter, les observer de l’intérieur.

 

 

Mais…attention : tous sont DANGEREUX, certains TRES DANGEREUX, tous étant générateurs de chutes de pierres et/ou d’éléments métalliques ou encore d’éboulements.
Tous sont en milieu péri-urbain très proche, fréquenté par de nombreuses personnes, dont beaucoup d’adolescent(e)s, et une certaine prudence s’impose, le risque de malveillance sur le matériel, de vol, ou de projection d’objets divers dans un puits visité, n’est pas nul.
Tous débouchent dan des carrières désaffectées depuis des décennies, non entretenues, non surveillées, elles aussi dangereuses.

Diverses précautions s’imposent donc, même si la probabilité de survenance d’un incident ou accident reste très faible.
Enfin, les huit présentations (dont la présente est la première) de ces puits ne sont pas une incitation ou invitation à aller dans ces puits ni à s’en approcher de trop près. Elles sont indicatives, informatives, et SJV ne saurait être tenu pour responsable en cas d’accident qui surviendrait dans ces cavités verticales détériorées.
Toute tentative de visite physique est et reste sous la seule responsabilité des cordistes qui s’y lanceront, réputé(e)s suffisamment compétent(e)s (voire expert(e)s) et en bonne condition physique pour s’y engager.

Aux fins d’honorer le passé et les promoteurs historiques de ces carrières, un bref retour en arrière…
Il existe des éléments attestant de l’exploitation primitive dès l’époque Gallo-romaine c’est à dire dès le premier siècle après Jésus-Christ…
Jusqu’au XVIII ème siècle, cette activité de carrier est restée limitée, et n’était qu’à ciel ouvert.
Dès le début du XIX ème, les choses ont changé, et se sont fortement amplifiées avec l’ouverture de la gare de Gagny
Puis lorsque la Ville de Paris a décrété la fin des carrières à ciel ouvert sur son territoire, la banlieue Est a pris la relève et ce fut l’essor des exploitations un peu partout.
Monguichet passa alors par une suite de propriétaires :
1794/1808 Jacques Saint-pierre (d’où l’appellation « carrières Saint-Pierre »)
A cette époque existaient déjà deux grand fours à plâtre et un petit canal qui allait jusqu’à Gournay (La Marne)
1808/1829 Baron D. Roger qui fit construire un château.
1829/1882 Baron E. Roger (fils du précédent)
1882/1895 Général Humman avec création d’une ligne ferrée vers la plâtrière
1895/ 1921  Société des Plâtrières du Bassin Parisien (SPBP)
1921/1939….1950 Poliet et Chausson avec activité perturbée et irrégulière de 39 à 46.
Les carrières de première masse sont donc livrées à elles-mêmes depuis 70 ans…elles deviennent très dangereuses, la quasi-totalité des soutènements en bois et plusieurs de ceux en fer ont disparu ou sont « pourris »

Parallèlement et au-delà de 1950, il y a eu des Champignonnistes, notamment la famille Zinetti
Production dés 1880 et fort développement jusqu’en 1960/70 puis un lent déclin et fermeture définitive en 1992
Les carrières de seconde masse ne sont donc plus entretenues depuis 30 ans, ni techniquement surveillées, d’où leur dégradation et leur dangerosité.

 

Le « Ventilo » en 2020…en place !

LE PUITS DU VENTILO
Coordonnées approximatives  : 48.8800   x  2.5549   x   70 m

Accès à partir du terminus de la Rue Jean Bouin, prendre un chemin sur environ 15 m, en sortir pour monter à gauche sur 30 m environ et quitter vers la gauche dans un creux marqué…poursuivre environ 30 m perpendiculairement au chemin quitté.

Taillis facile à franchir.
Cet accès est régulièrement obstrué par des bardages vissés (ce qui, évidemment, se dévisse facilement…) plus ou moins durables et, si nécessaire, il est facile de contourner (rue du 18 juin  puis rue des Sablons puis à gauche dans la rue du Vieux Chemin de Meaux)  par une ouverture laissée volontairement, et sise face à l’extrémité Nord du Collège Théodore Monod.

Aspect général : édicule carré en parpaings nus, 2,6 x 2,6 m et 2, 3 m de hauteur environ, couvert de lierre, et flanqué d’un arbre de bon diamètre.
On trouve une porte en bois tôlé, encore solide et verrouillée.
A gauche de cette porte, ATTENTION, bouche de puits ouverte à même le sol, à barreaudage large, plus ou moins dissimulée sous branchages et feuilles.

Description extérieure du toit et équipement supérieur
En montant sur l’enceinte (larges margelles au sommet) on découvre un autre arbre (ou le même ?) ayant poussé à l’intérieur, très solide et sain, idéal pour équiper la descente.
Le sommet de l’édicule est recouvert d’un quadrillage de barres de fer rond habillé d’un grillage à poules à petites mailles. L’ensemble est encore bien résistant. Prudence malgré tout !
Des branches permettent de positionner fermement une corde, moyennant une paire de sangles et de mousquetons.
Quelques barres déplacées sont suffisamment écartées pour livrer le passage, formant une étroiture verticale (assez facile)
Une petite déviation est nécessaire pour éviter un frottement ennuyeux contre une barre rouillée et « engainée » dans le tronc d’arbre.

Description intérieure, on considèrera que le « zéro » est le niveau de la grille de toit
Une plate-forme au niveau du sol extérieur encadre un puits de 1,2 m de diamètre surplombé d’un ventilateur fixé sur deux rails.
Cet ensemble a fini par choir au bas du puits. Comme c’était le dernier ventilateur encore visible en place en 2020, il a donné son appellation à ce puits.
Le chemisage de roches est dégradé, dès les premiers mètres, on est dans un conglomérat friable
Le puits adjacent est un puits technique qui permettait d’intervenir sur l’installation de ventilation par en-dessous.
Il est profond de trois mètres, actuellement jonché de débris et doté d’échelons scellés.

 

Il est recouvert d’un barreaudage croisé qui portait une bâche plastique, dégradée maintenant, et couverte de terre et de feuilles.
Il est chemisé d’un montage circulaire, en parpaings scellés. Son palier est à – 5 m.
Ensuite un busage de 4m amène à la roche même, inégale, fortement corrodée et érodée.
Vers – 14 m, on approche du ciel de carrière, les derniers mètres sont bien calcités. Petites draperies et stalactites naissantes, ambrées à jaunâtres.
Il y a eu un recueil des eaux de la nappe superficielle qui alimentait un gros réservoir bâti entre deux piliers de carrière
A – 19 m on atterrit sur un cône de glaise caillouteuse, avec les fameux rails et la carcasse du ventilateur.
Cette zone de carrière est généralement boueuse.
En cas d’ennui pour ressortir par le puits, on retrouve aisément une sortie sub-horizontale en remontant un balisage en grands chiffres roses sur les piliers, jusqu’au « 1 ».

Matériel d’équipement potentiel (indicatif)
Corde 25 m, 2 sangles d’arbre, 1 petite sangle pour déviation, 3 mousquetons.
Quelques photos :

 

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